Αρχείον Ιωάννου Καποδίστρια, τ. ΣΤ΄

Τίτλος:Αρχείον Ιωάννου Καποδίστρια, τ. ΣΤ΄
 
Εκδότης:Εταιρεία Κερκυραϊκών Σπουδών
 
Συντελεστές:Κώστας Δαφνής
 
Έτος έκδοσης:1984
 
Σελίδες:322
 
Θέμα:Κείμενα (1819-1822)
 
Χρονική κάλυψη:1815-1822
 
Περίληψη:
Στον ΣΤ' Τόμο δημοσιεύονται τα κείμενα του Καποδίστρια που αναφέρονται στα χρόνια 1819, 1820, 1821, 1822. Ο αύξων αριθμός των εγγράφων είναι ενιαίος με εκείνο των εγγράφων του Ε' τόμου, δεδομένου ότι αποτελούν μια ενότητα. Αναφέρονται όλα - υπομνήματα, εκθέσεις, εγκύκλιοι, επιστολές - στη διπλωματική δραστηριότητα του Καποδίστρια ως υπουργού Εξωτερικών της Ρωσίας στα χρόνια 1815-1822.
Την ολοκλήρωση της δημοσίευσης των κειμένων της περιόδου αυτής συνοδεύουν σύντομες σημειώσεις, που διαγράφουν συνοπτικά το πλαίσιο της πολιτικής κατάστασης της Ευρώπης, μεταξύ 1819 καί 1822, μέσα στο οποίον κινήθηκε ο Καποδίστριας, πίνακας των εγγράφων των δύο τόμων με κατατοπιστικές περιλήψεις και ευρετήρια κυρίων ονομάτων, ώστε η έκδοση να είναι απόλυτα χρηστική. Εκτενής διεθνής βιβλιογραφία, όπου αναγράφονται εξαντλητικά πηγές και δημοσιεύματα, παρέχουν τη δυνατότητα στους ενδιαφερόμενους για μια γενικότερη θεώρηση, με αφετηρία πάντα τα Καποδιστριακά κείμενα, της ευρωπαϊκής ιστορίας σε μια κρίσιμη φάση εθνικών, πολιτικών και κοινωνικών μετασχηματισμών.
Σημειώνουμε ότι βασικό κείμενο για την πιο άνετη προσπέλαση των κειμένων της δημόσιας δράσης του Καποδίστρια είναι η «Αυτοβιογραφία» του, η οποία δημοσιεύθηκε στον Α' Τόμο του Αρχείου. Ανεξάρτητα από τις οποιεσδήποτε σκοπιμότητες, που δέσμευαν την απόλυτα ελεύθερη έκφραση των απόψεων και σκέψεων του Καποδίστρια σχετικά με πρόσωπα και γεγονότα, το κείμενο αυτό μας δίνει τη γραμμή πλεύσης για την αποκρυπτογράφηση των ενεργειών και κινήσεων του υπουργού της Ρωσίας κατά το χειρισμό καίριων θεμάτων.
 
Κ. ΔΑΦΝΗΣ
 
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Υπόμνημα προς τον τσάρο της Ρωσίας Αλέξανδρο (Λάϋμπαχ 30 Δεκεμβρίου 1820/11 Ιανουαρίου 1821)1

En rentrant hier au soir de chez v.m., j’ai déjà trouvé chez moi M. le prince Ruffo et M. le général Pozzo di Borgo qui étaient à leurs postes et qui m’attendaient.

Après les compliments d’usage je me suis félicité de pouvoir lire au prince la dépêche que nous allions adresser à M. d’Oubril. Je l’ai tirée de mon portefeuille. Le prince en a pris connaissance et en a paru très satisfait.

Comme le cahier où se trouvait de projet de dépêche renfermait aussi la pièce qui concerne la marche à suivre dans les conférences qui vont s’ouvrir à Laybach, j’ai pensé que ce serait donner un véritable témoignage de confiance au prince Ruffo que de lui en faire la communication confidentielle. J’ai donc entamé cette matière, je lui ai dit: "Vous allez, mon prince, prendre part à nos conférences et vous y serez même l’ acteur principal. Ainsi rien de plus naturel ni de plus juste que de vous instruire le premier de ce que nous pensons sur la grave question qui va nous occuper. Ce que je vais avoir l’honneur de vous dire, je vous le dirai de confiance, sauf à recueillir encore sur ce sujet dans le cercle de notre intimité habituelle l’ opinion des cabinets de Vienne et de Berlin. En attendant, voici la nôtre.

Je lui ai lu alors la pièce que v.m. venait d’ approuver, en fixant son attention sur les passages les plus essentiels et en les accompagnant d’ explications qui en faissaient sentir toute l’ importance. Le prince m’a beaucoup remercié, et je n’ai pu douter qu’il n’ approuvât sincèrement notre manière d’ envisager et de résoudre les questions relatives à la légalité et à la solennité des formes dont nous nous proposons de revêtir les délibérations. En développant ses idées à cet égard, le prince Ruffo m’ a fait assez comprendre que tout autre mode de procéder lui semblait pour le moins peu favorable aux grands et réels intérêts de son souverain et de sa patrie.

"Permettez-moi, - ajoutai - je alors, - de vous communiquer un ordre que j’ai

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reçu il y a quelques instants de l’ empereur. S.m. croit aussi que la marche que nous proposons, concilie tous les égards, répond à tous les intérêts et diminue surtout de beaucoup le poids de toutes les responsabilités. Mais en nous ordonnant de discuter au préalable cette question avec les cabinets de Vienne et de Berlin, l’ empereur nous a imposé une condition: c’est que cette discussion ne nous éloignât point du but vers lequel doivent tendre tous nos efforts. Ce but, a dit l’ empereur, est d’ arriver à Naples et d’y terminer la révolution. Abordez donc sans délai les questions dont la solution doit amener ce résultat, et ne négligez rien pour qu’en traitant des formes, on traite aussi des choses”.

J’informai en conséquence le prince Ruffo que j’avais rendu compte à v.m. des entretiens que j’avais eus avec lui, et signalé à votre attention, Sire, les deux questions que nous avions résolu d’ agiter ensemble. "Ces questions continuai-je, - sont les seules sur lesquelles il faille s’ entendre, mais de bonne foi. Elles nous attendent, mon prince, êtes-vous disposé à en parler ce soir?” "Si fort, - répondit-il, - que je suis ici ad hoc”. "Et bien, - repris-je, - la première est celle de savoir ce que le roi fera pour reconstruire l’ édifice social et politique de sa monarchie, pour y replacer la pourvoir légitime sur des bases fortes, assez fortes même pour que cette autorité tutélaire n’ait plus de révolution à craindre et puisse bientôt se passer de tout appui étranger. La seconde embrasse les moyens par lesquels le roi arrivera jusqu’ à Naples pour y consommer cette oeuvre de paix, de conciliation et de salut”.

Le prince est convenu comme il l’ avait fait la veille que ces deux questions étaient en effet les seules qui fussent urgentes à décider et qui dussent par conséquent occuper immédiatement les cabinets réunis. Toutefois il a essayé de déduire dans un disours fort long et fort emparrassé les motifs qui l’ avaient engagé à modifier son opinion d’hier et qui le portaient à croire que la seconde de ces questions devait obtenir la préférence, et être mise d’abord en délibération.

"Vous ne pensez donc plus comme l’ autre jour, mon prince, vous étiez tombé d’ accord avec moi que la seconde question était une conséquence de la première et qu’on s’entendait difficilement sur une conséquence, quand on ne savait pas si l’ on était parti du même principe. Mais vous devez avoir de bonnes raisons pour intervertir l’ ordre de la discussion et vu les sentiments qui vous animent pour votre roi et pour votre pays, vos raisons doivent être les miennes dans tout ce qui conserne le Royaume de Naples. Je consens donc sans peine à discuter d’ abord la seconde question, nous réserverons la première pour un second entretien”.

Le prince fut sensible à cette première facilité et s’écria alors: "Vous n’ êtes donc pas aussi inflexible en effet qu’on le prétend. Parlons de la seconde question”. "C’est à vous à en parler, mon prince, puisque vous devez l’ avoir méditée plus que moi et que c’est d’ailleurs à vous de chercher la solution la plus conforme aux intérêts et de votre patrie et de votrre souverain”.

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Pressé par des arguments qui étaient tous tirés de cette seule idée, le prince Ruffo finit par m’exposer son plan. Je vais le faire connaître en peu de mots à v.m.

Le roi dira à son peuple qu’il a fait tout ce qui dépendait de lui, pour persuader aux puissances alliées de ne point faire la guerre à Naples. Que cette guerre étant cependant inévitable tant que l’ ordre de choses actuel existe, il s’est interposé auprès des puissances, afin d’obtenir d’elles un délai qui lui permît d’ engager ses peuples à renoncer à cet ordre de choses et à recevoir comme amie une armée autrichienne qui occuperait au nom de l’ Europe le Royaume des Deux-Siciles. Que le roi arriverait à la suite de cette armée et qu’il ferait alors à ses peuples tout le bien qu’ils sont en droit d’attendre de lui. Cette déclaration donnée, l’ armée marcherait et si elle trouvait de la résistance, tous ceux qui lui résisteraient, seraient traités et punis comme rebelles.

"Votre plan, mon prince, peut être bon et je le crois tel, puisqu’il est proposé par un Napolitain qui désire le bonheur de son pays, la gloire de son roi et la paix du monde, mais pour mettre ce plan à exécution, vous sollicitez le concours de l’opinion unanime, vous demandez le nom de toutes les puissances qui étaient assemblées à Troppau et qui ont arrêté les principes d’après lesquels elles jugent pouvoir intervenir dans les affaires d’un Etat révolutionné pour le ramener au sein de l’ alliance. Si ces puissances doivent adopter sans restriction votre plan, il faut qu’elles passent l’ éponge sur tout ce dont elles sont convenues à cet égard”.

Pour confirmer cette observation, j’ai récapitulé au prince Ruffo les stipulations du protocole préliminaire, les motifs de la démarche faite auprès de s.m. sicilienne, ceux qui avaient fait songer d’ avance à la médiation du pape.

"Tout ceci prouve, - ajoutai-je, - que les puissances alliées n’ont cru pouvoir porter dans le Royaume des Deux-Siciles une guerre d’invasion, sans s’être convaincues avant tout que cette guerre était le seul et unique moyen qui leur restât, de détruire l’ ouvrage de la révolte du 2 juillet. Si vous avez cette conviction, mon prince, faites la donc partager à vos alliés, et ils consentiront aussitôt avec une conscience tranquille à l’ adoption des mesures que vous suggérez. Mais si vous ne l’ avez pas, pourquoi chercheriez-vous à l’ acquérir aux vous l’aviez, vous n’hésiteriez pas à le dire, vous n’auriez même pas hésité d’agir d’après votre plan dès le mois de septembre ou, tout au plus tard, des le mois d’ octobre”.

Le prince a été fort embarrassé de répondre à cet argument. Il a fini par dire: "Oui, mais comment fonder quelque espoir sur d’ autres moyens de persuasion auprès des Napolitains? En voyez-vous...?” "Sans doute, et je vais en indiquer un, mon prince, sauf à vous en proposer d’autres, si celui-là ne vous convenait pas.

Je suppose une déclaration toute faite et bien faite de la part du roi dont le

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but serait de détruire l’ oeuvre monstrueuse du 2 juillet et de faire arriver pacifiquement une armée d’occupation dans le royaume. Aimez-vous mieux que cette volonté du roi s’ accomplisse du gré de la nation napolitaine ou qu’elle soit imposée par la force coercitive des armes? Dans la première hypothèse, pourquoi votre plan ne renferme - t- il pas une seule ligne qui décèle cette pensé ou ce désir? Parce que, dites-vous, les Napolitains sont inaccessibles au langage de la raison? Le monde entier partagera-t-il cet avis? Les puissances le partageront-elles, parce que vous l’ énoncer? Enfin, l’ énoncerez - vous en toute lettre et publiquement?”

Le prince n’ayant répondu à aucune de ces questions, je lui dis en italien: "Se taire, c’est dire oui.... Donc vous reconnaissez, comme je le reconnais, le devoir d’assurer au roi l’ obéissance spontanée de ses sujets, quelque soit le motif de cette spontanéité. Je vous propose donc de faire porter la déclaration du roi à Naples non par une armée rangée en bataille, mias par une mission composée d’ agents étrangers.

Elle n’ ira pas négocier, mais faire exécuter les ordres du roi par le gouvernement actuel et par la nation. On fixera à cette mission un terme péremptoire. Elle sauvera peut - être le régent et la famille royale et fera nécessairement de deux choses l’une: ou elle réussira complètement ou bien elle vous formera un parti, et en tout état de cause, si même ni l’une, ni l’autre des deux chances prévues ne se réalise, elle vous procurera la conviction qu’il n’y a que la force des armes qui puisse terminer la revolution de Naples”.

Cette idée frappa le prince Ruffo. Après quelques instants de silence il me dit: "Oui, quant à moi, je ne saurais combattre votre proposition, Je la trouve fondée en justice, utile. Ne vous chargeriez-vous pas, M. le comte, de la discuter confidentiellement avec le prince de Metternich et avec vos autres collègues?” "Je ne demande pas mieux, - répliquai-je, - et si nous n’en avons pas parlé jusqu’ à présent, c’est qu’il ne nous appartenait point de prendre l’initiative”.

Le prince Ruffo ne proposa de me trouver alors aujourd’hui à une heure chez le prince de Metternich pour y revenir sur cette question. Je m’y rendrai. La conversation d’hier soir a duré jusqu’ a une heure du matin. Je prends la.liberté d’en rendre compte à v.m., parce que pouvant être dans le cas de voir le prince Ruffo, elle sera à même de juger de l’ exactitude avec laquelle je m’efforce de remplir ses hautes intentions.

Όπως είναι γνωστό, οι εργασίες του συνεδρίου του Τρόππαου μεταφέρθηκαν στο Λάϋμπαχ στις αρχές του 18212. Κυρίαρχα ζητήματα που θα απασχολούσαν εκεί τα μέλη της ευρωπαϊκής συμμαχίας ήταν: α) η γενικότερη

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εφαρμογή της αρχής των επεμβάσεων, β) οι προϋποθέσεις για την εφαρμογή της αρχής αυτής στην επανάσταση της Νεάπολης, γ) η προσπάθεια για την ίδρυση ιταλικής ένωσης και δ) η αντιμετώπιση της επανάστασης του Πεδεμοντίου. Με το υπόμνημα του αυτό ο Καποδίστριας ενημέρωνε τον τσάρο για τις επαφές του με τους εκπροσώπους της Ιταλικής αυλής και για τις πρωτοβουλίες του να αντιμετωπιστεί με μετριοπάθεια η μεγάλη κρίση που είχε ξεσπάσει στην Ιταλία.

1. VPR, τομ. ΙΑ' σ. 684-687.

2. Βλ., γενικότερα, Αρχεία Βιέννης, Laibach, Protokolle, Kongressakten, Fsz. 40, 41, Gesandtschaftsarchive, Kongresse von Troppau und Laibach (60), Gesandtschaftsarchive Griechische Revolution 1821 (61), St. K. Türkei (16) Orientalische Angelegenheiten 1810-1822, St. K. Griechenland varia 1821-33, Fsz. 2, Diplomatisches Archiv für die Zeit und Staatengeschichte (1821) τομ. A' σ. 302-322 και 360-386. Εξάλλου βλ. Ο. Hegemann, Aus den Tagen des Laibacher Kongresses (1914), De Pradt, Du système permanent .de l’ Europe à l’ égard de la Russie et des Affaires de l’ Orient (1828) σ. 82 κ.ε., W.A. Phillips, The Confederation of Europe (1914) σ. 227 κ.ε., A. Springer, Geschichte Österreichs τομ. Στ' (1863) σ. 293 κ.ε., E. Driault, La Question d’ Orient (1917) σ. 108 κ.ε., N. Jorga,, Histoire des États Balkaniques (1925) σ. 219 επ., J. Droz, Histoire Diplomatique (1959) σ. 299 επ., l’. Renouvin, L’ Europe du XIX et du XX siècle, τομ. A' (1964) σ. 241.

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Υπόμνημα προς τον τσάρο της Ρωσίας Αλέξανδρο (Λάϋμπαχ 31 Δεκεμβρίου 1820/12 Ιανουαρίου 1821)1

Promemoria de la conversation du 30 décembre (il janvier) au soir avec le prince Ruffo

"Je viens de chez le roi. Après une longue audience je n’ai pas de bonnes nouvelles à vous donner. Il répugne au roi de faire arriver de duc de Callo à Laybach. Je me suis fait un devoir de rendre compte à s.m. de tout ce qui a été dit à ce sujet dans la conférence de ce matin. Et bien, mon maître n’ entend pas de cette oreille”.

"Et vous, mon prince, si vous étiez à sa place, auriez-vous entendu oui ou non? Qu’en pensez-vous en toute âme et conscience? Croyez-vous que la cause difficile que nous allons soutenir, gagne à cette première contradiction?

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Si nous avons proposé à l’unanimité ce matin de faire venir le duc de Gallo à Laybach, c’est que nous avons reconnu d’un commun accord qu’avant de frapper, il fallait parler ou, pour mieux dire, qu’on ne saurait frapper, sans avoir au préalable parlé et acquis la conviction qu’on ne pouvait rien faire par la parole.

Si vous ne voulez pas du duc de Gallo, comme d’un moyen de communication et de contact avec une classe de Napolitains à laquelle cependant il faut parler, ne serait-il pas permis de croire que vous refusez le moyen, parce qu’en effet vous ne voulez pas arriver au but vers lequel il tend?

Une foule de faits et de circonstances accrédite cette opinion. Je ne répéterai pas tout ce que nous avons déjà dit sur ce chapitre, Je prendrai seulement la liberté de vous observer qu’ayant échoué dans la première démarche dont vous vous êtes chargé au nom de la conférence, je n’en tire pas un bon augure pour celles plus importantes encore que vous aurez à remplir par la suite auprès de votre souverain, et que les bras m’en tombent”.

Le prince reprit la parole: "Sans doute, qu’il n’est pas consolant pour moi d’avoir manqué cette première affaire, mais aussi je me suis ménagé l’ espoir d’une réponse plus favorable et le roi m’ a promis d’y penser, de m’en parler encore demain matin”.

"A la bonne heure. Considérez, je vous en prie, mon prince, qu’en affaire rien de bon ne se fait sans confiance et surtout dans des négociations aussi difficiles que les présentes. Quelle confiance voulez-vous m’ispirer, si après être tombé d’ accord avec nous sur le principe de la démarche à faire auprès des Napolitains, après avoir reconnu en pleine conférence que pour être conséquent à ce principe, on ne saurait laisser le duc de Gallo à Gorice, mais bien qu’il faut le faire venir à Laybach, vous pourriez me dire: "Non, il me répugne de faire ce que j’ai jugé utile et juste de promettre”. La répugnance n’est pas une raison. Si les affections, les sympathies ou les antipathies doivent avoir un poids dans la balance de nos délibérations, croyez, mon prince, qu’il nous sera impossible d’agir et de nous retrouver. Et pensez-y à deux fois. Seul, vous ne terminez pas votre affaire, et pour la conduire avec nous, il faut que vous et nous ne fassions qu’un, non en apparence, mais réellement”.

"Je payerai tout au monde pour faire entendre ceci au roi, mais de votre bouche. Ne penseriez-vous pas qu’il convient mieux à nos souverains d’assister en personne aux grandes délibérations, à celles surtout où il s’agira du oui ou non décisif".

"Non seulement je le pense, mais j’en ai même une expérience heureuse. En 1815 l’ empereur a daigné plus d’une fois nous admettre avec nos colléques. Il nous a écoutés alternativement et après avoir examine nos opinions, il a énoncé la sienne. Elle a toujours produit une conviction unanime.

Ainsi, fort de cet antécédent, je ne demande pas mieux que de supplier l’ empereur de nous prêter son appui toutes les fois que la conférence le jugera

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convenable, et j’ose vous répondre d’ avance de la bonté avec laquelles s.m. y consentira”.

Cette partie de notre entretien finit ici. Le prince s’est engagé à nous faire connaître demain matin les ordres de son souverain sur le duc de Gallo.

La conversation devint ensuite plus vague et roula sur les differentes manières d’envisager la situation respective des pays bouleversés ou sourdement minés par les sectes.

Le prince parut reconnaître avec nous (je dis nous, parce que le général Pozzo di Borgo est arrivé peu de temps après que notre entretien eût commencé et y prit part), il reconnut donc que pour assurer la tranquillité intérieure de l’ Europe, il fallait donner du travail de la distraction et ouvrir un grand avenir à la partie la plus active de ses habitants.

Cette idée nous transporta sur les côtes septentrionales de l’ Afrique, et c’est en instituant des colonies militaires, que nous avons cru trouver le remède unique et véritable à tant de calamités qui agitent ou menacent l’ Europe.

Το υπόμνημα περιείχε καταγραφή των συζητήσεων του Καποδίστρια με τον πρίγκιπα Ρούφφο γύρω από το ιταλικό ζήτημα. Θέματα της άτυπης ημερήσιας διάταξης το πρόβλημα της Ιταλικής εκπροσώπησης στο Λάϋμπαχ, η αποκατάσταση της νομιμότητας στην Ιταλία και η εξασφάλιση της ευρωπαϊκής ειρήνης και ησυχίας.

1. VPR, τομ. ΙΑ' σ. 689-691.

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Επιστολή προς τον τσάρο της Ρωσίας Αλέξανδρο (Λάϋμπαχ 2/14 Ιανουαρίου 1821)1

Permettez-moi Sire de mettre sous vos yeux la lettre ci-jointe 420.2 (enclosure) que le Courrier de Rome m’ apporte de la part du Baron Stein. Ce bon Allemand, dont le caractère morale est connu, ce vieillard que nul intérêt ignoble n’ attache à aucune opinion, à aucune parti, se trouve par miracle à Rome et nous parle de l’Italie, dans un moment où s’ agitent les destinées de ce pays, et où l’ opinion de V.M.I. va décider de son avenir.

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Il vous dit, Sire, en d’autres termes, mais avec les mêmes sentiments de droiture et de vérité, ce que j’ai pris la liberté de vous dire depuis le mois de septembre de l’ année dernière.

Monsieur d’ Italinski, autre vieillard respectable, plein d’honneur et de zèle pour le service de V.M.I., d’amour pour tout ce qui est juste et vrai, ajoute par les faits dont il rend compte une nouvelle évidence aux faits affligeans qui nous démontrent ce que veut l’Autriche de V.M.I.... et ce que V.M.I. lui accorde, on faisant juger à l’ Italie et au monde que vous adoptez, tout en entier, les principes et la politique de ce Cour.

Or en acquiesceant sans restriction à tout ce que l’Autriche nous propose, quant au mode d’arriver à Naples, en parlant son langage, en le faisant parler aux agens de V.M.I., pouvons nous dire en bonne confidence que nous avons fait tout ce qui dépendait de nous pour faire connaître à Naples, à l’ Italie, à l’Europe, la vérité?

S’il est vrai que V.M.I. veut aujourd’hui à Naples ce que l’ Autriche a voulu en 1815 et ce qu’elle veut évidemment en 1821 dans ce pays et en Italie... tout est dit - Mais s’il répugne à V.M.I. de vouloir l’ impossible, ou bien ce qui n’est possible maintenant que par la force des armes, sommes-nous vrais en parlant le langage de l’Autriche, ou en faisant croire aux Italiens que nous le parlons?

Il faut détruire sans doute ce qui existe à Naples. Mais détruira-t-on cet edifice monstrueux sans courir des chances les plus périlleuses?

Pourquoi l’ Autriche seule ne l’a-t-elle pas détruit?... parceque elle n’a pour elle que la force des armes, et vous verrez quelle force! et parce que celle de l’opinion est contre elle. Aura-t-elle la force de l’opinion, lorsque l’Italie croira que V.M.I. adopte en entier le système autrichien en fait de [? guerre] et de politique? Il serait une erreur que de le penser et cependant des faits visibles et matériels accréditeront cette erreur.

Pourquoi donc l’ accréditer? L’ Autriche y perd beacoup. Et V.M.I. en nuisant sans remède aux véritables et grands intérêts de cette Puissance, porte une première atteinte au Systeme que nous avons suivi avec persévérance et succès, depuis 1815.

On propagerait de deux manières l’erreur déplorable que je viens de signaler, en agissant avec l’ Autriche sans parler ou en parlant par écrit avec elle - Elle ne permet jamais qu’on parle à Naples par écrit dans un sens que laisse entrevoir que c’est V.M.I. qui parle:

Il faut donc écrire sous la dictée d’ Autriche, et faire lire à Naples ce qui est ainsi écrit par un employé qui puisse vous représenter et être digne de votre confiance.

[? Je suis sûr qu’] un mot suffira pour faire comprendre que V.M.I. veut autant que l’ Autriche que l’oeuvre de crime et de la révolte soit détruit. Mais qu’elle le veut dans l’ intérêt véritable de l’honneur et de l’indépendance de la

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couronne et de la nation Napolitaine, et non dans celui de l’ de l’un et de l’ de l’autre.

C’est pour obtenir cet immense résultat que V.M.I. a donné au C. de Stackelberg le rescript du 10/22 nov.; cette mesure a marqué son [act...] C’est pour atteindre le même but que vous avez pris la liberté de vous proposer la mission de M. [A...]... Et c’est pour nous empêcher de l’ atteindre que l’Autriche ne veut pas que M.[[A....] aille à Naples.

C’est enfin pour persévérer dans notre marche que nous vous proposez de faire porter les ordres du Roi de Naples à son fils par cette mission, et c’est pour les mêmes motifs qu’on s’y oppose.

On ne veut donc pas que les Napolitains espèrent leur salut de l’équité et du désintéressement de V.M.I. On veut les compromettre - on veut leur faire perdre tout titre quelconque à votre intérêt. Et vous [? pensez], Sire, à les combattre, et à les [? mystifier]. Pardonnez, Sire! je vous écris cette lettre, parceque j’ai besoin de vous ouvrir encore une fois mon coeur.

Je vais m’ occuper du travail que V.M.I. m’a[? ordonné] de faire. Elle verra que nul de ses serviteurs ne me surpasse en dévouement - je vous obéis, je vous obéirai toujours, quel que soit le système politique que vous suivrez. Mais en remplissant vos ordres, Sire, je me [? je n’ abuserais] que de V.M.I. si je me permettais de vous laisser ignorer ce qui se passe dans le fond de mon coeur.

En vous écrivant cette lettre, j’outrepasse peut être la ligne que les rapports du service me tracent - mais dans cette circonstance, il y a quelque chose de plus dans mon coeur que le sentiment du devoir. Il y a un sentiment envers V.M.I. que je ne me [? permettrais] pas d’exprimer mais qu’une âme telle que la votre [? bien] sait sentir et apprécier.

Ο Καποδίστριας αμφισβητούσε για μια ακόμη φορά τις αρχές που διείπαν την αυστριακή πολιτική στην Ιταλία2. Στο Τρόππαου ήδη, ο Μέττερνιχ είχε επιβάλει τη δική του «σκληρή» γραμμή για μονομερή επέμβαση στο βασίλειο των δύο Σικελιών. Κι αυτό υποδηλούσε την αρχή του τέλους της «επαναστατικής» ρωσικής εξωτερικής πολιτικής3. Τώρα, ενόψη της έναρξης των συζητήσεων στο Λάϋμπαχ, ο υπουργός των Εξωτερικών της Ρωσίας κατέβαλε ύστατες προσπάθειες να πείσει τον προϊστάμενο του τσάρο Αλέξανδρο να αντιταχθεί σθεναρά στα ιμπεριαλιστικά σχέδια του Αυστριακού κεγκελλαρίου4.

1. C.W. Crawley, John Capodistrias: Some Unpublished Documents (Inst. For Balkan Studies,

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1970) σ. 49-51.

2. Αντί άλλων, R. Metternich - A. Klinkowstroem, Aus Metternich’s nachgelassenen Papieren, τομ. Γ' σ. 424-429, G. Isambert, L’ indépendance Grecque et l’ Europe (1900) σ. 69, H. Srbik, Metternich, τομ. A' σ. 612.

3. W. Cresson, The Holy Alliance, σ. 135 κ.ε.

4. Πρβλ. Κ. Mendelssohn - Bartholdy, Briefe von Fr. von Gentz, τομ. B' (1868) σ. 28 κ.ε., R. Metternich, Aus Metternich’s nachgelassenen Papieren, ό.π., σ. 430.

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Επιστολή προς τον βαρώνο φομ Στάϊν (Λάϋμπαχ 19/30 Ιανουαρίου 1821)1

Je n’ai pas d’expression pour vous remercier, Monsieur le Baron, de la lettre que vous m’avez fait l’honneur de m’ écrire en date du 29 décembre. Je l’ai mise sous les yeux de l’ Emprereur et S.M.I. me charge aussi de vous dire mille et mille choses de sa part...

La question qui nous occupe va se décider - elle est désormais dans les mains des Napolitains eux-mêmes. S’ils écoutent la voix de leur roi et celle encore plus éloquente des puissances alliées, il se peut encore qu’au milieu des inéquités... qui menacent la civilisation européenne d’un naufrage épouvantable, on trouve encore quelque moyen de salut...

Με την επιστολή του αυτή, προς τον στενό του συνεργάτη και φίλο φομ Στάϊν, ο Καποδίστριας ενημέρωνε τον βαρώνο για την πορεία των εργασιών του συνεδρίου στο Λάϋμπαχ. Κυρίαρχο ζήτημα η επανάσταση στη Νεάπολη και η αναζήτηση «λογικών μέσων σωτηρίας».

1. E. Botzenhart, Freiherr vom Stein, Briefwechsel, Denkschriften und Aufzeichnungen, τομ. Στ' σ. 11.

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Προσωπική επιστολή προς τον επιτετραμμένο της Ρωσίας στο Τουρίνο Γ. Μοτσενίγο (Λάϋμπαχ 10/22 Μαρτίου 1821)1

Je ne sais pas laisser partir le baron de Moltke sans lui donner une petite lettre particulière pour vous, mon cher comte. La voici. Elle vous apporte avant tout les voeux sincères que je forme pour que vos efforts obtiennent le succès le plus complet. 11 nous consolerait des peines perdues dans le temps à Naples pour préserver ce pays d’une pacification amenée par de fortes mesures coercitives.

J’ignore ce que le pouvoir de la raison et de la bienveillance pouvait ou devait produire à Naples. Ce que je sais positivement, c’est qu’il n’a rien produit. La nullité de la résistance de l’ armée et de la secte parthénopéenne donne la juste mesure de la nullité des moyens de ces militaires et de ces sectaires et fait connaître par conséquent combien il eût été facile de ne pas leur laisser envahir les pouvoirs publics ou de les porter à les résigner spontanément.

Quoi qu’il en soit, voyons maintenant, si les Piémontais veulent ou savent mettre à profit la grande leçon de Naples et écouter les bonnes vérités que vous êtes chargé de leur annoncer.

Si la politique des puissances alliées en voulait à l’ indépendance des Etats d’Italie, pourquoi offrirait-elle aujourd’hui aux Piémontais la chance favorable de se passer de toute intervention étrangère?

60.000 Autrichiens qui vont camper en Lombardie, et 100.000 Russes qui arriveront dans l’espace de deux mois, prouvent assez, ce semble, que s’il était question d’improser des lois aux peuples de l’ Italie, on ne dirait pas dès à présent à ceux du Piémont: "Obéissez à la voix paternelle de votre prince, rentrez dans l’ ordre, et nous ne nous mêlerons pas de vos affaires, comme jamais nous n’y avons pris part”.

Vous avez signalé avec infiniment de sagacité les moyens dont les sectaires se sont servis pour corrompre l’ esprit de l’ armée. Ils lui ont fait croire que le roi l’ obligerait à marcher contre Naples ou que des garnisons autrichiennes occuperaient les forteresses du Piémont.

Qu’est-il résulté de ces perfidies et de ces mensonges? C’est que l’ Etat se trouve placé dans la malheureuse alternative: ou de subir le joug de la révolution, ou d’ attendre qu’une force étrangère vienne le délivrer.

Tous vos soins doivent tendre en conséquence à le sauver de cette situation. Vous y réussirez, sans doute, si vous parvenez à porter le prince de Carignan et les hommes les plus marquants de la noblesse, de l’armée et de la magistrature à seconder franchement le duc de Genevois dans la noble tâche qu’il se propose de

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remplir. S.a. désire ramener le Piémont à l’ ordre par l’ action seule des Piémontais.

Les événements de Naples vous facilitent la négociation. Mais l’ argument le plus décisif que vous aurez à employer, semble être celui que vous offre l’état de l’ armée russe, qui vous est transmis tel qu’il a été communiqué au gouvernement autrichien pour les préparatifs nécessaires au passage de nos troupes par les Etats de s.m.i. et r. apostolique.

Vous nous avez souvent parlé des sentiments que le prince de Carignan se plaît à porter à s.m. l’ empereur. C’est le moment de les mettre à l’ épreuve. Si le prince tient à l’ estime de notre auguste maître et à son amitié, il doit se montrer dans cette occasion le ferme soutien des bons principes, en se dévouant sans réserve à la cause de son pays, au service par conséquent du duc de Genevois. Toute hésitation ou délai trahiraient des intentions équivoques ou une faiblesse qui ne déposerait nullement à l’ avantage de s.a.

Comme nous sommes dans le devoir d’agir, ce ne sont pas des promesses ou des paroles qui peuvent faire changer les dispositions que 1’ empereur a prices, afin d’aider le duc de Genevois à délivrer le Piémont du fléau de la révolution. Nous vous demandons des faits, et c’est de leurs témoignages que nous espérons vous voir chargé par le prince.

Il serait superflu de vous indiquer la nature des faits qui pourraient attester à nos yeux que la révolution est finie en Piémont. Je vous dirai en général qu’on ne saurait la considérer comme terminée qu’aux conditions suivantes:

1) que la partie saine de l’ armée, en obéissant fidèlement aux ordres du duc de Genevois, s’empare des places fortes du Piémont et qu’elle mette les officiers rebelles hors d’état de faire la loi au pays;

2) que tous les actes dictés par la faction révolutionnaire soient considérés comme non-avenus;

3) que la tranquillité et l’ ordre soient rétablis dans l’ Etat et que l’autorité légitime puisse prendre les mesures nécessaires, afin de garantir à ce royaume un avenir calme et prospère, sans qu’aucune intervention étrangère ait part à un résultat aussi désirable.

Nous vous attendons, mon cher comte, avec impatience.

Ο Καποδίστριας ενημέρωνε τον Μοτσενίγο για τις αποφάσεις των συμμάχων στο Λάϋμπαχ πάνω στο κρίσιμο ιταλικό ζήτημα. Όπως προκύπτει κατέβαλε προσπάθεια να νομιμοποιήσει τις ξένες παρεμβάσεις χαρακτηρίζοντας τες ως ενέργειες περιφρούρησης της νομιμότητας. Μια θέση που, καθώς γνωρίζουμε2, του είχε επιβληθεί ύστερα από την συμπαράταξη του τσάρου

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Αλέξανδρου με τον Μέττερνιχ3.

1. VPR, τομ. IB' σ. 58-59.

2. Αρχείον Ι. Καποδίστρια, τομ. A' σ. 65.

3. Πρβλ. R. Metternich - A. Klinkowstroem, Aus Metternich’s κλπ., ό.π., τομ. Γ' σ. 430 και Αρχεία Βιέννης, St. Κ. Laibach, Protokolle Kongressakten (22) Fol. 166-168.

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Προσωπική επιστολή προς τον Αλέξανδρο Στούρτζα (Λάϋμπαχ 18/30 Μαρτίου 1821)1

Je ne m’attendais pas, mon cher Stourdza, à être condamné à vous donner les nouvelles que renferment les pièces ci-jointes. Lisez-les. Demeurez vous-mêmes. Et jugez des événements déplorables qu’elles viennent nous annoncer, en homme qui veut le bien, mais qui ne le veut que par les seuls moyens par lesquels le bien peut se faire.

L’ epmereur a improuvé hautement ceux que le prince Ypsilanti paraît vouloir employer pour délivrer la Grèce. Dans un moment où l’ Europe est menacée de toute part d’ explosions révolutionnaires, comment ne pas reconnaître dans celle qui a éclaté dans les deux principautés, l’ effet identique des mêmes principes subversifs, des mêmes menées qui attirent sur l’une des péninsules les calamités de la guerre et d’une occupation militaire et dans l’autre - le fiéau plus épouvantable encore du despotisme démagogique?.

Si telle est l’origine et le caractère de l’ insurrection que le prince Ypsilanti prétend diriger, tout est perdu pour les malheureux Grecs, à moins que la providence n’eclaire de ses conseils les hommes qui sont appelés à prendre des mesures pour arrêter dans sa source véritable ce déluge de calamités. Nous avons fait ce que le devoir et l’humanité nous imposaient. Nous avons offert au prince Ypsilanti et aux hommes égarés qui l’ entourent, une planche de salut. Nous ne pouvions par faire davantage.

D’autre part, si le seigneur, qui seul est l’ arbitre des destinées des peuples et des nations, a décidé dans ses impénétrables décters que l’ Europe se sauve dans ce moment de crise universelle par le sacrifice de notre malheureuse patrie ou par sa résurrection, la volonté du seigneur s’ accomplira.

Ce sont les faits qui vont nous éclairer. Le prince Michel Soutzo et tous les Moldaves se sont prononcés pour l’ insurrection. J’ ignore ce qui arrivera en

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Valachie. Mais les caïmacams du prince Callimachi, nouveau hospodar, semblent se prononcer aussi et l’ on prétend que le prince Callimachi lui-même ne refusera pas sa coopération au prince Ypsilanti.

Nous n’en savons pas davantage jusqu’à ce moment. Et c’est avec une bien vive impatience que j’ attends d’une instant à l’ autre le courrier de Constantinople et les nouvelles de M. Pini.

Je vous tiendrai au courant. En attendant, pesez dans votre sagesse les grandes questions que peuvent présenter les suites probables des événements dont vous avez sous les yeux l’aspect fidèle. Et faits-moi connaître votre opinion.

Je répondrai par le premier courrier à votre dernière dépêche. En vous restituant la lettre qui y était annexée, je vous préviens que, quoique antérieure aux événements auxquels elle a trait, je n’ai pas cru utile de la faire sortir de mon tiroir.

Mes amitiés à tous les vôtres. Je baise les mains à Madame Stourdza et je vous embrasse d’âme et du coeur. Tout à vous.

Η επιστολή αναφερόταν στα γεγονότα που είχαν επακολουθήσει το κίνημα του Υψηλάντη ενώ ακόμη συνεχίζονταν οι συζητήσεις για την κατάπνιξη της επανάστασης του Πεδεμοντίου2. Όπως έγραφε ο Καποδίστριας «ο αυτοκράτορας απεδοκίμασε δημόσια τα επιχειρήματα που ο πρίγκιπας Υψηλάντης φερόταν να επιθυμεί να χρησιμοποιήσει για να απελευθερώσει την Ελλάδα. Τη στιγμή που η Ευρώπη απειλείται από παντού με επαναστατικές εκρήξεις πως να μην αναγνωρίσουμε και σ’ αυτή που εκδηλώθηκε ήδη το αντίστοιχο προϊόν των ίδιων αυτών ανατρεπτικών αρχών, των ίδιων μηχανορραφιών;... Αν είναι πράγματι τέτοια η καταγωγή και ο χαρακτήρας της εξέγερσης που ο πρίγκηπας Υψηλάντης επιδιώκει να κατευθύνει, όλα είναι χαμένα για τους δυστυχείς Έλληνες...».

Ωστόσο, συμπλήρωνε ότι ήταν θέλημα Θεού η θυσία η η μελλοντική ανάσταση της δυστυχισμένης πατρίδας. Ευχή πλήρως αντικρουόμενη με τη γραμμή της αποδοκιμασίας της εξέγερσης που είχε υιοθετηθεί στο Λάϋμπαχ και στην οποία είχε συμπράξει επίσημα και η Ρωσία3. Μια ευχή που ο Καποδίστριας, με ιδιαίτερη διπλωματικότητα, είχε κατορθώσει να περάσει στο επίσημο έγγραφο της αποδοκιμασίας του πρίγκιπαΥψηλάντη4.

1. VPR, τομ. IB' σ. 72-73.

2. Πρβλ. Η. Kissinger, Crossmacht Diplomatie, σ. 332, C. Phiseldek - Schmidt, Die Politik nach

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den Grundsätzen der Heiligen Allianz (1822) σ. 306, De Pradt, L’ Europe par rapport à la Grèce (1826) σ. 54, A. Prokesch - Osten, Geschichte des Abfalls der Griechen, τομ. A' σ. 61 κ.ε.

3. Πρβλ. A. Papadopoulos - Vrétos, Mémoires biographiques et historiques, τομ. A' (1837) σ. 63 επ., J. Schnitzler, Geheimgeschichte von Russland unter der Herrschaft von Kaiser Alexander, τομ. A' (1847) σ. 127 επ., Κ. Stählin, Beziehungen zwischen Griechenland und der Türkei (1932) σ. 2 επ., M. Anderson, The Eastern Question (1966) σ. 53 επ., A. Despotopoulos, La Revolution Grecque. A. Ypsilantis et la politique de la Russie (Balkan Studies, 1966), τομ. Ζ' σ. 395 κ.ε., Η. Seton-Watson, The Russian Empire (1967) σ. 180, A. Beer, Die Orientalische Politik Österreichs (1883) σ. 286, Audiffret Pasquier, Mémoires du Chancellier Pasquier, τομ. Δ' (1894) σ. 190 επ.

4. Αρχεία Βιέννης, St. Κ. Türkei (16) Orientalische Angelegenheiten 1810-1822, Fol. 32-42. Πρβλ. A. Prokesch-Osten, Geschichte des Abfalls der Griechen, ό.π., τομ. A' σ. 30, l’. Nolte, L’ Europe militaire et diplomatique, τομ. A' (1925) σ. 114, M. Günther, Das Verhalten Englands und Österreichs zum Griechischen Aufstand in den Jahren 1821-27 (1957) σ. 3, A. Otetea, La Sainte Alliance et l’ insurrection Hetairiste de 1821 (Revue Roumaine d’Etudes Internationales 1967) σ. 163, N. Mikhailovitch, L’ Empereur Alexandre 1er, τομ. A' (1912) σ. 266, V. Potiemkine, Histoire de la Diplomatie, τομ. A' (1946) σ. 382, M. Paléologue, Alexandre 1er (1937) σ. 259, C. Wurm, Diplomatische Geschichte der Orientalischen Frage (1858) σ. 196.

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Προσωπική επιστολή προς τον επιτετραμμένο της Ρωσίας στο Λονδίνο Π. Νικολάϊ (22 Ιουνίου/4 Ιουλίου 1821)1

L’affaire dont vous parle, mon cher baron, la volumineuse expédition du jour, est immense. Vous avez une vaste tâche à remplir, mais j’ose espérer que vous la remplirez avec succès, parce que la cause que vous allez plaider, est juste et que vos juges sont éclairés.

Je vais vous dire en peu de mots, sur quoi se fonde notre conviction sous ce double rapport.

Vos juges sont éclairés; vous en doutez moins que personne, car vous connaissez le ministère anglais et, quelque inexplicable que soit la conduite de lord Stranfgord, l’opinion de l’ empereur sur la politique du cabinet de Londres ne varie point.

En second lieu, la cause que vous allez plaider, est juste. Il vous sera facile de vous en persuader, en lisant avec attention et nos dépêches, et les notices historiques que nous y avons jointes, vous n’ auriez dès lors aucune peine à démontrer au ministère britannique que non seulement nous n’ avons point à nous reprocher la crise qui menace l’ Orient, mais que nous avons, au contraire, fait tout ce qui dépendait de nous pour la prévenir et pour y apporter un prompt

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remède. Frappé d’ aveuglement et de délire, la Porte méconnaît ses véritables intérêts, la situation ou elle se place, et ce qu’elle doit à la Russie. La Russie ne voulait que lui rendre le bien pour le mal, elle le veut encore à présent et elle pousse la patience jusqu’ à ses dernières bornes. Mais il est un terme à toute chose. Que le gouvernement anglais se mette dans notre position et qu’il prononce. Souffrirait il que des entraves inopinées et contraires aux plus formelles stipulations, amenassent la ruine de son commerce? Souffrirait-il que son pavillon fût insulté en pleine paix et qu’une injurieuse exception arrêtât ses navires, tandis que ceux des autres puissances européennes jouiraient d’un libre passage? Permettrait - il que son ministre fût entrouré de gardes, privé de toute communication avec sa cour et exposé à des offenses journalières pour prix des éminents services qu’il aurait rendus à la Porte depuis quatre mois? Nous en appelons avec confiance à l’ opinion du cabinet de Londres, car nous ne la jugeons pas d’ après la conduite de son ambassadeur.

Quant à cette conduite même, elle n’ est que trop à regretter. C’est en effet lord Strangford qui le premier a élevé des objections contre la démarche proposée par le baron de Stroganoff après l’ affreux supplice du patriarche de Constantinople; c’est lui qui par ce refus a fortifié dans le gouvernement turc la fause idée qu’aurait détruite, selon toute apparence, le caractère imposant d’une représentation collective et, il faut bien le dire, c’est encore à lui qu’on doit attribuer toutes les funestes conséquences de cette idée déplorable. Si les principaux ministres européens eussent averti la Porte d’un commun accord des dangers auxquels l’ exposait le système qu’elle avait adopté, peut-être ce système n’ affligerait-il plus l’ Europe, peut-être sa réaction se serait-elle tempérée, peut-être enfin y aurait -il eu moyen de ramener en Turquie l’ ordre et la paix et d’affermir ainsi les relations politiques de la Porte avec les Etats de la chrétienté.

Il en a été autrement grâce à la vieille diplomatie dont lord Strangford a suivi les malheureuses traditions. Les Turcs ont pensé qu’ils pouvaient tout ce qu’ils voulaient, et qu’aucun gouvernement ne serait capable de s’ opposer au cours de leurs cruautés et de leurs vengeances. D’une autre part, l’ ambassadeur britannique perdant de vue les actes sur lesquels se fonde la paix de l’Europe et les liens qui unissent les puissances européennes, a probablement cru devoir prévenir l’ influence qu’aurait donnée à la mission de Russie à Constantinople le succès des efforts du baron de Stroganoff. Mais lord Strangford a méconnu tout à la fois les époques, les hommes et les choses. Les époques, car aujourd’hui cette influence qu’il paraît avoir redoutée, aurait tourné tout entière à l’ affermissement de la paix générale, en consolidant l’ existence inoffensive du gouvernement turc. Les hommes, car il a oublié qu’il avait à faire à des fanatiques et qu’il les précipitait dans une voie où il serait bientôt impossible de les diriger, ni de les retenir. Les choses, car dès qu’il s’ agissait d’une guerre contre la religion chrétienne et contre la foi que professe l’Empire russe, dès que les Turcs ne

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devaient chercher que l’ anéantissement de la nation grecque, en se plaisant à confondre les innocents avec les coupàbles, il aurait dû s’ apercevoir que la cour de Constantinople sapait les bases des transactions les plus solennelles et se plaçait volontairement en état d’ hostilité contre la Russie.

Cette explication de la conduite de lord Strangford est la seule que nous croyons admissible. Dans toute autre hypothèse, on serait en droit de conclure qu’il a travaillé, de propos délibéré et avec connaissance de cause, à provoquer une guerre entre la Russie et la Porte - conséquence absurde que nous devons rejeter, convaincus comme nous le sommes, de la pureté des maximes que le cabinet de Londres fait présider à sa politique.

Sans doute tous les hommes d’Etat de l’ Europe et, j’oserai le dire, l’ Europe entière devaient être persuadés que l’ empereur ne favoriserait jamais une insurrection. J’ ajoute même avec confiance que cette persuasion existe et continuera d’exister. Les faits parlent et leur langage ne saurait être démenti. Le premier moteur des troubles et ses adhérents n’ont reçu que la haute improbation de s.m.i. Tous les Grecs qui se trouvent au service de l’ empereur et qui voulaient prêter secours à leurs compatriotes, ont été retenus en Russie. En ce moment même l’ empereur ne demande à la Porte que les moyens de légitimer sa neutralité et l’ intérêt qu’il lui témoigne. Ces preuves seraientelles encore insuffisantes? Exigerait-on encore de l’ empereur qu’en désapprouvant l’ insurrection, il approuvât des actes que condamnent la religion, la morale, l’humanité et qui tendent à détruire tout ce qu’il y a de juste et de sacré parmi les hommes? Faudrait-il que, pour démontrer qu’il n’ encourage pas les troubles de la Grèce, il tolérât la violation des traités, l’oubli de tous les égards, l’ infraction de toutes les règles du droit des gens et de continuels outrages à la dignité de la Russie?

Une pareille thèse ne se laisse pas soutenir. Tout au contraire, en réclamant pour les traités le respect qu’ils commandent, en annonçant que les principes et l’ honneur de la religion chrétienne ne seront pas impunément attaqués, l’ empereur, loin de soutenir la cause criminelle de l’ insurrection, soutient la cause sainte de la paix et des maximes qui seules peuvent en conserver à l’ Europe les précieux avantages.

Dès lors, pour revenir à la conclusion de nos dépêches, dès lors nous sommes en droit d’inviter nos alliés à appuyer nos démarches, dès lors aussi nous pouvons affirmer qu’il est de leur intérêt commun d’ unir leurs efforts pour empêcher non seulement que la Porte ne rejette nos propositions, mais aussi que par une violence quelconque commise sur la personne du ministre de l’ empereur, elle n’ oblige la Russie, malgré elle, à ne plus prolonger l’ immobilité de son attitude.

Je me résume: appui au baron de Stroganoff dans la dernière tentative qu’il fera pour éclairer le gouvernement turc, coopération franche et unanime, afin de

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prévenir tout attentat contre la liberté du représentant de la Russie. Dans toutes les hypothèses, expression des voeux que l’on forme, des mesures que l’on prendra et de celles qu’on juge les plus propres à établir un prompt accord entre les cours alliées, - voilà ce que l’ empereur vous charge d’obtenir du gouvernement britannique.

S.m.i. attache une extrême importance à recevoir vos réponses le plus tôt possible. Veuillez donc, mon cher baron, nous réexpédier notre courrier dès que le marquis de Londonderry vous aura fait connaître les déterminations de son cabinet.

Adieu, mes voeux vous accompagnent. Tout à vous.

P.S. La lettre confidentielle, mon cher Nicolay, est écrite sous les yeux de l’ empereur. Et c’est dans l’ intention de la faire lire au marquis de Londonderry, qu’elle a été écrite. S.m.i. attache infiniment de prix à savoir au juste à quoi s’en tenir. Elle parle donc clair ef net et espère par un juste retour qu’on nous répondra avec la même franchise et avec la même précision. Toute réponse évasive ou vague de la part du ministère anglais n’ amènerait à aucun résultat. Qu’on songe cepemdant que les événements marchent, qu’ils accumulent les résultats et que notre situation est donnée et que ce n’est pas d’aujourd’hui que nous nous la sommes donnée. Vale te me ama.

Ο Καποδίστριας καυτηρίαζε με ξεχωριστό θάρρος την παρελκυστική πολιτική της Μεγάλης Βρετανίας στο Ανατολικό Ζήτημα. Το ενδιαφέρον της Ρωσίας για την αναχαίτιση των τουρκικών ωμοτήτων σε βάρος των Ελλήνων χριστιανών της Κωνσταντινούπολης, είχε ενοχλήσει ιδιαίτερα τον εκεί βρετανό πρεσβευτή Στράτφορδ Κάννινγκ. Αλλά ο υπουργός των Εξωτερικών της Ρωσίας δεν είχε την παραμικρή αναστολή να καταγγείλει την έντονα φιλότουρκη στάση του και την αντιπαράθεση του με τον Ρώσο πρεσβευτή βαρώνο Στρόγγανωφ, απαιτώντας ταυτόχρονα την επίσημη συμπαράσταση της βρετανικής κυβέρνησης στις φιλειρηνικές πρωτοβουλίες του τσάρου στην Ανατολή.

1. VPR, τομ. IB' σ. 192-194.

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Νότα (κατόπιν οδηγιών του Καποδίστρια) προς την Υψηλή Πύλη (6/18 Ιουλίου 1821)1

Le soussigné a rendu compte à sa cour des événements qui se sont succédés depuis trois mois à Constantinople et dans toute la partie européenne des Etats de sa hautesse.

Il a fait parvenir en même temps à la connaissance de l’ empereur, son maître, les protocoles des conférences qu’il a eues avec s. ex. M. le reis-effendi jusqu’au 25 avril, ainsi que toutes les pièces officielles échangées entre la mission de Russie et le ministère ottoman durant cette époque de crise et de malheurs.

Muni des ordres de s.m.i., le soussigné va les remplir, en résumant dans la présente note les faits sur lesquels ces conférences ont roulé. Il y joindra des observations où la Sublime Porte va trouver de nouvelles preuves de la franchise accoutumée du cabinet de Russie et qui ne pourront laisser à sa hautesse aucun doute sur la manière dont l’ empereur envisage et juge l’ état actuel de choses dans l’ Empire Ottoman, la position du gouvernement turc et l’ attitude que toute puissance qui respecte ses devoirs, est dans la nécessité de prendre envers la Sublime Porte et les chrétiens soumis à sa domination.

A peine les premiers symptômes d’une révolution se furent-ils manifestés en Valachie et Moldavie, que la Russie s’ empressa de proclamer hautement combien elle improuvait les hommes qui en étaient les moteurs et les chefs, et d’engager le Divan à prendre les mesures nécessaires pour étouffer dès sa naissance un mal dont le principe et les progrès paraissaient également redoutables. Des motifs que le ministère de sa hautesse ne saurait méconnaître, portèrent la Russie e publier cette déclaration. Elle voyait dans la conservation du gouvernement turc un moyen de plus de maintenir et de consolider la paix de l’ Europe. Elle devait par conséquent condamner toute entreprise qui pouvait porter atteinte à l’ existence de ce gouvernement. Elle le devait encore comme puissance toujours loyale et toujours desintéressée dans ses relations avec un Etat qu’elle invitait depuis cinq ans à s’ environner des garanties qu^assure l’ accomplissement religieux des traités et l’ absence de tout motif de discussion. La Russie fit plus. Elle offrit à la Sublime Porte une coopération franchement amicale dont l’ efficacité n’ était pas douteuse et dont l’ objet devait être d’ isoler le plus promptement possible la contagion révolutionnaire et d’ épargner des calamités sans nombre au peuple valaque et moldave, à ce peuple qui n’avait cessé de donner au gouvernement turc des preuves de son innocence et de sa fidélité.

La force des armes devait agir, selon l’ opinion de la Russie, pour délivrer les deux principautés des étrangers qui en avaient compromis la tranquillité

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intérieure. Mais la force des armes sagement employée devait avoir un but salutaire. Elle devait être mise en usage sous la protection d’un gouvernement réparateur et des lois, ainsi que des transactions qui constituent le droit public de la Valachie et de la Moldavie, jamais sous les bannières du fanatisme, jamais pour assouvir les passions qu’il enfante.

C’est avec le plus vif regret que la Russie a vu que ses propositions à cet égard n’ avaient poine été appréciées par la Sublime Porte, que le gouvernement turc paraissait se méprendre sur l’ importance d’ apaiser les troubles avec la certitude d’en prévenir le retour et que par le système qu’il adoptait, il allait émouvoir en faveur des hommes qui avaient attaqué son autorité, les sentiments dont tous les peuples s’honorent, les sentiments de la religion, de l’humanité, de la patrie et de l’ intérêt qu’inspire une nation réduite au désespoir.

Ce que l’ empereur craignait le plus pour la Sublime Porte, c’est que les mesures décrétées par le ministère ottoman n’imprimassent à l’ entreprise des auteurs de la révolution le caractère d’une défense légitime contre une destruction totale de la nation grecque et du culte qu’elle professe.

Ces craintes, il faut bien en convenir, ces craintes ne semblent s’être que trop réalisées.

Plus d’une fois les provinces où viennent d’avoir lieu les premières attaques contre la Puissance Ottomane, étaient devenues le théâtre des mêmes tentatives, et cependant jamais le gouvernement turc n’avait armé contre la population de ces pays la totalité de ses sujets musulmans au nom de leur religion en péril. Plus d’une fois des dangers non moins réels avaient menacé la Sublime Porte à des époques mêmes où des guerres extérieures aggravaient sa position, et cependant jamais en Turquie une proscription générale n’ avait enveloppé une nation tout entière, ni livré la religion chrétienne aux plus sanglants outrages.

Il était heureusement sans exemple qu’un patriarche de l’ Eglise d’Orient subît un affreux supplice aux lieux où il exerçait ses augustes fonctions, un jour que toute la chrétienté révère et lorsque ce vénérable pasteur venait de combler pour le gouvernement turc la mesure de la loyauté et de l’ obéissance.

L’ Europe n’avait point encore eu la douleur de voir tous les chefs spirituels et temporels d’une peuple chrétien, ceux même qui avaient rendu les plus éclatants services à la Sublime Porte, périr sous la main du boureau, leurs cabavres profanés, leurs familles contraintes de fuir une terre de malheur, leurs propriétés détruites par le fer et le feu.

Elle n’avait pas vu surtout depuis quatre siècles la guerre déclarée au culte du Christ par la mort de ses ministres, par la ruine de ses temples, par les insultes prodigués au symbole de sa foi divine.

La Sublime Porte s’ expliquera facilement les conséquences qu’entraînerait un tel système, si elle devait le poursuivre ou si elle ne pouvait en réparer les désastreux effets. Elle se trouverait forcément et malgré les intentions les plus

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    Υπόμνημα προς τον τσάρο της Ρωσίας Αλέξανδρο (Λάϋμπαχ 30 Δεκεμβρίου 1820/11 Ιανουαρίου 1821)1

    En rentrant hier au soir de chez v.m., j’ai déjà trouvé chez moi M. le prince Ruffo et M. le général Pozzo di Borgo qui étaient à leurs postes et qui m’attendaient.

    Après les compliments d’usage je me suis félicité de pouvoir lire au prince la dépêche que nous allions adresser à M. d’Oubril. Je l’ai tirée de mon portefeuille. Le prince en a pris connaissance et en a paru très satisfait.

    Comme le cahier où se trouvait de projet de dépêche renfermait aussi la pièce qui concerne la marche à suivre dans les conférences qui vont s’ouvrir à Laybach, j’ai pensé que ce serait donner un véritable témoignage de confiance au prince Ruffo que de lui en faire la communication confidentielle. J’ai donc entamé cette matière, je lui ai dit: "Vous allez, mon prince, prendre part à nos conférences et vous y serez même l’ acteur principal. Ainsi rien de plus naturel ni de plus juste que de vous instruire le premier de ce que nous pensons sur la grave question qui va nous occuper. Ce que je vais avoir l’honneur de vous dire, je vous le dirai de confiance, sauf à recueillir encore sur ce sujet dans le cercle de notre intimité habituelle l’ opinion des cabinets de Vienne et de Berlin. En attendant, voici la nôtre.

    Je lui ai lu alors la pièce que v.m. venait d’ approuver, en fixant son attention sur les passages les plus essentiels et en les accompagnant d’ explications qui en faissaient sentir toute l’ importance. Le prince m’a beaucoup remercié, et je n’ai pu douter qu’il n’ approuvât sincèrement notre manière d’ envisager et de résoudre les questions relatives à la légalité et à la solennité des formes dont nous nous proposons de revêtir les délibérations. En développant ses idées à cet égard, le prince Ruffo m’ a fait assez comprendre que tout autre mode de procéder lui semblait pour le moins peu favorable aux grands et réels intérêts de son souverain et de sa patrie.

    "Permettez-moi, - ajoutai - je alors, - de vous communiquer un ordre que j’ai