Αρχείον Ιωάννου Καποδίστρια, τ. Η΄

Τίτλος:Αρχείον Ιωάννου Καποδίστρια, τ. Η΄
 
Τόπος έκδοσης:Κέρκυρα
 
Εκδότης:Εταιρεία Κερκυραϊκών Σπουδών
 
Συντελεστές:Κώστας Δαφνής, Κώστας Κωστής
 
Έτος έκδοσης:1987
 
Σελίδες:342
 
Θέμα:Αλληλογραφία Καποδίστρια (Επιστολές προς διαφόρους)
 
Στατιστικαί παρατηρήσεις (1828-1830)
 
Χρονική κάλυψη:1827-1831
 
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Εμφανείς σελίδες: 44-63 από: 341
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travail et sur celle de l’instruction élémentaire.

Pour donner du travail au peuple, il faut des avances ou dans d’autres termes de l’argent. Pour donner des écoles d’enseignement mutuel à toutes les provinces, et s’il est possible à chaque village, il faut encore de l’argent, ne fût-ce que pour construire un local, des bancs, acheter des ardoises, et payer les maîtres.

Tout ce que j’ai pu faire jusqu’à présent sous ce dernier rapport n’est pas sans résultats satisfaisants. Il y a au moins 5,000 enfants qui savent déjà lire, écrire et calculer, et parmi ces enfants il y en a une vingtaine que je vais placer dans une école normale, d’où ils sortiront excellents maitres pour d’autres écoles d’enseignement mutuel. Vos 50,000 francs vont être employés, et je donnerai à cette occasion une circulaire qui sera imprimée dans les gazettes. Mais avec

50,000 francs je ne puis établir que sept ou huit écoles, sans compter leur entretien et le paiement des maîtres. Or pour répondre aux besoins du pays, il me faut au moins une cinquantaine de ces établissements, c’est-à-dire, 500 à 600,000 francs.

Pourquoi d’autres capitalistes ne suivraient-ils pas votre exemple, en plaçant à la banque quelques milliers de francs pour faire la somme susmentionnée? Il nous rendraient un double service. Ils assureraient le crédit de la banque, et ils nous donneraient le moyen de fonder en peu de temps l’instruction élémentaire au milieu de ce peuple.

Je ne prétends pas qu’ils placent comme vous 50,000 francs, ni qu’ils en fassent cadeau à la Grèce. Ils placeront leurs capitaux à l’intérêt de 8 pour 100. Ils toucheront exactement leurs intérêts dans une année, parce que c’est pour payer les intérêts, et si on le désire le capital des fonds placés l’année dernière, que je demande ce secours. Dans l’espoir que cette lettre vous trouvera à Paris, je ne doute pas du succès qu’auront vos démarches auprès de MM. Delessert, Lafitte, Ternaux, Casimir Perrier, André Cottier, Lapagrouse, Thomas Hagermann, etc. Je vais plus loin? je crois même qu’ils sont prêts à accueillir mes voeux, et dans ce cas je n’hésite pas à donner dès à présent à M. de Lasteyrie la commission de m’acheter différents objets, qui sont indispensables pour encourager les écoles existantes et pour en créer de nouvelles.

A la fin du mois de mai le congrès national sera assemblè, et je désire lui rendre compte de l’emploi que j’ai fait des secours dont les amis de la Grèce ont bien voulu me rendre dépositaire. Je vous prie donc très-instamment de m’envoyer par duplicata notre compte courant. Je verrai alors si nos écritures sont d’accord, et quelles sont les sommes que j’ai reçues de votre part.

Ce même congrès devra donner au gouvernement les pouvoirs nécessaires, tant pour arranger la grande affaire de la dette nationale à l’étranger, que pour un nouvel emprunt. Si les Puissances alliées nous accordent les garanties que je leur ai demandées, ce nouvel emprunt ne souffrira pas de difficultés. Dans le cas contraire, il faudra toujours en faire un, et dans tous les cas la Grèce devra avoir

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des fondés de pouvoirs en France ou ailleurs pour régler ces grands intérêts.

Vous m’avez proposé souvent le prince Soutzos comme agent diplomatique. Personne ici ne voudra de lui, parce qu’on ne le reconnait pas comme Grec. Plus tard on l’acceptera peut-être. Je devrai donc de toute nécessité envoyer quelqu’un du pays, et je le placerai à côté de vous et sous votre direction. Un des objets de sa mission sera d’obtenir que la Grèce puisse accréditer auprès des cours protectrices des agents avec le titre de résidents chargés d’affaires. Si les trois cabinets y consentent, il me faut au moins trois de ces résidents, et j’aime à espérer que vous voudrez bien en être un. Veuillez me faire connaître d’avance vos intentions à cet égard.

M. Gosse qui a été souvent avec moi depuis une année, vous dira comment je passe ma vie, et vous vous persuaderez alors que ce n’est pas faute de bonne volonté ni de prévoyance que je n’entretiens pas avec exactitude une correspondance suivie avec les amis de la Grèce et avec vous.

Une fois qu’il aura rétabli sa santé, M. Gosse veut nous revenir, et je le désire de grand coeur. J’aime même à espérer que jusque-là je pourrai l’engager à se faire suivre par une couple de centaines de bonnes familles suisses, qui trouveraient en Grèce de la terre, du travail, et une existence heureuse.

En attendant, je voudrais établir un atelier pour donner aux Hellènes la charrue belge. Il faut pour cela des ouvriers, une charrue modèle, et un homme qui sache l’employer. M. Gosse vous expliquera tout ceci, et vous verrez s’il est plus facile de m’envoyer cette expédition, en sollicitant la coopération de M. Dombasle, ou bien celle de votre société d’agriculture de Genève.

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ΠΡΟΣ ΤΟ ΥΠΟΥΡΓΙΚΟ ΣΥΜΒΟΥΛΙΟ

Correspondance, τόμος III, σ. 104

Ο Καποδίστριας προτίθεται να διανείμει 500.000 φράγκα στις επαρχίες εκείνες που υπέφεραν από την εχθρική κατοχή, ώστε να μπορέσουν να καλλιεργήσουν τη γη. Ζητάει από το Υπουργικό Συμβούλιο να βρει τους τρόπους για τη διανομή των χρημάτων αυτών χωρίς καταχρήσεις.

Au Conseil ministériel

Modon, 1/13 avril 1829

Vous verrez, Messieurs, par la copie des offices ci-joints le résultat satisfaisant qu’ont eu mes explications avec M. le général Maison relativement au paiement

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des subsides arriérés. Il est de mon intention et de mon devoir de destiner 500,000 francs au secours des provinces de l’état qui ont le plus souffert de la présence de l’ennemi, et qui se trouvent encore dans l’impossibilité de mettre en culture la terre ou de rétablir leurs villages.

Mais pour que le secours soit donné avec justice et avec utilité, il faut prendre d’avance les précautions que vous trouverez énoncées dans la circulaire ci-jointe aux commissaires extraordinaires et aux gouverneurs provisoires. Le secrétaire d’état les fera imprimer et expédier sans perte de temps.

En attendant les informations qu’ils vous transmettront, je vous engage, Messieurs, à préparer de votre côté un travail, par lequel vous me proposerez comment le gouvernement pourra s’assurer qu’il n’y aura ni abus ni malversation, mais stricte équité, dans la distribution du secours dont il s’agit.

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ΕΓΚΥΚΛΙΟΣ ΠΡΟΣ ΤΟΥΣ ΚΑΤΑ ΤΗΝ ΠΕΛΟΠΟΝΝΗΣΟΝ ΕΚΤΑΚΤΟΥΣ ΕΠΙΤΡΟΠΟΥΣ ΚΑΙ ΠΡΟΣΩΡΙΝΟΥΣ ΔΙΟΙΚΗΤΑΣ, ΚΑΙ ΠΡΟΣ ΤΟΝ ΚΑΤΑ ΤΗΝ ΣΤΕΡΕΑΝ ΕΛΛΑΔΑ ΠΛΗΡΕΞΟΥΣΙΟΝ ΤΟΠΟ-

ΤΗΡΗΤΗΝ(1)

Correspondance, τόμος III, σ. 105-106

Ο Καποδίστριας πληροφορεί για την πρόθεση του να διανείμει χρήματα, υπό τύπο δανείου, σε καλλιεργητές περιοχών της χώρας που δοκιμάστηκαν από την εχθρική κατοχή. Η βοήθεια αυτή θα αποτελείται από ζώα, σπόρους και γεωργικά εργαλεία. Ζητάει από τους επιτρόπους και τους διοικητές να έρθουν σε επαφή με τους δημογέροντες των χωριών της περιφερείας τους και να διαμορφώσουν προτάσεις, που θα τεθούν υπόψει του, σχετικά με το ελάχιστο ποσό που θα επαρκούσε για την κάλυψη των αναγκών, τους τρόπους διάθεση του ποσού αυτού και τις εγγυήσεις για την απόδοση των χρημάτων αυτών.

(1). Ελήφθη εκ της Γενικής Εφημερίδος της Ελλάδος του 1829, 13 Απριλίου βλ. Επιστολαί, Γ' σ. 79.

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Circulaire aux Commissaires extraordinaires, aux Gouverneurs provisoires dans le Péloponèse, et au Lieutenant plénipotentiaire dans la Grèce continentale.

Modon, 1/13 avril 1829

Le gouvernement encaissera dans le courant de ce mois 1,000,000 de francs des subsides arriérés que la Grèce doit à la bienfaisance de S.M.T.C.

Quoique cette somme soit bien modique en comparaison du déficit des finances de l’état et des besoins pressants de toutes les branches du service public, nous croyons néanmoins de notre devoir de destiner une partie de ce subside à secourir les provinces qui ont le plus souffert de la présence de l’ennemi et des conséquences funestes du désordre dont elles ont été victimes.

Nous aurions désiré pouvoir prendre cette mesure dès le mois de février; mais tous les efforts que nous avons dirigés vers ce but n’ont produit jusqu’ici que le résultat dont nous vous faisons part aujourd’hui. Toutefois si la faible somme que nous destinons est employée d’après les principes que nous allons vous indiquer ici, nous aimons à espérer que la portion la plus souffrante du peuple commencera à sortir de la misère qui l’accable.

Ce sont les citoyens qui gagnent honorablement leur existence en cultivant la terre, et qui se trouvent dans ce moment sans chaumière, sans bétail et sans instruments, que nous estimons devoir secourir de préférence. Ce secours consistera en bétail, en grains pour ensemencer, et en instruments agricoles, et ne sera accordé qu’à titre de prêt.

Vous êtes donc chargés, Messieurs, d’inviter les démogérontes des villages à articuler leurs demandes. Vous les prendrez en mûre considération, et vous nous proposerez:

1o. Le minimum de la somme qui pourrait satisfaire équitablement les besoins du pays.

2o. Le mode d’après lequel cette somme serait employée.

3o. Les garanties que vous pourrez obtenir, tant pour que l’emploi soit fait dans le principe indiqué plus haut, que pour que la restitution de la somme prêtée soit effectuée dans un espace de temps déterminé.

Si d’autres subsides viennent, ainsi que nous l’espérons, augmenter les ressources de la caisse publique, nous serons également empressés d’en faire part aux citoyens qui habitent les villes, et que les malheurs des huit dernières années mettent dans l’impossibilité de restaurer leurs maisons. Vous ne leur laisserez pas ignorer nos intentions, afin qu’ils puissent d’avance préparer les demandes que vous aurez à prendre en considération et à nous communiquer.

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ΠΡΟΣ ΤΟΝ ΔΙΟΙΚΗΤΗ ΤΩΝ ΜΕΣΣΗΝΙΑΚΩΝ ΦΡΟΥΡΙΩΝ

Correspondance, τόμος III, σ. 107-111

Μετά από τη περιοδεία του στη Μεσσηνία, ο Καποδίστριας διαπιστώνει την ανάγκη για άμεση ενίσχυση της περιοχής από μέρους της Κυβέρνησης. Εξουσιοδοτεί, λοιπόν τον Διοικητή των Μεσσηνιακών φρουρίων να ενοικιάσει διαφόρους δημοσίους προσόδους και να εκμεταλλευτεί άλλους πόρους της περιοχής, που ανήκουν στο Δημόσιο, με σκοπό να ενισχυθούν 200 περίπου οικογένειες αγωνιστών που σκοτώθηκαν κατά την κατάληψη των Μεσσηνιακών φρουρίων. Ως προς τις γενικότερες ανάγκες της Επαρχίας, ο Καποδίστριας πληροφορεί τον Διοικητή, για τις γενικές ρυθμίσεις, οι οποίες σύντομα θα του κοινοποιηθούν με εγκύκλιο. Στο δεύτερο μέρος της επιστολής του ο Καποδίστριας αναφέρεται στην ίδρυση σχολείων και στην ανασυγκρότηση των πόλεων, στις περιοχές που βρίσκονται κάτω από τη δικαιοδοσία του διοικητή.

A Μ. le Gouverneur civil des places de la Messénie

Arcadia, 3/15 avril 1829

Après avoir inspecté les provinces qui sont confiées à votre administration, après avoir reçu et pris en considération les requêtes qu’elles m’ont adressées par l’organe de leurs primats et des démogérontes, je vais vous donner par écrit et sommairement les directions que je vous ai déjà développées plus en détail de vive voix.

Quels que soient les soulagements que procure à la misère affreuse de ces provinces le séjour des troupes françaises dans les places de la Messénie, elle ne mérite pas moins les secours les plus prompts de la part du gouvernement. Il doit donc s’en procurer les moyens, et les chercher avant tout dans les ressources spéciales du pays.

Nous vous autorisons en conséquence à affermer, au moyen d’une encère publique, tous les moulins qui appartiennent à l’état dans les trois provinces. Nous vous autorisons aussi à vendre au plus offrant les ruches à miel qui appartiennent à l’état, ainsi que l’huile et autres objets qui sont en dépôt entre les mains du commandant de place de Coron. Vous demanderez à ce dernier, avant de procéder à ces deux ventes, l’état des objets existants et celui de la consommation qu’on en a faite. Je lui ai demandé moi-même ces états; mais s’il tarde à me les envoyer, vous lui réitèrerez de ma part cette invitation. Vous affermerez aussi

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tous les jardins nationaux.

Les fonds qui résulteront de ces ventes et de ces allocations seront spécialement employés au secours mentionné ci-dessus. Mais avant tout vous tâcherez de soulager la misère d’environ 200 familles d’hommes morts au commencement de la guerre, dans la conquête que la nation a faite de ces places.

D’après les renseignements que j’ai pris, ce secours provisoire pourrait consister dans la distribution immédiate d’un kilo de blé à chacune de ces familles. La dépense s’élèverait à la somme de 5,000 piastres environ, et vous êtes autorisé à la faire sans perte de temps.

Je place sous votre responsabilité personnelle la stricte équité avec laquelle ce secours sera distribué. Vous prendrez par conséquent toutes les mesures que vous jugerez convenables, pour que chaque famille reçoive exactement la part qui lui revient de ce petit secours.

Vous connaissez les explications que j’ai eues avec M. le maréchal Maison et avec l’intendant général, relativement à l’indemnité que l’armée française doit aux cultivateurs de Pétalidi, de Modon et de Coron, pour les dégâts que les champs ensemencés ont soufferts lors de l’arrivée de l’expédition. Vous tâcherez d’obtenir que cette indemnité soit payée le plus promptement possible, en offrant à l’intendance tous les renseignements qu’elle paraît désirer. Si vous pouvez obtenir que l’intendance paie 12 à 15,000 francs, ce qui serait le minimum d’après les estimations faites par les experts du pays, vous mettrez un soin tout particulier à ce que la distribution de cette indemnité soit faite avec la plus stricte équité. Si vos efforts ne parvenaient pas à ce résultat, vous nous en informeriez sans délai, pour que le gouvernement remplit envers ces malheureux les engagements qu’il a pris dans le temps avec eux.

Quant aux besoins plus généraux des provinces, vous recevrez, comme vos collègues, des ordres circulaires; et c’est sur les rapports que vous nous adresserez que le gouvernement prendra des mesures ultérieures.

Nous passons maintenant à une seconde partie non moins importante. Elle concerne l’établissement des écoles d’enseignement mutuel, et la restauration des villes et des faubourgs, dans les trois provinces que vous administrez.

Quant au premier point, il existe à Coron une mosquée que nous vous autorisons à faire réparer, dans le dessein d’y établir une école d’enseignement mutuel. Vous aurez recours pour cet objet aux fonds qui résulteront des ressources locales, dont il est fait mention plus haut; et quant à la construction des bancs, des tables, et autres objets nécessaires à l’école, vous prendrez des informations du maître d’enseignement mutuel de Modon, pour qu’ils soient faits d’après les règles de ces établissements. Les ouvriers de l’armée française vous prêteront sans doute leur assistance. Ce maître même pourrait peut-être commencer à enseigner les enfants de Coron, jusqu’à ce que l’école de Modon soit construite et montée;

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et pour ce cas il commencera, du moment que l’ecole sera ouverte, à recevoir le traitement de 200 piastres par mois.

Je vous ai indiqué la place où l’école de Modon doit être bâtie. Les 5,000 piastres qui résultent de la souscription déjà faite seront employés à cet effet, et nous n’hésiterons pas à y suppléer, si cette somme ne suffit pas, pour que l’édifice soit fait dans les proportions convenables. L’ingénieur français nous a offert déjà ses services pour tracer le plan de cette école, comme celui des villes et des villages qui présentent dans ce moment un monceau de ruines.

Il vous appartient de hâter autant que possible l’accomplissement de cette promesse, afin que les reconstructions, qui commencent déjà sur plusieurs points, soient faites d’après un plan régulier. Dès que ces plans seront faits, vous nous les transmettrez pour qu’ils soient approuvés par le gouvernement, et qu’il puisse en ordonner la stricte exécution.

Nous vous autorisons à faire achever la maison que vous avez commencée à construire à Navarin, et à prendre quelques mesures pour qu’on utilise les murailles qui existent aux environs de cette maison, dans la vue de faire plus tard un bon lazaret. Il faudra aussi en temps et lieu songer à une école pour Navarin, et vous la marquerez d’avance dans le plan de la petite ville qu’il s’agit de rétablir dans ce port.

Quant à la police sanitaire et commerciale de ce même port et des autres, vous recevrez les directions nécessaires, lorsque nous pourrons définitivement arrêter quelques arrangements à cet égard d’un commun accord avec le commandant militaire français. Nous en disons de même par rapport à l’exploitation qui s’est faite jusqu’ici des objets de prix submergés dans la rade de Navarin. Il vous est recommandé, en attendant, de nous procurer les informations les plus positives sur l’exploitation qui continuerait à se faire par la suite, et jusqu’à ce que ce grand intérêt soit également réglé d’un commun accord avec M. l’amiral Rosamel.

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ΠΡΟΣ LUTTEROTH

Correspondance, τόμος III, σσ. 129 - 130

Ο Καποδίστριας ζητάει από τον Lutteroth τη μεσολάβησή του για να επιτύχουν οι προσπάθειες που καταβάλλει για την ενίσχυση της Ελλάδας από το εξωτερικό. Στο τέλος, ζητάει τη μεσολάβησή του για την αποστολή στην Ελλάδα ενός ζευγαριού βελγικά άροτρα, του χειριστή τους και εργατών, που θα μπορούσαν να διδάξουν την κατασκευή τους.

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A M. Lutteroth

Égine, 1/13 mai 1829

Puisque vous êtes des nôtres (et vous le serez durant votre voyage et le court séjour que vous ferez à Paris jusqu’au moment de retourner en Grèce), permettez-moi de vous charger de la lettre ci-jointe pour M. Eynard. Vous pourrez conjointement avec lui nous rendre de grands services, en accélérant le résultat des démarches que je fais aujourd’hui sous les auspices du maréchal, afin de procurer à la Grèce les moyens de travailler elle même à sa restauration. Vous savez que ces moyens ne peuvent se trouver que dans la continuation des bienfaits que le roi de France nous accorde, mais plus encore dans la garantie que nous sollicitons pour contracter un emprunt. J’écris sur tous ces intérêts à M. Eynard, et j’attendrai un mot de sa part ou de la vôtre, pour envoyer à Paris des députés grecs avec les pleins pouvoirs et les instructions nécessaires.

Si par vos relations vous pouvez aisément arriver à M. Dombasle, et qu’il veuille nous envoyer une couple de charrues belges, un homme qui puissent apprendre aux Hellènes à en construire, vous aurez contribué avec lui à faire la fortune de ce pays.

Mais vous y contribuerez encore davantage en nous apportant vous-même la nouvelle que le roi a daigné accueillir avec bonté les demandes que j’adresse à son ministère, et dont M. le maréchal veut bien être le porteur.

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ΠΡΟΣ TON LUTTEROTH

Correspondance, τόμος III, σσ. 166 - 167

Ο Καποδίστριας εξηγεί στο Lutteroth τις προθέσεις του για τη δημιουργία ενός εργαστηρίου που θα κατασκευάζει βελγικά άροτρα, αλλά και το οποίο θα επέτρεπε την εκπαίδευση ελλήνων τεχνιτών. Προσθέτει ακόμη, ότι επιθυμία του είναι να βρεθεί και κάποιος που θα μπορούσε να διδάξει στους έλληνες γεωργούς τον χειρισμό των βελγικών αρότρων. Στο δεύτερο μέρος της επιστολής, πληροφορεί τον Lutteroth ότι η Τράπεζα ανταποκρίθηκε στις υποχρεώσεις της μέχρι την στιγμή εκείνη και ζητάει να του σταλούν άνθρωποι ικανοί για να την διοικήσουν. Στο τέλος προσθέτει ότι αν χρειαστούν πρόσθετες εγγυήσεις για την τοποθέτηση κεφαλαίων σε αυτήν, θα χρησιμοποιηθούν οι εθνικές γαίες.

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A M. Lutteroth.

Nauplie, 26 mai/7 juin 1829

Je m’empresse, Monsieur, de vous remercier des deux lettres que vous m’avez adressées au moment de votre départ de Modon. Je vais vous donner en peu de mots les renseignements que vous voulez bien me demander.

Il ne s’agit pas d’établir une ferme modèle, mais un atelier qui puisse nous donner quelques charrues belges. Il faudrait donc avoir les ouvriers nécessaires. Ils formeraient des Grecs à leur école, et en peu de temps les ouvriers de cet atelier pourraient être destinés à d’autres travaux, tels que la confection de chars et autres constructions semblables. Si parmi les ouvriers il y avait un homme assez intelligent pour montrer aux Grecs la manière de se servir de la charrue belge, mes voeux seraient au comble. Quant aux conditions auxquelles il serrait possible d’engager ces ouvriers, je vous laisse carte blanche.

Vous me demandez aussi des notions positives sur la banque elle-même. Les seules qu’il soit en mon pouvour de vous donner se trouvent dans le petit règlement qui est déjà sous vos yeux. J’ajouterai une notion de fait, qui vaut mieux à mon sens qu’un volume de règlements. Malgré la détresse de nos finances, la banque a rendu très-exactement à échéance aux actionnaires qui ont voulu se retirer, les fonds qu’ils y avaient placés et les intérêts qui leur étaient dus. Elle a rendu jusqu’ici environ 30,000 talaris. Cette institution est à peine ébauchée. Envoyez-moi des hommes capables de la régler dans les principes qu’on suit ailleurs avec succès, et elle le sera. Nous lui donnerons alors, s’il le faut, une nouvelle garantie, celle des dommaines nationaux. Cette garantie se trouve déjà énoncée dans les règlements existants.

Veuillez, Monsieur, continuer à ce pays l’intérêt que vous lui portez; donnez-nous de vos nouvelles, et faites, mieux, apportez-les-nous vous-même.

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ΠΡΟΣ TON ΜΕΤΑΞΑ, ΕΚΤΑΚΤΟ ΕΠΙΤΡΟΠΟ ΑΝΑΤΟΛΙΚΗΣ ΕΛΛΑΔΑΣ

Correspondance, τόμος III, 313-314

Ο Καποδίστριας παραδέχεται την επείγουσα ανάγκη ενίσχυσης των κατοίκων των Μεγάρων, διστάζει όμως να υιοθετήσει το σχέδιο που του έχει υποβάλλει για το λόγο αυτό ο Μεταξάς· η εμπειρία της προηγούμενης χρονιάς έδειξε ότι

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τα χρήματα που διατίθενται από την Κυβέρνηση δεν δαπανώνται για την καλλιέργεια των αγρών, ενώ τα οικονομικά του Κράτους βρίσκονται σε αδιέξοδο. Εκείνο όμως που, κατά τον Καποδίστρια, μπορεί να γίνει, είναι η διάθεση 30000 τουρκικών πιάστρων στον Μεταξά, από τα οποία τα 20000 θα διατεθούν για την αγορά βοδιών και τα υπόλοιπα για την αγορά κριθαριού. Ζητάει όμως τη διάθεση των χρημάτων μόνο για τους σκοπούς αυτούς και απολογισμό της διάθεσής τους. Καθιστά υπεύθυνο τον Μεταξά και προσθέτει πως τα χρήματα που θα διατεθούν θα πρέπει να επιστραφούν στο μέλλον.

A Μ. Métaxas, Commissaire extraordinaire de la Grèce orientale

Égine, 23 septembre / 5 octobre 1829

La gouvernement reconnaît la nécessité de secourir promptement les habitants de Mégare. Vous nous communiquez le plan, d’après lequel ce secours pourrait être accordé; mais nous hésitons à l’adopter, attendu que l’expérience faite l’année dernière nous prouve que l’argent serait distribué, sans que la culture des terres en retirât le moindre profit. D’ailleurs les ressources financières de l’état sont épuisées, et il serait impossible de dépenser pour cette province la somme de 10 à

12,000 piastres d’Espagne.

Tout ce que le gouvernement peut faire, c’est de mettre à votre disposition la somme de 30,000 piastres turques, dont 20,000 pour l’achat des boeufs, et 10,000 pour l’achat de l’orge.

Vous ne disposerez cependant de cette somme qu’à condition qu’elle soit employée ainsi que nous venons de l’indiquer. Vous nous direz combien de boeufs on aura acheté, et quelle étendue de terrain on aura ensemencée. Le gouvernement fera vérifier plus tard par un inspecteur qu’il enverra ad hoc l’emploi de ce subside.

Il en place toute la responsabilité sur vous, et il vous engage par conséquent à vous asurer par des garanties réelles des employés auxquels vous donnerez vos ordres à cet égard.

Vous déclarerez enfin aux habitants qui recevront ce secours qu’ils doivent s’engager à en faire la restitution à la caisse, aux époques et aux conditions dont vous conviendrez avec aux.

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ΠΡΟΣ ΤΗΝ ΕΠΙ ΤΗΣ ΟΙΚΟΝΟΜΙΑΣ ΕΠΙΤΡΟΠΗΝ

Correspondance, τόμος III, σσ. 316 - 318

Σύμφωνα με το άρθρο 2 του τρίτου ψηφίσματος της Εθνοσυνέλευσης του Άργους, επιτρέπεται στην Κυβέρνηση να προσδιορίσει τα εθνικά κτήματα που θα μπορούσαν να χρησιμοποιηθούν ως υποθήκη των κεφαλαίων, τα οποία κατατίθενται στην Εθνική τράπεζα. Ζητάει, λοιπόν, ο Καποδίστριας από την Επιτροπή να υπολογιστούν τα ποσά που οφείλει η Τράπεζα και να τα διπλασιάσουν ή να τα τριπλασιάσουν, με το ενδεχόμενο ότι τα κεφάλαια που διαθέτει η τράπεζα θα αυξηθούν με τις νέες εγγυήσεις. Στην συνέχεια θα πρέπει να προσδιοριστούν ή να εκτιμηθούν τα εθνικά κτήματα. Θα ήταν προτιμότερο, συνεχίζει ο Καποδίστριας, τα κτήματα αυτά να βρίσκονται συγκεντρωμένα στην Πελοπόννησο, την Στερεά ή τα νησιά και να είναι γνωστά στους κεφαλαιούχους και αποδοτικά. Οι σταφιδαμπελώνες της Κορίνθου, οι ελαιώνες της Άμφισσας και οι αλυκές του Αρχιπελάγους ανταποκρίνονται στις απαιτήσεις αυτές. Ζητάει ακόμη, ο Καποδίστριας, τον καθορισμό των επιτροπών που θα μεταβούν επί τόπου για τις μετρήσεις και τις εκτιμήσεις της εθνικής ιδιοκτησίας, που θα διατεθεί για τον σκοπό αυτό και προσθέτει ότι στις επιτροπές Θα πρέπει να συμπεριληφθούν πρόσωπα προς τα οποία οι κεφαλαιούχοι διάκεινται ευνοϊκά. Επιμένει στην νομική κάλυψη των παραπάνω πράξεων που θα συνοδέψουν το διάταγμα περί υποθήκης, όταν θα δημοσιευτεί.

A la Commission des Finances

Égine, 24 semptembré/6 oktobre 1829

L’article 2 du troisième décret du congrès d’Argos du 26 juillet autorise le gouvernement à déterminer le domaine national qui doit servir d’hypothèque pour les capitaux et les intérêts que la banque nationale doit et devra à ses actionnaires.

Nous vous invitons par conséquent, Messieurs, chacun de vous pour la partie qui le concerne, à vous occuper sans aucun retard des travaux qui sont nécessaires pour que les dispositions du décret susmentionné soient complètement exécutées.

Vous calculerez avant tout le capital et les intérêts que doit la banque, et vous pourrez doubler ou tripler cette somme, dans l’hypothèse que la nouvelle garantie que le gouvernement va offrir déterminera des capitalistes à placer de nouveaux fonds à la banque.

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Nous désirons que la nation obtienne de préférence ce secours de la part des Grecs, et nous aimons à l’espérer.

Après avoir déterminé la somme pour laquelle offriront une garantie les domaines que le gouvernement doit hypothéquer à la banque, il s’agira de faire le choix de ces dommaines, de les faire estimer, et de constater par des actes légalement et solennellement stipulés la nature, l’étendue et le prix des domaines susmentionnés.

Quant au choix, il serait à désirer qu’ils fussent pris collectivement dans le Péloponèse, dans la Grèce continentale ou dans l’Archipel, parmi les domaines [ont les revenus annuels sont les plus connus et les plus appréciés.

Dans cette vue vous jugerez peut-être que les vignobles de raisins de Corinthe dans le département de l’Argolide, que les oliviers de Salone et les salines dans l’Archipel, peuvent répondre d’une manière satisfaisante au grand but que nous désirons atteindre.

Vous nous proposerez les commissions d’experts qui devront se rendre sur les lieux, pour mesurer et estimer ces propriétés nationales. Il serait à désirer qu’au nombre des commissaires il y eût des citoyens connus avantageusement des capitalistes du pays.

Les procès-verbaux de l’expertise, et toutes les pièces qui seront relatives à ces opérations, seront légalisés sur les lieux par les autorités publiques du pays.

La commission des finances ajoutera à ces estimations celle qu’elle peut faire elle-même, en se fondant sur les données que lui offre sa propre administration.

Nous le répétons, il est d’une grande importance de revêtir de formes légales les actes dont il s’agit. Il est de notre intention et de notre devoir de les publier avec le décret qui statuera l’hypothèque; et ce ne seront pas les Hellènes qui devront en juger, mais les capitalistes étrangers y fixeront sans doute leur attention.

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ΠΡΟΣ TON ΒΑΡΩΝΟ De Rouen

Correspondance, τόμος III, σσ. 335-338

Ο Καποδίστριας σχολιάζει την προκαταβολή των 500.000 φράγκων από την Γαλλία. Υποστηρίζει πώς αν τα χρήματα αυτά είχαν διατεθεί στην ελληνική κυβέρνηση μερικούς μήνες νωρίτερα, θα είχαν διατεθεί στις διάφορες επαρχίες που υποφέρουν από έλλειψη ζώων και σπόρων και δεν είναι σε θέση να ανταποκριθούν στις ανάγκες τους. Η Κυβέρνηση, για να λύσει τα προβλήματα αυτά, διέθεσε χρήματα στις επαρχίες που προορίζονταν για άλλους σκοπούς, χωρίς όμως να μπορέσει να κάνει τίποτα για την Δυτική Ελλάδα που βρίσκεται σε

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εξαιρετικά δύσκολη θέση. Τα 500.000 φράγκα, που διέθεσε η Γαλλία, θα εξαντληθούν σε πολύ σύντομο χρονικό διάστημα, είτε για να καλυφθούν τα ελλείμματα που υπάρχουν είτε για να προφυλαχθούν από το λιμό οι επαρχίες της ηπειρωτικής Ελλάδας. Τα χρήματα που θα διατεθούν θα είναι υπό τύπο δανείου για την αγορά βοδιών και σπόρων. Ο Καποδίστριας στην συνέχεια αναλαμβάνει την υποχρέωση να απολογηθεί για τη διάθεση των χρημάτων αυτών, όπως και για εκείνα της προηγούμενης χρονιάς και επανέρχεται στο ζήτημα του δανείου των 60.000.000 φράγκων, ως το μόνο μέτρο που θα επέτρεπε σε διαρκή βάση την προσπάθεια για την ανασυγκρότηση της Ελλάδας.

A Μ. le Baron de Rouen, Résident de France

Nauplie, 12/24 octobre 1829.

Vous n’ignorez pas avec quelle impatience le gouvernement attendait la communication que vous avez bien voulu lui faire en date du 17 du courant.

Vous connaissez aussi les motifs qui le portaient à compter avec une entière confiance sur le subside que vous aviez annoncé dès votre arrivée en Grèce. Il va recevoir les 500,000 francs que vous êtes autorisé à mettre à sa disposition, avec des sentiments de reconnaissance qu’il ne saurait assez vous exprimer.

Si, comme nous avons eu l’honneur de vous l’énoncer plus d’une fois, ce subside nous avait été remis au mois de juillet, la plus grande partie en aurait été dès lors distribuée aux différents provinces qui, à cause de la présence des Turcs et du désordre qui en été la suite, sont privées de bétail, de semences, n’ont pas même de chaumières, et sont en un mot hors d’état de se suffire à elles-mêmes.

Le gouvernement a fait tout ce qui dépendait de lui pour leur donner quelques secours. Mégare et la Livadie en ont reçu; mais il n’a pu rien faire en faveur de la Grèce occidentale, qui est dans la plus grande détresse. Les avances faites ont été prises sur les fonds destinés à d’autres objets de première nécessité, tels que la construction de quelques abris pour les fonctionnaires publics et pour les élèves des écoles d’enseignement mutuel.

Les nouveaux 500,000 francs que la Grèce va devoir à la munificence du roi, votre auguste souverain, seront donc épuisés en peu de temps, soit pour couvrir le déficit qui existe dans la caisse publique par les dépenses mentionnées ci-dessus, soit pour préserver des horreurs de la famine les provinces de la Grèce continentale. Nous les garantirons de ce nouveau désastre, en prêtant aux habitants de ces provinces les moyens d’acheter des boeufs, des bêtes de somme et des semences.

Nous attachons le plus grand prix à vous mettre à même, Monsieur le baron, d’offrir au ministère de S. M. la connaissance positive de l’emploi que fera le

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gouvernement des nouveaux bienfaits de la France, aussitôt que nous le pourrons, un état où seront indiquées avec détail les dépenses auxquelles les 500,000 francs seront affectés.

Indépendamment du compte rendu au congrès d’Argos, le gouvernement pourrait encore en faire autant pour les 3,000,000 qu’il a reçus l’année dérnière; mais il ne se dissimule pas que les résultats de ces subsides ne sont pas proportionnés aux sacrifices qu’ils ont coûtés, ce qui provient seulement de ce qu’ils étaient éventuels. Il en eût été autrement, s’ils avaient été assurés pour un temps déterminé, et remis à des époques fixes. La caisse publique forte de ce crédit aurait pu régler ses dépenses, de manière à placer la réorganisation du pays sur une base stable, et par conséquent il eût effectué des améliorations progressives.

Pénétré entièrement de cette conviction, le gouvernement n’a cessé de solliciter, comme il le sollicite encore, l’accomplissement des voeux qu’il a exprimés l’année dernière aux cours alliées, relativement à un emprunt de 60,000,000 de francs, que la Grèce contrecterait sous leur garantie.

Nous nous dispensons de développer ici les motifs qui nous portent à considérer cette mesure comme la seule dont l’exécution puisse donner des résultats réels et permanents, tant à la restauration de la Grèce, qu’à l’accomplissement des vues bienfaisantes de ses protecteurs.

Nous nous sommes entretenus avec vous, Monsieur le baron, sur ce sujet; et nous aimons à espérer qu’en rendant compte au ministère du roi des observations que nous vous avons communiquées, vous lui ferez partager notre conviction et la vôtre. Alors la continuation des secours que vous nous faites espérer par votre office du 17 octobre, consisterait dans la garantie de l’emprunt, et dans quelques avances que le trécor français nous ferait, sauf à se rembourser sur les fonds provenant de l’emprunt.

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ΠΡΟΣ ΤΟΥΣ Κ. ΕΚΤΑΚΤΟΥΣ ΕΠΙΤΡΟΠΟΥΣ ΚΑΙ ΠΡΟΣΩΡΙΝΟΥΣ

ΔΙΟΙΚΗΤΕΣ

Correspondance, τόμος III, σσ. 411-413

Ο Καποδίστριας απευθύνεται στους εκτάκτους επιτρόπους και τους προσωρινούς διοικητές των Επαρχιών, θέλοντας να οργανώσει την συγκέντρωση στατιστικών πληροφοριών, που με την σειρά τους, θα χρησιμεύσουν στην αναμόρφωση του φορολογικού συστήματος, σύμφωνα με τις επιταγές της Εθνοσυνέλευσης του Άργους. Στην Επιστολή του, ο Κυβερνήτης καθορίζει τον τρόπο σύστασης

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των Επιτροπών κατά επαρχία και προσδιορίζει τα στοιχεία που θα πρέπει να συλλεγούν.

A Μ. Μ. les Commissaires extraordinaires & les Gouverneurs provisoires

Nauplie, 18/30 novembre 1829

Vous n’ignorez pas, Messieurs, que le congrès d’Argos, par son troisième décret et date du 26 juillet, a arrêté que le gouvernement doit:

1o. Établir, dès l’expiration de l’année courante, la répartition la plus égale et la plus équitable possible des impôts et des droits de douane.

2o. Faire cesser la triple dime, sans priver l’état des ressources qu’il en retire. 3o. Organiser le mode de perception qu’il croira devoir être le moins onéreux pour le trésor et le moins gênant pour les citoyens.

Afin de se mettre en mesures de procéder, de concert avec la sénat, à la confection d’un nouveau règlement basé sur les principes énoncés ci-dessus et conforme aux voeux de la nation, le gouvernement devrait avoir sous-les yeux un relevé statistique exact de l’état actuel des propriétés, tant nationales que particulières. Un semblable travail exige du temps, et il est impossible de l’entreprendre avec l’espoir de l’achever avant le mois de mars, époque à laquelle le nouveau système financier devra être mis à exécution.

Désirant néanmoins remplir les intentions du congrès national pour cette même époque, ne fût ce que par un règlement provisoir, il nous est indispensable de recueillir les notions que nous vous demandons, et que nous vous empresserez de nous fournir, en ne vous écartant pas des directions suivantes:

Vous vous empresserez de nommer une commission de douze citoyens, les plus respectables de chacune des provinces qui sont sous votre direction, quatre appartenant à la ville, quatre aux faubourgs, et quatre à la campagne.

Cette commission devra, dans le courant du mois de décembre, vous présenter un travail qui donne les notions ci-après:

1o. L’état nominatif de tous les propriétaires de chaque village, faubourg, ville de la province.

2o. A côté de chaque nom, il sera ajouté la quantité et la qualité du revenu annuel de sa propriété particulière, la situation et le nom de la dite propriété.

3o. Si le même propriétaire cultive ou fait cultiver des domaines nationaux, on ajoutera de même la situation, l’étendue du domaine, ainsi que ses revenus.

4o. Ceux des citoyens qui cultivent ou font cultiver des domaines nationaux sans avoir des propriétés particulières, seront également inscrits dans l’état nominatif, et à côté de leur nom seront marqués également la situation et l’étendue du

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domaine, ainsi que ses revenus.

La commission, en fixani approximativement les revenus, s’en tiendra à un terme moyen d’après les revenus des deux dernières années.

Il est entendu que chaque membre de la commission a la pleine faculté d’avoir recours à la coopération et aux lumières de tous les citoyens qui auront des titres à sa confiance.

Pour faciliter à la commission son travail, nous joignons ici un tableau partagé en huit colonnes; elle n’aura qu’à marquer son observation sur chacune de ces divisions.

Le gouvernement n’est pas dans l’intention que la commission voue son temps et ses travaux sans obtenir une juste indemnité. Elle en trouvera sans doute une dans le service qu’elle rend à la province, en contribuant ainsi à la réforme qu’il s’agit de faire, et qui est tant désirée. Le gouvernement aura en vue le nom des citoyens qui composent la commission, pour les employer activement dans l’administration intérieure. Enfin, au moment de mettre en exécution le nouveau système, si les ressources de l’état le permettent, le gouvernement ne se refusera pas la satisfaction d’offrir à chaque membre de la commission une gratification pécuniaire.

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ΠΡΟΣ TON ΡΑΜΦΟ, ΔΙΟΙΚΗΤΗ ΤΩΝ ΜΕΣΣΗΝΙΑΚΩΝ ΦΡΟΥΡΙΩΝ

Correspondance, τόμος III, σσ. 467-470

Στο μεγαλύτερο μέρος της Επιστολής του ο Καποδίστριας ασχολείται με το ζήτημα της εκλογής ξένου ηγεμόνα για την Ελλάδα και με τους τρόπους που η αντιπολίτευση προσπαθεί να επωφεληθεί από την κατάσταση αυτή. Στην τελευταία παράγραφο μόνο, ασχολείται με οικονομικά ζητήματα. Πληροφορεί τον Ράμφο, ότι σύντομα θα στείλει τον νέο κανονισμό της Τράπεζας και, πιθανά, τα νέα μέτρα που θα λάβει η κυβέρνηση για τα Εθνικά Εισοδήματα. Εκφράζει δε την επιθυμία του να απαλλάξει το λαό από τους ενοικιαστές και εισπράκτορες των προσόδων και να τροποποιήσει το φόρο του τριτοδέκατου. Ελπίζει ότι με τη βοήθεια των συνεργατών του θα πετύχει στα σχέδια του αυτά προς όφελος των κοινοτήτων και των γεωργών.

A Μ. Ramphos, Gouverneur des places de la Messénie

Nauplie, 1/13 février 1830

Je réponds à votre lettre du 25. Je vous sais gré des informations que vous me donnez.

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Les bruits qu’on répand ne sont pas des mensonges ni de pures inventions. Il est d’abord connu que, depuis le mois de mars de l’année dernière, les cours alliées avaient décidé en principe qu’un prince étranger serait le chef du gouvernement grec. Il est notoire en second lieu qu’elles se sont occupées et s’occupent maintenant d’arrangements, au moyen desquels les dispositions du protocole du 22 mars, plus ou moins modifiées, seront exécutées. Il n’y a donc rien d’étrange ni d’étonnant qu’on s’entretienne en Europe et en Grèce du nouveau chef de ce pays.

On me mande de Paris, par les lettres du 5 janvier que le brick le Volage m’a apportées, qu’on attendait d’un instant à l’autre les décisions définitives de la conférence de Londres. Lorsque ces décisions seront connues, il faudra encore quelque temps pour savoir ce qu’en pense et ce qu’en fait le sultan. Enfin lorsque le sultan y aura consenti, il faudra encore voir comment les arrangements qui en dépendent pourront devenir obligatoires pour les Grecs.

Or pourquoi s’étonner que quelques pauvres faiseurs d’intrigues profitent de cet état de choses pour s’étourdir, et pour tâcher d’étourdir ceux de leurs concitoyens sur lesquels ils peuvent avoir quelque influence.

Ce que les hommes de sens et d’honneur doivent se dire et dire aux autres, c’est que dans la crise actuelle le salut de la Grèce dépend de l’attitude dans laquelle elle se placera, pour attendre les communications que les cours lui feront.

Quelle est-elle cette attitude? C’est celle qu’elle a maintenant. La nation a un gouvernement légal et légitime. Ce gouvernement a ses conseillers, c’est le sénat; et l’un et l’autre dépendent d’une autorité supérieure, qui est le congrès.

Les décisions qui concernent l’avenir de la nation, seront communiquées au gouvernement. Si elles sont conformes aux voeux que la nation a déjà exprimés, elle y adhèrera, et tout sera heureusement fini. Dans le cas contraire, elle ne fera point d’opposition; mais elle représentera avec vérité ce qu’il est en son pouvoir d’adopter. Les cours alliées l’écouteront, et dans leur justice elles en décideront.

Toute autre marche serait illégale et révolutionnaire, et mènerait la nation droit à sa perte.

Telles sont les vérités dont les citoyens éclairés doivent se pénétrer, et dès qu’ils en seront convaincus eux-mêmes, ils doivent tâcher d’en convaincre ceux qui pourraient se laisser égarer par des insinuations perfides.

Vous pouvez être assuré, et vous pouvez aussi assurer les hommes qui vous écoutent, que je ferai mon devoir, et que je ne reculerai devant aucune difficulté.

Je ne dis pas pour cela que je travaillerai dans le but de conserver la place que j’occupe. Je ne l’ai acceptée que pour contribuer à l’indépendance de la Grèce. Du moment que j’aurai la conviction que cette restauration, que cette indépendance ne peuvent être garanties pour l’avenir qu’au moyen d’un prince étranger, qui deviendra le chef du gouvernement, je serai le premier à reconnaître ce prince et à le servir, parce qu’en servant le prince je servirai la patrie, qui ne pourra être

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sauvée que par lui.

Dans ce cas cependant je ne me laisserai conduire ni par des paroles, ni pas des espérances vagues; mais je chercherai avant tout à avoir des garanties de fait. C’est à me les procurer que tendent mes efforts. Du moment que j’aurai ces garanties, la nation les aura aussi, et alors elle pourra encore bénir son gouvernement actuel, et les peines qu’il se sera données pour justifier la confiance dont elle l’honore.

Informé comme vous l’êtes maintenant de toute ma pensée sur ces graves questions, vous pouvez vous tranquilliser, et tranquilliser en même temps les personnes qui viennent vous consulter. En résumé, les provinces doivent se tenir dans la plus complète tranquillité, et laisser au gouvernement le soin de remplir ses devoirs. Il les remplira par la suite, comme il l’a fait jusqu’ici, et Dieu ne nous abandonnera pas.

En attendant, que les fermiers paient ce qu’ils doivent au trésor, et que chacun s’occupe de ses affaires; ce sera autant de gagné.

Vous recevrez sous peu de nouveaux règlements sur la banque, et j’espère aussi de nouvelles mesures concernant les revenus publics pour l’année prochaine, c’est-à-dire pour le mois de mars. Tous mes efforts tendent à soulager le peuple du double fléau des fermiers et des percepteurs. Je désire aussi modifier l’impôt de la triple dime. Si les magistrats qui doivent y coopérer me secondent, nous y réussirons à la pleine satisfaction des communes et des braves et bons agriculteurs.

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ΠΡΟΣ TON ΕΫΝΑΡΔΟ

Correspondance, τόμος III, σσ. 471-476

Για μια φορά ακόμη ο Καποδίστριας ευχαριστεί τον Εϋνάρδο για την βοήθεια του και στη συνέχεια έρχεται στο θέμα της στρατιωτικής οργάνωσης και ειδικότερα στο θέμα της διατήρησης των Ρουμελιώτικων στρατευμάτων, για το οποίο επικρίνεται. Επιμένει στο ότι η διάλυση των σωμάτων αυτών θα προκαλέσει κύμα πειρατείας και ληστείας, όπως επίσης και στο ότι η χώρα είναι υποχρεωμένη να ανταμείψει αυτούς που αγωνίστηκαν για την απελευθέρωσή της. Από την στιγμή, συνεχίζει, που θα είναι δυνατόν να τους δοθεί γη και βοήθεια για να την καλλιεργήσουν, τα σώματα αυτά θα διαλυθούν. Για το λόγο αυτό, χρειάζεται το εξωτερικό δάνειο. Εξάλλου, η συγκρότηση τακτικού στρατού μπορεί να γίνει μόνο με βάση τους Ρουμελιώτες και θα πρέπει να προχωρήσουν προς την κατεύθυνση αυτή σταδιακά. Στην συνέχεια αναφέρεται

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στα παράπονα που εκφράζονται για τη μη χρησιμοποίηση ορισμένων προσώπων αλλά και για τη χρησιμοποίηση των αδελφών του. Στο τέλος, ο Καποδίστριας αναφέρεται στο ζήτημα του διακανονισμού των Ελληνικών υποθέσεων από τις Μεγάλες Δυνάμεις στη βοήθεια του Εϋνάρδου προς την Ελλάδα και στην εξόφληση των δανείων που τις έχει κάνει και ακόμη στην υπόθεση του αμερικανού Φιλέλληνα Dr. Howes.

A Μ. le Chevalier Eynard, à Paris

Nauplie, 3/15 février 1830

J’ai sous les yeux, mon cher Eynard, vos lettres du 2 et du 30 décembre, ainsi que celle du 5 janvier.

Vous recevrez aujourd’hui, avec le duplicata de ma dernière expédition, une lettre d’office qui répond aux vôtres de dernière date. Je vais ajouter ici quelques observations, qui vous prouveront encore mieux combien les services que vous avez rendus à ce pays ont contribué à le sauver pour le présent et peut-être même pour l’avenir.

Ainsi que je vous l’ai dit, le paiement des arrérages a absorbé les 500,000 francs des subsides arriérés français et les 700,000 que vous avez envoyés. Les troupes légères, organisées sous l’inspection de M. le colonel Gérard, nous promettent en peu de temps un résultat satisfaisant. Il se peut que nous fassions de ces nouveaux bataillons autant de soldats réguliers. C’est à quoi le gouvernement travaille. Mais pour conserver l’espoir du succès, il doit pouvoir payer ces mêmes bataillons régulièrement. C’est vous dire en d’autres termes que le secours de

1,200,000 francs, dont la Grèce est redevable à votre active sollicitude, produira un double résultat. La tranquillité intérieure sera maintenue, et les progrès graduels de l’organisation militaire ne seront pas arrêtés.

Je vous sais gré de m’avoir fait part de ce qu’on dit de l’obstination avec laquelle je persévère à ne pas licencier les Rouméliotes. Ces bandes armées, observe-t-on, épuisent le pays et compromettent à chaque instant sa tranquillité. Rien ne serait plus facile au gouvernement que de signer un décret, par lequel il renverrait du service public tous ces hommes. Mais avant de procéder à un pareil acte, il devrait se demander: Que deviendront-ils? Fort d’une longue expérience chaque Grec de bonne foi vous répondra: Ils deviendront des clephtes dans les montagnes et des pirates sur mer. En effet si la piraterie a cessé depuis mon arrivée, c’est parce que les Olympiens et les Rouméliotes, qui étaient nichés dans les îles de l’Archipel, sont venus à Mégare composer les chiliarchies. Les provinces du Péloponèse ont commencé à respirer, depuis que les Rouméliotes qui les avaient envahies campent aussi à Mégare. Ces hommes, dont le nombre est d’environ

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8,000, n’ont existé depuis quelques années que du métier des armes; pas un d’entre eux ne possède quoi que ce soit, si ce n’est son fusil et ses pistolets. En leur refusant le pain et la petite paie qu’ils reçoivent, le gouvernement pourrait-il les punir, si les armes à la main ils se procuraient d’autres moyens de subsistance? D’ailleurs pour armer le pays et le mettre en état de se garantir de leurs incursions, le gouvernement ferait des dépenses bien supérieures à celle que coûte l’entretien de ces bandes, transformées aujourd’hui en bataillons. Mais il y a plus: si la Grèce est à la veille de voir s’accomplir sa restauration et son indépendance, elle le doit uniquement à la bravoure et au dévouement de ces mêmes palicares. Est-ce pour les récompenser des services rendus, que le gouvernement les livrerait volontairement à la misère et au désespoir? Ils sont tous Rouméliotes; donc c’est en Roumélie qu’il se réfugieraient. Serait-il possible allors de maintenir le statu quo actuel, qui subsiste cependant à la satisfaction des Turcs?

Ces observations me semblent répondre victorieusement aux reproches qu’on adresse au gouvernement grec. Au moment où il pourra accorder à ces soldats quelques arpents de terre et quelques piastres pour les défricher, il les licenciera; et ayant eux-mêmes une propriété, ils respecteront celle d’autrui. C’est dans cette vue qu’est conçu le décret du congrès d’Argos concernant les indemnités, et c’est pour exécuter cette mesure salutaire que je sollicite depuis l’année dernière les ressources de l’emprunt.

D’autre part, si la Grèce doit avoir des troupes nationales régulières, ce n’est que de Rouméliotes qu’elle pourra les composer. Mais pour parvenir à ce grand résultat, il fallait procéder par degrés, et c’est par degrés que nous sommes arrivés au point que ce sont les jeunes soldats Rouméliotes eux-mêmes qui nous demandent spontanément un fusil à baïonnette. Je me trompe peut-être, mais je doute qu’on eût pu entreprendre avec plus d’espoir de succès la guérison d’une des plaies les plus dangereuses de ce malheureux pays.

Pour épuiser le chapitre des plaintes, je vous dirai un mot des soi-disant personnes qui se tiennent maintenant à l’écart. Miaoulis n’est pas de ce nombre. Il n’a jamais cessé et ne cessera pas d’être en pleine activité de service. Quant aux autres, leur conduite est peut-être fondée sur l’espoir d’obtenir la faveur et la confiance du nouveau chef de la Grèce. Je leur ai offert dans la nouvelle organisation des places du premier ordre, et ils les ont refusées, au grand contentement du pays, qui m’a souvent reproché de les avoir employés à mon arrivée en Grèce. Sans contredit ce sont des hommes capables, mais voilà tout.

Pour ce qui est de mes frères, ceux qui prétendent que le pays ne les aime pas, ne font que répéter les doléances des Grecs qui ne peuvent pas aujourd’hui comme autrefois se partager les revenus de l’état. Au reste mes frères me tourmentent pour que je les délivre de la corvée à laquelle ils sont condamnés, et je désire autant qu’eux les en délivrer une heure plus tôt.

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    travail et sur celle de l’instruction élémentaire.

    Pour donner du travail au peuple, il faut des avances ou dans d’autres termes de l’argent. Pour donner des écoles d’enseignement mutuel à toutes les provinces, et s’il est possible à chaque village, il faut encore de l’argent, ne fût-ce que pour construire un local, des bancs, acheter des ardoises, et payer les maîtres.

    Tout ce que j’ai pu faire jusqu’à présent sous ce dernier rapport n’est pas sans résultats satisfaisants. Il y a au moins 5,000 enfants qui savent déjà lire, écrire et calculer, et parmi ces enfants il y en a une vingtaine que je vais placer dans une école normale, d’où ils sortiront excellents maitres pour d’autres écoles d’enseignement mutuel. Vos 50,000 francs vont être employés, et je donnerai à cette occasion une circulaire qui sera imprimée dans les gazettes. Mais avec

    50,000 francs je ne puis établir que sept ou huit écoles, sans compter leur entretien et le paiement des maîtres. Or pour répondre aux besoins du pays, il me faut au moins une cinquantaine de ces établissements, c’est-à-dire, 500 à 600,000 francs.

    Pourquoi d’autres capitalistes ne suivraient-ils pas votre exemple, en plaçant à la banque quelques milliers de francs pour faire la somme susmentionnée? Il nous rendraient un double service. Ils assureraient le crédit de la banque, et ils nous donneraient le moyen de fonder en peu de temps l’instruction élémentaire au milieu de ce peuple.

    Je ne prétends pas qu’ils placent comme vous 50,000 francs, ni qu’ils en fassent cadeau à la Grèce. Ils placeront leurs capitaux à l’intérêt de 8 pour 100. Ils toucheront exactement leurs intérêts dans une année, parce que c’est pour payer les intérêts, et si on le désire le capital des fonds placés l’année dernière, que je demande ce secours. Dans l’espoir que cette lettre vous trouvera à Paris, je ne doute pas du succès qu’auront vos démarches auprès de MM. Delessert, Lafitte, Ternaux, Casimir Perrier, André Cottier, Lapagrouse, Thomas Hagermann, etc. Je vais plus loin? je crois même qu’ils sont prêts à accueillir mes voeux, et dans ce cas je n’hésite pas à donner dès à présent à M. de Lasteyrie la commission de m’acheter différents objets, qui sont indispensables pour encourager les écoles existantes et pour en créer de nouvelles.

    A la fin du mois de mai le congrès national sera assemblè, et je désire lui rendre compte de l’emploi que j’ai fait des secours dont les amis de la Grèce ont bien voulu me rendre dépositaire. Je vous prie donc très-instamment de m’envoyer par duplicata notre compte courant. Je verrai alors si nos écritures sont d’accord, et quelles sont les sommes que j’ai reçues de votre part.

    Ce même congrès devra donner au gouvernement les pouvoirs nécessaires, tant pour arranger la grande affaire de la dette nationale à l’étranger, que pour un nouvel emprunt. Si les Puissances alliées nous accordent les garanties que je leur ai demandées, ce nouvel emprunt ne souffrira pas de difficultés. Dans le cas contraire, il faudra toujours en faire un, et dans tous les cas la Grèce devra avoir