Αρχείον Ιωάννου Καποδίστρια, τ. Η΄

Τίτλος:Αρχείον Ιωάννου Καποδίστρια, τ. Η΄
 
Τόπος έκδοσης:Κέρκυρα
 
Εκδότης:Εταιρεία Κερκυραϊκών Σπουδών
 
Συντελεστές:Κώστας Δαφνής, Κώστας Κωστής
 
Έτος έκδοσης:1987
 
Σελίδες:342
 
Θέμα:Αλληλογραφία Καποδίστρια (Επιστολές προς διαφόρους)
 
Στατιστικαί παρατηρήσεις (1828-1830)
 
Χρονική κάλυψη:1827-1831
 
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Εμφανείς σελίδες: 76-95 από: 341
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A Μ Μ. Calogéropoulos, Manos, & Missoglou

Nauplie, 19/31 août 1830

Nous vous appelons, Messieurs, à vous réunir, pour vous rendre immédiatement dans l'île d’Eubée et en Atique, à l’effet de remplir, d’après les directions que nous allons vous tracer, une mission importante.

Vous n’ignorez pas que, par une suite des transactions que la Grèce doit à la sollicitude bienveillante des augustes cours alliées, l'île d’Eubée et l’Attique vont être définitivement incorporées au nouvel état. Vous n’ignorez pas non plus les clauses de ces transactions, qui concernent les avantages stipulés en faveur des musulmans qui ont des propriétés dans les dites provinces.

Messieurs les résidents des cours alliées nous ayant demandé à ce sujet une déclaration, nous leur avons répondu comme nous le devions. Le secrétaire du gouvernement pour les affaires étrangères reçoit l’ordre de vous donner copie de ces documents.

Il vous remettra aussi les articles des transactions de Londres, qui sont destinés à préciser en quels lieux, et quelles sont les propriétés que les musulmans ont le plein droit de vendre, et combien ceux parmi les Turcs qui veulent demeurer en Grèce et conserver leurs propriétés, doivent compter sur la protection du gouvernement.

Vous verrez d’après ces articles qu’il ne peut être question que des propriétés particulières, situées dans le pays où se trouvent les Turcs, et dont ils ont maintenant la pleine et entière possession. Vous verrez aussi l’importante distinction établie par rapport aux Vacoufs, et la clause qui précise le moment où commencera l’année qui est accordée aux Turcs, pour qu’ils puissent alliéner leurs propriétes particulières.

En vous rendant dans l’ile de Negrepont, et partout sur votre passage, vous aurez occasion de vous entretenir avec les Turcs sur la part que prend le gouvernement grec à l’exécution des clauses susmentionnées. Vous leur déclarerez que l’objet de votre mission est de leur répéter les assurances que nous avons données à cet égard à Messieurs les résidents par notre office.

Vous leur répèterez par conséquent de notre part:

1o. Que tous ceux des propriétaires musulmans qui voudront rester dans le pays conserveront leurs propriétés, et y jouiront avec leurs familles d’une sécurité parfaite.

2o. Que ceux qui veulent vendre leurs propriétés auront de notre part toute l’assistance et toutes les facilités qu’il sera en notre pouvoir de leur offrir.

3o. Qu’en général le gouvernement remplira avec une scrupuleuse exactitude toutes les stipulation des actes de Londres qui leur sont favorables, et qu’il

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s’attend en conséquence à une résiprocité complète de leur part.

Après vous être expliqués dans ce sens avec Omer-Pacha, et avec les autres Turcs élevés en grade, employés, ou occupant les premières places dans le pays à raison de leur fortune, vous leur prouverez par le fait que votre mission n’a pour but que de leur offrir l’assistance et les facilités que nous pouvons leur donner.

Dans cette vue vous aurez soin d’encourager les citoyens de la Grèce qui se rendent sur les lieux ou qui s’y trouvent, à acheter les propriétés particulières dont il s’agit. Vous ferez plus. Lorsque les contrats seront faits sous la sauvegarde des lois et d’après les clauses du protocole, c’est-à-dire dire lorsque la propriété sera légitimement prouvée par des actes formels et légaux, lorsqu’elle sera dans la catégorie de celles dont le protocole autorise la vente, vous n’hésiterez pas, sur la demande de l’acheteur, à nous adresser un rapport, en vertu duquel le gouvernement confirmera l’achat.

Quel que soit le désir des Grecs et des étrangers d'acheter des propriétés en Eubée et dans l’Attique, il se peut que leur arrivée sur les lieux soit retardée, et que les Turcs se pressent de réaliser leur fortune en numéraire. Dans cette hypothèse vous leur ferez observer que le protocole leur réserve une année entière, et que le gouvernement, après la prise de possession de l’Attique et de l’Eubée, pourra peut-être favoriser, comme intermédiaire, des arrangements qui leur faciliteront la vente des propriétés qui se trouveront encore à leur disposition.

Si nos ressources financières nous le permettaient, nous nous empresserions de leur offrir cette facilité. Nous achèterions les biens en question, après avoir procédé à une estimation par experts choisis de part et d’autre, et après être convenus du prix et du mode de paiement. Nous n’avons pas cette possibilité dans le moment actuel; mais nous ne renonçons pas à l’espoir de nous la procurer sous peu de temps.

Pour ce cas nous vous autorisons à entrer en pourparlers à ce sujet avec Omer-Pacha, avec le mollah, et avec les autres propriétaires. S’ils consentent à entrer en négociations, vous y procéderez en vous conformant aux règles suivantes:

1o. Vous examinerez avant tout les titres de propriété que vous présentera le propriétaire turc qui vous proposera l’achat de son bien.

2o. Le titre reconnu légal et valide, vous procéderez au choix des experts, qui se rendront sur les lieux pour mesurer et estimer le bien en question. A ces experts le propriétaire unira les siens.

3o. Pendant que les experts procéderont à l’estimation, vous tâcherez de vous procurer des informations indirectes sur la nature du domaine, sur ses productions, sur leur quantité dans une année moyenne, et en général sur la valeur du fonds.

4o. D’après la base d’estimation, vous traiterez avec le propriétaire sur le prix et sur le mode de paiement. Vous nous enverrez un rapport détaillé, avec les

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propositions du propriétaire et les vôtres.

5o. Pour le cas d’acheter, vous déclarerez d’avance que si le gouvernement s’y décide, cela ne lui serait guère possible qu’à des prix modiques, mais équitables, et à condition que le paiement ne s’effectuerait qu’à de longs termes, sauf à donner au moment de la prise de possession un petit à-compte.

Les Turcs possèdent aussi des vivres et du bétail, dont ils désirent se défaire. Il vous est recommandé de faire prendre connaissance de ces objets, et de vous informer de la quantité, de la qualité, et du prix. Il nous intéresse aussi de connaître les conditions auxquelles les Turcs voudront les vendre. Ces conditions ont trait également à la somme et au terme du paiement.

Vous ne négligerez pas enfin de veiller et de faire veiller à ce que les Turcs ne vendent point des propriétés qui appartiennent à l’état, et que le protocole réserve au gouvernement grec. Vous nous procurerez toutes les notions possibles sur la population, les revenus publics, les dommaines de l’état, les mines, les bois, et autres ressources qui appartiennent au fisc. Vous nous adresserez vos rapports le plus souvent que vous pourrez, et nous ne vous ferons pas attendre des directions ultérieures.

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ΠΡΟΣ ΤΗΝ ΓΕΡΟΥΣΙΑ

Correspondance, τόμος IV, σσ. 122-125

Ο Καποδίστριας, αφού ήλθε σε συνεννόηση με τον αντιπρόσωπο της Πόρτας, εξετάζει το ενδεχόμενο, ιδιοκτησίες Ελλήνων που βρίσκονται στις περιοχές που θα επιστραφούν στην Οθωμανική κυριαρχία να πουληθούν, όπως συμβαίνει με τις τουρκικές ιδιοκτησίες που βρίσκονται σε περιοχές της δικαιοδοσίας του Ελληνικού Κράτους. Θέτοντας στη διάθεση της επιτροπής στοιχεία, που είχαν συλλεγεί άλλη φορά, ζητάει από την Γερουσία την εκτίμηση των ιδιοκτησιών των Ελλήνων των οποίων οι ιδιοκτησίες, σύμφωνα με το Πρωτόκολλο βρίσκονται σε περιοχές που περιέρχονται στους Οθωμανούς. Απαντώντας σε ερώτημα της Γερουσίας ο Καποδίστριας δίνει πληροφορίες για τα δικαιώματα ιδιοκτησίας σε γαίες διαφόρων κατηγοριών. Στο τέλος εκφράζει την αποθάρρυνσή του για τη δυνατότητα σύναψης ενός δανείου που θα του επέτρεπε την εξαγορά των τουρκικών ιδιοκτησιών της Αττικής και της Εύβοιας και θα επιτάχυνε έτσι την εκκένωση των περιοχών αυτών από τα τουρκικά στρατεύματα.

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Au Sénat

Nauplie, 22 août/3 septembre 1830

Dans les explications que j’ai eues avec le mollah, commissaire de la Porte pour la vente des propriétés des provinces qui doivent passer d’une domination à l’autre, je n’ai pas négligé de lui demander comment, par un juste retour de réciprocité, il favoriserait la vente des propriétés appartenant aux Hellènes, dont le pays serait rétrocédé à la Porte.

Le commissaire ottoman, sans prendre aucun engagement, m’a témoigné le désir de connaître en quoi consistent ces propriétés, et quelle en est approximativement la veleur. Je lui ai répondu que je tâcherais de lui procurer ces informations; je vous propose donc, Messieurs, de vous occuper à les recueillir.

Les données que je puis mettre à votre disposition consistent dans les tableaux dressés par les différentes commissions destinées dans le temps à enregister les propriétés particulières et publiques des provinces de l’état. Le secrétaire d’état vous transmettra conjointement le tableau des provinces de la Grèce orientale. Après les avoir consultés, veuillez les lui rendre, attendu que ces tableaux doivent servir à d’autres travaux administratifs, dont vous n’ignorez pas l’importance. Ceux des membres du sénat qui ont des connaissances locales peuvent être destinés par Monsieur le président à se réunir en comité pour s’occuper du travail dont il s’agit.

Ce travail consisterait dans un tableau indiquant, dans chacune des provinces de la Grèce continentale que la délimitation place hors de la juridiction du nouvel état, l’énumération et la valeur approximative des propriétés particulières.

Quoique ce tableau ne préjuge aucune question, je pense néanmoins que le sénat en s’en occupant doit en réserver la connaissance pour lui seul et pour le gouvernement.

Après avoir ainsi répondu à la partie de votre message sous le numéro 102 qui concerne ces graves intérêts, j’ajouterai mon opinion quant aux propriétés en Attique, que le gouvernement avait alliénées avant la chute de l’acropole.

Si les immeubles sont aujourd’hui entre les mains de leurs anciens propriétaires ou des ayants droit, le gouvernement, d’après la lettre du protocole, ne pourrait leur contester la faculté de les aliéner. Quant aux acquéreurs grecs que la catastrophe de l’acropole a dépossédés, ils n’ont qu’à subir le sort de la guerre, ou présentrer en temps et lieu leur pétition, pour que le gouvernement fasse examiner si leur prétention à une indemnité peut être admissible ou non.

Le gouvernement a envoyé dans l’ile d’Eubée une commission, et le secrétaire pour les affaires étrangères vous donnera la copie des instructions dont elle est munie. Vous verrez que j’ai fait tout ce qui pouvait dépendre de moi, pour

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protéger les intérêts légitimes de nos frères les habitants de cette ile.

J’avais comme vous, Messieurs, entretenu l’espoir qu’en faisant un appel au patriotisme et à la sage prévoyance des Hellènes, le gouvernement aurait pu contracter un emprunt, et se ménager ainsi les moyens de négocier un arrangement en bloc avec les Turcs propriétaires, et d’accélérer l’évacuation des forteresses et de l’ile d’Eubée. Les demandes partielles que j’ai faites, dans la vue de pressentir l’opinion de quelques capitalistes, me donnent des résultats très-peu encourageants; et je doute qu’en proclamant les conditions d’un emprunt, quelque avantageuses qu’elles soient, le gouvernement puisse compter sur un nombre d’actionnaires pour des sommes considérables. Devant donc renoncer à cet espoir, je ne puis que m’adresser à l’étranger, et je le ferai, quelque fâcheux et préjudiciables que soient les incertitudes et les retards, conséquence nécessaire d’une semblable direction dans les circonstances actuelles.

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ΠΡΟΣ ΤΗΝ ΓΕΡΟΥΣΙΑ

Correspondance, τόμος IV, σσ. 125-129

Ο Καποδίστριας ανακοινώνει τη σύσταση Στατιστικής Επιτροπής και πληροφορεί τη γερουσία για τις οδηγίες τις οποίες έδωσε στην Επιτροπή αυτή. Σκοπός της Επιτροπής είναι να συγκεντρώσει πληροφορίες που θα επιτρέψουν την εφαρμογή της παραγράφου 2 του εβδόμου άρθρου του Γ΄ Ψηφίσματος της Εθνοσυνέλευσης του Άργους. Στην συνέχεια παρουσιάζει στη Γερουσία το σχέδιο του για την επιτυχία του πιο πάνω σκοπού. Πρόθεση του είναι να δώσει γη σε όσους δεν έχουν και να επιτρέψει σε όσους έχουν να αποκτήσουν και άλλη. Με βάση τη λογική αυτή θα καταρτιστούν οι στατιστικοί πίνακες από την επιτροπή που θα επιτρέψουν τη διανομή της γης σύμφωνα με τα δεδομένα που παρουσιάζει, στην επιστολή αυτή, λεπτομερώς ο Καποδίστριας.

Au Sénat

Nauplie, 24 août/6 septembre 1830 Vous trouverez, Messieurs, ci-jointe l’ordonnance par laquelle nous instituons

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une commission statistique, ainsi que les instructions dont nous la munissons.*

* Instructions à la commisson statistique

Nauplie, 24 aout/5 septembre 1830

Du moment que nous avons pu tracer les premières lignes de l’organisation intérieure de l’état, nous avons chargé les commissaires extraordinaires et les gouverneurs provisoires de recueillir dans leurs provinces respectives toutes les notions statistiques possibles. Les rapports que ces fonctionnaires publics nous ont adressés et qui vous serons remis, vous fourniront un premier aperçu.

Nous avons, à la fin de l’année dernière, nommé dans chaque département des commissions chargées de recueillir à leur tour des renseignements plus positifs sur l’état de la population et sur celui des propriétés particulières et nationales. Le secrétaire d’état vous transmettra la circulaire d’après laquelle les commissions ont réglé leurs travaux. Il vous remettra aussi les tableaux qu’elles ont confectionnés.

C’est sur l’ensemble de ces donnés que nous vous chargeons de composer avant tout le tableau statistique de chaque province. Pour le moment il suffira que vous occupiez du Péloponése.

Ces tableaux indiqueront avec précision:

1o. Le nombre des habitants.

2o. Le nombre de ceux d’entre eux qui possèdent des propriétés.

3o. Le nombre de ceux qui cultivent des terres nationales et qui n’ont pas de propriétés.

Ce travail est celui dont nous avons le plus pressant besoin, et nous ne saurions assez vous recommander de le hâter.

Étant chargés de continuer vos recherches et vos travaux sur cette partie si essentielle, nous vous invitons à nous adresser toutes les observations que vous serez dans le cas de faire, tant par rapport aux renseignements qui vous sont communiqués que par rapport à ceux que vous jugerez nécessaire de vous procurer.

Le but que vous aurez à atteindre sera de donner en son temps au gouvernement la statistique complète de l’état; mais tous les travaux que vous ferez à cet égard devront être dirigés de manière à ce que le gouvernement puisse en profiter au fur et à mesure qu’il pourra en avoir besoin.

C’est dans cette pensée qu’après avoir jeté un coup d’oeil sur l’ensemble des documents que vous recevez, vous nous proposerez le plan d’après lequel vous jugerez pouvoir le mieux remplir les intentions du gouvernement.

La commission des finances vous fournira les livres et les choses nécessaires à vos travaux. Vous vous réunirez dans un des appartements du sénat, et les secrétaires des deux sections sont tenus de vous prêter leur coopération. Vous recevrez.... phénix par mois, à compter du 1er septembre.

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Les tableaux qu’elle est invitée à dresser nous offriront les moyens de mettre à exécution le paragraphe 2 de l’article 7 du troisième décret du congrès d’Argos.

Nous allons maintenant vous faire part du plan que nous nous proposons de suivre, afin d’atteindre avant tout le but que nous vous avons signalé par notre message sous le numéro..., et de remplir aussi les voeux qui nous sont exprimés de la part de tous les citoyens.

Il s’agit de procurer une propriété foncière à ceux des habitants des différentes communes de l’état qui n’en ont point, d’accorder le même avantage à ceux qui, possédant déjà des propriétés, désireraient en acquérir d’autres.

C’est sur les indications que renfermeront les tableaux dont la commission statistique est chargée, que les gouverneurs des provinces, aidés des commissions locales, des démogéronties respectives, et de deux primats ou délégués des communes, arrêteront définitivement:

1o. Le nombre des familles ou des individus qui manquent de propriété.

2o. L’étendue de terre à portée de la commune qui leur sera assignée, en calculant selon la qualité du terrain la portion que chaque famille ou chaque individu pourra posséder. Le règlement fixera le maximum et le minimum de chaque portion.

3o. La division des terres assignées à la commune en lot, et le partage de ces lots par le tirage au sort.

4o. L’estimation de chaque lot par experts nommés d’une part par le gouvernement et de l’autre par la commune.

5o. Enfin le décret fixera les termes dans lesquels chaque citoyen ou chaque famille qui aura accepté son lot, sera tenu d’en payer le prix à la caisse publique. Nous pensons que ce terme devrait se trouver entre dix et quinze ans.

Le décret déterminera aussi le mode de paiement.

D’après le système actuel de la perception de l’impôt, chaque contribuable paierait la simple dime pour la quote-part qu’il payait chaque année au trésor, en déduction de la dette qu’il aurait contractée pour la portion de terrain qui lui aurait été assignée. Si l’on changeait le système de l’impôt, en le faisant porter non sur les produits, mais sur la terre, alors cette déduction deviendrait plus simple et plus facile.

Le décret arrêterait aussi que, lorsque les communes auraient été ainsi satisfaites, il serait libre à chaque citoyen d’acheter les terres qui resteraient encore à la disposition de l’état. A cet effet ces terres seraient mesurées, divisées en lots, et estimées. Chaque lot, selon les qualités du ter ram et les accidents des localités, serait calculé de l’étendue de 500 à 1,000 stremmes. Ces lots seraient vendus au plus offrant, et le prix serait payé dans des termes fixés.

Les acquéreurs des terres assignées aux communes ou de celles vendues après, comme nous venons de le dire, recevront un acte de propriété que le

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gouvernement leur délivrera, et en le recevant ils paieront une petite rétribution par stremme.

Ces rétributions formeront le fonds avec lequel seront indemnisés les démogérontes, leurs adjoints, les experts, ainsi que les greffiers qui auront dressé les procès-verbaux, les enregistrements, et tous les actes relatifs à ces opérations.

Je vous engage, Messieurs, à prendre en considération ces premières idées et à me communiquer les vôtres, sans toutefois proceder dès ce moment à la rédaction du projet de décret dont il s’agit. Le gouvernement s’en chargera après avoir recueilli votre opinion, et il vous le communiquera, lorsque la rédaction en sera définitivement arrêtée.

Ce décret pour sa première partie n’a besoin d’aucune sanction nationale, puisqu’il ne renferme que l’exécution du paragraphe 2 de l’article 7 du troisième décret du congrès d’Argos. La seconde partie qui n’est pas sans importance, pour être exécutée doit être auparavant sanctionnée par la nation. Nous pensons cependant que le décret une fois rédigé avec votre approbation, pourrait être envoyé aux gouverneurs civils, afin de le porter à la connaissance et aux suffrages des provinces. Nous sommes assurés d’avance que tous les citoyens l’accueilleront d’une voix unanime, et alors le décret aurait toute la force d’une loi.

Il va sans dire, Messieurs, que notre intention n’est point de porter atteinte à l’hypothèque qui pèse sur les propriétés nationales à cause des anciens emprunts. Le décret sera rédigé de manière à ce qu’il ne s’élève point de dificulté à cet égard.

Veuillez me faire part de vos observations, et je ne tarderai pas à vous communiquer le projet de décret.

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ΠΡΟΣ TON ΕΫΝΑΡΔΟ

Correspondance, τόμος IV, σ. 134-139

Μετά από διάφορες πληροφορίες και σχόλια γενικού ενδιαφέροντος, ο Καποδίστριας πληροφορεί τον Εϋνάρδο για το επείγον της σύναψης του δανείου και για την οικονομική και δημοσιονομική αδυναμία στην οποία βρίσκεται. Τον πληροφορεί ακόμη, όχι με την κατάσταση αυτή είναι αδύνατη η εκκένωση της Αττικής και της Εύβοιας από τους Τούρκους.

Περιγράφει το σχέδιο που είχε για την εξαγορά του συνόλου των τουρκικών ιδιοκτησιών στις περιοχές αυτές, η οποία θα επέτρεπε την πληρωμή των καθυστερημένων μισθών των Τούρκων στρατιωτών και την αποχώρησή τους. Οι Έλληνες και ξένοι κεφαλαιούχοι δε φάνηκαν διατεθειμένοι να προχωρήσουν

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σε κάποιο δάνειο για το σκοπό αυτό και έτσι η Αττική και η Εύβοια εξακολουθούν να βρίσκονται σε αναρχία και να καταστρέφονται.

Ζητάει από τον Εϋνάρδο να μελετήσει τη δυνατότητα σύναψης ενός δεύτερου δανείου ειδικά για την εξαγορά των τουρκικών ιδιοκτησιών των κατεχόμενων ακόμη περιοχών. Εγγύηση του δανείου αυτού θα ήταν οι γαίες που θα αγοράζονταν και οι ιδιοκτησίες των βακουφιών και άλλων ιερών ιδρυμάτων. Σε περίπτωση δε που η αξία των γαιών που θα αγοράζονταν δεν κάλυπτε το ποσό του δανείου, τότε η Κυβέρνηση θα έβαζε ως εγγύηση άλλες δημόσιες γαίες.

Πιστεύει πως είναι δυνατή η σύναψη ενός τέτοιου δανείου και πληροφορεί τον Εϋνάρδο για τις προτάσεις που του έκανε γαλλική εταιρεία για την αγορά και εκμετάλλευση γαιών στην Ελλάδα. Πιστεύει δε πως οι όροι της σύναψης ενός δανείου, όπως αυτό για την αγορά των τουρκικών ιδιοκτησιών στην Αττική και Εύβοια, είναι περισσότερο ωφέλιμο και σκόπιμο για τους ξένους κεφαλαιούχους, γιατί και το επιτόκιο θα είναι υψηλότερο από κάθε άλλη περίπτωση αλλά και γιατί με τη λήξη του δανείου θα είναι σε θέση να αγοράσουν γη, χωρίς τα προβλήματα και τις δυσκολίες στις οποίες θα εκτίθεντο αν το επιχειρούσαν τώρα.

A. Μ. le Chevalier Eynard, aux bains des Pyrénées

Nauplie, 8/20 septembre 1830

Je réponds, mon cher Eynard, à vos lettres du 11 août. D’abord les journaux, et plus tard les lettres du prince Soutzos, m’ont donné les nouvelles de Paris des derniers jours de juillet. Comme vous le faites observer, les événements qui caractérisent ces journées sont de nature à remplir un siècle.

Je suis heureux d’apprendre que’la santé de Mme Eynard est rétablie, et que vous êtes décidé de hâter votre retour à Paris, et d’y faire quelque séjour afin de continuer à la Grèce vos généreux services. Le moment est très-décisif pour ses intérêts les plus essentiels, et ce n’est que vous, et vous seul, qui puissiez leur assurer toute la protection dont ils ont besoin. J’aime à espérer que ce sera toujours sous la même sauvegarde de la triple alliance, que ces intérêts seront définitivement réglés.

Je prends la liberté de les placer directement sous les auspices du roi des Français. J’écris une lettre à S.M., et je charge le prince Soutzos de la lui présenter. Je lui en envoie la copie, et il vous en donnera connaissance.

Il ne s’agit plus que du choix du prince souverain et de la conclusion de l’emprunt. Le prince Soutzos vous communiquera les dépêches que je lui ai écrites pendant votre absence; il vous communiquera aussi ma réponse au prince

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Leopold et toutes les pièces qui l’accompagnent, et vous en serez satisfait.

Vous êtes assez au fait de la situation financière de ce pays, pour comprendre combien je suis impatient d’apprendre que l’emprunt est conclu. Au moyen du

1,000,000 de francs que j’ai reçu, et en ne m’écartant jamais de la plus sévère économie, je puis faire face aux dépenses les plus strictement nécessaires jusqu’à la fin d’octobre. Si l’Angleterre nous envoie dans les entrefaites les 500,000 francs qu’elle vous a promis, je pourrai atteindre la fin de l’année. Mais le gouvernement devra s’abstenir de faciliter, comme il le désire et comme il le doit, l’évacuation de l’Attique et de l’Eubée.

Les commissaires turcs destinés à présider à l’exécution de cette mesure sont venus ici, et ont eu plusieurs entretiens avec moi. Si j’avais pu disposer de

300,000 ecus, l’évacuation à cette heure serait effectuée, et voici comment. J’aurais stipulé une convention avec les Turcs, en vertu de laquelle le gouvernement aurait acheté en bloc toutes propriétés particulières. On aurait procédé de gré à l’estimation de ces propriétés, et le paiement se serait opéré à de longues échéances, sauf le débours immédial d’une somme d’à peu près 300,000 écus. Avec ce fonds les chefs turcs n’auraient plus le prétexte de ne pouvoir pas liquider des arrérages de leurs soldats, et l’évacuation ne rencontrerait plus d’obstacles. A défaut de cette avance les choses restent in statu quo, attendu que les capitalistes étrangers et grecs n’ont pas assez de confiance, tant que les Turcs restent en possession du pays. J’ignore ce que deviendra tout ceci, mais ce que je sais bien, c’est que l’ile d’Eubée comme l’Attique sont livrées dans ce moment à l’anarchie et à la destruction.

Désirant faire tout ce qui peut dépendre de moi pour procurer au gouvernement le moyen de faciliter l’exécution du protocole, je vous donne, mon cher Eynard, à considérer les propositions suivantes:

Indépendamment de l’emprunt qui, aux termes des transactions de Londres, doit être conclu sous la garantie des Puissances alliées, le gouvernement grec en contracterait un second, qu’il destinerait spécialement à l’acquisition des immeubles que les musulmans possèdent en Attique et en Eubée, et à l’égard desquels un article du protocole du 3 février leur garantit le droit de vente. Ce second emprunt serait de 8 à 10,000,000 de francs, dont le tiers au moins payable immédiatement.

Les suretés que le gouvernement donnerait aux prêteurs seraient l’hypothèque des propriétés particulières désignées ci-dessus, ainsi que celle des biens appartenant aux mosquées, aux fondations pieuses, etc., situés dans les mêmes territoires.

J’ignore la valeur des domaines compris dans cette dernièr catégorie, mais elle doit être considérable. Quant à ceux de la première, d’après une estimation approximative, ils peuvent être évalués à une somme de 5,000,000 de francs. Au surplus, si des terres que le gouvernement acquerrait en Attique et en Eubée ne représentaient pas une valeur hypothécaire suffisante, le gouvernement l’accroîtrait du prix des autres terres nationales du Péloponèse et de la Grèce continentale.

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Le remboursement de l’emprunt s’opérerait par l’émission d’obligations portant intérêt, lesquelles stipuleraient que les prêteurs s’engagent à recevoir en paiement du capital l’équivalent en terres, dès que le gouvernement sera en mesures de procéder à la vente des biens nationaux. A son tour ce dernier accepterait alors comme argent comptant celles des obligations que les prêteurs auraient préféré négocier. Jusque-là les intérêts (ils pourront être de 5 à 6 pour 100) leur seraient exactement payés. Le gouvernement ne se refuserait pas même à leur assigner à cet affet un fonds spécial, savoir une petite partie du produit des domaines, et dans ces entrefaites les parties contractantes auraient tout le temps d’établir d’un commun accord le prix des terres destinées au remboursement de l’emprunt, soit au moyen d’une expertise contradictoire, soit en prenant pour base de l’évaluation le revenu de dix années.

Ces premières indications seraient bien imparfaites pour tout autre qui connaîtrait ce genre d’affaires moins bien que vous. Veuillez donc vous donner la peine de les développer vous-même, de les rectifier, enfin d’en former le fond d’un projet que vous présenteriez aux capitalistes de l’Europe. Si vous voyiez la possibilité d’en arrêter dès à présent avec eux les dispositions, à des conditions réciproquement avantageuses, vous avez plein pouvoir de le faire, et vous m’enverriez dans ce cas le contrat aussi promptement que possible, pour que le gouvernement puisse l’approuver et le signer.

Je ne vous cacherai pas que je nourris l’espoir de vous voir remplir avec succès la commission dont je vous charge; car mes propositions me paraissent cadrer avec celles qu’une compagnie française vient de m’adresser par l’entremise de M. Pois de Bard, son fondé de pouvoirs. C’est M. Delaborde qui l’a muni d’instructions relatives au projet de cette compagnie, et il vous donnera par conséquent toutes les informations que vous pourrez désirer à ce sujet. M. Pois de Bard m’assure qu’il s’agirait de réunir une somme de 12,000,000, que les actionnaires emploieraient à l’achat et à l’exploitation de terres en Grèce.

Ma proposition leur offrirait peut-être, avec non moins d’avantages, plus de sûreté. Car ils placeraient leurs capitaux à un intérêt supérieur à celui de tous les effets publics de l’Europe, et à l’expiration de quelques années (je présume que ce ne sera guère au delà de trois à quatre ans) ils se trouveraient en possession de terres, dont le prix aurait été équitablement arrêté. Au contraire, si la compagnie achetait en ce moment des propriétés, soit turques, soit grecques, elle s’exposerait non-seulement à être trompée dans ces transactions si difficiles dans ce pays, mais elle soulèverait aussi un crigénéral contre elle et contre le gouvernement, que les nationaux accuseraient de livrer des provinces entières à des spéculateurs étrangers, lorsqu à peine une fraction du peuple possède un morceau de terre.

Je le répète, à moins qu’on ne me donne un fonds de 1,500,000 francs, et cela une heure plus tôt, l’Eubée et ΓAttique resteront entre les mains des Turcs,

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jusqu’à ce que les Puissances puissent concerter des mesures de vigueur pour les en faire sortir; et je crains que jusque-là il n’y ait plus de temps qu’il n’en faut pour compléter l’épuisement et la ruine du pays et des habitants.

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ΠΡΟΣ TON ΣΟΥΤΖΟ

Correspondance, τόμος IV, σ. 139-143

Ο Καποδίστριας πληροφορεί στην αρχή το Σούτζο, ότι δεν έχει καμία οδηγία να του δώσει για τα μείζονα προβλήματα που απασχολούν την Ελλάδα, τον παρακαλεί δε στην περίπτωση που έχει κάποιο νέο από την διάσκεψη του Λονδίνου, να του γράψει το συντομότερο δυνατό. Στη συνέχεια ζητάει τη συνδρομή του για τη δημιουργία των δύο βασικών προϋποθέσεων που θα επέτρεπαν την ύπαρξη της χώρας, δηλ. την εκλογή ηγεμόνα και την έκδοση δανείου. Επανέρχεται στο ζήτημα της εκκένωσης της Αττικής και της Εύβοιας και των προβλημάτων που προκαλούνται εξαιτίας της άρνησης των Τούρκων, με διάφορα προσχήματα, να τις εγκαταλείψουν. Επιμένει, για μια ακόμη φορά, στο ότι ένα δάνειο που θα επέτρεπε την εξαγορά των τουρκικών ιδιοκτησιών στις περιοχές αυτές θα έδινε και την οριστική λύση στην εκκρεμότητα αυτή. Προβλέπει οικονομικές δυσκολίες για το προσεχές μέλλον, δυσκολίες που θα έχουν σαν συνέπεια την ανατροπή της τάξης και ζητάει από το Σούτζο να δείξει όλο του το ζήλο ώστε. 1. Η Βρετανία να στείλει την ενίσχυση των 500.000 φράγκων που έχει υποσχεθεί. 2. Να επιταχυνθεί η εκλογή ηγεμόνα και ακόμη περισσότερο η σύναψη δανείου και 3. Να πληροφορήσει τον Γάλλο βασιλιά για όλα αυτά τα προβλήματα και να ζητήσει τη βοήθειά του.

A Μ. le Prince Soutzos, à Paris

Nauplie, 8/20 septembre 1830

C’est faute d’occasion que j’ai manqué, mon prince, à vous accuser la réception de vos dépêches sous les numéros 4 et 5. J’envoie la présente à Modon, sans savoir quand elle sera expédiée en France.

Je vous transmets ci-jointe une lettre pour S.M. le roi des Français, dont vous trouverez copie dans ma lettre à M. Eynard. Je laisse cette dernière à cachet volant, pour que vous en preniez connaissance. Si M. Eynard est parti pour la Suisse, vous la lui enverrez, et c’est d’après les directions qu’il pourra vous

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donner que vous aurez la complaisance de vous occuper des intérêts que je lui recommande avec instance.

Je n’ai aucune instruction à vous tracer sur le questions majeures qui sont encore soumises aux décisions des cours alliées. Je ne le pourrai que lorsque Messieurs les résidents accrédités auprès du gouvernement grec recevront l’ordre de me faire quelques communications de la part de leurs cours.

Vous êtes à portée de connaître, au moment où vous recevrez ces lignes, si la conférence de Londres a continué ses délibérations, et quels en ont été les résultats. Dans ce cas je compte sur l’empressement avec lequel vous m’en ferez part. Dans le cas contraire le service le plus signalé que vous puissiez rendre à la Grèce, serait de solliciter en sa faveur le prompt accomplissement des deux mesures vitales dont l’exécution forme la condition et la base de son existence. Je vous le répète encore une fois, ces deux conditions sont le choix du prince souverain et la conclusion de l’emprunt.

Par la lettre que j’écris à M. Eynard, vous verrez dans quelle situation nous place le manque des ressources suffisantes pour faciliter l’évacuation des territoires qui sont encore entre les mains des Turcs. Habiles à se prévaloir de la déférence qu’on se plaît à leur témoigner, ces derniers ne cessent d’accumuler les prétextes, afin d’ajourner indéfiniment l’exécution des engagements que leurs commisaires ont contractés envers Messieurs les résidents. En attendant, les musulmans sont toujours maîtres absolus en Attique et en Eubée, et lorsqu’ils devront enfin céder à des injonctions péremptoires, peut-être même à la force, le gouvernement grec ne trouvera plus dans les provinces qu’ils auront abandonnées, qu’à réparer des maux et des pertes sans fin.

Si au contraire le gouvernement possédait une partie de l’emprunt, il mettrait un terme à tous ces délais et préviendrait leurs suites funestes, car il achèterait en bloc et à bon compte les propriétés des Turcs, et fournirait par là à leurs chefs des moyens de liquider la solde des troupes albanaises qui occupent Athènes, Caristos, Nègrepont, etc.

D’ailleurs en supposant que les cours alliées ne puissent aplanir de quelque temps encore les difficultés que paraît rencontrer la nomination d’un prince, comment le gouvernement provisoire pourvoira-t-il dans ces entrefaites aux besoins de l’administration? Ainsi que je vous l’ai déjà marqué, les subsides qu’il a reçus de la France et de la Russie, joints aux revenus des provinces, suffiront pour cet objet jusqu’au mois de novembre. Mais au-delà de ce terme je ne prévois que nouveaux embarras financiers, et avec eux la cessation de l’état de parfaite tranquillité dont le pays jouit actuellement.

Pénétré de ces considérations, voici les démarches que je vous conseille de faire, avec tout le zèle et l’activité qui vous distinguent.

1o. Insistez auprès de l’ambassadeur de S.M. Britanique pour que le subside

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de 500,000 francs qui nous a été promis, nous soit envoyé une heure plus tôt.

2o Dans vos entretiens avec lord Stuard et M. le comte Pozzo di Borgo, appelez leur attention sur l’urgence de hâter le choix du prince souverain, et sur celle encore plus grande de conclure l’emprunt, ou au moins d’en mettre dès à présent une partie à la disposition du gouvernement grec. Autrement les clauses relatives à la délimitation resteront inexécutées.

3o. Faites plus. Fort des bontés dont le roi daigne vous honorer, soumettez-lui les mêmes observations respectueuses. S.M. les accueillera, j’espère, avec bienveillance. Je l’énonce dans la lettre que je prends la liberté de lui adresser. S.M. a tant fait déjà pour ce pays, qu’il doit augurer le plus heureusement des nouveaux bienfaits qu’il est appelé à recueillir de sa part. Je me flatte que le roi verra un gage des sentiments de gratitude et de confiance qu’il inspire à la Grèce, dans l’empressement avec lequel le gouvernement a donné les ordres nécessaires pour que les forteresses de Nauplie fêtassent l’avénement de S.M., en répondant aux salves des bâtiments de guerre français stationnés dans la rade. Cependant M. de Rouen ne m’a encore rien communiqué officiellement sur les changements qui se sont opérés en France.

Veuillez, mon prince, me rappeler au souvenir de M. le comte Molé. Nos relations d’amitié datent de loin, et je ne saurais désirer assez ardemment que les circonstances me permettent de les renouer et de les cultiver, dans un moment où les lumières et les nobles sentiments de M. Molé peuvent exercer une influence si heureuse sur les décisions qui concernent l’avenir et le bonheur de la Grèce.

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ΠΡΟΣ TON CRUD

Correspondance, τόμος IV, σ. 150-154

Ο Καποδίστριας, μετά από γενικότητες, εξηγεί στον Crud πως μόνο μέσω της εργασίας είναι δυνατόν να φτάσει στους στόχους της η Ελλάδα. Λείπουν όμως τα χρήματα για να αξιοποιηθεί η εργασία. Παρουσιάζει μετά τα προβλήματα των δημοσίων οικονομικών της χώρας για να δείξει την αδυναμία του κράτους να προχωρήσει σε χρηματοδότηση της γεωργίας. Παρουσιάζει στην συνέχεια το σχέδιο του για τη χρηματοδότηση της γεωργίας, που θα είχε ως βάση μια υποθηκική τράπεζα. Με τον τρόπο αυτό θα χτυπιόταν η τοκογλυφία και οι απαιτήσεις της μεσαίας τάξης να απασχολείται στο δημόσιο. Επίσης οι ναυτικοί και οι στρατιωτικοί δεν θα ενοχλούσαν πλέον το κράτος με τις απαιτήσεις τους, αλλά με την παραχώρηση σε αυτούς γης θα εύρισκαν μιαν απασχόληση. Τα άτομα αυτά θα γίνονταν έτσι χρήσιμοι πολίτες. Για να πετύχει το σχέδιο αυτό

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όμως, η κυβέρνηση χρειάζεται 10 με 12.000.000 φράγκα, ενώ παράλληλα υπάρχουν και άλλα προβλήματα για τα οποία χρειάζονται επειγόντως χρήματα. Να γιατί, εξηγεί, ζήτησε την εγγύηση των Μεγάλων Δυνάμεων για τη σύναψη του δανείου των 60.000.000 φράγκων. Ελπίζει ότι το δάνειο αυτό δεν θα καθυστερήσει, αλλά στην αντίθετη περίπτωση αναρωτιέται μήπως θα μπορούσε ο Crud να πείσει τους Ελβετούς κεφαλαιούχους να δώσουν δάνειο στην Ελλάδα σύμφωνα με τις απόψεις που έχει εκφράσει, στον Εϋνάρδο.

A Μ. Crud, à Genève

Nauplie, 6/18 octobre 1830

J’ai reçu, mon cher Crud, votre aimable et bonne lettre du 24 août. J’apprends avec peine que vous êtes encore dans l’attente d’une réponse à celle que vous avez bien voulu m’écrire dans le temps. Je suis sûr de vous avoir répondu, car je me rappelle qu’il était question d’agriculture, et des secours que la Grèce devait solliciter sous ce rapport si essentiel de la part des pays qui sont le plus avancés dans cette branche vitale de leur civilisation. Je n’ai pas toutes les minutes de ma correspondance, car à peine ai-je le temps de dicter mes réponses.

Je vous vois déjà à Genève et au milieu des vôtres, et je suis bien aise de vous entretenir de cette Grèce à laquelle vous portez, ainsi que tous vos concitoyens, un si noble intérêt. Je tiens infiniment à l’opinion des hommes qui vous ressemblent, et je suis par conséquent flatté de celle dont vous honorez ma conduite.

La tâche qui m’est imposée est au-dessus de mes forces et de mes moyens, non cependant de ma bonne volonté. Je m’efforce de remplir mes devoirs, n’importe les difficultés insurmontables qui sont dans la nature des hommes et des choses de ce pays, et plus encore dans l’influence qu’y exercent nécessairement les intérêts et les événements du dehors.

La Providence n’a pas opéré en vain des miracles pour sauver la Grèce. Dans ses immuables décrets elle a arrêté que cette nation sortirait du tombeau, et qu’elle reprendrait sa place dans le rang des nations libres et indépendantes. Ce décret doit donc s’accomplir, et il s’accomplira par le concours des circonstances qui semblent le plus s’y opposer. Telle a été ma conviction depuis l’année 1821. Elle n’a pas varié, et l’autorité des faits lui donne dans ma conscience des racines tous les jours plus profondes, s’il se peut. Fort de cette conviction, je ne puis pas me laisser décourager par les obstacles que je rencontre à chaque pas et dans toute affaire quelconque, majeure ou secondaire, intérieure ou extérieure. Tout au contraire, ces obstacles ne font que ranimer mes espérances et mes efforts.

Ce peu de mots vous expliquent la marche que j’ai suivie. Je ne m’en écarterai

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pas. Elle est droite, elle doit par conséquent mener au port de salut.

Mais pour y arriver qu’a fait la Grèce? que peut-elle faire? Jusqu’ici elle n’a pu que montrer toutes les plaies que lui ont léguées quatre siècles d’esclavage et sept années d’anarchie. Les sonder, c’est reconnaître qu’elles sont mortelles; mais elle désire sincèrement et ardemment se soumettre au régime qui seul peut la guérir radicalement et pour toujours.

Ce régime est le travail. Nous en avons tous les éléments, moins un, faute duquel nous restons pour ainsi dire les bras croisés. Le travail exige des avances, et les avances ne peuvent se faire qu’au moyen de l’argent d’abord, et plus tard du crédit.

Je calcule en masse ce que l’état possède: 10,000,000 de stremmes de terres à mettre en culture. On peut évaluer le stremme à 44 mètres carrés. La population au maximum ne peut être évaluée au delà de 7 à 800,000 âmes. Les revenus de l’état ne peuvent guère atteindre dans ce moment plus de 4,000,000 de francs.

Les dépenses réduites au minimum pour l’armée, la marine, l’administration de l’état et l’instruction publique, exigent la somme annuelle de 7,000,000. Il y a par conséquent un déficit dans notre budget; et ce déficit de 3,000,000 deviendrait plus considérable, si le trésor de l’état devait faire des avances à l’agriculture, au commerce et à la navigation. Ces avances exigeraient l’addition d’une somme une fois payée de 8 à 10,000,000.

Voici quel serait le mode d’après lequel l’avance serait employée. Je ferais placer 4 ou 5,000,000 dans une banque hypothécaire, laquelle prêterait à 8 pour 100. Dès lors l’usure qui démoralise ce pays serait frappée dans sa source. On prête aujourd’hui à 12, 20 et 25 pour 100 sur gages.

L’oisiveté qui démoralise encore davantage la classe moyenne et celle qui prétend au premier rang dans l’ordre social, cesserait graduellement. La masse improductive des employés publics serait aussi diminuée considérablement, car personne ne pourrait plus solliciter un emploi, sous prétexte qu’il manque d’un moyen de subsister.

Les chefs enfin des troupes de terre et de mer, avec le nombreux cortège de leurs gens, n’accableraient plus le gouvernement de leurs demandes, et le gouvernement ne serait plus contraint, comme il l’est aujourd’hui, de leur accorder de petites gratifications, à l’effet de préserver le pays et le commerce du brigandage et de la piraterie. Ces chefs obtiendraient des dotations en terre. Leurs gens y prendraient part; et en prêtant aux uns et aux autres de quoi bâtir des chaumières et de quoi acheter des boeufs et des semences, le gouvernement ferait de ces mêmes hommes des citoyens paisibles et utiles.

Or pour atteindre à la fin ce double but, le gouvernement devrait pouvoir disposer de 10 à 12,000,000 de francs.

Après m’être tracé ce plan, je me suis demandé si la Grèce n’aurait pas encore

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d’autres dépenses à faire pour couvrir de forteresses sa ligne de frontières, pour fonder ses institutions religieuses, militaires, maritimes, ses écoles, et pour payer sa dette extérieure?

Aussi pour couvrir ces dépenses et celles dont j’ai fait mention plus haut, j’ai sollicité des Puissances alliées la garantie d’un emprunt de 60,000,000 lesquels seraient versés dans la caisse de la Grèce, à raison de 10 ou 15,000,000 par an.

Nous espérons toujours que cet emprunt sera conclu; mais si des circonstances majeures le retardaient et le rendaient impossible, n’y aurait-il pas moyen de persuader vos capitalistes de venir à notre secours par un emprunt dont j’ai donné l’idée à M. Eynard? Il vous en parlera sans doute.

Je sais que vous n’êtes pas capitaliste; mais je sais aussi que votre opinion a un grand poids sur celle de vos concitoyens. J’offre des conditions avantageuses qui mè semblent satisfaisantes. J’ai aussi donné à M. Eynard des pouvoirs assez étendus, afin que nulle difficulté ne puisse l’arrêter.

Si nous avons de quoi donner une bonne et ferme direction et un but bien déterminé à l’activité de ce peuple, il occupera rapidement une honorable et belle place dans l’ordre des nations civilisées; mais je le répète, ce but ne peut être atteint que par la fondation de l’état de propriété, et le moyen en doit être le travail. Il se peut que des hommes plus entendus et plus habiles trouvent un meilleur moyen de civiliser la Grèce. Quant à moi, je n’en connais pas d’autre. Je mets fin à cette longue lettre.

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ΠΡΟΣ TON ΣΤΟΥΡΤΖΑ

Correspondance, τόμος IV, σ. 167-172

Στην αρχή ο Καποδίστριας μιλάει για την προσωρινότητα που διακρίνει την κατάσταση στην Ελλάδα. Παραπονείται ότι το μόνο μέτρο που έχει ληφθεί, ήταν η παράδοση των Χανίων στα στρατεύματα του Μεχμέτ-Άλή, συνέπεια του οποίου ήταν η εισροή Κρητών προσφύγων στο ελληνικό κράτος. Η άφιξή τους οξύνει τα οικονομικά προβλήματα, ενώ η σύναψη του δανείου παρουσιάζεται πλέον προβληματική. Οι Άγγλοι όμως πρόκειται να του δώσουν κάποια προσωρινή ενίσχυση. Παρουσιάζεται διατεθειμένος να συνεχίσει την προσπάθειά του και μιλάει για τα σχέδια που έχει παρουσιάσει στη Γερουσία σχετικά με τη διανομή γης σε ακτήμονες. Με τον τρόπο αυτό αυτό το κράτος θα αποκτήσει ένα σημαντικό ετήσιο εισόδημα. Εξάλλου, φαίνεται διατεθειμένος να πουλήση τις γαιοκτησίες. Ζητάει από τον Στούρτζα να σκεφτεί πάνω σε αυτά και να

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προτείνει στους κεφαλαιούχους της Οδησσού να συστήσουν μιαν εταιρεία για να αγοράσουν εθνικές γαίες. Ζητάει οι κεφαλαιούχοι της Οδησσού τουλάχιστον να γραφτούν για μικρά ποσά, φτάνει να δώσουν το παράδειγμα σε άλλους έλληνες των παροικιών. Ας σκεφτούν, συνεχίζει ο Καποδίστριας, και το ενδεχόμενο δανεισμού του ελληνικού κράτους με υποθήκη εθνικών γαιών και με επιτόκιο 8%. Στο τέλος ζητάει τη βοήθεια του Στούρτζα ώστε να επωφεληθεί η Ελλάδα από το κληροδότημα του Βαρβάκη για την εκπαίδευση.

A Μ. A. de Stourdza, à Odessa

Nauplie, 10/22 novembre 1830

Mon cher Stourdza, Je profite du départ pour Constantinople du jeune prince Soltihoff, jusqu’ici secrétaire de M. le comte de Panin, pour vous remercier de votre bonne lettre du 7 (19) octobre. Le prince reste à la légation de Russie, et il aura la complaisance de se charger de vos lettres et des miennes.

Notre situation est toujours la même, c’est-à-dire précaire; on nous menace tous les jours de l’exécution des décisions du protocole qui concernent la délimitation, et tous les jours de nouveaux incidents retardent des mesures dont les conséquences ne peuvent être que désastreuses. Tous ce qu’on a fait jusqu’ici après de longs débats et de volumineuses écritures, a été de livrer Candie aux troupes de Méhémet-Ali. Le seul moyen qui me restait pour offrir quelque protection à ceux des malheureux Candiotes qui ne peuvent s’accorder avec les Turcs, c’était de tenir une garnison grecque à Grabuse aussi longtemps que possible, et de ne retirer cette garnison qu’à condition que des soldats de marine des escadres alliées la remplaçassent. Cette cruelle et douloureuse opération vient enfin de s’accomplir. Maintenant les émigrés candiotes arrivent de toutes parts dans les îles et ici, tous dans le dénuement le plus complet, et nous demandent du pain et des chaumières.

Je suis accablé de ce surcroît de dépenses dans un moment où l’on m’écrit de Paris et de Londres que F affaire de l’emprunt est plus que problématique, et que je ne dois pas non plus compter sur la possibilité d’obtenir de nouvelles avances de la part des cours alliées. Ce n’ est que depuis peu de jours que M. Dawkins m’a annoncé qu’il est autorisé à mettre à ma disposition les 20,000 livres sterling que son gouvernement nous avait promises depuis le mois de juin. Avec ce secours qui complète le 1,000,000 et demi accordé par les Puissances sur l’emprunt quelques jours après l’abdication du prince Léopold, je puis à peine satisfaire aux besoins les plus pressants jusqu’à fin de l’année. Mais alors que deviendrons-nous? Je ne cesse de frapper à toutes les portes. S’ouvriront-elles? Dans l’état actuel des choses en France comment l’espérer?

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Je suis loin cependant de me décourager. J’ai fait et je continue à faire toutes les démarches possibles pour obtenir ou la conclusion de l’emprunt ou la continuation des avances, et le bon et excellent M. Eynard m’a secondé et me seconde avec un zèle et une activité qui ne sont plus de saison dans notre bas monde. En même temps je mets en oeuvre tous les ressorts imaginables, pour essayer de porter la nation à se suffire à elle-même, du moment qu’elle ne pourra plus espérer les secours que les Puissances lui ont promis.

Nous avons de beaux domaines et des terres incultes qui renferment dans leur sein des trésors. Les unes se composent de plantations de raisins de Corinthe et d’oliviers; les autres sont des terrains fertiles, arrosés par des eaux de source ou de rivière, et à portée de la mer.

Le sénat discute dans ce moment les différents projets que je lui ai communiqués sur un sage système de partager quelques millions de stremmes de terres nationales aux paysans qui ne sont pas propriétaires. Par cette distribution l’état se procurera un revenu annuel considérable, soit qu’il donne ces terres en exigeant une rente perpétuelle sur leur valeur, soit qu’il en exige le prix à de longs termes. Ceci est pour les terres incultes ou mal cultivées. Quant aux domaines, il pourrait les vendre définitivement contre le paiement immédiat de leur valeur. On la fait monter à plusieurs centaines de milliers de talaris, ce qui nous donnerait, si la chose peut réussir, un capital au moyen duquel nous pourrions ou couvrir notre déficit, ou assurer le dividende d’un emprunt que dans cette hypothèse le gouvernement contracterait à l’étranger.

Refléchissez, mon cher Stourdza, sur toutes ces données. Elles vous offrent les éléments que vous pourriez peut-être combiner, dans le double but de résoudre heureusement toutes les questions que vous m’avez adressées par votre dernière lettre.

Pourquoi les capitalistes d’Odessa ne formeraient-ils pas une compagnie qui souscrirait, je suppose, pour la somme de 50,000 talaris? Elle enverrait en Grèce avec l’argent un fondé de pouvoirs qui achèterait des terres; et si elle se décidait à les distribuer aux laboureurs que la guerre a accumulés dans les parages de la mer Noire, je me fais fort de lui accorder de très-bonnes terres aux conditions les plus avantageuses.

Les actionnaires placeraient leurs capitaux à un haut intérêt. Ils deviendraient propriétaires en Grèce; et le jour où ils viendraient s’y établir, ils jouiraient de tous les avantages que donne la fortune. Ils seraient des citoyens utiles, et ils feraient une oeuvre de bien, en procurant du travail et du pain aux malheureux qui sont expatriés. Ils auraient enfin rendu un grand service à 'a nation, à laquelle ils tiennent à honneur d’appartenir.

C’est sur cette grande thèse que je vous engage à pérorer les Inglessis, les Séraphinos, et autres. La somme laur paraîtra peur-être énorme; eh bien! qu’ils se

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cotisent pour une somme moins forte, mais qu’ils donnent au moins le bon exemple; les capitalistes grecs de Trieste, de Vienne et de Livourne le suivront. Sans cela les capitalistes anglais et français finiront par s’emparer des meilleures terres.

Je propose aux richards d’Odessa des terres incultes, dans la supposition qu’ils se décideront à y coloniser les Crées de Mosconissia, de Varna, d’Anchilion, et de Sozopolis, etc., dont vous me parlez. Dans la supposition qu’ils préferent des domaines déjà cultivés, je pourrai également leur en vendre, et avec l’argent que j’en tirerai, ce sera moi qui coloniserai vos protégés.

Enfin s’ils veulent prêter une forte somme au gouvernement grec à l’intérêt de 8 pour 100 et avec l’hypothèque des dits domaines, ils placeront leur argent à la banque, et j’en profiterai également pour accueillir et utiliser ces émigrés. Je ne vous en dis pas davantage sur ce chapitre. C’en est assez pour un homme comme vous.

Quant aux émigrés du Phanare, je n’ai pas de réponse satisfaisante à leur faire. J’ai reçu leur lettre, et j’en ai causé longuement avec M. de Ribeaupierre; sunt verba et voces proetereaque nihil. Je ne me refuserai pas cependant au devoir de leur donner quelque consolation, pour le cas où la Providence nous en accorde à nous-mêmes. Sous peu de jours je vous enverrai ma réponse à leur lettre.

Je ne finirai pas cette lonque lettre sans vous recommander encore une fois l’affaire de Varvakis. Faites tout ce qui pourra dépendre de vous pour que M. Rodofinikin et M. Daschkoff nous procurent les 300,000 roubles. Nous en avons le plus grand besoin pour soutenir nos écoles, et pour leur donner de développement que réclament chaque jour davantage les progrès étonnants des élèves.

Je viens de faire une tournée dans le Péloponèse et dans la Grèce occidentale. M. Cannas qui fait ses premières armes auprès de moi m’a accompagné. Il vous dira qu’à Messolonghi et à Anatolico il y a deux bonnes écoles d’enseignement mutuel, remplies d’élèves pleins de zèle. A Messolonghi il y aura bientôt une école hellénique, qui sera dirigée par l’honnête et respectable professeur Palamas.

Grand Dieu! que de bonnes institutions ne pourrait-on pas fonder; mais où sont les moyens?

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ΠΡΟΣ TON ADAM

Correspondance, τόμος IV, σ. 172-175

Ο Καποδίστριας μιλάει για το πρότυπο αγροκήπιο της Τύρηνθας, που ιδρύθηκε με τη βοήθεια του Εϋνάρδου και για την παρουσία του Παλαιολόγου. Αν και

Σελ. 95
Φόρμα αναζήτησης
Αναζήτηση λέξεων και φράσεων εντός του βιβλίου: Αρχείον Ιωάννου Καποδίστρια, τ. Η΄
Αποτελέσματα αναζήτησης
    Σελίδα: 76

    A Μ Μ. Calogéropoulos, Manos, & Missoglou

    Nauplie, 19/31 août 1830

    Nous vous appelons, Messieurs, à vous réunir, pour vous rendre immédiatement dans l'île d’Eubée et en Atique, à l’effet de remplir, d’après les directions que nous allons vous tracer, une mission importante.

    Vous n’ignorez pas que, par une suite des transactions que la Grèce doit à la sollicitude bienveillante des augustes cours alliées, l'île d’Eubée et l’Attique vont être définitivement incorporées au nouvel état. Vous n’ignorez pas non plus les clauses de ces transactions, qui concernent les avantages stipulés en faveur des musulmans qui ont des propriétés dans les dites provinces.

    Messieurs les résidents des cours alliées nous ayant demandé à ce sujet une déclaration, nous leur avons répondu comme nous le devions. Le secrétaire du gouvernement pour les affaires étrangères reçoit l’ordre de vous donner copie de ces documents.

    Il vous remettra aussi les articles des transactions de Londres, qui sont destinés à préciser en quels lieux, et quelles sont les propriétés que les musulmans ont le plein droit de vendre, et combien ceux parmi les Turcs qui veulent demeurer en Grèce et conserver leurs propriétés, doivent compter sur la protection du gouvernement.

    Vous verrez d’après ces articles qu’il ne peut être question que des propriétés particulières, situées dans le pays où se trouvent les Turcs, et dont ils ont maintenant la pleine et entière possession. Vous verrez aussi l’importante distinction établie par rapport aux Vacoufs, et la clause qui précise le moment où commencera l’année qui est accordée aux Turcs, pour qu’ils puissent alliéner leurs propriétes particulières.

    En vous rendant dans l’ile de Negrepont, et partout sur votre passage, vous aurez occasion de vous entretenir avec les Turcs sur la part que prend le gouvernement grec à l’exécution des clauses susmentionnées. Vous leur déclarerez que l’objet de votre mission est de leur répéter les assurances que nous avons données à cet égard à Messieurs les résidents par notre office.

    Vous leur répèterez par conséquent de notre part:

    1o. Que tous ceux des propriétaires musulmans qui voudront rester dans le pays conserveront leurs propriétés, et y jouiront avec leurs familles d’une sécurité parfaite.

    2o. Que ceux qui veulent vendre leurs propriétés auront de notre part toute l’assistance et toutes les facilités qu’il sera en notre pouvoir de leur offrir.

    3o. Qu’en général le gouvernement remplira avec une scrupuleuse exactitude toutes les stipulation des actes de Londres qui leur sont favorables, et qu’il