Αρχείον Ιωάννου Καποδίστρια, τ. Ε΄

Τίτλος:Αρχείον Ιωάννου Καποδίστρια, τ. Ε΄
 
Τόπος έκδοσης:Κέρκυρα
 
Εκδότης:Εταιρεία Κερκυραϊκών Σπουδών
 
Συντελεστές:Κώστας Δαφνής, Παύλος Πετρίδης
 
Έτος έκδοσης:1984
 
Σελίδες:380
 
Θέμα:Κείμενα (1815-1818)
 
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Εμφανείς σελίδες: 119-138 από: 378
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Quant au littoral asiatique

La Russie voulant la paix avec la Porte ne peut, ni ne doit renoncer a une position militaire sur le littoral. Ses communications libres avec les provinces asiatiques, la police de ses frontières, enfin la tranquillité des peuples montagnards qui environnent ses Etats, rendent cette mesure aussi juste qu’indispensable. Par contre, la Porte, en insistant sur la restitution d’Anakra, de Kemhal et Sohoum-Kalé, dévoile la persévérance de ses vues hostiles contre la Russie ou bien l’ impuissance dans laquelle elle se trouve de donner à son administration un caractère différent.

Rien ne prouve plus cette vérité que la conduite des pachas replacés au commandement d’ Anapa, de Potti, de Sudjuk et d’ Achalkalaki.

Soit que ces officiers aient suivi fidèlement les ordes de la Porte, soit qu’ils aient agi de leur propre chef et en rebelles, il n’ est pas moins vrai que du moment qu’ils ont eu la possession de cette partie du littoral, les troubles ont commencé dans tous les pays adjacents, et que le commerce des esclaves a repris un cours plus rapide et plus intolérable. Les sujets de la Russie ne furent point épargnés.

Comment tolérer cet état de choses? Comment lui donner une extension plus grande et vouloir en même temps consolider les relations existantes et écarter même pour l’ avenir les motifs de la guerre entre les deux Empires?

Lorsqu’on veut de bonne foi le but, on doit vouloir aussi fermement les moyens. Pour ce qui concerne donc le littoral asiatique, la Porte ne saurait se refuser à des arrangements dont l’ effet serait d’extirper les germes des désordres et de toute complication ultérieure, en faisant reposer la situation respective des deux Etats limitrophes sur l’ intérêt qu’ils auraient de la maintenir inviolable.

Quant à la protection des chrétiens sujets ottomans

Les droits incontestables sur lesquels cette protection se fonde, indépendamment de leur justice, trouvent un appui majeur dans la réciprocité parfaite des intérêts qu’ils concilient entre les parties contractantes.

Il est utile et même urgent que la Sublime Porte cesse une fois d’ être en guerre avec ses propres sujets.

La Russie le désire très sincèrement, car elle ne saurait admettre dans aucun cas que le sort présent ou l’ avenir de ces peuples puissent résulter ni de leur état d’ insurrection perpétuelle contre les Turcs, ni d’un système qui en favorise la continuation ou la réproduction.

Bien au contraire, les avantages que l’ empereur se propose de leur procurer, doivent concourir à les rendre sujets paisibles et obéissants du souverain, sous le sceptre duquel ils se trouvent placés.

Ce n’ est assurément ni par la terreur des armes, ni par la persécution du fanatisme, ni par la cupidité d’ une administration avide de gain, que la Porte

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peut contribuer à ce grand résultat.

Elle n’ a qu’à admettre des principes complètement contraires à ceux qu’elle a suivis jusqu’ici par rapport aux Serviens aux Moldaves, aux Valaques et en général aux chrétiens, pour faire disparaître tous les motifs de mécontentement, pour attirer ces peuples dans son sein, pour les arracher enfin à l’ influence étrangère. Dans cette déclaration, ainsi que dans les arrangements qui peuvent en résulter, les Turcs verront que l’ empereur ne médite contre eux aucun projet hostile non seulement pour le présent, mais même que les voeux sincères de s.m.i. la portent à désirer l’ affermissement de la puissance intérieur de leur Empire pour l’ avenir.

Si en effet des intentions contraires réglaient la politique de l’ empereur, plutôt que de mettre de l’ empressement à faire disparaître les griefs dont il est question actuellement, on n’ aurait qu’ à les laisser subsister, comme autant d’ éléments dont le développement progressif aurait multiplié les motifs et les chances d’une guerre avantageuse contre les Turcs.

S.m.i. veut maintenir la paix. Elle veut la consolider. Elle l’ espère de la sagesse du gouvernement ottoman.

Μετά την αντικατάσταση του Ρώσου πρεσβευτή στην Κωνσταντινουπολη Ιταλίνσκη από τον Στρόγγανωφ, ο Καποδίστριας, ως αρμόδιος υπουργός, επιφορτίστηκε με την προετοιμασία των οδηγιών που σχετίζονταν με την αποστολή του βαρώνου στην υψηλή Πύλη. Πρέπει να υπογραμμιστεί, ότι ο Καποδίστριας είχε διαφωνήσει με τον τσάρο Αλέξανδρο ως προς τον ρόλο που όφειλε να διαδραματίσει στην Κωνσταντινούπολη ο Στρόγγανωφ, ρόλο παραδοσιακά συμφιλιωτικό και φιλειρηνικό. Είχε αντιπροτείνει μάλιστα την αναθεώρηση της συνθήκης του Βουκουρεστίου, ώστε «να δυνηθή η Ρωσία να απαλλάξη διά παντός τους Μολδαβούς, τους Βλάχους και τους Σέρβους από της αυθαιρέτου και καταθλιπτικής διοικήσεως ήτις τους καταπιέζει».2. Ωστόσο, όπως σημείωνε ο ίδιος, ο αυτοκράτορας στάθηκε άκαμπτος, επιθυμώντας να «στερεώση την μετά των Τούρκων ειρήνην επί τη βάσει της συνθήκης του Βουκουρεστίου»3.

Έτσι, «αι οδηγίαι του βαρώνου Στρόγγανωφ συνετάγησαν συμφώνως προς τας προθέσεις του Αυτοκράτορος».4 Στις οδηγίες του αυτές ο Καποδίστριας προχωρούσε αρχικά στη θεώρηση της εσωτερικής κατάστασης της Οθωμανικής αυτοκρατορίας και κατόπι εξέταζε την πολιτική των ξένων Δυνάμεων απέναντι της, καταγγέλοντας την ιδιοτελή πολιτική της Μεγάλης Βρετανίας. Τόνιζε μάλιστα, ότι συχνά αγγλοαυστριακές κοινές ενέργειες θορυβούσαν την Πύλη, στρέφοντας την εναντίον της Ρωσίας, παρά τη συνεπή πολιτική πού

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ακολουθούσε σε διεθνές επίπεδο η τελευταία.

Στη συνέχεια, ο Καποδίστριας υπογράμμιζε υποχρεωτικά: « Η Ρωσία όπως και όλα τα ευρωπαϊκά κράτη έχουν ανάγκη από ηρεμία. Οι μεγάλες θυσίες, που έφεραν την ειρήνη, που τώρα απολαμβάνουν οι λαοί, θα είχαν εξανεμιστεί για τα αντίστοιχα έθνη, αν ένας άδικος πόλεμος στην Ανατολή ενεργοποιούσε ξανά το δίκαιο του ισχυροτέρου». Κάτω από τις συνθήκες αυτές, επιφορτιζόταν ο Στρόγγανωφ να συζητήσει με την Τουρκία, γύρω από τα αιωρούμενα αμοιβαία παράπονα, με πνεύμα καλής θέλησης και κατανόησης. Ωστόσο, δεν ήταν δυνατό να «εγκαταλειφθούν κάτω από τη μουσουλμανική εκδικητικότητα η τύχη και τα συμφέροντα των Ελλήνων οθωμανών υπηκόων καθώς και των Σέρβων, των Μολδαβών και των Βλάχων». « Η υψηλή Πύλη», εξακολουθούσε ο Καποδίστριας, «όφειλε να σταματήσει να μάχεται τους δικούς της υπηκόους». Έτσι, «είναι υποχρεωμένη να αποδεχτει ολοσδιόλου αντίθετες αρχές απ’ αυτές που έφάρμοσε μέχρι σήμερα σε σχέση με τους Σέρβους, τους Μολδαβούς και τους Βλάχους και τους χριστιανούς γενικότερα, ώστε να απαλειφθεί κάθε δυσαρέσκεια και να προσελκυσθούν οι λαοί αυτοί, αποσπώμενοι, τελικά, από ξένες επιρροές». Ο αυτοκράτορας, κατέληγε ο Καποδίστριας, θα στηρίξει αντίστοιχες τουρκικές προσπάθειες και πρωτοβουλίες, γιατί ειλικρινά «επιθυμεί να περιφρουρήσει και να σταθεροποιήσει την ειρήνη».

1. VPR. τομ. Θ' σ. 168-172.

2. Αρχείον Ιωάννου Καποδίστρια, τομ. Α' ( 1976) σ. 32 επ.

3. Αρχείον, ό.π., σ. 34.

4. Αρχείον, ό.π., σ. 35.

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Υπόμνημα προς τον πρεσβευτή της Ρωσίας στη Βιέννη κόμη Στάκελμπεργκ (Αγία Πετρούπολη 24 Ιουνίου / 6 Ιουλίου 1816).1

Mémoire relatif aux communications de la cour de Vienne pour servir d’ instruction à M. l’envoyé comte de Stackelberg

Traité de Munie. Discussion avec la cour de Bade. Mode de conciliation

Le traité de Munie porte des stipulations qui se placent naturellement dans

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deux catégories bien distinctes. La première embrasse les stipulations qui exécutent littéralement les arrangements arrêtés par le protocole des conférences de Paris du 3 Novembre 1815. La seconde - les conditions auxquelles la cour de Bavière y a consenti par une transaction formelle avec la cour de Vienne.

La mise en exécution de cette partie du traité demande le concours de s.a.r. le grand duc de Bade. Il y est obligé en principe. Il s’agit maintenant de faire l’ application de ce principe. Les puissances intéressées s’en occupent au moyen des négociations de Francfort.

Tant que l’ objet de cette négociation n’ est point atteinte, la Russie ne pourrait accéder qu’ à la seule partie du traité de Munie, qui effectue les dispositions du protocole du 3 novembre. Sans cette restriction le vote de l’ empereur de Rusie préjugerait des questions encore indécises sur lesquelles aucun droit n’ autorise l’ intervention directe de son cabinet.

S.m.i. a énoncé à s.a.r. le grand duc de Bade les voeux qu’elle forme relativement à ces questions. Ces voeux sont connus de la cour de Vienne et de celle de Munie, ainsi que des puissances alliées. Ils ont obtenu même leur suffrage. L’ empereur ne saurait donc que les réitérer, lorsqu’il énonce ses opinions pour répondre aux ouvertures renfermées dans la dépêche de M. le prince de Metternich du 7 mai, ou pour employer de nouveau ses bons offices auprès du grand duc de Bade.

Le ministère autrichien désire faire admettre par les quatre puissances le principe suivant: elles ont le droit de porter le grand duc de Bade à souscrire à l’ arrangement que la cour de Vienne lui propose dans la vue de remplir toutes les clauses du traité de Munie.

Cet arrangement consiste dans la cession du cercle du Mein et Tauber contre une juste indemnité pécuniaire à être prélevée sur les sommes destinées au système de défense du Haut-Rhin.

Indépendamment des considérations relatives à l’ ensemble de cette mesure l’ empereur ne saurait se reconnaître le droit d’en proposer au grand duc de Bade aucune comme un ultimatum.

Ce que la Russie croit devoir et pourvoir, se borne à engager la cour de Carlsruhe à faire des sacrifices à l’ effet d’accélérer les arrangements territoriaux en Allemagne.

La nature et l’ étendue de ces sacrifices forment l’ objet de la négociation de Francfort et elle cesserait d’être libre du moment que les puissances alliées se seraient prononcées formellement pour telle ou telle autre manière de la terminer.

La cour d’ Autriche elle-même a corsacré ces principes de modération. Le traité de Munie et le projet dont il est question ici, en offrent la preuve.

S. m. le roi de Bavière reçoit une indennité pécuniaire jusqu’ à ce qu’il

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territoriale. Le cabinet autrichien ne s’est donc point reconnu le droit de disposer de ces objets; il a espéré le pouvoir par une suite des négociations. En les demandant maintenant à la cour de Bade, il se montre disposé à lui offrir une compensation également pécuniaire. Le cour de Vienne reconnaît donc ne pourvoir point exiger la cession du cerle de Mein et Tauber sans présenter en échange au grand duc de Bade quelque indemnisation.

Il reste à savoir si l’ indemnisation proposée en est une, si elle pourrait être de nature à contenter le grand duc et dans ce cas, si elle est au nombre de celles qui sont encore à la disposition des alliés. Le cabinet de St. James paraît ne point de croire et celui de St. Pétersbourg partage cette opinion. Cependant son vote à cet égard s’unira invariablement à celui sur lequel s’ accorderaient au préalable la Prusse, l’ Angleterre et l’ Autriche.

Dans cet état de choses il importe de fixer un mode de procéder à cet arrangement avec prompritude de sussées. Le plus régulier et le plus analogue à tous les égards et à tous les usages serait celui de mettre la Cour de Carlsruhe à même de s’ expliquer sur les propositions autrichiennes. Au cas d’ une divergence inconciliable dans les opinions respectives les ministres d’Angleterre, de Prusse et de Russie pourraient se charger d’une intervention amicale à l’ effet de les concilier. Le conseiller privé d’Anstett recevra des instructions analogues à cette marche de la part du cabinet de St. Pétersbourg.

S.m.i. fera plus. Elle adressera encore à son beau-frère s.a.r. le grand duc de Bade les offices les plus instants dans la vue d’ aplanir indirectement toutes les difficultés qui pourraient retarder ou entraver l’ issue de cette affaire.

Négociation relative au sort du prince Eugène Beauhamais

Le sort de ce prince a fait l’ objet de plusieurs actes revêtus de la sanction des cours alliées. Quelques-uns des engagements mutuels qui en sont résultés, ont eu leur accomplissement. Le prince Eugène jouit de la fortune qu’il possédait en Italie. Il n’ attend plus que la réalisation des mesures arrêtées à l’ égard de 1’ établissement qui lui a été promis. A cet effet une négociation est ouverte à Naples. Il s’ agit de la mener, à l’ issue désirée.

Le ministère autrichien paraît élever des doutes sur la possibilité de son succès et dans cette hypothèse il désire aviser d’avance aux moyens de satisfaire le prince Eugène tant en cherchant ailleurs ces moyens, qu’en établissant des conférences à Vienne à l’ effet d’ utiliser promptement ceux qu’on aurait obtenus, et cela du plein grè de la cour de Bavière et du prince Eugène lui-même.

Dans la supposition que s.m. la reine d’ Etrurie persiste à refuser la principauté de Lucques, la cour de Vienne propose de trouver dans les arrangements, auxquels ce refus pourra donner lieu, des ressources pécuniaires propres à offrir au prince Eugène l’ établissement que les puissances lui ont promis.

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L’ empereur de Russie ne saurait adopter cette idée. Elle diminue la force des engagements réciproques relatifs au prince Eugène; elle en rejette l’ accomplissement à une époque indéterminée; elle l’ associe à des combinaisons étrangères à la négociation de Naples; elle piece enfin sous un jour peu favorable l’ intervention des puissances alliées auprès de la cour de Madrid à l’ effet d’ engager celle-ci à accéder au recès de Vienne.

Il paraît préférable de ne point compliquer davantage la marche de cette affaire et de la poursuivre auprès de s.m. le roi des Deux Siciles, en se tenant in goureusement à ce qui a été convenu pour l’ amener ainsi à un terme satisfaisant. Les dernières nouvelles de Naples en donnent l’ espoir depuis que les alliés peuvent compter sur le concours efficace de l’ Angleterre.

Si Dour accélérer ce résultat les cours alliées trouvaient convenable d’offrir à s.m. le roi des Deux Siciles quelques compensations pour les sacrifices qu’il aurait portés à l’ établissement du prince Eugène et cela lorsqu’il aurait été arrêté et effectué, si on tombait d’ accord de trouver ces compensations dans l’ hypothèse que le refus persévérant de la reine d’Etrurie mettrait à la disposition des alliés les arrangements relatifs à Lucques, l’ empereur de Russie unirait son suffrage à celui que ses alliés auraient prononcé sur cet objet.

Quoiqu’il en soit de cette question et de ces moyens accessoires, il semble éminemment urgent de terminer d’abord la négociation de Naples. L’ empereur la considère invariablement comme faisant partie de celles dont on s’ occupe à Francfort dans la vue de mettre en exécution des mesures arrêtées entre les alliés. S.m.i. a insisté d’une manière très positive sur ce que les arrangements territoriaux avec la Bavière marchassent de front avec tous ceux qui se rapportent à l’ établissement du prince Eugène. On a déclaré postérieurement qu’aux yeux de s.m. les uns ne seraient terminés que lorsque les autres le seraient aussi. L’ empereur persiste dans cette opinion étant persuadé que ses alliés la partagent complètement.

Pour ce qui regarde les conférences qu’on propose d’établir dans la vue l’ utiliser du consentement de la Bavière et avantageusement pour le prince Eugène les moyens qu’on lui aura procurés, elles semblent, du moins pour le moment, sans un but positif. Ces pourparlers ne pourraient avoir lieu que lorsque les alliés auront obtenu au prince Eugène ce qu’ils lui ont promis à la charge de la cour de Naples et qu’il sera en état de disposer des objets qui en seront résultés. Il dépendra de lui alors d’ en faire l’ emploi qu’il jugera le plus conforme à sa situation et à ses intérêts.

Et si par une suite de la confiance qu’il place dans la bienveillance des puissances alliées, c’ est d’elles qu’il désirerait prendre des directions à cet égard, l’ empereur se fera un devoir bien agréable de reunir ses conseils et ses bons offices à ceux de ses alliés tant pour indeiquer au prince Eugène la meilleure

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manière de consolider son sort, que pour obtenir à cete effet l’ assentiment de la cour de Munie.

Accession de l’ Espagne au recès de Vienne

Les puissances signataires du recès de Vienne doivent assurément réunir et identifier leurs efforts afin de décider l’ Espagne à y accéder.

L’ empereur est prêt à y contribuer et s.m.i. n’ hésiterait point à donner dès à présent à son minitsre à Madrid les instructions désirées par la cour de Vienne, si les opinions des cabinets de St. James et de Berlin lui étaient également connues. S.m.i. ne doute pas de leur conformité. Mais dans une question aussi grave il parait convenable de ne point hasarder des ordres éventuels.

A cette considération il s’en joint une autre non moins digne d’attention. Ce ne sont pas les quatre puissances seules qui aient un intérêt direct à ce que l’Espagne accède au recés de Vienne. Toutes les autres puissances qui y interviennent comme parties contractantes, ont des intérêts, des droits et des obligations parfaitement égaux. Elles sont conséquemment appelées à prendre part aux démarches qu’on jugerait convenable d’ adresser à la cour de Madrid pour cet objet.

Avant cependant de les effectuer d’une manière péremptoire et solennelle, il semble aussi d’une convenance très usitée en cas pareil d’engager la cour des Tuileries à interposer à elle seule ses bons offices dans la vue de persuader s.m. catholique à lever spontanément les obstacles qui rendent inexécutables jusqu’ à présent les stipulations qui concernent la principauté de Lucques.

Au cas que ces démarches demeurent sans aucun sussès, ce serait alors que les cours alliées sembleraient autorisées à inviter formellement la cour de Madrid à se décider dans un temps donné tant su la question de Lucques, que sur celle de son accession pleine et entière au recès de Vienne.

Cette marche semble concilier tous les égards. Si elle obtient l’ assentiment des alliés, s.m.i. fera parvenir sans délai des ordres qui y soient analogues, à ses ministres accrédités à Paris et à Madrid. Au reste la discussion sur les moyens de faire cesser l’ état provisoire de la principauté de Lucques semble également ne point devoir être entamée actuellement. Elle ne s’ accorderait point avec les témoignages de déférence et d’ empressement que les cours alliées sont intentionnées de donner à l’ Espagne pour l’ engager à prendre une part réelle et effective au système général de l’ Europe.

Cette discussion, d’après l’ opinion de s.m.i., ne devrait avoir lieu que dans le cas où les démarches amicales que s.m. le roi de France serait invité à faire, comme il est indiqué ci-dessus, auprès de la cour de Madrid, auraient manqué leur but.

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Mesures à prendre pour le cas où le gouvernement français viendrait à suspendre ses payements

Ce cas paraît heureusement s’ eloigner à mesure que l’ administration française prend une assiette plus stable. Les dernières nouvelles sont plus rassurantes à cet égard. Néanmoins si les payements venaient à manquer, l’ initiative sur cette question éminemment européenne semble du ressort de la conférence des quatre ministres résidant à Paris et notamment de la sagesse, de l’ impartialité et des lumières de M. le maréchal duc de Wellington.

L’ empereur de Russie écouterait alors les propositions qu’on porterait à sa connaissance. Ses décisions ne peuvent que se conformer à celles de ses alliés, les principes consacrés par le traité du 8 (20) novembre offrant avec assez de précision les moyens de résoudre toutes les complications qu’un pareil état de choses pourrait peut-être amener.

Question de Lucédio

Le prince Starhemberg a proposé, d’accord avec ses collègues, au ministère sarde de renvoyer cette affaire à l’ arbitrage de la conférence des ministres des puissances alliées réunis à Paris.

La cour de Russie y consent et donne des instructions analogues au général Pozzo di Borgo.

Instruction générale aux ministres des puissances alliées quant à la mise en exécution des traités existants

Le cour de Russie a donné cette instruction à ses agents aux principales cours de l’ Europe et elle la leur réitérera. Le princeipe ducquel elle part, constiste à ne consentir par aucun motif quelconque à ce que l’ on s’ écarte de la lettre des transactions existantes et à ce que les mesures qui en sont une suite, soient concertées d’ avance entre les quatre cabinets des puissances alliées.

Dans les cas où ces mesures sont simplement et strictement exécutives, les ministres respectifs doivent, sans attendre des ordres ultérieurs, se prêter mutuellement leurs bons offices et leur cooperation dans la vue de les voir réalisées.

Mais lorsqu’elles sortent de cette sphère et qu’elles sont de nature à admettre une discussion qui se rapporte aux principes, alors chaque ministre semble devoir s’ adresser à sa cour pour en connaître les intentions précises. Et il serait à désirer que celle des puissances qui prend l’ initiative dans une question, s’ occupât elle-même à recuieillir les suffrages de ses alliés. Ceux-ci instruiraient leurs agents de la manière dont ils envisagent cette question, et il en naîtrait avec promptitude une résolution combinée.

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Donner une base immuable au système d’ alliance

Rien ne saurait être plus satisfaisant pour l’ empereur que les occasions d’ énoncer avec franchise et étendue ses vues sur cet objet de sa constante sollicitude. Tous ses soins y sont et seront consacrés, et sous peu Μ. l’ envoyé comte de Stackelberg sera dans le cas de donner à cet égard d’ amples communications au cabinet de Vienne.

Σύμφωνα με τις αποφάσεις που πάρθηκαν στη Βιέννη, μετά την αναγνώριση της Γερμανικής Ομοσπονδίας2, στην Αυστρία είχε δοθεί η πρωτοκαθεδρία στην ομοσπονδιακή Συνέλευση3. Η πρωτοκαθεδρία αυτή αποτέλεσε συχνά την αιτία για έντονες και μακρόχρονες προστριβές ανάμεσα στα ενδιαφερόμενα μέρη. Με το υπόμνημα του αυτό προς τον Στάκελμπεργκ, ο Καποδίστριας προέβαινε σε σύντομες προτάσεις για να διευκολύνει, σύμφωνα προς το πνεύμα του αυτοκράτορα, την άρση των διαφωνιών γύρω από τα εκκρεμή εδαφικά και οικονομικά ζητήματα στη Γερμανία. Αναφερόταν επίσης στο εκκρεμές ακόμη ζήτημα του πρίγκιπα Ευγένιου, στην αναγκαιότητα της προσχώρησης της Ισπανίας στην τελική πράξη του Συνεδρίου της Βιέννης και στη λήψη ενδεχόμενων μέτρων, εφόσον η γαλλική κυβέρνηση ανέστελλε τις πληρωμές της.

1. VPR, τομ. Θ’ σ. 199-203.

2. Βλ. 77. Πετρίδη, Ο Ιωάννης Καποδίστριας και η Γερμανική Ομοσπονδία. Μελέτες νεώτερης ευρωπαϊκής πολιτικής ιστορίας, τομ. Α' (1981) σ. 59.

3. 77. Πετρίδη, Μελέτες, ό.π., σ. 218 επ.

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Υπηρεσιακό έγγραφο προς τον πρεσβευτή της Ρωσίας στο Παρίσι στρατηγό Πότσο ντι Μπόργκο

(Αγία Πετρούπολη 9/21 Ιουλίου 1816).1

Monsieur le général,

Les dépêches que Votre Excellence m’a adressées jusqu’à la date du 3/15

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juin renferment des notions assez satisfaisantes sur le redressement de la marche administrative et politique du gouvernement français, et annoncent en même temps les vues du ministère de Sa Majesté Très Chrétienne relativement aux moyens qu’il désire pouvoir employer, à l’ effet d’ obtenir de la nouvelle législation des résultats plus favorables aux progrès de la restauration.

Sa Majesté Impériale me charge de vous témoigner l’ approbation qu’elle se plaît à accorder aux observations dont vous avez accompagné les ouvertures que M. le duc de Richelieu vous a faites à cet égard.

Celles-ci se rapportent à deux objets: à la réduction de l’ armée alliée placée temporairement en France, et au mode plus libre d’ acquitter le payement des contributions destinées aux puissances qui ont accédé au traité du 8/20 novembre de l’ année dernière.

Il n’ appartient point à Sa Majesté Impériale de prendre l’ initiative sur ces deux questions, ni d’exprimer d’avance officiellement le vote qu’elle énoncera. Toutefois, s’ il peut être agréable au ministère du roi de le connaître pour son information particulière, l’ empereur n’ hésite point à vous autoriser de le manifester confidentiellement à M. le duc de Richelieu dans les termes suivants:

Quant à la réduction de l’ armée alliée, l’ empereur consentira par son vote à ce que l’ armée d’ occupation soit de fait réduite d’ un tiers, au moment où la nouvelle législature aura clôturé ses séances, et dès qu’il sera définitivement établi que les principes consacrés par la charte constitutionnelle forment la base immuable de la restauration de la royauté légitime en France.

On dit réduite de fait, parce qu’elle pourrait l’ être en principe par une suite de négociations que le cabinet des Tuileries entamerait dès ce moment avec les puissances alliées.

En prenant des mesures convenables pour faire terminer ces négociations à l’ epoque même de l’ ouverture des séances législatives, et en réservant l’ exécution de cet acte au temps déterminé plus haut, on remplirait, avec plus de sécurité et sans rien compromettre, le but que le ministère du roi veut atteindre.

Quant au second point, les puissances alliées ont fixé des règles pour la perception des contributions destinées aux États qui ont accédé au dernier traité de Paris.

Nul doute que, du consentement des puissances alliées, le gouvernement ne puisse en adopter d’ autres qui soient plus à sa convenance.

L’ empereur ne voit aucun inconvénient à ce que, par un acte arrêté d’un commun accord, les ministres alliés réunis à Paris déclarent, au nom de leurs cours respectives, tant- au ministère du roi qu’aux ministres des puissances copartageantes, que rien ne s’oppose à l’ adoption, de gré à gré, de nouveaux arrangements relatifs à cette partie des stipulations de Paris, indépendamment des ordonnances réglementaires fixées à cet égard par les plénipotentiaires des

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puissances alliées dans leurs conférences de l’ année 1815.

Au reste, il n’ est point difficile de prévoir toutes les difficultés que doit rencontrer la décision complète de ces deux objets de discussion.

Il importe de les prévenir, et l’ on ne saurait indiquer à cet effet qu’un moyen direct et efficace: la coopération franche et loyale de M. le maréchal duc de Wellington.

L’empereur désire que vous vous expliquiez vous-même avec lui, mais dans un sens conforme à l’ attitude que le cabinet de Saint-Pétersbourg veut conserver dans toutes les affaires qui sont du ressort de l’ alliance.

Le vote de la Russie doit être officiellement le dernier. Pour éviter cependant les divergences, il est utile d’ amener indirectement les opinions respectives à un point de rapprochement. En étayant cette opinion collective du crédit dont jouit à juste titre celle de M. le duc de Wellington auprès de Sa Majesté Impériale, vous lui laisserez tout le mérite et toute la gloire de cette première entreprise.

Elle est grande, parce que c’est du succès qu’elle aura, que peut dépendre l’ accomplissement spontané et successif des voeux que l’ empereur forme pour la réintégration pleine et entière de la puissance politique de la France.

Cette puissance est soumise actuellement à une surveillance qui la rend précaire en elle-même, et nule dans toutes les combinaisons de la politique générale.

Les décisions qui auront lieu présentement sur les deux objets en question peuvent la relever. Ce seront les premiers pas qu’elle fera en puissance libre et indépendante. Il importe donc de conduire ces démarches avec assez de précaution Leur succès doit être immanquable, sans que le cas contraire puisse compromettre les rapports d’ intimité qui existent entre les Alliés.

Vous trouverez, monsieur le général, dans toutes les pièces qui composent l’ expédition de ce jour, un ensemble de faits qui développent avec toute la clarté désirable le système politique que l’ empereur s’est tracé et duquel Sa Majesté ne se départira pour aucun motif secondaire quelconque.

Ce système peut être défini d’un trait: maintenir la paix dont jouit le monde; en fonder la stabilité sur un juste équilibre et sur une grande alliance; faire participer à la composition de l’ un et de l’autre la France et l’ Espagne.

Cette oeuvre difficile ne peut être conduite à son terme que par la coopération des gouvernements français et espagnol.

Leur tâche se réduit à faire prévaloir des principes sages et libéraux dans leur administration intérieure, et à avoir des vues dignes des grands Etats, dans leur politique extérieure.

L’ intention de l’ empereur est que vous fassiez de ces indications l’ objet de vos entretiens confidentiels avec M. le duc de Richelieu, à l’ effet d’en faire

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pressentir, par son entremise, l’ importance et l’ opportunité au cabinet de Madrid.

L envoyé de Sa Majesté Impériale à la cour d’ Espagne recevra en temps convenable des instructions analogues.

Veuillez agréer, monsieur le général, etc.

Οπως είναι γνωστό, με τη λήξη των διαπραγματεύσεων στο Παρίσι (1815), ο Καποδίστριας εξουσιοδοτήθηκε από τον Αλέξανδρο να εποπτεύει τα θέματα που αφορούσαν στη Γαλλία, όπως το ζήτημα των στρατευμάτων κατοχής, η πληρωμή των πολεμικών αποζημιώσεων και η εξόφληση των «ιδιωτικών χρεών»2. Ο στενότερος συνεργάτης του, κατά τον χειρισμό των γαλλικών υποθέσεων, υπήρξε ο Ρώσος πρεσβευτής στο Παρίσι Πότσο ντι Μπόργκο.

Με το παραπάνω έγγραφο ο Καποδίστριας γνώριζε στον πρεσβευτή του τις προθέσεις του Ρώσου αυτοκράτορα απέναντι στους περιορισμούς που αποφασίστηκαν για τα συμμαχικά στρατεύματα κατοχής. Έτσι, ο στρατός κατοχής θα περιοριζόταν κατά το ένα τρίτο, εφόσον το νομοθετικό έργο προχωρούσε κανονικά και οι αρχές που επικυρώθηκαν από το συνταγματικό χάρτη θ’ αποτελούσαν την αμετακίνητη βάση για την εγκαθίδρυση της νόμιμης βασιλείας στη Γαλλία.

Στη συνέχεια, ο Καποδίστριας υπογράμμιζε ότι οι σύμμαχες Δυνάμεις είχαν καθορίσει τους κανόνες για την είσπραξη των συνεισφορών που προορίζονταν για τα κράτη τα οποία προσχώρησαν στο τελευταίο σύμφωνο των Παρισίων. Ενώ δεν παρέλειπε να τονίσει ότι το πολιτικό σύστημα, που είχε εγκαθιδρυθεί μετά το 1815, απέβλεπε κατά βάση στη διατήρηση της ειρήνης, στη θεμελίωση της σταθερότητας πάνω σε μια δίκαιη ισορροπία και σε μια μεγάλη συμμαχία με τη σύμπραξη της Γαλλίας και της Ισπανίας.

1. Βλ. Ch. Pozzo di Borgo, Correspondance diplomatique du comte Pozzo di Borgo et du comte de Nesselrode (1814-18) Paris (1890-97) τομ. A' σ. 395-398. Στους ογκώδεις τόμους της αλληλογραφίας του Ρώσου πρεσβευτή στο Παρίσι έχουν δημοσιευτεί και άλλες μικρότερης σημασίας επιστολές του Καποδίστρια προς τον Πότσο καθώς και οι απαντήσεις του τελευταίου στον προϊστάμενό του. Επίσης, περιέχονται και επιστολές του Ρισελιέ προς τον Καποδίστρια. Για άλλες, δυσεύρετες, επιστολές του Καποδίστρια στις οποίες παραπέμπει η P. Kennedy-Grimsted βλ. The Foreign Ministers of Alexander I, Political Attitudes and the Conduct of Russian Diplomacy, 1801-1825 (1969) σ. 226 κ.ε.

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2. Βλ. Π. Πετρίδη. Ο Ιωάννης Καποδίστριας και η αντιμετώπιση των γαλλικών υποθέσεων από το Διευθυντήριο των Δυνάμεων, 1815-1818, Μελέτες νεώτερης ευρωπαϊκής πολιτικής ιστορίας, τομ. Α' σ. 112 κ.ε.

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Υπηρεσιακό έγγραφο προς τον πρεσβευτή της Ρωσίας στο Παρίσι στρατηγό Πότσο ντι Μπόργκο

(Αγία Πετρούπολη 9/21 Ιουλίου 1816).1

Monsieur le général,

Indépendamment des événements que j’ai traités dans la dépêche générale qui vous est adressée, et dans celle qui sert d’ accompagnement à toutes les communications qui ont eu lieu entre les cabinets alliés, l’ empereur m’ordonne d’ entretenir plus particulièrement Votre Excellence de la partie de ces ouvertures qui regarde la France.

Celles qui émanent du cabinet de Notre Auguste Maître ont été invariablement suggérées par le désir sincère de voir la France, ainsi que les autres États, replacés sous le sceptre de leurs anciens souverains, reprendre le rang véritable qu’ils doivent occuper, afin que l’ équilibré européen puisse se rétablir et devenir l’ unique sauvegarde des droits des nations.

Quoi qu’il en soit des intentions des autres cabinets à cet égard, l’ empereur a jugé convenable d’ associer à ce grand intérêt général tous les intérêts qui semblent attirer de préférence la sollicitude de ses Alliés.

C’est uniquement dans cette vu que Sa Majesté Impériale a renvoyé à l’ époque où la France sera rendue à elle-même, les discussions et, s’il le faut, même les stipulations relatives au désarmement général et aux développements ultérieurs du système d’ alliance, objets qui semblent réunir à la fois les voeux empressés des cours de Londres et de Vienne, et peut-être même ceux de la cour de Berlin.

Tout en apercevant au juste le but secondaire auquel tendent ces ouvertures simultanées de la part du cabinet des Alliés, l’ empereur, néanmoins, les apprécie et se plaît à les accueillir, dans l’ espoir de les utiliser à l’ epoque opportune, tant à l’avantage de la cause générale, qu’a celui du rétablissement plein et entier de la puissance politique de la France.

Sa Majesté Impériale, en m’ autorisant à vous faire le dépositaire du fond de sa pensée, vous donne, mon général, un témoignage de l’ opinion qu’elle a concue

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de votre sagacité, et de la confiance, que lui inspire la connaissance profonde que vous avez des hommes et des choses.

L’ empereur est persuadé d’avance de l’ emploi utile que vous saurez faire des moyens que cette communication met à votre portée.

En vous expliquant ainsi le sens positif du mémoire adressé en réponse au ministère britannique sur les affaires qui regardent la France, et l’ objet vers lequel se dirigent les indications qui y sont consignées, l’ empereur ne doute pas que la tâche qui vous est confiée, et qui formera le sujet de vos conférences avec vos collègues ainsi qu’avec M. le maréchal duc de Wellington, ne produise le résultat le plus rapproché des vues énoncées ci-dessus.

Il sera complètement conforme aux désirs de l’ empereur, si par l’impulsion directe de M. le duc de Wellington, ce travail aboutit à faire arrêter par les cours alliées la réduction de l’ armée d’ occupation aux conditions précisées dans la dépêche qui concerne plus particulièrement cet objet.

Forte de la droiture et de la libéralité des intentions de l’ empereur à l’ égard de la France, votre attitude auprès du cabinet de Sa Majesté Très Chrétienne doit acquérir un ascendant majeur. Vous le consacrerez exclusivement à faire persévérer le ministre dans une marche rigoureusement constitutionnelle et entièrement indépendante de tout autre intérêt. C’est là le seul retour d’amitié et de déference que Sa Majesté Impériale demande à la cour des Tuileries.

Pour juger de l’ effet que produiront les ouvertures que vous ferez à cette occasion à M. le duc de Richelieu, on ne s’ en rapportera qu’au témoignage des faits.

Le plus irrécusable de tous sera celui de la composition de la nouvelle Chambre des représentants, et, ce qui est plus encore, ce seront les actes qui émaneront de ses séances.

C’est en effet de cette législature et de l’influence qu’elle doit exercer sur l’ esprit public en France et en Europe, que dépend l’ accomplissement des voeux que l’ empereur forme pour la prospérité de la France et le repos du monde.

Travaillez, mon général, à préparer les voies à ces grands résultats, et comptez sur les suffrages de Notre Auguste Maître.

Veuillez agréer, monsieur le général, etc.

Με το νέο αυτό υπηρεσιακό του έγγραφο, ο Καποδίστριας υπογράμμιζε στον Πότσο ντι Μπόργκο την αμετακίνητη θέση της Ρωσίας και την ειλικρινή επιθυμία του αυτοκράτορα να δουν τη Γαλλία όπως και τα υπόλοιπα ευρωπαϊκά κράτη «τιθέμενα υπό το σκήπτρο των παλιών τους ηγεμόνων, να ξανακερδίσουν την πραγματική θέση που τους αρμόζει έτσι ώστε να αποκατασταθεί η ευρωπαϊκή ισορροπία και να αποβεί η μοναδική εγγυήτρια

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για την προστασία των δικαιωμάτων όλων των εθνών».

1. Ch. Pozzo di Borgo, Correspondance diplomatique du comte Pozzo di Borgo et du comte de Nesselrode, ό.π., σ. 398-400.

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Προσωπική επιστολή προς τον πρεσβευτή της Ρωσίας στο Παρίσι στρατηγό Πότσο ντι Μπόργκο

(Αγία Πετρούπολη 9/21 Ιουλίου 1816).1

Mon cher général,

Voilà la grande expédition dont je vous ai parlé d’ avance il y a quelques jours. Elle embrasse toutes les affaires courantes et générales, urgentes et à venir. Vous en serez content... je le suis aussi. Le Maître a daigné me témoigner toute sa satisfaction, voyant la facilité avec laquelle on va au but, par la voie la plus directe et par la ligne la plus droite. Ce qui plait davantage à l’ empereur, c’est la suite et l’ enchaînement spontané des idées et des démarches qui en résultent. En effet, depuis l’ année passée, nous n’ avons parlé qu’un langage uniforme en chaque occurrence, et dans toute affaire générale ou particulière. Cette uniformité ne peut dériver que d’une intention une. Et c’est de quoi il faut bien convainere tous les cabinets. Cette intention est celle de maintenir avec une religion même superstitieuse, l’ inviolabilité du texte littéral des traités, et, par une suite de ce principe, conserver et affermir le rétablissement de la royauté légitime et constitutionnelle en France. Toutes nos dépèches, toutes nos communications avec tous les cabinets sont conçues et rédigées dans la même et unique pensée. L’ empereur en voit le fruit. Nous sommes en mesure de répondre aux questions que nous fait une puissance, au mois de juillet, par celles que nous avons données à une autre, au mois de mai, sans être obligés de changer un mot à nos rédactions. Ce qui est arrivé deux fois jusqu’ici, à la grande satisfaction de Sa Majesté Impériale. Vous en avez une preuve dans les communications qu’on vous fait aujourd’hui. — Venons aux deux affaires majeures qui regardent vos instructions...

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Η προσωπική αυτή επιστολή αφορούσε κυρίως σε θέματα τακτικής και δεοντολογίας σχετικά με τις διαπραγματεύσεις γύρω από την εξέλιξη των γαλλικών υποθέσεων. Απώτερος σκοπός, φυσικά, παρέμενε πάντοτε, σύμφωνα προς τη διατύπωση του Καποδίστρια, η συντήρηση και σταθεροποίηση της νόμιμης και συνταγματικής βασιλείας στη Γαλλία.

1. Ch. Pozzo di Borgo, Correspondance diplomatique du comte Pozzo di Borgo et du comte de Nesselrode, 6.n.y σ. 400-401.

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Σύντομη Εκθεση προς τον πρεσβευτή της Ρωσίας στη Βιέννη Στάκελμπεργκ (Αγία Πετρούπολη 28 Ιουλίου / 9 Αυγούστου 1816).1

Le général baron de Steigentesch a adressé au ministère imperial la note ci-jointe pour demander que v.ex. soit chargée de porter à des termes satisfaisants pour les deux gouvernements la liquidation de la dette mentionnée dans la déclaration signée par le prince Kourakin le 13 août 1808.

Les événements qui ont fait éprouver des retards à ces payements, étant deux ruptures entre la Russie et l’ Autriche, et aucune convention subséquente n’ ayant renouvelé pour la Russie l’ obligation de payer ces sommes, il semblerait naturel que l’ Autriche y eût renoncé et la Russie pourrait en toute justice de cause alléguer que la guerre rompt tout engagement antérieur qui n’a point postérieurement été rétabli. C’est sans contredit l’ état de la question à l’ égard de la déclaration du 13 août 1808.

Mais s. m. i. répugne à tirer avantage d’un concours fortuit de circonstances dont elle désire perdre à jamais le souvenir, pour n’ appliquer à ses rapports avec la cour de Vienne que les sentiments d’amitié qui unissent les deux souverains ainsi que leurs peuples. C’est en conséquence que vous recevez l’ autorisation, M. le comte, de vérifier avec le ministère autrichien le montant des payements qui ont été faits à cette puissance en vertu de la déclaration du 13 août, et de déterminer la somme qui reste encore à acquitter.

Pour vous servir de direction dans ce travail je joins ici une note du ministre des finances sur les payements effectués.

La quotité de ce que réclame la cour de Vienne une fois établie, il sera nécessaire que v. ex. représente au ministère les difficultés insurmontables que l’ empereur rencontrerait, s’il voulait joindre à la facilité qu’il met à reconnaître la

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dette en principe, la condescendance de l’ acquitter immédiatement. Le trésor impérial est obéré par les dépenses excessives de la dernière guerre et par les désordres qui sont résultés dans la perception des impôts à la suite de l’ invasion ennemie.

L’ empereur espère donc, et v.ex. est chargée d’en faire la demande, que l’ Autriche reculera les payements à des époques éloignées, qui puissent faciliter au trésor l’ exacte observation des engagements qui auraient été pris.

Il existe encore entre les deux gouvernements des calculs à terminer pour les fournitures faites aux troupes russes en 1813 et 1814 et dont v.ex. s’ occupe d’ après les directions de M. le maréchal prince Barclay de Tolly.

L’ intention de l’ empereur serait de fondre dans une seule masse toutes les liquidations à faire entre la cour de St.- Pétersbourg et celle de Vienne et de fixer par une convention séparée le résultat de toutes ces liquidations et les termes auxquels se feraient les payements qui en seraient une suite.

J’ai ordre de vous engager, M. le comte, à proposer ce mode au prince de Metternich et à convenir avec lui du projet d’une convention que vous soummetriez à l’ approbation de s.m.i. et qui embrasserait le résultat de tous les calculs de fournitures etc. que la Russie doit acquitter à l’ Autriche.

La déclaration de 1808 ferait le premier objet de ce travail et ne pourrait l’ arrêter. Quant au second objet, celui des fournitures de 1813 et de 1814, c’est le maréchal prince Barclay de Tolly qui continuerait à vous fournir les renseignements nécessaires pour discuter et préciser cet objet.

L’ empereur voudrait par cette convention voir terminer toute prétention pécuniaire quelconque à la charge de la Russie, sans y comprendre toutefois les payements stipulés pour le trésor du royaume de Pologne par le traité de Vienne du 21 avril (3 mai).

J’ ai adressé au baron de Steigentesch la note ci-jointe pour répondre à son office du 2 (14) juillet et pour le prévenir que vous recevez, M. le comte, les intructions nécessaires pour discuter cet objet avec le prince de Metternich.

J’ ai honneur...

H σύντομη αυτή έκθεση του Καποδίστρια αναφερόταν σε οικονομικές εκκρεμότητες ανάμεσα στην Αυστρία και τη Ρωσία από την εποχή των «απελευθερωτικών πολέμων» του 1813 και 1814. Η Ρωσία επιδίωκε αναστολή της πληρωμής των οφειλών της και νέο διακανονισμό με ξεχωριστή σύμβαση.

1. VPR. τομ. Θ' σ. 227-228.

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Συνοπτική έκθεση προς τον πρεσβευτή της Πορτογαλίας στην Αγία Πετρούπολη Σαλντάνιε ντα Γκάμα (Αγία Πετρούπολη 10/22 Αυγούστου 1816).1

L’ empereur a pris connaissance de la note que M. le commandeur Saldanha da Gama a fait l’ honneur d’ adresser au soussigné en date du 4 août.

Dès l’ instant où s.m.i. a vu s’ approcher l’ époque de l’ ouverture des conférences réunies à Londres en vertu de l’ article additionnel du traité de Paris, elle a été au-devant des voeux que s.m. très fidèle a pu former à cet égard.

Son ambassadeur près s.m. britannique ainsi que le ministère anglais lui même ont été informés des principes que l’ empereur désirerait voir adoptés par les ministres respectifs dans l’ application des traités en général, par conséquent dans les développements dont l’ article précité est susceptible.

L’ exécution la plus rigoureuse de la lettre de ces traités et la marche la plus conforme à leur esprit reçoivent seules l’ approbation de s.m.i.

Ainsi l’ abolition définitive de la traite des nègres stipulée par les transactions de Paris, a dû fixer la sollicitude de l’ empereur autant par ce motif, que par celui des sentiments philantropiques qui l’ ont engagé à prendre part aux négociations éventuelles destinées à cet objet.

Mais dans les discussions qu’une question de cette nature peut élever, il n’ appartient pas à s. m.i. de prendre l’ initiative, ni de préjuger sur des décisions qui sont du ressort de l’ opinion collective des puissances intéressées.

L’ ambasadeur de s.m.i. à Londres a déjà reçu des instructions basées sur ce principe essentiellement impartial, et la cour de Portugal aura lieu de s’en convaincre en lui voyant suivre une direction analogue.

Sa tâche dans les conférences se bornera à faire soigner avec une égale justice les intérêts de l’ humanité et ceux des pays dont les relations intérieures se rapportent plus particulièrement à l’ abolition de la traite des nègres.

Il offrira l’ appui de ses bons offices à son collègue, M. le ministre de Portugal, toutes les fois qu’il en sera requis dans un but conforme aux principes énoncés ci-dessus.

Mais les fonctions de l’ ambassadeur de s.m.i. étant purement conciliatoires, il ne saurait jamais employer son influence à l’ effet de favoriser exclusivement une puissance quelconque. Du moment que les discussions auront pris un caractère de divergence inconciliable, il serait à désirer que les ministres réunis aient recours à la décision des cabinets respectifs.

Le soussigné en répondant ainsi d’ordre de l’ empereur, son auguste maître, à l’ office de M. le commandeur Saldanha, se flatte que les déterminations de

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s.m.i. dont il a eu l’ honneur de lui rendre compte par la présente note, serviront à manifester l’ harmonie parfaite qui règne entre les opinions mutuelles des deux cours et les principes sur lesquels ces opinions reposent.

Il renouvelle etc.

Ο Καποδίστριας διακοίνωνε, με το έγγραφο του αυτό προς τον Πορτογάλο πρεσβευτή, την έμμονή του αυτοκράτορα Αλέξανδρου στην πιστή εκτέλεση και εφαρμογή του πνεύματος των συνθηκών που είχαν υπογραφεί στο Παρίσι και πρόβλεπαν, μεταξύ άλλων, την οριστική κατάργηση του εμπορίου των νέγρων. Απόφαση που όφειλαν να σεβαστούν όλα τα πολιτισμένα έθνη.2

1. VPR, τομ. Θ' σ. 233-234.

2. Οι προσπάθειες του Καποδίστρια, στα διάφορα ευρωπαϊκά συνέδρια, για τη βελτίωση των συνθηκών της ζωής των Μαύρων και την κατάργηση του δουλεμπορίου υπήρξαν επίμονες κι αξιοσημείωτες βλ. και Ελ. Κούκκου, Ιωάννης Καποδίστριας (1800-1828) (1978) σ. 81 επ., επίσης της ίδιας Mémoire de Jean Capodistrias sur la suppression du trafic des Maures, Actes du premier Congrès international des études Balcaniques et Sud-Est européennes τομ. IV (1969) σ. 459 κ.ε.

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Συνοπτικό υπόμνημα προς τον πρεσβευτή της Ρωσίας στο Λονδίνο κόμη Λίεβεν (11/23 Αυγούστου 1816).1

Je ne saurais assez remercier v. ex. de la lettre qu’elle m’a fait l’ honneur de m’ écrire en date du 11 (23) juillet. Elle m’ annonce l’ opinion que M. le comte Bathurst veut bien avoir de la droiture de ma conduite relativement aux affaires actuelles des îles Ioniennes.

Je suis d’autant plus sensible à ce témoignage de sa part que je le crois aussi juste à mon égard, qu’utile aux intérêts de mon pays natal.

Je me permettrai cependant d’ observer ici que les faits auxquels se réfère l’ ouverture que le ministre de la guerre vous a faite, M. le comte, me sont entièrement inconnus. Souffrez quelques détails.

Du moment que la convention de Paris a été signée, j’ai écrit à mes

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concitoyens que c’est à la protection bienveillante du gouvernement britannique qu’ils devaient exclusivement confier la prospérité et les intérêts de leur pays.

Cette communication a été faite d’ une manière très franche et très loyale. C’est par l’ entremise des agents anglais que j’ avais conçu l’ espoir de la faire parvenir aux magistrats des Iles. On en a jugé autrement à Londres. Ma lettre n’est point arrivée à sa destination, et v.ex. n’ ignore point les explications incomplètes qu’elle a pu obtenir à cet égard. J’ai été alors et j’en suis encore très peiné.

Si ma lettre au sénat ou par sa teneur, ou par ses formes a été considérée comme inconvenante, rien ne s’ opposait à ce que le ministère birtannique eût la bonté de me faire connaître ses intentions. J’ en aurais apprécié la justesse et il m’ aurait été très agréable de m’y conformer.

Je l’ avoue même, je m’ attendais à ce retour de confiance. C’est en effet d’ après les désirs que M. le vicomte de Castlereagh m’ avait témoignés à Paris durant les négociations, que j’ avais pris l’ engagement de proposer à mes compatriotes les directions les plus analogues à l’ esprit et à la lettre de la transaction qui décidait de leur sort.

Je me suis acquitté de ce devoir avec la plus grande précision. Il ne m’ appartient plus d’y songer.

Malgré cet incident qui m’a privé du plaisir de rendre compte à mes concitoyens de la commission qu’ils m’ avaient confiée, je n’ ai point eu recours à des moyens indirects pour y suppléer. La liberté de la presse m’ en aurait offert un. J’ai pensé alors et je pense maintenant qu’en faisant au bien le sacrifice de tout amour-propre, le plaisir qu’on éprouve en voyant le bien s’ opérer, n’en est que plus grand.

Ce qui m’a tranquillisé et me tranquillisera encore par la suite, c’ est ma conviction qu’un ministère aussi éclairé et aussi juste que l’ est le ministère britannique, ne peut s’ être décidé â des précautions aussi extraordinaires que dans des vues très salutaires au bonheur de ma patrie. Cette conviction est si profonde que nul événement n’ a pu jusqu’ici en atténuer la valeur.

Mes concitoyens la partagent complètement. Leur correspondance avec moi en est la preuve. Ils ne m’ articulent aucune observation sur les affaires publiques de leur pays. Et nulle mission ne m’ à été adressée dans le but de solliciter l’ intervention de l’ empereur dans les rapports intérieurs des Etats Unis Ioniens.

Mon frère a été me voir à St.-Pétersbourg. On aurait eu grand tort de s’occuper de son voyage. J’en ai expliqué les motifs dans la lettre par laquelle j’ai pris la liberté de la recommander au général Steward, ambassadeur britannique à Vienne. V. ex. en trouvera ci-joint une copie.

C’est à tous ces titres, M. le comte, que j’ai cru devoir rectifier les données

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    Quant au littoral asiatique

    La Russie voulant la paix avec la Porte ne peut, ni ne doit renoncer a une position militaire sur le littoral. Ses communications libres avec les provinces asiatiques, la police de ses frontières, enfin la tranquillité des peuples montagnards qui environnent ses Etats, rendent cette mesure aussi juste qu’indispensable. Par contre, la Porte, en insistant sur la restitution d’Anakra, de Kemhal et Sohoum-Kalé, dévoile la persévérance de ses vues hostiles contre la Russie ou bien l’ impuissance dans laquelle elle se trouve de donner à son administration un caractère différent.

    Rien ne prouve plus cette vérité que la conduite des pachas replacés au commandement d’ Anapa, de Potti, de Sudjuk et d’ Achalkalaki.

    Soit que ces officiers aient suivi fidèlement les ordes de la Porte, soit qu’ils aient agi de leur propre chef et en rebelles, il n’ est pas moins vrai que du moment qu’ils ont eu la possession de cette partie du littoral, les troubles ont commencé dans tous les pays adjacents, et que le commerce des esclaves a repris un cours plus rapide et plus intolérable. Les sujets de la Russie ne furent point épargnés.

    Comment tolérer cet état de choses? Comment lui donner une extension plus grande et vouloir en même temps consolider les relations existantes et écarter même pour l’ avenir les motifs de la guerre entre les deux Empires?

    Lorsqu’on veut de bonne foi le but, on doit vouloir aussi fermement les moyens. Pour ce qui concerne donc le littoral asiatique, la Porte ne saurait se refuser à des arrangements dont l’ effet serait d’extirper les germes des désordres et de toute complication ultérieure, en faisant reposer la situation respective des deux Etats limitrophes sur l’ intérêt qu’ils auraient de la maintenir inviolable.

    Quant à la protection des chrétiens sujets ottomans

    Les droits incontestables sur lesquels cette protection se fonde, indépendamment de leur justice, trouvent un appui majeur dans la réciprocité parfaite des intérêts qu’ils concilient entre les parties contractantes.

    Il est utile et même urgent que la Sublime Porte cesse une fois d’ être en guerre avec ses propres sujets.

    La Russie le désire très sincèrement, car elle ne saurait admettre dans aucun cas que le sort présent ou l’ avenir de ces peuples puissent résulter ni de leur état d’ insurrection perpétuelle contre les Turcs, ni d’un système qui en favorise la continuation ou la réproduction.

    Bien au contraire, les avantages que l’ empereur se propose de leur procurer, doivent concourir à les rendre sujets paisibles et obéissants du souverain, sous le sceptre duquel ils se trouvent placés.

    Ce n’ est assurément ni par la terreur des armes, ni par la persécution du fanatisme, ni par la cupidité d’ une administration avide de gain, que la Porte