Αρχείον Ιωάννου Καποδίστρια, τ. Ε΄

Τίτλος:Αρχείον Ιωάννου Καποδίστρια, τ. Ε΄
 
Τόπος έκδοσης:Κέρκυρα
 
Εκδότης:Εταιρεία Κερκυραϊκών Σπουδών
 
Συντελεστές:Κώστας Δαφνής, Παύλος Πετρίδης
 
Έτος έκδοσης:1984
 
Σελίδες:380
 
Θέμα:Κείμενα (1815-1818)
 
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Εμφανείς σελίδες: 186-205 από: 378
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Toutes les contrariétés qui entravent la marche de votre administration, sont à mes yeux autant de moyens dont la providence se sert pour l’ affermir. Rien ne prouve plus cette observation que le fait. La chambre de l’ année pasée produit celle de cette année-ci et vous verrez que les spéculations faites par avarice et par l’ égoïsme sur vos finances et dans la vue surtout d’arriérer autant que possible la restauration de la France, ne feront qu’ accélérer cette même restauration; si elle est l’ objet des jalousies insulaires, elle est d’autre art le premier des besoins des nations continentales et des souverains légitimes. Les belles et nobles démarches de l’ Autriche ne vous l’ ont-elles point trouvé?

Courage donc, M. le duc, jamais grande entreprise n’a été commencée sous des ausprices plus favorables et plus faites pour encourager les hommes de grand et beau caractère! Vous n’êtes pas seulement du nombre, mais vous en toutes le premier; tous les regards se fixent sur vous avec l’ espoir de vous voir sortir victorieux de l’ arène. Vous y êtes descendu pour remplir un devoir sacré - celui de servir votre patrie et votre roi. Persévérez et persévérez avec la fermeté que vous inspire la pureté de votre conscience, et le bon dieu vous aidera de ceux moyens également nécessaires au salut du monde, en accordant des longues et heureuses années à votre roi et en vous donnant de la force et de la santé.

Agréez...

H φιλοφρονέστατη αυτή επιστολή επιβεβαίωνε το ενδιαφέρον της Ρωσίας και προσωπικά του Καποδίστρια απέναντι στην ηττημένη Γαλλία. Υπέρμαχος της μείωσης των στρατευμάτων κατοχής στο Παρίσι και των οικονομικών διευκολύνσεων προς τη νέα γαλλική κυβέρνηση, ο Καποδίστριας ενεθάρρυνε τον δούκα Ρισελιέ να εκπληρώσει άφοβα το τιμημένο καθήκον που του είχε ανατεθεί: να υπηρετήσει την πατρίδα του και τον βασιλιά.2

1. VPR, τομ. Θ' σ. 372-373.

2. Η συνεργασία του Καποδίστρια με τον Ρισελιέ υπήρξε εγκάρδια και ειλικρινής. Ο ίδιος ο Ρισελιέ είχε εκφραστεί επανειλημμένα εγκωμιαστικότατα για τις αρετές του οραματιστή υπουργού της Ρωσίας, βλ. R. Cisternes, Le duc de Richelieu, son action aux Conférences d’Aix la Chapelle (1898) σ. 91.

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Προσωπική επιστολή προς τον πρεσβευτή της Ρωσίας στο Παρίσι στρατηγό Πότσο ντι Μπόργκο

(Αγία Πετρούπολη 18/30 Δεκεμβρίου 1816).1

Mon cher général,

L’ empereur, après avoir lu et relu avec le plus grand intérêt votre dernière expédition, nous en a parlé longuement en témoignant d’ abord la pleine et cordiale satisfaction avec laquelle il vous voit lutter victorieusement contre les difficultés les plus grandes. L’ empereur s’est exprimé sur vos talents, sur votre zèle, sur votre dévouement, de manière que, dans d’ autres temps, d’ autres secrétaires d’ État seraient sortis de mauvaise humeur d’une pareille audience. Ils vous auraient vu à leur place. Mais, heureusement, les temps ne sont plus les mêmes, et les secrétaires d’ État d’aujourd’hui ne ressemblent point à ceux sur lesquels une pauvre jalousie aurait exercé cet ascendant. A côté de toutes les choses très flatteurses et très honorables pour vous que l’ empereur nous a dites, vient la remarque du passage de votre dépèche qui fait l’ objet de ma lettre particulière; je vous ai dit sous la forme amicale ce que le ministère vous dira officiellement à cet égard. L’ empereur a eu connaissance de cette lettre, et l’a entièrement approuvée. Vous y verrez la droiture des intentions qui la dictent, et il vous sera agreable par la d’avoir la mesure du bien que le monde doit attendre de notre empereur.

L’ explication que j’ ai donnée au passage de votre dépêche c’est "que vous ne considérez point la nécessité d’un système particulier à la Russie,tant que le fait et l’ expérience n’ auront pas prouvé au monde, que les autres grandes puissances en suivent aussi de leur côté, qui leur soit plus particulier”.

A cela l’ empereur répondit: "Si telle était la pensée du général, il s’en serait expliqué de même, s’il ne l’a pas fait, c’est que le passage de la dépèche ne se rapporte point à son objet principal, mais à une considération accessoire. De toute manière, il est bon que notre ami Pozzo sache ce que nous voulons”.

Croyez, mon cher général, etc.

Ο Καποδίστριας μετέφερε, με την επιστολή του αυτή, την ικανοποίηση του αυτοκράτορα Αλέξανδρου για τον τρόπο χειρισμού των γαλλικών υποθέσεων από τον Ρώσο πρεσβευτή και προέβαινε σε ορισμένες διευκρινιστικές

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κές επανορθώσεις που αφορούσαν ένα κείμενο που περιείχε νύξεις γύρω από τις γενικότερες ιδεαλιστικές τοποθετήσεις του τσάρου.

1. Βλ. Ch. Pozzo di Borgo. Correspondance diplomatique du comte Pozzo di Borgo et du comte de Nesselrode, τομ. A' σ. 503-504.

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ΚΕΙΜΕΝΑ

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Οδηγίες προς τον επιτετραμμένο της Ρωσίας στην Κωνσταντινούπολη βαρώνο Στρόγγανωφ (24 Δεκεμβρίου 1816/5 Ιανουαρίου 1817).1

Fait intéressant relativement à la question du littoral asiatique

Les plénipotentiaires turcs lors des négociations de Bucorest ont représenté à la Porte que la Russie ne se désisterait point de ses prétentions sur tout le littoral asiatique. Le vizir était assez disposé à appuyer nos propositions de son consentement. Son armée était anéantie. Il se trouvait dans l’ impossibilité de la remonter en peu de temps. Il était conséquemment pressé de signer la paix.

Manouk bey, qui était quelquefois le négociateur confidentiel et intermédiaire entre le général Koutousoff et Ghalib effendi, prétend savoir que les plénipotentiaires turcs avaient reçu l’ ordre de céder sur la question du littoral, au moment cependant qu’ils seraient dans la conviction que les Russes plutôt que de s’en désister, auraient rompu les négociations.

Dans ses entrefaites le général Koutousoff fut informé, qu’un nouveau général en chef allait prendre le commandement de l’ armée et la direction des affaires. Dès lors il pressa extraordinairement la conclusion de la paix. Les employés attachés à la mission de Constantinople, se trouvant alors auprès des plénipotentiaires russes, impatients de rejoindre leurs foyers, donnèrent à cet empressement un caractère si prononcé, que les Turcs ne doutèrent plus du succès de leur résistance sur la question asiatique. En effet la paix fut signée avec l’ addition de l’ article secret que la Porte ne ratifia point.

Ces notions sont confirmées par le témoignage du métropolitain Ignace. Il en parle avec détail dans son mémoire (voyez annexe au mémoire sub lit. C II). Elles semblent donc très authentiques.

L’ envoyé de s.m.i. pourrait peut-être utiliser ces renseignements dans les négociations dont il est chargé. Ils lui donnent au moins la mesure de la

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persévérance et de la fermeté, avec lesquelles il est nécessaire de traiter avec les Turcs.

Notions concernant les principautés

Les dernières dépêches de M. d’Italinsky et celles des consuls à Bucorest et à Iassy portent qu’une conspiration tramée par des Autrichiens sans aveu en voulait à l’ existence du prince Karadja, de sa cour et de quelques boyards, que des plaintes assez fondées de la part du pays s’ adressent continuellement à la Porte contre le prince Karadja, qu’enfin la Porte elle-même semble portée à procéder au remplacement de ce prince.

Le prince Mourousi est sur les rangs, et les Turcs seraient peut-être disposés à le nommer à Bucorest, désirant, à ce que mande M. d’ Italinsky, donner à la Russie par cette mesure une preuve de leurs intentions pacifiques, et voulant témoigner en même temps à la famille Mourousi le regret des évéments tragiques dont elle a été la victime.

L’ envoyé de s.m.i. à son arrivée à Constantinople sera probablement environné des négociateurs des deux parties: de celui du prince Karadja et de celui du prince Mourousi. Il sera difficile au premier abord de les persuader de l’ impartialité avec laquelle la cour de Russie envisage cette affaire. Toutefois il est à désirer que M. l’ envoyé démontre aux uns et aux autres par le fait que l’ empereur désire le bien-être de la principauté indépendamment de tout égard ou prédilection personnelle.

Si le prince Karadja a démérité de la confiance des habitants de la Valachie, ce qui paraît assez démontré par nos griefs à cet égard, rien de plus juste que de ne point s’ opposer à ce que la Porte le remplâce. Si elle juge digne de cet emploi éminent M. le prince Mourousi, l’ empereur, tout en ne mettant point d’obstacle à cette nomination, désire néanmoins ne pas montrer d’ empressement pour la voir s’ effectuer.

En général l’ intention de s.m.i. est qu’avant de conclure sur l’ article qui regarde la permanence des princes à leurs places pour sept années, M. l’ envoyé tâche de s’ assurer par toutes les voies qui sont à sa portée, si en conservant pour une époque si longue les deux princes Callimachi et Karadja, on ne ferait pas éprouver au pays un avantage réel ou si par contre cet avantage ne saurait s’ allier qu’avec le remplacement de l’un ou de l’ autre moyennant de nouvelles nominations.

C’est sur les communications qu’il fera à cet égard, que s.m.i. se réserve de lui donner des ordres ultérieurs.

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Ο Καποδίστριας, όντας αρμόδιος και για τις ανατολικές γενικότερα υποθέσεις που σχετίζονταν με τα ρωσικά ενδιαφέροντα, αναφερόταν, με τις οδηγίες του αυτές, αρχικά στις ρωσοτουρκικές διαπραγματεύσεις του 1812 και στα όσα είχαν συμφωνηθεί για το καθεστώς των ασιατικών παραλίων. Όμως η βιαστική σύναψη της συνθήκης ειρήνης του 1812 είχε αφήσει αρκετές εκκρεμότητες στις σχέσεις της Ρωσίας με τους Τούρκους. Στη συνέχεια ο Καποδίστριας καταπιανόταν με την όλη πορεία και τις εξελίξεις στις παραδουνάβιες ηγεμονίες. Αναφερόταν σε συνωμοσία των Αυστριακών εναντίον του πρίγκιπα Καρατζά, ηγεμόνα της Βλαχίας, και στις προθέσεις των Τούρκων να τον αντικαταστήσουν με τον πρίγκιπα Μουρούζη. Ο Στρόγγανωφ εξουσιοδοτούνταν από τον αυτοκράτορα να προχωρήσει σε επαφές και με τους δύο αντιπολιτευόμενους κύκλους και να εισηγηθεί αν η διατήρηση των Καλλιμάχη και Καρατζά εξυπηρετούσε η όχι προσφορότερα τα ρωσικά συμφέροντα.

1. VPR. τομ. Θ'. σ. 387-388.

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Υπόμνημα για την ίδρυση γενικού προξενείου στην Κωνσταντινούπολη (24 Δεκεμβρίου 1816/5 Ιανουαρίου 1817).1

Lorsque la Crimée et la Bessarabie ont été soumises à la Russie, tous les cabinets de l’ Europe alarmés de cet agrandissement, ont cru qu’un commerce considérable des produits de la Russie allait s’ effectuer dans la Méditerranée par le canal de Constantinople, et cette opinion était fondée sur la nature même des avantages commerçants qui devaient résulter de la situation des productions et des besoins des différents pays entre lesquels les nouvelles acquisitions de la Russie et ses traités avec la Porte Ottomane avaient aussi ouvert une communication.

Pour se convaincre de ces avantages naturels il n’ est besoin que de rappeler le souvenir de l’ ancien commerce de la mer Noire et de la mer d’Azov d’un côté avec les Grecs occupant alors les pays actuellement soumis à la Turquie, d’ un autre côté avec les Vénitiens et les Génois alors en possession de tout le commerce occidental de la Méditerranée, et de faire attention que la Russie alors beaucoup moins civilisée avait beaucoup moins de productions et de besoins et

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qu’à la réserve de l’ Italie on pouvait en dire autant du reste de l’ Europe, les contrées qui forment aujourd’hui les Empires les plus commerçants étant alors dominées par cet esprit de chevalerie et gouvernées par le régime féodal, l’ un et l’ autre si opposés au commerce.

Le succès n’a répondu ni aux espérances de la Russie, ni aux craintes des autres puissances parmi lesquelles on doit placer l’ Angleterre en première ligne, et le commerce de la mer Noire n’a pas reçu à beaucoup près l’ activité à laquelle on avait droit de s’ attendre.

Le gouvernement russe s’ est cependant donné en différents temps beaucoup de peine pour encourager cette branche de son commerce; Taganrog et Odessa sont aujourd’hui devenues des villes marchandes assez florissantes, mais elles le sont bien moins qu’elles ne devraient l’ être, tandis que tous les autres établissements n’ont eu aucune espèce de succès et que Théodosie où dans le temps des Génois et même des hans de la Crimée on comptait 20.000 maisons, on n’en trouve pas aujourd’hui plus de 100 d’habitables, encore ont-elles été bâties avec l’ argent avancé par le gouvernement.

En reflechissant bien à cet état de choses, en voyant que le commerce général de la mer Noire n’est point aussi florissant qu’il devrait l’ être, en reconnaissant que la ville autrefois la plus peuplée et la plus commerçante de toute la mer Noire, qui est Théodosie, n’a presque aucun commerce, on verra que le demi-succès des villes d’Odessa et de Taganrog tient à des causes particulières, telles que leur situation locale, les qualités des chefs actuellement chargés d’ y protéger le commerce, etc.; mais que le peu d’accroissement du commerce de la mer Noire en général tient à une cause générale qui a une influence directe sur tout le commerce des ports russes de la mer Noire, et comme tous les ports russes de la mer Noire pour leur commerce avec l’ Archipel et la Méditerranée n’ont qu’un seul débouché qui est celui de Constantinople, c’est dans cette capitale de l’ Empire Ottoman que se trouvent les obstacles qui s’ opposent à la prospérité du commerce de Russie dans les différentes parties de la mer Noire.

C’est un principe déjà reconnu que le commerce de chaque nation dans les ports étrangers ne saurait prospérer sans l’ assistance d’un consul spécialement chargé de la protection des marins et des marchands de sa nation. Sans cette protection spéciale ils sont totalement à la merci des autorités locales, subalternes de ces ports et en reçoivent d’ autant plus de dommages que de simples délais dans l’ expédition des navires suffisent pour déranger entièrement les spéculations les mieux concertées, et que la jalousie des négociants étant toujours très active, les négociants des autres nations ne manquent jamais d’ abuser de la situation désavantageuse de ceux qui ne se trouvent point garantis par une protection suffisante et sont les premiers à leur susciter des obstacles et des oppressions.

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Mais nulle part la protection d’un cunsul n’est plus nécessaire qu’en Turquie, parce que nulle part les employés subordonnés du gouvernement n’ exercent une autorité plus étendue et plus despotique; c’est ce qui a engagé toutes les puissances commerçantes et même quelques-unes de celles qui le sont le moins à entretenir dans les principaux ports de l’ Empire Ottoman des consuls sans lesquels il est reconnu que le commerce de chaque nation deviendrait absolument impraticable.

Il est vrai que dans le port de Constantinople au moyen de la protection des ambassadeurs, on a cru longtemps que le commerce des diverses puissances européennes pourrait se passer de l’ assistance des consuls, mais on n’a pas fait attention que quoique les ambassadeurs puissent en général protéger la personne et les biens des négociants et des marins de leurs nations sans l’ entremise d’un consul, ils ne peuvent pas entrer eux-mêmes dans tous les détails minutieux de la protection du commerce tant pour le payement des douanes, que pour la liberté des achats et des ventes, pour la sûreté des payements, pour la promptitude des expéditions des navires et pour la décision de tous les procès de commerce.

C’est ce qui fait que dans doutes les capitales maritimes, telles que Pétersbourg, Londres, Stockholm, Lisbonne, Naples, Gênes, Venise, toutes les puissances commerçantes, outre les ministres chargés de la partie diplomatique, ont presque toujours entretenu des consuls uniquement chargés de la protection du commerce.

Si à Constantinople on a eu moins de prévoyance, c’est que pour le commerce des européens en Turquie le port de Constantinople n’était pas considéré comme le port le plus important. Avant l’ ouverture du détroit des Dardanelles les envois des marchandises à Constantinople se bornaient uniquement aux quantités destinées à la consommation de cette capitale, tandis que presque toutes les marchandises de Turquie destinées pour l’ Europe s’ embarquaient dans les ports de l’ Archipel, en y comprenant même celles des environs de Constantinople dont l’ achat avait lieu dans la ville d’Andrinople et dont l’ embarquement s’ opérait dans le port d’ Enos.

Mais depuis l’ ouverture du passage de la mer Noire le commerce de Constantinople est devenu bien plus important pour l’ Empire de Russie, qu’il ne Fa été jamais pour les autres nations européennes pour lesquelles Constantinople n’était qu’un seul port de Turquie sans pouvoir même être considéré comme le plus commerçant, tandis que ce même port de Constantinople est pour nous la clef du commerce maritime de tout le Midi de la Russie non seulement pour tous les ports de l’Empire Ottoman, mais encore pour tous les ports de la Méditerranée.

Par ces observations simples et qui portent sur des faits authentiques et connus de tout le monde, il est évident que l’ établissement à Constantinople

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d’un consul général de Russie pour délivrer l’ ambassadeur de tous les détails de l’ administration commerciale, qui d’ ailleurs sont de nature à compromettre quelquefois sa dignité, est indispensablement nécessaire.

On rendrait cette institution aussi utile qu’elle peut l’ être, si on charge de cet emploi un homme versé dans les affaires commerciales et qui connaisse bien la Turquie, qui fût non seulement au fait de la langue russe, mais encore des langues turque, greque et même des langues française et italienne, attendu que quoique les affaires diplomatiques puissent être parfaitement bien traitées par interprètes, les affaires commerciales qui ne souffrent pas de délai, doivent être expédiées avec des formalités moins lentes, ce qui est bien difficile, lorsque le consul ne parlant pas absolument que sa langue, est obligé par là de s’en rapporter entièrement aux interprètes. Il est d’ailleurs de notoriété que dans les affaires commerciales importantes les Turcs ont toujours beaucoup plus de déférence pour un consul qu’ils considèrent comme un employé distingué dont le caractère approche, dans leur opinion, de la dignité de l’ ambassadeur, que pour un dragoman qu’ils ne considèrent jamais que comme un simple interprète.

On doit en outre ajouter que pour tous les renseignements à prendre sur le pays, tant pour le commerce que pour l’ autres objets, les consuls considérés comme des agents purement commerciaux avec lesquels toutes les personnes qui ont des affaires de commerce peuvent s’ aboucher librement, sont bien plus propres à seconder les vues du gouvernement que les ambassadeurs eux-mêmes à qui leur dignité impose beaucoup de retenue et que toutes les autres personnes attachées à l’ ambassade avec lesquelles beaucoup de gens en Turquie ne se trouvent pas toujours en mesure d’ entrer en liaison.

Με το «άνοιγμα» της Μαύρης Θάλασσας η διακίνηση του εμπορίου στην Κωνσταντινούπολη είχε προσλάβει ιδιαίτερη οικονομική σημασία για τη ρωσική αυτοκρατορία. Κατά τη γνώμη του Καποδίστρια το λιμάνι της Κωνσταντινούπολης είχε αποβεί, κάτω από τις συνθήκες αυτές, για τη Ρωσία το «κλειδί» για την προώθηση του ναυτικού της εμπορίου. Έτσι, η ίδρυση ενός γενικού (αρμόδιου για τα εμπορικά ζητήματα) προξενείου στην Κωνσταντινούπολη πρόβαλε περισσότερο από αναγκαία.

1. VPR, τομ. Θ'. σ. 389-391.

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Προσωπική επιστολή προς τον πρεσβευτή της Ρωσίας στη Βιέννη κόμη Στάκελμπεργκ (31 Ιανουαρίου/12 Φεβρουάριου 1817).1

Monsieur le comte. L’ empereur a lu avec infiniment d’ intérêt les lettres particulières que v. ex. m’a fait l’ honneur de m’ écrire le mois de décembre dernier. Les aperçus et les indications qu’elles renferment, ont mérité toute l’ attention de s.m.i. et donnent lieu aux observations que j’ai l’ ordre de retracer ici. J’ espère, M. le comte, qu’elles répondront à votre attente.

V. ex. se voit autorisée à croire que la puissance militaire et surtout l’ influence moral de la Russie font l’ objet de toutes les jalousies, peut-être même de la majeure partie des combinaisons qui absorbent les principaux cabinets. Nous le croyons de même. Le traité du mois de janvier de l’ année 1815 nous en a fourni une preuve que la marche postérieure des événements et des affaires n’a démentie qu’en apparence. Tout au contraire semble se réunir pour nous persuader que l’ idée d’élever de grandes barières contre la Russie obsède l’ esprit des hommes d’ État les plus marquants. Admettons même la possibilité de voir ces conceptions suggérées maintenant par une frivole méfiance, devenir à la suite de circonstances imprevues les éléments d’un système agressif à notre égard.

Or d’après ce mode d’envisager la politique étrangère sous un point de vue général, quel est celui que l’ empereur assigne à la sienne?

Telle est la question qu’il importe de résoude afin de réussir à donner une idée juste de la manière dont s.m.i. souhaite d’être servie par ses représentants aux cours étrangères. Quel que pût être par l’ intention ou par le fait le système que les autres puissances du premier ordre voudraient créer dans la vue de résister à la Russie ou même de lui nuire, l’ empereur, loin des’en alarmer, ne renoncerait pour cela ni d’ intention, ni de fait aux principes immualbes sur lesquels le sien est fondé. Ce système est un. Il consiste à maintenir inviolablement la paix moyennant l’ exécution la plus scrupuleuse des stipulations existantes et principalement de l’ Acte du 14 (26) septembre que s.m. se plaît à considérer comme la pierre angulaire de la restauration européenne, l’ ecueil de tous les systèmes du moment tendants à dénaturer ou à subvertir celui seul qui peut faire le salut du monde.

Sans confondre les souverains avec leurs ministres, si ces derniers suivent dans leurs directions les maximes surannées d’une politique à la fois ambitieuse et pusillanime (ce qui est déjà le présage de son éternelle stérilité), la raison de cet aveuglement de leur part est que la morale épurée de l’ Evangile ne parle point à leur coeur, que leur esprit ne la conçoit que comme un instrument dont l’ homme peut se servir à volonté sans en connaître la valeur. En un mot c’est quils

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méconnaissent la nature de ce grand mobile et ils en ambitionnent les résultats.

La catastrophe que a atteinte Buonaparte, n’a point encore corrigé ces hommes d’État. C’est donc à la vanité de leurs appréhensions ou à la nullité de leurs efforts à leur dessiller les yeux. Ces appréhensions seront vaines, parce qu’elles manqueront constamment leur objet tant que cet objet ne sera que la crainte dépourvue de toute réalité.

Ces efforts seront nuls toutes les fois qu’ils voudront les diriger vers une agression injuste.

Si le ministère autrichien travaille à se rapprocher de la Prusse à l’ occasion des affaires fédératives de l’ Allemagne, et cela dans l’ intention d’ isoler la Russie, celle-ci ne redoute point un semblable isolément, bien entendu qu’il favorise la réorganisation effective du Corps germanique au lieu d’être nuisible à cette oeuvre importante.

Mais si par contre cet isolément, effet de la jalousie, tournait au détriment de l’ Allemagne, les États qui la composent, auraient recours au cabinet de St.Pétersbourg nonobstant les missions secrètes et autres moyens employés par l’ Autriche dans la vue d’ ecarter l’ influence impartiale de la Russie.

Si l’ Angleterre favorise les intérêts de l’ Autriche par rapport à l’ Italie et aux provinces Illyriennes, si elle entretient des relations intimes avec la Perse dans la vue d’ élever des digues contre une expansion possible des forces de la Russie vers l’ Orient, l’ empereur ne voit dans ces mesures rien qui puisse l’ alarmer lui-même, attendu que s.m.i. est fermement résolue de ne point troubler de son propre mouvement la paix existante avec ces puissances limitrophes.

Ces considérations suffisent pour démontrer la nullité de toute combinaison politique conçue dans un sens gratuitement défensif.

On ne saurait à la vérité se dissimuler la chance probable d’une changement inopiné qui rendrait tout à coup ces mêmes combinaisons agressives et cela de deux manières: soit en donnant aux États qui se ménagent des monopoles de puissance et de crédit, un ascendant majeur sur les affaires qui intéressent directement la Russie, soit en les portant à réaliser à découvert des projets hostiles contre elle. Dans les deux hypothèses il faut également présumer que les puissances intentionnées de déployer envers nous un système arbitraire se préparent à le soutenir par la force des armes.

C’est là où les attend le tribunal de l’ opinion publique auquel les gouvernements, quelle que soit au reste leur puissance, ressortent de nos jours plus que jamais, et cela par une juste dispensation de la providence divine qui a voulu qu’à une époque où les institutions anciennes et vieillies ne sont pas encore remplacées par de nouvelles institutions durables, le pouvoir de l’ opinion fut durant cet interrègne le modérateur de l’ ordre politique et social.

Cette prépondérance de l’ opinion a donc quelque chose d’invincible de nos

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jours, surtout lorsqu’elle est appuyée sur le bon droit et la justice. Non qu’elle ne puisse être momentanément égarée, mais ce délire est de courte durée, il ne peut jamais être le fruit d’ une association d’ intérêts divergents et d’ animosités inconséquentes, il ne peut être inspiré que par la funeste supériotité d’un génie malfaisant dont la puissance ne peut désormais être que passagère.

La justice et le bon droit sont la garantie morale du pouvoir. Leurs oracles prononcés par l’ opinion sont les seuls qui soient infaillibles, les seuls qu’on ne peut faire taire impunément, les seuls capables de paralyser les plus vastes projets et de tarir les plus immenses ressources.

L’ empereur en adhérant invariablement à ces principes tutélaires trouvera dans sa conduite la garantie de la sécurité de son Empire. Ce n’est point pour faire succomber la justice et la bonne foi qu’il a plu à la providence de les associer à une force eprouvée. C’est au contraire pour montrer à l’ univers que de leur union il résulte une force conservatrice et invincible, qu’elle dévoila l’ impuissance de celle qui en abjurant la justice prétendait à une domination universelle.

Cette grande leçon a été donnée au genre humain. Cependant, si la malveillance et l’ erreur rendaient encore nécessaires de nouvelles catastrophes, elles s’ accompliront, mais de manière à extirper pour toujours les germes de toutes les calamités politiques qui prennent leur source dans les passions vulgaires des hommes d’État. Telle est la confiance et la conviction inébranlable de notre auguste souverain.

Cette doctrine aussi vraie en théorie qu’avérée par l’ expérience, doit nous inspirer du calme, doit devenir le principe d’une aménité et d’une facilité constante dans nos relations avec les ministres des autres cabinets. Il ne s’en suit pas qu’elle doive nous induire à l’ indolence. La justice comme la vérité est incompatible avec l’ illusion. Elle réclame par contre une vigilance imperturbable, une attention suivie et qui s’ étende aux moindres choses. Rien ne saurait être plus méritoire que d’en rendre un compte fidèle à s.m.i. qui, placée au centre de convergence de ces informations dictées par un zèle et une sagacité qu’elle apprécie, se trouve à même de juger d’ avance les résultats les plus éloignés.

Cette honorable vocation est celle que v. ex. remplit avec une profondeur d’ esprit peu commune. L’ empereur en connaît tout le prix. Il vous recommande par mon organe, M. le comte, de continuer de même à l’ avenir. S. m. se plaît à vous abandonner le choix des formes de communication que vous jugez préférables pour le bien de son service, sûre d’ y retrouver toujours le même dévouement à sa personne et à son Empire, la même prévoyance et la même activité.

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Ο Καποδίστριας διαβίβαζε στον Στάκελμπεργκ την απάντηση του αυτοκράτορα Αλέξανδρου στις προσωπικές επιστολές που του είχε απευθύνει παλαιότερα από τη Βιέννη ο πρεσβευτής του. «Η στρατιωτική ισχύς και η ηθική επιρροή της Ρωσίας», έγραφε ο Καποδίστριας, «προκαλούν το φθόνο των Δυνάμεων και τις δολοπλοκίες τους, όπως είχε διαφανεί τον Ιανουάριο του 18152 και από τη μετέπειτα πορεία των εξελίξεων. Η ιδέα να απομονωθεί η Ρωσία μπορεί να οδηγήσει σε ένα επιθετικό συνασπισμό εναντίον της. Απέναντι στην εχθρική αυτή στάση των Δυνάμεων, ο αυτοκράτορας δεν πρόκειται ν’ απαρνηθεί τις αμετακίνητες αρχές του για τη διατήρηση της ειρήνης με την εφαρμογή των ισχυουσών συνθηκών, κυρίως δε τη συνθήκη της 14 (26ης) Σεπτεμβρίου3, την οποία θεωρεί ως τον ακρογωνιαίο λίθο της ευρωπαϊκής παλινόρθωσης.

«Το αυστριακό υπουργειο»4, εξακολουθούσε ο Καποδίστριας, «προσπαθεί να προσεγγίσει την Πρωσσία, με αφορμή τις ομοσπονδιακές υποθέσεις της Γερμανίας, προκειμένου ν’ απομονωθεί η Ρωσία, αλλά η τελευταία δεν φοβάται μια παρόμοια απομόνωση λόγω του ότι ευνοεί ειλικρινά την πραγματική αναδιοργάνωση του γερμανικού Σώματος...». «Αν η Αγγλία ευνοεί τα αυστριακά συμφέροντα στην Ιταλία και στις επαρχίες της Ιλλυρίας και διατηρεί, παράλληλα, φιλικές σχέσεις με την Πρωσσία, για να προλάβει ενδεχόμενη ρωσική επέκταση στην Ανατολή, ο αυτοκράτορας δεν θορυβείται επειδή είναι αποφασισμένος να διατηρήσει την ειρήνη με τα γειτονικά αυτά κράτη».

«Επομένως, κάθε πολιτικό τέχνασμα με αμυντικούς στόχους», κατέληγε ο Καποδίστριας, «είναι καταδικασμένο να πέσει στο κενό, αφού η δημόσια κοινή γνώμη και οι ηθικές αρχές αποτελούν τις εγγυήσεις για την εξασφάλιση της (ρωσικής) αυτοκρατορίας. Τις σκέψεις μας θα πρέπει να καθοδηγεί η ηρεμία. Επιβάλλεται δε η άγρυπνη παρακολούθηση όλων των υποθέσεων και η πιστή μεταφορά τους στον αυτοκράτορα...».

1. VPR, τομ. Θ', σ. 450-452.

2. Όπως έγραψε ο ίδιος, κατά τη διάρκεια των εργασιών στη Βιέννη, «υπώπτευσα την ύπαρξιν μυστικών διαπραγματεύσεων στρεφομένων εναντίον της Ρωσίας»· επρόκειτο για τη συνθήκη της 3/15 Ιανουαρίου 1815 «δι ης η Αυστρία, η Αγγλία και η Γαλλία συνεμάχουν κατά της Ρωσίας...», βλ. σχετικά Αρχείον Ιωάννου Καποδίστρια, τομ. Α' σ. 26. Πρβλ. Η. Dieter-Dyroff, Der Wiener Kongress (1966) σ. 85 κ,έ.

3. Της «Ιεράς Συμμαχίας», βλ. εκτενέστερα, Αρχείον Ιωάννου Καποδίστρια, ό.π., σ. 28.

4. Ειδικότερα ο ηγέτης του πρίγκιπας Μέττερνιχ.

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Οδηγίες προς τον επίτροπο της Ρωσίας στο Κυβερνητικό συμβούλιο του Δουκάτου της Πολωνίας Νοβοσίλτσεφ (11/23 Φεβρουαρίου 1918).1

Monsieur. Les communications que v.ex. m’a fait l’ honneur de m’ adresser, ainsi que le travail de la commission que M. le conseiller d’État actuel Baycoff a remis au ministère, ont été portés à la connaissance de l’ empereur.

Le département des finances et du commerce extérieur, aucuel il appartenait de juger des actes confectionnés à Varsovie en tant qu’ils concernent les provinces polonaises de la délimitation de l’ année 1772, a été immédiatement invité à s’en occuper à l’ effet de proposer les mesures les plus propres à concilier les clauses du traité du 21 avril (3 mai) 1815 avec le mode d’ administration financière et commerciale desdites provinces. Sans avoir obtenu au préalable une opinion claire et positive à cet égard, il était de toute impossibilité de procéder à la ratification pleine et entière des conventions.

Cette marche à la fois légale et nécessaire expliquera à v. ex. tous les retards qu’ont éprouvés les décisions de s.m.i.

Le ministre des finances a pris d’un côté en considération les actes et les protocoles des conférences, les mémoires et les projets de M. le commissaire Würst ainsi que les opinions qui sont consignées dans les différentes pièces que v.ex. a bien voulu me transmettre, de l’ autre il a examiné la situation actuelle du système commercial et financier de l’ Empire et tous les objets qui s’y rattachent.

De cette analyse comparée il est résulté, comme v.ex. aura lieu de s’en convaincre par ses propres lumières et par l’ aperçu ci-joint du rapport du ministre des finances, la nécessité absolue des mesures suivantes.

1. De ratifier les conventions avec une clause, au moyen de laquelle l’ empereur se réserve de mettre à exécution les dispositions concernant les provinces de la délimination de l’ année 1772 au moment où leur système d’ administration financière et commerciale sera conformé de manière à ce qu’il puisse s’ associer aux principes consacrés par le traité du 21 avril (3 mai) 1815.

2. Que pour atteindre ce but sans retard ultérieur des commissaires de l’ administration du royaume de Pologne joints à ceux de l’ administration russe, se réunissent à St.-Pétersbourg à l’ effet de procéder à la confection d’un travail dont les principes seront posés dans des instructions que s.m.i. daignera donner elle-même à cette commission.

Il ne me reste maintenant qu’à ajouter ici des informations, au moyen desquelles v.ex sera à même de contribuer essentiellement à un résultat qui

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intéresse autant la politique du cabinet de s.m.i. que l’ amélioration d’une branche importante des relations intérieures de ses Etats.

Nous ne laissons ignorer à la cour de Prusse aucun des motifs qui déterminent l’ empereur à la ratification conditionnelle des conventions.

S.m.i. s’en est expliquée elle-même avec son auguste allié, et le ministère offre au conseiller privé d’Alopeus tous les moyens de convaincre le prince de Hardenberg de la justice et de l’ utilité de cette mesure.

V. ex. trouvera ci-annexée la copie de la lettre de cabinet, ainsi que celle des dépêches qu’on adresse à motre ministre à Berlin.

Quelles que puissent être les résolutions du roi de Prusse, l’empereur désire que v.ex. fasse connaître l’ ensemble de ces communications au conseil d’État du royaume de Pologne afin de lui prouver la sollicitude avec laquelle s.m. impériale et royale voudrait procurer à ses nouveaux sujets les avantages qu’ils espèrent de la prochaine navigation au profit de leur commerce et de leur agriculture.

Mais pour donner à l’une et à l’ autre une impulsion soutenue et fondée sur la nature des choses, ainsi que sur la réciprocité des intérêts, il importe de prendre en mûre considération le travail complexif dont v. ex. s’ est occupée avec tant de zèle et de distinction.

A cet effet l’ empereur vous engage à recueillir sur les lieux avec la plus grande impartialité toutes les opinions, quel que puisse être leur caractère, que les administrateurs du Royaume seraient dans le cas d’ émettre sur la question qui semble pouvoir être posée en ces termes:

"Quelle serait la manière la plus conforme aux lois existantes dans l’ Empire de Russie et dans le royaume de Pologne de concilier par un système aussi simple que praticable les intérêts financiers, commerciaux et industriels des deux États avec les principes sanctionnés par les articles 22-29 inclusivement du traité du 21 avril (3 mai) 1815?”

L’ empereur professant à l’ égard de tous les cabinets et de toutes les affaires et par une conviction intime et inébranlable la doctrine que le premier comme le plus sacré devoir des souverains signataires du recés de Vienne c’est celui de ne point s’ écarter des stipulations qui y sont renfermées, n’ admet qu’un seul point de départ dans la question dont il s’ agit: exéxuter les engagements contractés envers la Prusse, envers l’ Autriche, envers ses nouveaux sujets.

C’est à donner aux arrangements qui se fondent sur cette idée dominante un caractère de stabilité et de permanence, c’est à leur faire trouver une nouvelle garantie dans l’ équité des avantages qu’ils doivent procurer, que consiste le mérite réel du travail.

Mais ces avantages cesseraient d’être équitables du moment qu’ils feraient pencher la balance d’un seul côté. Et ce serait le cas, si pour exécuter dès à

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présent et sans restriction les clauses dudit traité, si pour mettre en pleine vigueur les actes conclus à Varsovie, le trésor de l’ Empire de Russie devait porter des sacrifices irréparables, ou si son système de finances et de commerce devait être instantanément subverti au détriment de l’ industrie nationale.

Ces obstacles aplanis, l’ entière exécution des traités ne rencontrera plus de difficulté. L’ empereur le veut et sa volonté à cet égard est aussi ferme qu’irrévocable. C’est à des employés doués des connaissances requises et surtout d’un zèle éprouvé et indépendant de toute vue secondaire à remplir ces intentions magnanimes et bienveillantes de s.m.i. V.ex. y est appelée principalement.

S.m. désire conséquemment que lorsque vous aurez réuni toutes les notions qui regardent cet objet important et les développements qu’il a reçus jusqu’à présent, vous vous rendiez à St.Pétersbourg avec les commissaires qui seront désignés par l’ administration du Royaume.

C’est au sein de la commission que l’ empereur voudrait voir installée le plus tôt que faire se pourra, qu’il est réservé à v. ex. de déployer ses talents distingués et cet esprit de conciliation qui s’y associe d’une manière aussi honorable pour vous, Monsieur, qu’utile aux intérêts du service de notre auguste maître.

Les commissaires russes qui ont travaillé jusqu’ici sous votre direction, pourront de même vous suivre, attendu que nulle occupation ultérieure ne pourrait plus les retenir à Varsovie.

Le projet de convention avec l’ Autriche ou toute explication ultérieure avec la Prusse ne peuvent plus être de leur ressort, l’ empereur désirant faire régler tous ces objets définitivement par la commission qui sera installée à St. - Pétersbourg.

Son ministère a l’ ordre de faire passer au cabinet d’Autriche et à celui de Berlin des communications relatives à cette disposition, et en s’en acquittant il se fait un devoir de les prévenir, que lorsque le travail général de la commission de Pétersbourg aura reçu quelque degré de maturité, alors les deux cours seront invitées à munir d’instructions leurs ministres accrédités auprès de l’ empereur ou à leur adjoindre des commissaires à l’ effet de procéder d’un commun accord aux stipulations complémentaires dont on s’est occupé jusqu ici.

La présente expédition est confiée au conseiller d’État actuel Baycoff qui a itérativement témoigné au ministère le désir d’ aller rejoindre v.ex.

Je la prie d’ agréer...

Ο Καποδίστριας ενημέρωνε τον επίτροπο Νοβοσίλτσεφ για τα μέτρα που είχε κληθεί να προτείνει το υπουργείο οικονομικών και εξωτερικοί εμπορίου για την συμπλήρωση ορισμένων ρητρών της συνθήκης της 21 (3ης) Μαΐου

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1815, που αφορούσαν στο διοικητικό, οικονομικό και εμπορικό καθεστώς των πολωνικών επαρχιών σύμφωνα με την οριοθέτηση του 1772.2

1. VPR, τομ. Θ΄. σ. 458-460.

2. Π. Πετρίδη, Σχέδια για την οργάνωση της Ευρώπης στα χρόνια της παλινορθώσεως, Μελέτες νεώτερης ευρωπαϊκής πολιτικής ιστορίας τομ. Α' σ. 17 και την εκεί βιβλιογραφία.

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Εκτενής Επιστολή προς τον μεγάλο δούκα Κωνσταντίνο Παύλοβιτς (21 Μαρτίου / 2 Απριλίου 1817).1

Monseigneur. J’ai mis sous les yeux de l’ empereur les dernières communications dont v.a.i. a daigné m’ honorer en date du 23 février (7 mars). S. m. après avoir accordé une attention particulière à l’ ensemble des notions qu’lles renferment, a ordonné d’ en faire l’ objet d’une ouverture formelle à l’ égard des puissances alliées avec l’ injonction expresse à ses ministres de retracer itérativement aux cabinets respectifs le point de vue fixe et immuable sous lequel celui de Russie envisage tout combinaison subversive de l’ ordre politique et social établi par les traités de Vienne et de Paris de l’ année 1815.

J’ai l’ordre de transmettre à v.a.i. la copie de cet exposé fidèle des invariables intentions de l’ empereur destinées à obtenir un degré de notoriété propre à signaler le mal et à indiquer le remède sans compromettre les individus, ni perdre de vue aucun égard. Ces éclaircissements viennent à l’ appui de l’ énoncé des opinions de s.m.i. sur le même sujet ainsi qu’elles se trouvent consignées dans l’ office du 11 février. La réunion de ces aperçus décisifs traite la question des réfugiés français et de leurs projets révolutionnaires dans tous ses rapports même les plus éloignés de manière à offrir pour toutes les chances une solution toujours uniforme et toujours satisfaisante, parce qu’elle n’ est influencée ni par les prestiges d’ une manière de voir inquiète et exclusive, ni par les illusions d’une dangereuse sécurité. V.a.i. y retrouvera par conséquent sa propre conviction fortifiée de tous les arguments que peut offrir un examen plus approfondi de la tendance actuelle des hommes et des choses.

L’ empereur vous sait gré, Monseigneur, de la pénétrante sollicitude avec laquelle vous vous êtes appliqué à faire explorer l’ objet du séjour de M. de

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Viel-Castel à Varsovie, et à vous assurer par vous-même de l’ authenticité des révélations qu’il a faites concernant le parti dont il est le mandataire, ses tentatives et ses rapports tant intérieurs qu’extérieurs.

S.m. a fait de ces renseignements l’ usage circonspect et mesuré que prescrivaient la bonne foi, l’ humanité et la prudence. Elle s’ est contentée d’ indiquer le principe du mal et ses funestes conséquences sans poursuivre le détail des incidents secondaires qu’elle n’a point jugé dignes de l’ occuper. Dès l’ instant où s.m. a satisfait par de semblables explications envers les puissances ses alliées à tout ce que lui dictaient sa conscience et son amour pour le bien, toute relation ultérieure avec les agents de la faction réfugiée devient inutile et strictement sans objet. Surveillés quant à leurs actions, abandonnés à eux-mêmes quant à leurs paroles, ces individus rentrent par le fait dans la catégorie de tous ceux qui jouissent en pays étranger de la protection des lois aussi longtemps qu’ils ne troublent pas l’ ordre public.

D’ après ce mode d’ envisager M. de Viel-Castel et toutes les personnes qui lui ressemblent, s.m.i. désire que par suite des ouvertures demandées à cet officier vous ayez avec lui, Monseigneur, un entretien définitif propre à l’ eclairer, ainsi que ses commettants sur ce qu’ils appellent par forme de restriction mentale, la potilitque de la Russie. Afin de remplir ce but essentiel il suffira que v.a.i. daigne lui inculquer avec l’ énergique sagacité qui la caractérise, les idées que je suis chargé de retracer ici en peu de mots:

"Les engagements solennels sur lesquels repose l’ édifice dé la pacification générale, sont sactés et inviolables. Le nouvel ordre de choses établi en France, savoir l’ ordre monarchique et constitutionnel forme la pierre angulaire de cet édifice cimenté par le sang de deux générations. Toutes les puissances de l’ Europe étant tenues de le respecter et de le faire respecter, s.m.i. se considère comme appelée à y concourir de tout son pouvoir, et rien ne saurait la faire dévier de cette marche invariable. Cette détermination prend sa source dans les principes de religion et de justice dont aucun gouvernement ne s’ est jamais écarté sans attenter à sa propre existence. L’ intérêt légitime et bien entendu de chaque État, en particulier de la France, de l’ Europe entière vient donc à l’ appui de la ferme résolution de maintenir le système actuel. Un nouveau bouleversement ne saurait offrir aucune garantie aux gouvernements comme aux peuples. Tous les liens entre les États seraient dissous par cela même qu’une seule infraction aurait été commise. L’ esprit de conquête et de subversion, conséquence nécessaire de la violation des pactes sociaux et politiques, menacerait le repos ou l’ indépendance des États avec une nouvelle fureur.

La France conquérante ou conquise, sans constitution éprouvée au-dedans, sans rapports légitimes au-dehors expierait alors des attentats dont elle ne saurait retirer aucun fruit, ni se rendre aucun compte.

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    Toutes les contrariétés qui entravent la marche de votre administration, sont à mes yeux autant de moyens dont la providence se sert pour l’ affermir. Rien ne prouve plus cette observation que le fait. La chambre de l’ année pasée produit celle de cette année-ci et vous verrez que les spéculations faites par avarice et par l’ égoïsme sur vos finances et dans la vue surtout d’arriérer autant que possible la restauration de la France, ne feront qu’ accélérer cette même restauration; si elle est l’ objet des jalousies insulaires, elle est d’autre art le premier des besoins des nations continentales et des souverains légitimes. Les belles et nobles démarches de l’ Autriche ne vous l’ ont-elles point trouvé?

    Courage donc, M. le duc, jamais grande entreprise n’a été commencée sous des ausprices plus favorables et plus faites pour encourager les hommes de grand et beau caractère! Vous n’êtes pas seulement du nombre, mais vous en toutes le premier; tous les regards se fixent sur vous avec l’ espoir de vous voir sortir victorieux de l’ arène. Vous y êtes descendu pour remplir un devoir sacré - celui de servir votre patrie et votre roi. Persévérez et persévérez avec la fermeté que vous inspire la pureté de votre conscience, et le bon dieu vous aidera de ceux moyens également nécessaires au salut du monde, en accordant des longues et heureuses années à votre roi et en vous donnant de la force et de la santé.

    Agréez...

    H φιλοφρονέστατη αυτή επιστολή επιβεβαίωνε το ενδιαφέρον της Ρωσίας και προσωπικά του Καποδίστρια απέναντι στην ηττημένη Γαλλία. Υπέρμαχος της μείωσης των στρατευμάτων κατοχής στο Παρίσι και των οικονομικών διευκολύνσεων προς τη νέα γαλλική κυβέρνηση, ο Καποδίστριας ενεθάρρυνε τον δούκα Ρισελιέ να εκπληρώσει άφοβα το τιμημένο καθήκον που του είχε ανατεθεί: να υπηρετήσει την πατρίδα του και τον βασιλιά.2

    1. VPR, τομ. Θ' σ. 372-373.

    2. Η συνεργασία του Καποδίστρια με τον Ρισελιέ υπήρξε εγκάρδια και ειλικρινής. Ο ίδιος ο Ρισελιέ είχε εκφραστεί επανειλημμένα εγκωμιαστικότατα για τις αρετές του οραματιστή υπουργού της Ρωσίας, βλ. R. Cisternes, Le duc de Richelieu, son action aux Conférences d’Aix la Chapelle (1898) σ. 91.