Αρχείον Ιωάννου Καποδίστρια, τ. Η΄

Τίτλος:Αρχείον Ιωάννου Καποδίστρια, τ. Η΄
 
Τόπος έκδοσης:Κέρκυρα
 
Εκδότης:Εταιρεία Κερκυραϊκών Σπουδών
 
Συντελεστές:Κώστας Δαφνής, Κώστας Κωστής
 
Έτος έκδοσης:1987
 
Σελίδες:342
 
Θέμα:Αλληλογραφία Καποδίστρια (Επιστολές προς διαφόρους)
 
Στατιστικαί παρατηρήσεις (1828-1830)
 
Χρονική κάλυψη:1827-1831
 
Το Βιβλίο σε PDF:Κατέβασμα αρχείου 39.59 Mb
 
Εμφανείς σελίδες: 68-87 από: 341
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στείλει στην Ecole des Arts et Métiers ορισμένους νέους, ώστε να αποκτήσει η χώρα πρωτομάστορες. Τελειώνει το γράμμα του με διάφορες πληροφορίες για πρόσωπα.

A Μ. le Chevalier Eynard, à Paris

Nauplie, 20 février/4 mars 1830

Je vous ai écrit, mon cher Eynard, en date du 3 (15) février. Je continue aujourd’hui, pour vous accuser la réception de vos lettres du 9 et du 22 janvier.

Les démarches que vous avez faites avec le courage qu’inspirent toujours des sentiments purs et élevés, n’ont pas manqué leur effet, et j’attends d’une heure à l’autre les 600,000 francs qui sont déjà annoncés à Modon, d’après ce que me mande M. le général Schneider.

Ainsi que je vous l’ai dit par ma lettre d’office, M. le comte de Panin est déjà en possession des 500,000; mais n’ayant pas reçu d’ordres de la part de sa cour, ni de celle de M. Pozzo di Borgo, il ne peut qu’en être le dépositaire.

Vos 100,000 francs vont être versés dans le trésor; mais ils ne seront employés que pour encourager l’agriculture, et vous en aurez la preuve.

Ces ressources que la Grèce doit à votre infatigable bienveillance, offriront au gouvernement les moyens de soutenir jusqu’au mois d’avril l’administration publique, c’est-à-dire l’ordre et la tranquillité.

C’est dans le courant de mars que les revenus de l’état sont affermés d’après les usages du pays. D’après les mêmes usages, les fermiers paient d’avance un tiers; mais ce tiers n’entre d’ordinaire dans la caisse que dans l’espace de six ou huit semaines.

Avec ces minces ressources le gouvernement pourra-t-il faire honneur à ses engagements envers les soldats et les marins? Pourra-t-il développer graduellement l’organisation des troupes régulières, en diminuant graduellement le nombre des irrégulières? Pourra-t-il en même temps fournir aux marins d’Hydra, de Spetzia et de Psara, les moyens de radouber leurs bâtiments marchands, qui dépérissent dans les ports?

Je viens de faire en tout dernier lieu, malgré la rigueur de l’hiver, une tournée dans ces îles; et je me suis convaincu de mes propres yeux que le gouvernement ne pourrait pas se dispenser de venir à leur secours.

La misère, et plus que la misère le désoeuvrement de quelques milliers de marins, compromettent les plus grands intérêts de la nation. Les Turcs leur offrent dans l’arsenal de Constantinople des places et des emplois. Pourquoi ne les accepteraient-ils pas? Les chancelleries commerciales des ambassadeurs alliés à

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Constantinople leur offrent provisoirement les pavillons de leurs souverains. Pourquoi les refuseraient-ils? Or s’ils les acceptent, la Grèce aura-t-elle plus tard un pavillon et une marine?

Ces considérations, que je m’abstiens de développer, m’ont porté à accorder

50,000 talaris aux communautés des trois îles maritimes, afin qu’elles puissent radouber quelques-uns de leurs bâtiments, et donner ainsi de l’occupation, du pain et de bonnes espérances, à leurs matelots. Cette mesure a produit pour le moment un effet salutaire. Mais ce n’est pas tout. Pour sauver notre marine des périls dont elle est menacée, le gouvernement devrait lui faire des avances plus considérables. Mais où les prendre?

Si l’imprimerie m’envoie à temps les nouveaux règlements de notre banque, vous les recevrez par la poste d’aujourd’hui, et vous verrez les garanties que le gouvernement offre aux prêteurs de notre 8 pour 100. Si les placements répondent à mes voeux, l’affaire majeure de la marine sera réglée sur une base nationale et complètement indépendante de toutes les combinaisons de la politique, si toutefois la politique ne s’oppose pas ouvertement à ce que la Grèce ait une véritable existence maritime et commerciale.

Plus je médite cette question grave, et moins je comprends toutes les notions qui parviennent à ma connaissance sur les mesures provisoires que les cours alliées semblent avoit adoptées. Elles offrent, ainsi que je viens de vous le dire, aux Grecs leur pavillon et leur protection pour six mois, et jusqu’à ce que la Porte ait reconnu l’état Grec et son pavillon; mais cette offre, au lieu d’être adressée au gouvernement actuel de la Grèce, a été faite directement aux marins, et par l’entremise d’une foule d’agents subalternes. Vous verrez dans les gazettes que je vous envoie les communications que j’ai cru de mon devoir d’adresser à qui de droit.

Il est bon que vous n’ignoriez pas cet état de choses, afin de pouvoir répondre si l’on vous fait quelque question. Dans le cas contraire gardons le silence, et laissons parler les choses.

Tout ceci vous donne, mon cher Eynard, la mesure de l’impatience avec laquelle j’attends les nouvelles que vous me promettez, tant sur le dénouement des négociations à Londres, que sur le résultat des dermières démarches que vous avez faites pour négocier l’emprunt avec la seule garantie de la cour de Russie.

Je n’ai pas cessé de répéter que, si des intérêts majeurs rendaient nécessaire la prolongation des négociations, la conclusion prompte de l’emprunt pourrait encore rendre tolérable cette longue crise. L’emprunt donnerait en effet au gouvernement grec une force morale et matérielle, qui seule le mettrait en état d’avancer l’oeuvre de la restauration de ce pays, et de préparer ainsi les voies à l’accomplissement du sort qu’on voudra lui assurer.

J’ignore quel est l’accueil qu’on a fait à mes observations respectueuses. Ce

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que l’on m’écrit de Constantinople en date du 28 janvier, c’est que les trois représentants des cours alliées, dans l’attente où ils sont des ordres de leurs cabinets, ont consigné mes jérémiades au protocole.

D’un autre côté vous m’annonciez vous-même, mon cher Eynard, par votre lettre du 22, que d’un instant à l’autre arriveraient de Londres les communications officielles des décisions de la conférence. Il y a cinq immenses semaines depuis lors, et je ne reçois aucune nouvelle de votre part.

Quelque pénibles que soient ces retards, les conséquences n’en seraient pas si dangereuses, si la malveillance n’en profitait pas tout à son aise. Le bon sens de cette admirable nation est mis à une rude épreuve depuis l’année dernière.

Des colporteurs de nouvelles, souvent titrés, lui annoncent à tout moment que dans peu de jours il y aura ici un nouvel ordre de choses. D’abord c’était le prince de Baden qui allait se rendre en Grèce, puis le prince Léopold qui était arrivé à Malte; aujourd’hui c’est le prince de Carignan qui vient recueillir ici l’héritage de la royauté de Jérusalem.

Je vous le demande, quel autre pays resterait dans une paisible et respectueuse attitude, si l’on s’efforçait de lui persuader avec un certain ton d’autorité, que le gouvernement auquel il obéit a cessé par le fait même, et qu’un autre va le remplacer?

Cependant l’ordre se maintient; la tranquillité est parfaite. Les bons paysans bénissent Dieu, travaillent leurs terres, et haussent les épaules lorsque quelques orateurs les engagent à se préparer à ce grand changement. A l’exception d’une poignée d’hommes à mauvaise conscience, et chaque pays n’en manque pas, tout le reste conserve et renforce, s’il se peut, les sentiments de confiance et de respect qu’il a voués à son gouvernement actuel.

Sous ce point de vue les bruits imprudents qu’on a répandus et qu’on répand encore, rendent plus difficile l’exécution des arrangements que les alliés ont arrêtés. Ce pays, tout sauvage qu’il est encore, a aussi son opinion publique, et elle ne se prononce pas favorablement pour la combinaison d’une royauté, moins encore pour un prince étranger, qui viendrait l’exercer sans garanties. Il est inutile que je vous en explique les motifs.

Ce qui me parait cependant de toute nécessité et de toute justice, ce que je n’ai pas laissé ignorer dans le temps, c’est que quel que soit le plan dont on sera convenu, puisque c’est par les Grecs et pour les Grecs qu’on voudra l’exécuter, encore faudrait-il le leur communiquer, et combiner dans les formes légales leur participation aux négociations avec la Porte, auxquelles ce plan donnera lieu nécessairement.

J’ignore également ce qui a été décidé sur ce point important. Il en adviendra ce qu’il plaira à Dieu.

M’étant acquitté loyalement de mes devoirs envers les augustes bienfaiteurs

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de la Grèce, il ne me reste plus qu’à attendre, tout en continuant, autant que faire se pourra, à porter ma croix, et je la porte sans murmurer.

Passons maintenant à des intérêts de détail.

Mes établissements naissants, l’orphanotrophe, l’école normale, l’école militaire, toutes les écoles d’enseignement mutuel, me donnent tous les jours de véritables consolations. Je m’occupe maintenant de la fondation d’un séminaire et d’une école rurale ou ferme-modèle. C’est sur la route de Nauplie à Argos que j’ai assigné un beau et magnifique terrain à cette ferme. Les charrues venues de France sont déjà en usage. Il s’agit maintenant de bâtir le local, des magasins, des étables, des ateliers, et d’acheter des boeufs.

Vos 100,000 francs nous sont arrivés à point nommé. C’est sur cette somme que je prendrai 25 ou 30,000 francs que pourront coûter les bâtisses et les achats de bétail.

Si cette ferme-modèle réussit, nous aurons fait un pas immense vers l’amélioration agricole du pays, et je l’espère, attendu que M. Paléologue justifie jusque’ici mon attente.

Ce qui nous manque le plus ici, ce sont des ouvriers. Si je faisais une respectueuse demande au roi de France, pour obtenir quelques places dans l’école des arts et métiers, serait-elle accueillie? Veuillez m’en dire un mot. Plaçant dans cette école une douzaine de jeunes Grecs, le pays aurait dans trois ou quatre ans des maîtres-ouvriers qui en ferraient à leur tour une vingtaine.

Je joins ici quatre lettres, une pour M. Ruggeri, deux pour les professeurs***, et la quatrième pour un Zuricois. Cette dernière est une simple réponse, sur laquelle il ne vaut pas la peine de revenir. Quant aux deux professeurs, vous m’obligeriez infiniment de prendre des informations à l’égard de l’institut de l’un et des capacités de l’autre. Si l’institut de M.*** est sous la sauvegarde de la bonne opinion de MM. Lasteyrie et Degerando, je n’hésiterai pas à lui envoyer des élèves, aux conditions avantageuses qu’il me propose. De même si le professeur de Bruxelles est connu avantageusement, et qu’il consente à venir ici avec un traitement modique, je le placerai immédiatement à l’école normale d’Égine, qui en aurait besoin. Enfin si d’après l’opinion des connaisseurs, M. Ruggeri a en effet les capacités dont il me parle dans sa lettre, et que vous puisiez me l’assurer, envoyez-le ici. Il prendra la place de maitre de dessin à l’école militaire, et il fera aussi l’architecte en dehors de l’école. Voilà tout ce que je puis faire pour lui. Je lui paierai les frais de voyage; et s’il s’agit, pour le mettre en état de pirtir, de lui donner 2 ou 300 francs, j’y consens et je vous prie de les lui avancer.

Il me reste à vous dire un mot de cette plaie éternelle des Mavromichalis. Sa famille, qui coûte toujours à cette pauvre caisse, ne veut rien faire pour le jeune homme. Elle prétend aussi ne le pouvoir pas. Donnez-lui donc quelque chose, et s’il s’agit de le faire revenir dans ses foyers, payez-lui ses dettes et les frais de

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voyage. Je ne pense pas qu’en restant à Paris il devienne meilleur, ni pour les siens ni pour la Grèce, et il me serait impossible de me charger plus longtemps de lui.

Je finis cette longue lettre, en exprimant du fond du coeur toute la reconnaissance que je vous dois, pour les services immenses que vous avez rendus, et que vous rendrez encore à cette pauvre et bonne Grèce.

P.S. Au moment de cacheter ma lettre je reçois la vôtre du 30 janvier. Je répondrai à M. Ricardo dans le sens que vous me suggérez.

Je vous exprimerai dans peu de jours mon opinion sur le projet de M. Barbezat. En attendant, je pense comme vous: je crois que c’est trop tôt.

Je vais faire prendre note dans notre compte courant des sommes dont vous m’accréditez, et je finis par vous cojurer de me faire connaître ce que vous apprendrez des longues négociations de Londres. Il est temps qu’on se décide, et qu’on nous dise ce que nous allons devenir. Je serai conséquent, et je ne changerai pas.

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ΠΡΟΣ ΤΗΝ ΓΕΡΟΥΣΙΑ

Correspondance, τόμος IV, σσ. 77-78

Ο Καποδίστριας υπενθυμίζει στη Γερουσία πως πολλά τουρκόπουλα που έχουν παραμείνει στην Ελλάδα εκχριστιανίσθηκαν και με γάμους έχουν αφομοιωθεί με τους κατοίκους της χώρας. Τα τουρκόπουλα αυτά επανειλημμένα έχουν ζητήσει να τους παραχωρηθεί ένα μικρό μέρος των παλαιών ιδιοκτησιών τους ως μέσο για την επιβίωσή τους. Τα αιτήματα αυτά εξακολουθούν, αλλά δεδομένου ότι θα πρέπει να πληρώνουν τον επιπλέον φόρο που εισπράττεται από τα εθνικά κτήματα και τα oφέλη που θα έχουν από την καλλιέργειά τους είναι μικρά, δεν ανταποκρίνονται στις προθέσεις της κυβέρνησης να τους ευεργετήσει. Ο Καποδίστριας, στη συνέχεια, υποστηρίζει πως θα πρέπει να τους βοηθήσουν και να τους δώσουν τη δυνατότητα να κερδίζουν ένα αξιοπρεπές εισόδημα. Ζητάει λοιπόν τη γνώμη της Γερουσίας για την παραχώρηση κτημάτων με την προϋπόθεση πληρωμής από τους δικαιούχους μόνο της δεκάτης, τη διατήρηση του δικαιώματος της χρησικτησίας μόνο και την απαγόρευση πώλησης ή υποθήκευσής τους.

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Au Sénat

Nauplie, 3/15 juillet 1830

Vous n’ignorez pas, Messieurs, que plusieurs enfants turcs des deux sexes encore en bas âge, qui sont restés en Grèce, ont embrassé la religion orthodoxe, et que par la suite plusieurs d’entre eux se sont unis par le mariage aux habitants du pays.

Sur la demande qu’ils nous ont adressée à plusieurs reprises, nous avons consenti à leur faire accorder une petite portion de leurs anciennes propriétés, comme moyen provisoire de subsistance. Des demandes continuent; mais les pétitionnaires font observer à juste titre, qu’étant obligés de payer l’impôt affecté aux dommaines nationaux, le bénéfice qui leur reste ne remplit aucunement les intentions bienfaisantes du gouvernement.

Se l’on reconnaît qu’il est de toute justice de ne pas abandonner au plus grand dénuement les héritiers de fortunes très-considérables, devenus victimes des circonstances; si l’on prend en considération l’intérêt qu’elles ne manqueront pas d’inspirer aux cours alliées, le sénat conviendra avec nous que le gouvernement est obligé de s’occuper de leur sort. Jusqu’ à ce qu’ une mesure générale et définitive soit adoptée à cet égard, on pourrait d’après notre opinion accorder à chacun des pétionnaires de cette catégorie une portion de leurs anciennes propriétés. On en calculerait le revenu de manière à leur fournir les moyens de vivre. Ces moyens ne pourraient dans aucun cas outrepasser la somme de 2,000 phénix.

Ces mesures seraient prises cependant aux conditions suivantes. Ceux qui les obtiendraient ne paieraient que la simple dime; ils ne seraient pour le moment considérés que comme usufruitiers des propriétés qui leur seraient cédées par le gouvernement. Ils n’auraient pas le droit de les vendre, ni de les mettre sous hypothèque.

Nous engageons le sénat à prendre en considération cet objet important, et à nous faire connaître son opinion.

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ΠΡΟΣ TON ΚΟΝΤΟΣΤΑΥΛΟ

Correspondance, τόμος IV, σσ. 114 - 115

Ο Καποδίστριας δηλώνει πως, ανεξάρτητα από τις διπλωματικές προσπάθειες, θεωρεί απίθανη την ταχεία εκκένωση της Εύβοιας παρά μόνο στην περίπτωση κατά την οποία η Κυβέρνηση θα μπορούσε να αγοράσει τις τουρκικές ιδιοκτησίες.

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Δεδομένου ότι για την αγορά αυτή θα χρειάζονταν περί τα 200.000 σκούδα, τα οποία δεν είναι σε θέση να διαθέσει από τα άμεσα εισοδήματα της χώρας, ο Καποδίστριας ζητάει από τον Κοντόσταυλο ένα σχέδιο για τη δυνατότητα σύναψης δανείου με έλληνες ή ξένους κεφαλαιούχους για τον σκοπό αυτό. Οι όροι του δανείου θα πρέπει να είναι οι εξής: α. Ο δανεισμός θα είναι μόνο για την αγορά γης στην Αττική και την Εύβοια, β. Η διάρκεια του δανείου θα είναι τρία χρόνια, γ. Οι δανειστές θα μπορούσαν να αγοράσουν με τις ομολογίες του δανείου εθνικές γαίες στην Αττική και την Εύβοια και δ. Το επιτόκιο θα είναι 8%.

A Μ. Condostavlos, Membre de la Commission des Finances

Nauplie, 15/27 août 1830

Quels que soient les efforts de la diplomatie, je ne croirai à la prompte évacuation de l’Eubée et de l’Attique, que lorsque le gouvernement grec pourra acheter les propriétés turques, par un arrangement au moyen duquel il donnerait en espèces sonnantes une partie des valeurs, et l’autre en obligations.

D’après les explications que j’ai eues avec le commissaire turc qui est ici, je pense que si le gouvernement pouvait disposer de 200,000 écus, cette grande affaire se terminerait promptement et très-fort à l’avantage des Grecs.

Sans la révolution qui a éclaté en France, j’aurais pu compter sur l’emprunt, et employer par conséquent une partie des avances que les trois cours nous ont faites pour vivre jusqu’au mois de novembre. Ne le pouvant pas, il ne me reste qu’une seule ressource, à l’égard de laquelle je vais vous demander votre opinion.

Je voudrais proposer, tant aux capitalistes grecs qu’aux étrangers, de prêter au gouvernement la somme de 200,000 talaris aux conditions suivantes:

1o. Ils ne la prêteraient que pour l’achat des propriétés particulières des Turcs, tant dans l’Eubée que dans l’Attique.

2o. Ils prêteraient pour trois ans, à l’intérêt de 8 pour 100.

3o. Les prêteurs pourraient acheter des biens nationaux dans l’ile d’Eubée et dans l’Attique avec les obligations de l’emprunt.

4o. Selon la somme que représenteraient les obligations, le gouvernement accorderait une prime de tant pour 100.

C’est avec ces indications que je vous prie de me faire un projet d’emprunt, et si vous croyez qu’en venant vous-même par le cutter à Nauplie, vous pouvez vous acquitter de cette commission, je vous y verrai avec grand plaisir. Comme je me propose dans le courant de la semaine prochaire de faire une tournée moi-même à Égine, je pourrai vous y ramener.

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ΠΡΟΣ ΤΟΥΣ ΚΑΛΟΓΕΡΟΠΟΥΛΟ, ΜΑΝΟ ΚΑΙ ΜΙΣΣΟΓΛΟΥ

Correspondance, τόμος IV, σ. 117 - 122

Ο Καποδίστριας ζητάει από τους Καλογερόπουλο, Μάνο και Μίσσογλου να μεταβούν αμέσως στην Αττική και Εύβοια για να εκπληρώσουν μια σημαντική αποστολή. Τους υπενθυμίζει ότι με επικείμενη την παραχώρηση των δύο αυτών περιοχών στην Ελλάδα, η τελευταία έχει αναλάβει να προστατέψει τις ιδιοκτησίες των Μουσουλμάνων. Τους εφιστά την προσοχή στο ότι τα μέτρα αυτά ισχύουν μόνο για τις γαίες πλήρους ιδιοκτησίας που βρίσκονται στις περιοχές όπου υπάρχουν Τούρκοι και επισημαίνει την σημαντική διαφορά της ιδιοκτησίας που ανήκει στην κατηγορία αυτή σε σχέση με τα βακούφια. Οφείλουν στα μέρη που θα επισκεφθούν να πληροφορούν τους Τούρκους για την ασφάλεια των ιδιοκτησιών τους. Θα πρέπει εκ μέρους του Καποδίστρια να δηλώσουν τους Τούρκους: α. Ότι όλοι οι μουσουλμάνοι ιδιοκτήτες που επιθυμούν να παραμείνουν στην Ελλάδα, θα διατηρήσουν τις ιδιοκτησίες τους και θα χαίρουν ασφάλειας, β. Οτι όσοι επιθυμούν να πουλήσουν τις ιδιοκτησίες τους θα διευκολυνθούν και γ. Ότι η κυβέρνηση θα εφαρμόσει με ακρίβεια όλες τις ευνοϊκές γι ’ αυτούς διατάξεις του Πρωτοκόλλου του Λονδίνου και παραμένει αντίστοιχη ανταπόκριση από αυτούς. Αφού διαβεβαιώσουν τους Τούρκους για όλα αυτά, οι αντιπρόσωποι θα πρέπει να διευκολύνουν τις αγορές οθωμανικών ιδιοκτησιών από Έλληνες και να υπενθυμίσουν τους Τούρκους, οι οποίοι βιάζονται να εκποιήσουν τις ιδιοκτησίες τους, ότι έχουν ένα χρόνο δικαίωμα γι’ αυτό. Θα ευνοηθούν έτσι και οι Έλληνες του εξωτερικού. Σε περίπτωση δε που τα οικονομικά της Κυβέρνησης το επιτρέπουν, θα παίξει αυτή ενδεχόμενα τον ρόλο του ενδιάμεσου, αγοράζοντας οθωμανικές ιδιοκτησίες. Θα πρέπει τέλος να προχωρήσουν, με το ενδεχόμενο αγοράς γης από την Ελληνική Κυβέρνηση, σε εξέταση διαφόρων τίτλων ιδιοκτησίας, εκτίμηση της αξίας των κτημάτων που είναι για πούλημα, έρευνα της ποιότητας των κτημάτων και θα πληροφορήσουν τέλος τους ενδιαφερόμενους ότι η Κυβέρνηση δεν μπορεί να καταβάλλει παρά χαμηλά ποσά και με μακροχρόνια πληρωμή. Οφείλουν να πληροφορηθούν ακόμη για τα ζώα και το τρόπο που ενδεχόμενα θέλουν να πουλήσουν οι Τούρκοι. Εφιστά τέλος ο Καποδίστριας την προσοχή στους πληρεξούσιους, στο ότι οι Τούρκοι δεν έχουν δικαίωμα πώλησης κρατικών ιδιοκτησιών τις οποίες το Πρωτόκολλο του Λονδίνου κατακυρεί στο Ελληνικό κράτος.

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A Μ Μ. Calogéropoulos, Manos, & Missoglou

Nauplie, 19/31 août 1830

Nous vous appelons, Messieurs, à vous réunir, pour vous rendre immédiatement dans l'île d’Eubée et en Atique, à l’effet de remplir, d’après les directions que nous allons vous tracer, une mission importante.

Vous n’ignorez pas que, par une suite des transactions que la Grèce doit à la sollicitude bienveillante des augustes cours alliées, l'île d’Eubée et l’Attique vont être définitivement incorporées au nouvel état. Vous n’ignorez pas non plus les clauses de ces transactions, qui concernent les avantages stipulés en faveur des musulmans qui ont des propriétés dans les dites provinces.

Messieurs les résidents des cours alliées nous ayant demandé à ce sujet une déclaration, nous leur avons répondu comme nous le devions. Le secrétaire du gouvernement pour les affaires étrangères reçoit l’ordre de vous donner copie de ces documents.

Il vous remettra aussi les articles des transactions de Londres, qui sont destinés à préciser en quels lieux, et quelles sont les propriétés que les musulmans ont le plein droit de vendre, et combien ceux parmi les Turcs qui veulent demeurer en Grèce et conserver leurs propriétés, doivent compter sur la protection du gouvernement.

Vous verrez d’après ces articles qu’il ne peut être question que des propriétés particulières, situées dans le pays où se trouvent les Turcs, et dont ils ont maintenant la pleine et entière possession. Vous verrez aussi l’importante distinction établie par rapport aux Vacoufs, et la clause qui précise le moment où commencera l’année qui est accordée aux Turcs, pour qu’ils puissent alliéner leurs propriétes particulières.

En vous rendant dans l’ile de Negrepont, et partout sur votre passage, vous aurez occasion de vous entretenir avec les Turcs sur la part que prend le gouvernement grec à l’exécution des clauses susmentionnées. Vous leur déclarerez que l’objet de votre mission est de leur répéter les assurances que nous avons données à cet égard à Messieurs les résidents par notre office.

Vous leur répèterez par conséquent de notre part:

1o. Que tous ceux des propriétaires musulmans qui voudront rester dans le pays conserveront leurs propriétés, et y jouiront avec leurs familles d’une sécurité parfaite.

2o. Que ceux qui veulent vendre leurs propriétés auront de notre part toute l’assistance et toutes les facilités qu’il sera en notre pouvoir de leur offrir.

3o. Qu’en général le gouvernement remplira avec une scrupuleuse exactitude toutes les stipulation des actes de Londres qui leur sont favorables, et qu’il

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s’attend en conséquence à une résiprocité complète de leur part.

Après vous être expliqués dans ce sens avec Omer-Pacha, et avec les autres Turcs élevés en grade, employés, ou occupant les premières places dans le pays à raison de leur fortune, vous leur prouverez par le fait que votre mission n’a pour but que de leur offrir l’assistance et les facilités que nous pouvons leur donner.

Dans cette vue vous aurez soin d’encourager les citoyens de la Grèce qui se rendent sur les lieux ou qui s’y trouvent, à acheter les propriétés particulières dont il s’agit. Vous ferez plus. Lorsque les contrats seront faits sous la sauvegarde des lois et d’après les clauses du protocole, c’est-à-dire dire lorsque la propriété sera légitimement prouvée par des actes formels et légaux, lorsqu’elle sera dans la catégorie de celles dont le protocole autorise la vente, vous n’hésiterez pas, sur la demande de l’acheteur, à nous adresser un rapport, en vertu duquel le gouvernement confirmera l’achat.

Quel que soit le désir des Grecs et des étrangers d'acheter des propriétés en Eubée et dans l’Attique, il se peut que leur arrivée sur les lieux soit retardée, et que les Turcs se pressent de réaliser leur fortune en numéraire. Dans cette hypothèse vous leur ferez observer que le protocole leur réserve une année entière, et que le gouvernement, après la prise de possession de l’Attique et de l’Eubée, pourra peut-être favoriser, comme intermédiaire, des arrangements qui leur faciliteront la vente des propriétés qui se trouveront encore à leur disposition.

Si nos ressources financières nous le permettaient, nous nous empresserions de leur offrir cette facilité. Nous achèterions les biens en question, après avoir procédé à une estimation par experts choisis de part et d’autre, et après être convenus du prix et du mode de paiement. Nous n’avons pas cette possibilité dans le moment actuel; mais nous ne renonçons pas à l’espoir de nous la procurer sous peu de temps.

Pour ce cas nous vous autorisons à entrer en pourparlers à ce sujet avec Omer-Pacha, avec le mollah, et avec les autres propriétaires. S’ils consentent à entrer en négociations, vous y procéderez en vous conformant aux règles suivantes:

1o. Vous examinerez avant tout les titres de propriété que vous présentera le propriétaire turc qui vous proposera l’achat de son bien.

2o. Le titre reconnu légal et valide, vous procéderez au choix des experts, qui se rendront sur les lieux pour mesurer et estimer le bien en question. A ces experts le propriétaire unira les siens.

3o. Pendant que les experts procéderont à l’estimation, vous tâcherez de vous procurer des informations indirectes sur la nature du domaine, sur ses productions, sur leur quantité dans une année moyenne, et en général sur la valeur du fonds.

4o. D’après la base d’estimation, vous traiterez avec le propriétaire sur le prix et sur le mode de paiement. Vous nous enverrez un rapport détaillé, avec les

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propositions du propriétaire et les vôtres.

5o. Pour le cas d’acheter, vous déclarerez d’avance que si le gouvernement s’y décide, cela ne lui serait guère possible qu’à des prix modiques, mais équitables, et à condition que le paiement ne s’effectuerait qu’à de longs termes, sauf à donner au moment de la prise de possession un petit à-compte.

Les Turcs possèdent aussi des vivres et du bétail, dont ils désirent se défaire. Il vous est recommandé de faire prendre connaissance de ces objets, et de vous informer de la quantité, de la qualité, et du prix. Il nous intéresse aussi de connaître les conditions auxquelles les Turcs voudront les vendre. Ces conditions ont trait également à la somme et au terme du paiement.

Vous ne négligerez pas enfin de veiller et de faire veiller à ce que les Turcs ne vendent point des propriétés qui appartiennent à l’état, et que le protocole réserve au gouvernement grec. Vous nous procurerez toutes les notions possibles sur la population, les revenus publics, les dommaines de l’état, les mines, les bois, et autres ressources qui appartiennent au fisc. Vous nous adresserez vos rapports le plus souvent que vous pourrez, et nous ne vous ferons pas attendre des directions ultérieures.

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ΠΡΟΣ ΤΗΝ ΓΕΡΟΥΣΙΑ

Correspondance, τόμος IV, σσ. 122-125

Ο Καποδίστριας, αφού ήλθε σε συνεννόηση με τον αντιπρόσωπο της Πόρτας, εξετάζει το ενδεχόμενο, ιδιοκτησίες Ελλήνων που βρίσκονται στις περιοχές που θα επιστραφούν στην Οθωμανική κυριαρχία να πουληθούν, όπως συμβαίνει με τις τουρκικές ιδιοκτησίες που βρίσκονται σε περιοχές της δικαιοδοσίας του Ελληνικού Κράτους. Θέτοντας στη διάθεση της επιτροπής στοιχεία, που είχαν συλλεγεί άλλη φορά, ζητάει από την Γερουσία την εκτίμηση των ιδιοκτησιών των Ελλήνων των οποίων οι ιδιοκτησίες, σύμφωνα με το Πρωτόκολλο βρίσκονται σε περιοχές που περιέρχονται στους Οθωμανούς. Απαντώντας σε ερώτημα της Γερουσίας ο Καποδίστριας δίνει πληροφορίες για τα δικαιώματα ιδιοκτησίας σε γαίες διαφόρων κατηγοριών. Στο τέλος εκφράζει την αποθάρρυνσή του για τη δυνατότητα σύναψης ενός δανείου που θα του επέτρεπε την εξαγορά των τουρκικών ιδιοκτησιών της Αττικής και της Εύβοιας και θα επιτάχυνε έτσι την εκκένωση των περιοχών αυτών από τα τουρκικά στρατεύματα.

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Au Sénat

Nauplie, 22 août/3 septembre 1830

Dans les explications que j’ai eues avec le mollah, commissaire de la Porte pour la vente des propriétés des provinces qui doivent passer d’une domination à l’autre, je n’ai pas négligé de lui demander comment, par un juste retour de réciprocité, il favoriserait la vente des propriétés appartenant aux Hellènes, dont le pays serait rétrocédé à la Porte.

Le commissaire ottoman, sans prendre aucun engagement, m’a témoigné le désir de connaître en quoi consistent ces propriétés, et quelle en est approximativement la veleur. Je lui ai répondu que je tâcherais de lui procurer ces informations; je vous propose donc, Messieurs, de vous occuper à les recueillir.

Les données que je puis mettre à votre disposition consistent dans les tableaux dressés par les différentes commissions destinées dans le temps à enregister les propriétés particulières et publiques des provinces de l’état. Le secrétaire d’état vous transmettra conjointement le tableau des provinces de la Grèce orientale. Après les avoir consultés, veuillez les lui rendre, attendu que ces tableaux doivent servir à d’autres travaux administratifs, dont vous n’ignorez pas l’importance. Ceux des membres du sénat qui ont des connaissances locales peuvent être destinés par Monsieur le président à se réunir en comité pour s’occuper du travail dont il s’agit.

Ce travail consisterait dans un tableau indiquant, dans chacune des provinces de la Grèce continentale que la délimitation place hors de la juridiction du nouvel état, l’énumération et la valeur approximative des propriétés particulières.

Quoique ce tableau ne préjuge aucune question, je pense néanmoins que le sénat en s’en occupant doit en réserver la connaissance pour lui seul et pour le gouvernement.

Après avoir ainsi répondu à la partie de votre message sous le numéro 102 qui concerne ces graves intérêts, j’ajouterai mon opinion quant aux propriétés en Attique, que le gouvernement avait alliénées avant la chute de l’acropole.

Si les immeubles sont aujourd’hui entre les mains de leurs anciens propriétaires ou des ayants droit, le gouvernement, d’après la lettre du protocole, ne pourrait leur contester la faculté de les aliéner. Quant aux acquéreurs grecs que la catastrophe de l’acropole a dépossédés, ils n’ont qu’à subir le sort de la guerre, ou présentrer en temps et lieu leur pétition, pour que le gouvernement fasse examiner si leur prétention à une indemnité peut être admissible ou non.

Le gouvernement a envoyé dans l’ile d’Eubée une commission, et le secrétaire pour les affaires étrangères vous donnera la copie des instructions dont elle est munie. Vous verrez que j’ai fait tout ce qui pouvait dépendre de moi, pour

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protéger les intérêts légitimes de nos frères les habitants de cette ile.

J’avais comme vous, Messieurs, entretenu l’espoir qu’en faisant un appel au patriotisme et à la sage prévoyance des Hellènes, le gouvernement aurait pu contracter un emprunt, et se ménager ainsi les moyens de négocier un arrangement en bloc avec les Turcs propriétaires, et d’accélérer l’évacuation des forteresses et de l’ile d’Eubée. Les demandes partielles que j’ai faites, dans la vue de pressentir l’opinion de quelques capitalistes, me donnent des résultats très-peu encourageants; et je doute qu’en proclamant les conditions d’un emprunt, quelque avantageuses qu’elles soient, le gouvernement puisse compter sur un nombre d’actionnaires pour des sommes considérables. Devant donc renoncer à cet espoir, je ne puis que m’adresser à l’étranger, et je le ferai, quelque fâcheux et préjudiciables que soient les incertitudes et les retards, conséquence nécessaire d’une semblable direction dans les circonstances actuelles.

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ΠΡΟΣ ΤΗΝ ΓΕΡΟΥΣΙΑ

Correspondance, τόμος IV, σσ. 125-129

Ο Καποδίστριας ανακοινώνει τη σύσταση Στατιστικής Επιτροπής και πληροφορεί τη γερουσία για τις οδηγίες τις οποίες έδωσε στην Επιτροπή αυτή. Σκοπός της Επιτροπής είναι να συγκεντρώσει πληροφορίες που θα επιτρέψουν την εφαρμογή της παραγράφου 2 του εβδόμου άρθρου του Γ΄ Ψηφίσματος της Εθνοσυνέλευσης του Άργους. Στην συνέχεια παρουσιάζει στη Γερουσία το σχέδιο του για την επιτυχία του πιο πάνω σκοπού. Πρόθεση του είναι να δώσει γη σε όσους δεν έχουν και να επιτρέψει σε όσους έχουν να αποκτήσουν και άλλη. Με βάση τη λογική αυτή θα καταρτιστούν οι στατιστικοί πίνακες από την επιτροπή που θα επιτρέψουν τη διανομή της γης σύμφωνα με τα δεδομένα που παρουσιάζει, στην επιστολή αυτή, λεπτομερώς ο Καποδίστριας.

Au Sénat

Nauplie, 24 août/6 septembre 1830 Vous trouverez, Messieurs, ci-jointe l’ordonnance par laquelle nous instituons

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une commission statistique, ainsi que les instructions dont nous la munissons.*

* Instructions à la commisson statistique

Nauplie, 24 aout/5 septembre 1830

Du moment que nous avons pu tracer les premières lignes de l’organisation intérieure de l’état, nous avons chargé les commissaires extraordinaires et les gouverneurs provisoires de recueillir dans leurs provinces respectives toutes les notions statistiques possibles. Les rapports que ces fonctionnaires publics nous ont adressés et qui vous serons remis, vous fourniront un premier aperçu.

Nous avons, à la fin de l’année dernière, nommé dans chaque département des commissions chargées de recueillir à leur tour des renseignements plus positifs sur l’état de la population et sur celui des propriétés particulières et nationales. Le secrétaire d’état vous transmettra la circulaire d’après laquelle les commissions ont réglé leurs travaux. Il vous remettra aussi les tableaux qu’elles ont confectionnés.

C’est sur l’ensemble de ces donnés que nous vous chargeons de composer avant tout le tableau statistique de chaque province. Pour le moment il suffira que vous occupiez du Péloponése.

Ces tableaux indiqueront avec précision:

1o. Le nombre des habitants.

2o. Le nombre de ceux d’entre eux qui possèdent des propriétés.

3o. Le nombre de ceux qui cultivent des terres nationales et qui n’ont pas de propriétés.

Ce travail est celui dont nous avons le plus pressant besoin, et nous ne saurions assez vous recommander de le hâter.

Étant chargés de continuer vos recherches et vos travaux sur cette partie si essentielle, nous vous invitons à nous adresser toutes les observations que vous serez dans le cas de faire, tant par rapport aux renseignements qui vous sont communiqués que par rapport à ceux que vous jugerez nécessaire de vous procurer.

Le but que vous aurez à atteindre sera de donner en son temps au gouvernement la statistique complète de l’état; mais tous les travaux que vous ferez à cet égard devront être dirigés de manière à ce que le gouvernement puisse en profiter au fur et à mesure qu’il pourra en avoir besoin.

C’est dans cette pensée qu’après avoir jeté un coup d’oeil sur l’ensemble des documents que vous recevez, vous nous proposerez le plan d’après lequel vous jugerez pouvoir le mieux remplir les intentions du gouvernement.

La commission des finances vous fournira les livres et les choses nécessaires à vos travaux. Vous vous réunirez dans un des appartements du sénat, et les secrétaires des deux sections sont tenus de vous prêter leur coopération. Vous recevrez.... phénix par mois, à compter du 1er septembre.

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Les tableaux qu’elle est invitée à dresser nous offriront les moyens de mettre à exécution le paragraphe 2 de l’article 7 du troisième décret du congrès d’Argos.

Nous allons maintenant vous faire part du plan que nous nous proposons de suivre, afin d’atteindre avant tout le but que nous vous avons signalé par notre message sous le numéro..., et de remplir aussi les voeux qui nous sont exprimés de la part de tous les citoyens.

Il s’agit de procurer une propriété foncière à ceux des habitants des différentes communes de l’état qui n’en ont point, d’accorder le même avantage à ceux qui, possédant déjà des propriétés, désireraient en acquérir d’autres.

C’est sur les indications que renfermeront les tableaux dont la commission statistique est chargée, que les gouverneurs des provinces, aidés des commissions locales, des démogéronties respectives, et de deux primats ou délégués des communes, arrêteront définitivement:

1o. Le nombre des familles ou des individus qui manquent de propriété.

2o. L’étendue de terre à portée de la commune qui leur sera assignée, en calculant selon la qualité du terrain la portion que chaque famille ou chaque individu pourra posséder. Le règlement fixera le maximum et le minimum de chaque portion.

3o. La division des terres assignées à la commune en lot, et le partage de ces lots par le tirage au sort.

4o. L’estimation de chaque lot par experts nommés d’une part par le gouvernement et de l’autre par la commune.

5o. Enfin le décret fixera les termes dans lesquels chaque citoyen ou chaque famille qui aura accepté son lot, sera tenu d’en payer le prix à la caisse publique. Nous pensons que ce terme devrait se trouver entre dix et quinze ans.

Le décret déterminera aussi le mode de paiement.

D’après le système actuel de la perception de l’impôt, chaque contribuable paierait la simple dime pour la quote-part qu’il payait chaque année au trésor, en déduction de la dette qu’il aurait contractée pour la portion de terrain qui lui aurait été assignée. Si l’on changeait le système de l’impôt, en le faisant porter non sur les produits, mais sur la terre, alors cette déduction deviendrait plus simple et plus facile.

Le décret arrêterait aussi que, lorsque les communes auraient été ainsi satisfaites, il serait libre à chaque citoyen d’acheter les terres qui resteraient encore à la disposition de l’état. A cet effet ces terres seraient mesurées, divisées en lots, et estimées. Chaque lot, selon les qualités du ter ram et les accidents des localités, serait calculé de l’étendue de 500 à 1,000 stremmes. Ces lots seraient vendus au plus offrant, et le prix serait payé dans des termes fixés.

Les acquéreurs des terres assignées aux communes ou de celles vendues après, comme nous venons de le dire, recevront un acte de propriété que le

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gouvernement leur délivrera, et en le recevant ils paieront une petite rétribution par stremme.

Ces rétributions formeront le fonds avec lequel seront indemnisés les démogérontes, leurs adjoints, les experts, ainsi que les greffiers qui auront dressé les procès-verbaux, les enregistrements, et tous les actes relatifs à ces opérations.

Je vous engage, Messieurs, à prendre en considération ces premières idées et à me communiquer les vôtres, sans toutefois proceder dès ce moment à la rédaction du projet de décret dont il s’agit. Le gouvernement s’en chargera après avoir recueilli votre opinion, et il vous le communiquera, lorsque la rédaction en sera définitivement arrêtée.

Ce décret pour sa première partie n’a besoin d’aucune sanction nationale, puisqu’il ne renferme que l’exécution du paragraphe 2 de l’article 7 du troisième décret du congrès d’Argos. La seconde partie qui n’est pas sans importance, pour être exécutée doit être auparavant sanctionnée par la nation. Nous pensons cependant que le décret une fois rédigé avec votre approbation, pourrait être envoyé aux gouverneurs civils, afin de le porter à la connaissance et aux suffrages des provinces. Nous sommes assurés d’avance que tous les citoyens l’accueilleront d’une voix unanime, et alors le décret aurait toute la force d’une loi.

Il va sans dire, Messieurs, que notre intention n’est point de porter atteinte à l’hypothèque qui pèse sur les propriétés nationales à cause des anciens emprunts. Le décret sera rédigé de manière à ce qu’il ne s’élève point de dificulté à cet égard.

Veuillez me faire part de vos observations, et je ne tarderai pas à vous communiquer le projet de décret.

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ΠΡΟΣ TON ΕΫΝΑΡΔΟ

Correspondance, τόμος IV, σ. 134-139

Μετά από διάφορες πληροφορίες και σχόλια γενικού ενδιαφέροντος, ο Καποδίστριας πληροφορεί τον Εϋνάρδο για το επείγον της σύναψης του δανείου και για την οικονομική και δημοσιονομική αδυναμία στην οποία βρίσκεται. Τον πληροφορεί ακόμη, όχι με την κατάσταση αυτή είναι αδύνατη η εκκένωση της Αττικής και της Εύβοιας από τους Τούρκους.

Περιγράφει το σχέδιο που είχε για την εξαγορά του συνόλου των τουρκικών ιδιοκτησιών στις περιοχές αυτές, η οποία θα επέτρεπε την πληρωμή των καθυστερημένων μισθών των Τούρκων στρατιωτών και την αποχώρησή τους. Οι Έλληνες και ξένοι κεφαλαιούχοι δε φάνηκαν διατεθειμένοι να προχωρήσουν

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σε κάποιο δάνειο για το σκοπό αυτό και έτσι η Αττική και η Εύβοια εξακολουθούν να βρίσκονται σε αναρχία και να καταστρέφονται.

Ζητάει από τον Εϋνάρδο να μελετήσει τη δυνατότητα σύναψης ενός δεύτερου δανείου ειδικά για την εξαγορά των τουρκικών ιδιοκτησιών των κατεχόμενων ακόμη περιοχών. Εγγύηση του δανείου αυτού θα ήταν οι γαίες που θα αγοράζονταν και οι ιδιοκτησίες των βακουφιών και άλλων ιερών ιδρυμάτων. Σε περίπτωση δε που η αξία των γαιών που θα αγοράζονταν δεν κάλυπτε το ποσό του δανείου, τότε η Κυβέρνηση θα έβαζε ως εγγύηση άλλες δημόσιες γαίες.

Πιστεύει πως είναι δυνατή η σύναψη ενός τέτοιου δανείου και πληροφορεί τον Εϋνάρδο για τις προτάσεις που του έκανε γαλλική εταιρεία για την αγορά και εκμετάλλευση γαιών στην Ελλάδα. Πιστεύει δε πως οι όροι της σύναψης ενός δανείου, όπως αυτό για την αγορά των τουρκικών ιδιοκτησιών στην Αττική και Εύβοια, είναι περισσότερο ωφέλιμο και σκόπιμο για τους ξένους κεφαλαιούχους, γιατί και το επιτόκιο θα είναι υψηλότερο από κάθε άλλη περίπτωση αλλά και γιατί με τη λήξη του δανείου θα είναι σε θέση να αγοράσουν γη, χωρίς τα προβλήματα και τις δυσκολίες στις οποίες θα εκτίθεντο αν το επιχειρούσαν τώρα.

A. Μ. le Chevalier Eynard, aux bains des Pyrénées

Nauplie, 8/20 septembre 1830

Je réponds, mon cher Eynard, à vos lettres du 11 août. D’abord les journaux, et plus tard les lettres du prince Soutzos, m’ont donné les nouvelles de Paris des derniers jours de juillet. Comme vous le faites observer, les événements qui caractérisent ces journées sont de nature à remplir un siècle.

Je suis heureux d’apprendre que’la santé de Mme Eynard est rétablie, et que vous êtes décidé de hâter votre retour à Paris, et d’y faire quelque séjour afin de continuer à la Grèce vos généreux services. Le moment est très-décisif pour ses intérêts les plus essentiels, et ce n’est que vous, et vous seul, qui puissiez leur assurer toute la protection dont ils ont besoin. J’aime à espérer que ce sera toujours sous la même sauvegarde de la triple alliance, que ces intérêts seront définitivement réglés.

Je prends la liberté de les placer directement sous les auspices du roi des Français. J’écris une lettre à S.M., et je charge le prince Soutzos de la lui présenter. Je lui en envoie la copie, et il vous en donnera connaissance.

Il ne s’agit plus que du choix du prince souverain et de la conclusion de l’emprunt. Le prince Soutzos vous communiquera les dépêches que je lui ai écrites pendant votre absence; il vous communiquera aussi ma réponse au prince

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Leopold et toutes les pièces qui l’accompagnent, et vous en serez satisfait.

Vous êtes assez au fait de la situation financière de ce pays, pour comprendre combien je suis impatient d’apprendre que l’emprunt est conclu. Au moyen du

1,000,000 de francs que j’ai reçu, et en ne m’écartant jamais de la plus sévère économie, je puis faire face aux dépenses les plus strictement nécessaires jusqu’à la fin d’octobre. Si l’Angleterre nous envoie dans les entrefaites les 500,000 francs qu’elle vous a promis, je pourrai atteindre la fin de l’année. Mais le gouvernement devra s’abstenir de faciliter, comme il le désire et comme il le doit, l’évacuation de l’Attique et de l’Eubée.

Les commissaires turcs destinés à présider à l’exécution de cette mesure sont venus ici, et ont eu plusieurs entretiens avec moi. Si j’avais pu disposer de

300,000 ecus, l’évacuation à cette heure serait effectuée, et voici comment. J’aurais stipulé une convention avec les Turcs, en vertu de laquelle le gouvernement aurait acheté en bloc toutes propriétés particulières. On aurait procédé de gré à l’estimation de ces propriétés, et le paiement se serait opéré à de longues échéances, sauf le débours immédial d’une somme d’à peu près 300,000 écus. Avec ce fonds les chefs turcs n’auraient plus le prétexte de ne pouvoir pas liquider des arrérages de leurs soldats, et l’évacuation ne rencontrerait plus d’obstacles. A défaut de cette avance les choses restent in statu quo, attendu que les capitalistes étrangers et grecs n’ont pas assez de confiance, tant que les Turcs restent en possession du pays. J’ignore ce que deviendra tout ceci, mais ce que je sais bien, c’est que l’ile d’Eubée comme l’Attique sont livrées dans ce moment à l’anarchie et à la destruction.

Désirant faire tout ce qui peut dépendre de moi pour procurer au gouvernement le moyen de faciliter l’exécution du protocole, je vous donne, mon cher Eynard, à considérer les propositions suivantes:

Indépendamment de l’emprunt qui, aux termes des transactions de Londres, doit être conclu sous la garantie des Puissances alliées, le gouvernement grec en contracterait un second, qu’il destinerait spécialement à l’acquisition des immeubles que les musulmans possèdent en Attique et en Eubée, et à l’égard desquels un article du protocole du 3 février leur garantit le droit de vente. Ce second emprunt serait de 8 à 10,000,000 de francs, dont le tiers au moins payable immédiatement.

Les suretés que le gouvernement donnerait aux prêteurs seraient l’hypothèque des propriétés particulières désignées ci-dessus, ainsi que celle des biens appartenant aux mosquées, aux fondations pieuses, etc., situés dans les mêmes territoires.

J’ignore la valeur des domaines compris dans cette dernièr catégorie, mais elle doit être considérable. Quant à ceux de la première, d’après une estimation approximative, ils peuvent être évalués à une somme de 5,000,000 de francs. Au surplus, si des terres que le gouvernement acquerrait en Attique et en Eubée ne représentaient pas une valeur hypothécaire suffisante, le gouvernement l’accroîtrait du prix des autres terres nationales du Péloponèse et de la Grèce continentale.

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Le remboursement de l’emprunt s’opérerait par l’émission d’obligations portant intérêt, lesquelles stipuleraient que les prêteurs s’engagent à recevoir en paiement du capital l’équivalent en terres, dès que le gouvernement sera en mesures de procéder à la vente des biens nationaux. A son tour ce dernier accepterait alors comme argent comptant celles des obligations que les prêteurs auraient préféré négocier. Jusque-là les intérêts (ils pourront être de 5 à 6 pour 100) leur seraient exactement payés. Le gouvernement ne se refuserait pas même à leur assigner à cet affet un fonds spécial, savoir une petite partie du produit des domaines, et dans ces entrefaites les parties contractantes auraient tout le temps d’établir d’un commun accord le prix des terres destinées au remboursement de l’emprunt, soit au moyen d’une expertise contradictoire, soit en prenant pour base de l’évaluation le revenu de dix années.

Ces premières indications seraient bien imparfaites pour tout autre qui connaîtrait ce genre d’affaires moins bien que vous. Veuillez donc vous donner la peine de les développer vous-même, de les rectifier, enfin d’en former le fond d’un projet que vous présenteriez aux capitalistes de l’Europe. Si vous voyiez la possibilité d’en arrêter dès à présent avec eux les dispositions, à des conditions réciproquement avantageuses, vous avez plein pouvoir de le faire, et vous m’enverriez dans ce cas le contrat aussi promptement que possible, pour que le gouvernement puisse l’approuver et le signer.

Je ne vous cacherai pas que je nourris l’espoir de vous voir remplir avec succès la commission dont je vous charge; car mes propositions me paraissent cadrer avec celles qu’une compagnie française vient de m’adresser par l’entremise de M. Pois de Bard, son fondé de pouvoirs. C’est M. Delaborde qui l’a muni d’instructions relatives au projet de cette compagnie, et il vous donnera par conséquent toutes les informations que vous pourrez désirer à ce sujet. M. Pois de Bard m’assure qu’il s’agirait de réunir une somme de 12,000,000, que les actionnaires emploieraient à l’achat et à l’exploitation de terres en Grèce.

Ma proposition leur offrirait peut-être, avec non moins d’avantages, plus de sûreté. Car ils placeraient leurs capitaux à un intérêt supérieur à celui de tous les effets publics de l’Europe, et à l’expiration de quelques années (je présume que ce ne sera guère au delà de trois à quatre ans) ils se trouveraient en possession de terres, dont le prix aurait été équitablement arrêté. Au contraire, si la compagnie achetait en ce moment des propriétés, soit turques, soit grecques, elle s’exposerait non-seulement à être trompée dans ces transactions si difficiles dans ce pays, mais elle soulèverait aussi un crigénéral contre elle et contre le gouvernement, que les nationaux accuseraient de livrer des provinces entières à des spéculateurs étrangers, lorsqu à peine une fraction du peuple possède un morceau de terre.

Je le répète, à moins qu’on ne me donne un fonds de 1,500,000 francs, et cela une heure plus tôt, l’Eubée et ΓAttique resteront entre les mains des Turcs,

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jusqu’à ce que les Puissances puissent concerter des mesures de vigueur pour les en faire sortir; et je crains que jusque-là il n’y ait plus de temps qu’il n’en faut pour compléter l’épuisement et la ruine du pays et des habitants.

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ΠΡΟΣ TON ΣΟΥΤΖΟ

Correspondance, τόμος IV, σ. 139-143

Ο Καποδίστριας πληροφορεί στην αρχή το Σούτζο, ότι δεν έχει καμία οδηγία να του δώσει για τα μείζονα προβλήματα που απασχολούν την Ελλάδα, τον παρακαλεί δε στην περίπτωση που έχει κάποιο νέο από την διάσκεψη του Λονδίνου, να του γράψει το συντομότερο δυνατό. Στη συνέχεια ζητάει τη συνδρομή του για τη δημιουργία των δύο βασικών προϋποθέσεων που θα επέτρεπαν την ύπαρξη της χώρας, δηλ. την εκλογή ηγεμόνα και την έκδοση δανείου. Επανέρχεται στο ζήτημα της εκκένωσης της Αττικής και της Εύβοιας και των προβλημάτων που προκαλούνται εξαιτίας της άρνησης των Τούρκων, με διάφορα προσχήματα, να τις εγκαταλείψουν. Επιμένει, για μια ακόμη φορά, στο ότι ένα δάνειο που θα επέτρεπε την εξαγορά των τουρκικών ιδιοκτησιών στις περιοχές αυτές θα έδινε και την οριστική λύση στην εκκρεμότητα αυτή. Προβλέπει οικονομικές δυσκολίες για το προσεχές μέλλον, δυσκολίες που θα έχουν σαν συνέπεια την ανατροπή της τάξης και ζητάει από το Σούτζο να δείξει όλο του το ζήλο ώστε. 1. Η Βρετανία να στείλει την ενίσχυση των 500.000 φράγκων που έχει υποσχεθεί. 2. Να επιταχυνθεί η εκλογή ηγεμόνα και ακόμη περισσότερο η σύναψη δανείου και 3. Να πληροφορήσει τον Γάλλο βασιλιά για όλα αυτά τα προβλήματα και να ζητήσει τη βοήθειά του.

A Μ. le Prince Soutzos, à Paris

Nauplie, 8/20 septembre 1830

C’est faute d’occasion que j’ai manqué, mon prince, à vous accuser la réception de vos dépêches sous les numéros 4 et 5. J’envoie la présente à Modon, sans savoir quand elle sera expédiée en France.

Je vous transmets ci-jointe une lettre pour S.M. le roi des Français, dont vous trouverez copie dans ma lettre à M. Eynard. Je laisse cette dernière à cachet volant, pour que vous en preniez connaissance. Si M. Eynard est parti pour la Suisse, vous la lui enverrez, et c’est d’après les directions qu’il pourra vous

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    στείλει στην Ecole des Arts et Métiers ορισμένους νέους, ώστε να αποκτήσει η χώρα πρωτομάστορες. Τελειώνει το γράμμα του με διάφορες πληροφορίες για πρόσωπα.

    A Μ. le Chevalier Eynard, à Paris

    Nauplie, 20 février/4 mars 1830

    Je vous ai écrit, mon cher Eynard, en date du 3 (15) février. Je continue aujourd’hui, pour vous accuser la réception de vos lettres du 9 et du 22 janvier.

    Les démarches que vous avez faites avec le courage qu’inspirent toujours des sentiments purs et élevés, n’ont pas manqué leur effet, et j’attends d’une heure à l’autre les 600,000 francs qui sont déjà annoncés à Modon, d’après ce que me mande M. le général Schneider.

    Ainsi que je vous l’ai dit par ma lettre d’office, M. le comte de Panin est déjà en possession des 500,000; mais n’ayant pas reçu d’ordres de la part de sa cour, ni de celle de M. Pozzo di Borgo, il ne peut qu’en être le dépositaire.

    Vos 100,000 francs vont être versés dans le trésor; mais ils ne seront employés que pour encourager l’agriculture, et vous en aurez la preuve.

    Ces ressources que la Grèce doit à votre infatigable bienveillance, offriront au gouvernement les moyens de soutenir jusqu’au mois d’avril l’administration publique, c’est-à-dire l’ordre et la tranquillité.

    C’est dans le courant de mars que les revenus de l’état sont affermés d’après les usages du pays. D’après les mêmes usages, les fermiers paient d’avance un tiers; mais ce tiers n’entre d’ordinaire dans la caisse que dans l’espace de six ou huit semaines.

    Avec ces minces ressources le gouvernement pourra-t-il faire honneur à ses engagements envers les soldats et les marins? Pourra-t-il développer graduellement l’organisation des troupes régulières, en diminuant graduellement le nombre des irrégulières? Pourra-t-il en même temps fournir aux marins d’Hydra, de Spetzia et de Psara, les moyens de radouber leurs bâtiments marchands, qui dépérissent dans les ports?

    Je viens de faire en tout dernier lieu, malgré la rigueur de l’hiver, une tournée dans ces îles; et je me suis convaincu de mes propres yeux que le gouvernement ne pourrait pas se dispenser de venir à leur secours.

    La misère, et plus que la misère le désoeuvrement de quelques milliers de marins, compromettent les plus grands intérêts de la nation. Les Turcs leur offrent dans l’arsenal de Constantinople des places et des emplois. Pourquoi ne les accepteraient-ils pas? Les chancelleries commerciales des ambassadeurs alliés à