Αρχείον Ιωάννου Καποδίστρια, τ. Ι΄

Τίτλος:Αρχείον Ιωάννου Καποδίστρια, τ. Ι΄
 
Τόπος έκδοσης:Κέρκυρα
 
Εκδότης:Εταιρεία Κερκυραϊκών Σπουδών
 
Συντελεστές:Δήμητρα Πικραμένου-Βάρφη
 
Έτος έκδοσης:1983
 
Σελίδες:324
 
Θέμα:Επιστολές προς Εϋνάρδο, Λεοπόλδο του Σαξ Κόμπουργκ και Μιχαήλ Σούτσο
 
Χρονική κάλυψη:1829-1831
 
Άδεια χρήσης:Εταιρεία Κερκυραϊκών Σπουδών
 
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Εμφανείς σελίδες: 76-95 από: 323
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ΙΩ. ΚΑΠΟΔΙΣΤΡΙΑΣ ΠΡΟΣ Μ. ΣΟΥΤΣΟ

Μουσείο Μπενάκη, αρχείο 46 (Σούτσου-Καρατζά), φ. 19, 1 δίφυλλο (αρ. 801) 25,3x20,1 εκ. και Correspondance, τ. IV, σ. 105-107.

[Ο Καποδίστριας ενημερώνει τον πρίγκηπα Μ. Σούτσο για τις απόψεις του σχετικά με τις επιπτώσεις που θα έχει η εφαρμογή της οροθετήσεως].

A Monsieur le Prince M. Soutzo etc. etc. à Paris.

Modon, le 30 juillet/11 août 1830

Avant de quitter Modon, je suis bien aise de vous donner, mon Prince, une nouvelle occasion de rendre service à la Grèce et de prouver encore une fois aux Cours Alliées que le Gouvernement désire justifier la confiance dont Elles l’honorent.

Dans les explications que j’ai eues avec Messieurs les Résidens sur les mesures qu’il faudrait prendre pour prévenir ou du moins pour mitiger les conséquences funestes de la délimitation, j’ai souvent insisté sur la nécessité de placer cette opération difficile et dangereuse sous la sauvegarde de l’autorité et de la puissance des Cours Alliées. J’ai observé à Mess(ieurs) les Résidens que les Commissaires délimitateurs représenteraient l’une et que les bâtimens de guerre des trois stations et les troupes françaises pourraient représenter utilement l’autre.

C’est dans cette vue que j’ai demandé à M(onsieu)r le Général Schneider si au moment où il s’agira de rendre aux Turcs les provinces de l’Acarnanie et de l’Etolie, il pourrait mettre une forte garnison à Patras et dans le château de Morée. De cette position les troupes françaises pourraient se porter à Lepante, à Missolongi et partout où le besoin l’exigerait.

Le Général Schneider a reconnu avec moi l’importance de cette mesure, mais il m’a témoigné les regrets qu’il éprouve d’être dans l’impossibilité de l’adopter à raison du peu de troupes qu’il a à sa disposition./

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φ. 1v Devant être appelées à prendre part à l’occupation des forteresses de l’Attique et de l’Eubée, les troupes qui sont actuellement sous les ordres du Général ne suffisent pas pour qu’il puisse en destiner aussi à Patras et dans la Grèce Occidentale. Le Général a bien voulu m’assurer que par le courrier d’aujourdhui il fait son rapport au Ministère de la Guerre sur cet objet important. Je vous autorise conséquemment à en entretenir vous même M(onsieur) le Prince de Polignac et à solliciter l’envoi d’un second régiment. Vous observerez au Prince que c’est autant dans l’intérêt des Cours Alliées que dans celui de la Grèce que je prends la liberté d’articuler cette demande. Elles désirent en effet que les clauses du Protocole concernant la délimitation s’exécutent sans que des complications fâcheuses viennent encore mettre en question ce qui a été décidé. La Grèce désire également atteindre le but que les Cours Alliées lui assignent, en faisant preuve de gratitude et de bonne volonté.

En exprimant avec une entière franchise le voeu qu’il forme, le Gouvernement remplit sa tâche. Vous aurez rempli la vôtre, en portant ce vœu à la connaissance du Ministère français et de Mess(ieurs) les Ambassadeurs d’Angleterre et de Russie.

Puisque vous aurez l’occasion d’entretenir le Ministre de la Guerre je vous autorise aussi à lui recommander M(onsieu)r le Lieutenant Pourchet. Cet officier dirige les travaux de notre arsenal de Nauplie φ. 2r et mérite tous les jours davantage la satisfaction de ses chefs et du / Gouvernement. Le Général sollicite pour lui un grade. J’oserai unir mes vives instances aux siennes.

Je ne vous parlerai pas du Général Schneider lui même. Je ne saurais assez me louer de ses nobles dispositions à m’offrir sa coopération. Je suis témoin du bien qu’il fait tous les jours dans les places de la Messénie. Le pays ressort de ses ruines et ses progrès attestent tout ce [que] peut l’action du bon exemple. Si vous avez le bonheur de vous présenter au Roi ne manquez pas de faire connaître à Sa Majesté combien le Général Schneider met de zèle à remplir ses généreuses intentions et combien ce pays est pénétré de reconnaissance pour les services qu’il lui rend.

Je vous réitère, mon Prince, l’assurance de ma considération très distinguée.

( signature )

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IΩ. ΚΑΠΟΔΙΣΤΡΙΑΣ ΠΡΟΣ I. Γ. ΕΫΝΑΡΔΟ

Correspondance, τόμος IV, σ. 134- 139.

[Ο Καποδίστριας αναφέρει στον Εϋνάρδο τις τελευταίες ενέργειές του και του εκθέτει αναλυτικά τα οικονομικά προβλήματα που αντιμετωπίζει.]

A M(onsieur) le Chevalier Eynard, aux bains des Pyrénées.

Nauplie, 8/20 septembre 1830

Le réponds, mon cher Eynard, à vos lettres du 11 août. D’abord les journaux, et plus tard les lettres du prince Soutzos, m’ont donné les nouvelles de Paris des derniers jours de juillet. Comme vous le faites observer, les événements qui caractérisent ces journées sont de nature à remplir un siècle.

Je suis heureux d’apprendre que la santé de M(ada)me Eynard est rétablie, et que vous êtes décidé de hâter votre retour à Paris, et d’y faire quelque séjour afin de continuer à la Grèce vos généreux services. Le moment est très-décisif pour ses intérêts les plus essentiels, et ce n’est que vous, et vous seul, qui puissiez leur assurer toute la protection dont ils ont besoin. J’aime à espérer que ce sera toujours sous la même sauvegarde de la triple alliance, que ces intérêts seront définitivement réglés.

Je prends la liberté de les placer directement sous les auspices du roi des Français. J’écris une lettre à S(a) M(ajesté), et je charge le prince Soutzos de la lui présenter. Je lui en envoie la copie, et il vous en donnera connaissance.

Il ne s’agit plus que du choix du prince souverain et de la conclusion de l’emprunt. Le prince Soutzos vous communiquera les dépêches que je lui ai écrites pendant votre absence; il vous communiquera aussi ma réponse au prince Léopold et toutes les pièces qui l’accompagnent, et vous en serez satisfait.

Vous êtes assez au fait de la situation financière de ce pays, pour comprendre combien je suis impatient d’apprendre que l’emprunt est conclu. Au moyen du 1.000.000 de francs que j’ai reçu, et en ne m’écartant jamais de la plus sévère économie, je puis faire face aux dépenses

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les plus strictement nécessaires jusqu’à la fin d’octobre. Si l’Angleterre nous envoie dans les entrefaites les 500.000 francs qu’elle vous a promis, je pourrai atteindre la fin de l’année. Mais le gouvernement devra s’abstenir de faciliter, comme il le désire et comme il le doit, l’évacuation de l’Attique et de l’Eubée.

Les commissaires turcs destinés à présider à l’exécution de cette mesure sont venus ici, et ont eu plusieurs entretiens avec moi. Si j’avais pu disposer de 300.000 écus, l’évacuation à cette heure serait effectuée, et voici comment. J’aurais stipulé une convention avec les Tures, en vertu de laquelle le gouvernement aurait acheté en bloc toutes leurs propriétés particulières. On aurait procédé de gré à gré à l’estimation de ces propriétés, et le paiement se serait opéré à de longues échéances, sauf le débours immédiat d’une somme d’à peu près 300.000 écus. Avec ce fonds les chefs turcs n’auraient plus le prétexte de ne pouvoir pas liquider les arrérages de leurs soldats, et l’évacuation ne rencontrerait plus d’obstacles. A défaut de cette avance les choses restent in statu quo, attendu que les capitalistes étrangers et grecs n’ont pas assez de confiance, tant que les Turcs restent en possession du pays. J’ignore ce que deviendra tout ceci, mais ce que je sais bien, c’est que l’île d’Eubée comme l’Attique sont livrées dans ce moment à l’anarchie et à la destruction.

Désirant faire tout ce qui peut dépendre de moi pour procurer au gouvernement le moyen de faciliter l’exécution du protocole, je vous donne, mon cher Eynard, à considérer les propositions suivantes:

Indépendamment de l’emprunt qui, aux termes des transactions de Londres, doit être conclu sous la garantie des Puissances alliées, le gouvernement grec en contracterait un second, qu’il destinerait spécialement à l’acquisition des immeubles que les musulmans possèdent en Attique et en Eubée, et à l’égard desquels un article du protocole du 3 février leur garantit le droit de vente. Ce second emprunt serait de 8 à 10.000.000 de francs, dont le tiers au moins payable immédiatement.

Les sûretés que le gouvernement donnerait aux prêteurs seraient l’hypothèque des propriétés particulières désignées ci-dessus, ainsi que celle des biens appartenant aux mosquées, aux fondations pieuses, etc., situés dans les mêmes territoires.

J’ignore la valeur des domaines compris dans cette dernière catégorie, mais elle doit être considérable. Quant à ceux de la première, d’après une estimation approximative, ils peuvent être évalués à une somme de 5.000.000 de francs. Au surplus, si les terres que le gouvernement acquerrait en Attique et en Eubée ne représentaient pas une valeur hypothécaire suffisante, le gouvernement l’accroîtrait du prix des autres terres nationales du Péloponèse et de la Grèce continentale.

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Le remboursement de l’emprunt s’opérerait par l’émission d’obligations portant intérêt, lesquelles stipuleraient que les prêteurs s’engagent à recevoir en paiement du capital l’équivalent en terres, dès que le gouvernement sera en mesures de procéder à la vente des biens nationaux. A son tour ce dernier accepterait alors comme argent comptant celles des obligations que les prêteurs auraient préféré négocier. Jusquelà les intérêts (ils pourront être de 5 à 6 pour 100) leur seraient exactement payés. Le gouvernement ne se refuserait pas même à leur assigner à cet effet un fonds spécial, savoir une petite partie du produit des domaines, et dans ces entrefaites les parties contractantes auraient tout le temps d’établir d’un commun accord le prix des terres destinées au remboursement de l’emprunt, soit au moyen d’une expertise contradictoire, soit en prenant pour base de l’évaluation le revenu de dix années.

Ces premières indications seraient bien imparfaites pour tout autre qui connaîtrait ce genre d’affaires moins bien que vous. Veuillez donc vous donner la peine de les développer vous-même, de les rectifier, enfin d’en former le fond d’un projet que vous présenteriez aux capitalistes de l’Europe. Si vous voyiez la possibilité d’en arrêter dès à présent avec eux les dispositions, à des conditions réciproquement avantageuses, vous avez plein pouvoir de le faire, et vous m’enverriez dans ce cas le contrat aussi promptement que possible, pour que le gouvernement puisse l’approuver et le signer.

Je ne vous cacherai pas que je nourris l’espoir de vous voir remplir avec succès la commission dont je vous charge; car mes propositions me paraissent cadrer avec celles qu’une compagnie française vient de m’adresser par l’entremise de M(onsieur) Pois de Bard, son fondé de pouvoirs. C’est M(onsieur) Delaborde qui l’a muni d’instructions relatives au projet de cette compagnie, et il vous donnera par conséquent toutes les informations que vous pourrez désirer à ce sujet. M(onsieur) Pois de Bard m’assure qu’il s’agirait de réunir une somme de 12.000.000, que les actionnaires emploieraient à l’achat et à l’exploitation de terres en Grèce.

Ma proposition leur offrirait peut-être, avec non moins d’avantages, plus de sûreté. Car ils placeraient leurs capitaux à un intérêt supérieur à celui de tous les effets publics de l’Europe, et à l’expiration de quelques années (je présume que ce ne sera guère au delà de trois à quatre ans) ils se trouveraient en possession de terres, dont le prix aurait été équitablement arrêté. Au contraire, si la compagnie achetait en ce moment des propriétés soit turques, soit grecques, elle s’exposerait non-seulement à être trompée dans ces transactions si difficiles dans ce pays, mais elle soulèverait aussi un cri général contre elle et contre le gouver-

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nement, que les nationaux accuseraient de livrer des provinces entières à des spéculateurs étrangers, lorsqu’à peine une fraction du peuple possède un morceau de terre.

Je le répète, à moins qu’on ne me donne un fonds de 1.500.000 francs, et cela une heure plus tôt, l’Eubée et l’Attique resteront entre les mains des Turcs, jusqu’à ce que les Puissances puissent concerter des mesures de vigueur pour les en faire sortir; et je crains que jusque-là il n’y ait plus de temps qu’il n’en faut pour compléter l’épuisement et la ruine du pays et des habitants.

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ΙΩ. ΚΑΠΟΔΙΣΤΡΙΑΣ ΠΡΟΣ Μ. ΣΟΥΤΣΟ

Μουσείο Μπενάκη αρχείο 46 (Σούτσου-Καρατζά) φ. 19, 1 δίφυλλο (αρ. 802) 24,5x19,9 εκ. και Correspondance, τ. IV, σ. 139-143.

[Ο Καποδίστριας επαναλαμβάνει στον πρίγκηπα Σούτσο ότι επείγει η σύναψη του δανείου και η εκλογή ανωτάτου άρχοντα για το θρόνο της Ελλάδος.]

A Monsieur le Prince M. Soutzo etc. etc. à Paris.

Nauplie, le 8/20 septembre 1830

C’est faute d’occasion que j’ai tardé, mon Prince, à vous accuser la réception de vos dépêches sub n(umér)o 4 (et) 5 en date du 5 (et) du 10 août. Même la présente je l’envoie à Modon sans savoir quand elle sera expédiée pour France.

Je vous transmets ci-joint une lettre pour Sa Majesté le Roi dont vous trouverez copie ainsi qu’une lettre à M(onsieu)r Eynard. Je la laisse à cachet volant pour que vous en preniez connaissance. Si M(onsieu)r Eynard était parti pour la Suisse vous la lui enverrez et c’est d’après les instructions qu’il pourrait vous donner que vous

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auriez la complaisance de vous occuper des intérêts que je lui recommande avec instance.

Je n’ai aucune direction à vous tracer par rapport aux questions majeures qui sont encore soumises aux décisions des Cours Alliées. Je ne le pourrai que lorsque Mess(ieurs) les Résidens accrédités auprès du Gouvernement Grec recevront l’ordre de me faire quelques communications de la part de leurs Cours. Vous êtes à portée de connaître, au moment où vous recevrez ces lignes, si la conférence de Londres a continué ses délibérations et quels en ont été les résultats, et dans ce cas je compte sur l’empressement avec lequel vous m’en ferez part. Dans le cas contraire le service le plus signalé que vous puissiez rendre à la Grèce, ce sera de solliciter le prompt accomplissement des deux mesures dont l’exécution forme la condition et la base de son existence. Je vous le répète encore une fois, mon Prince, ces deux mesures sont le choix du Prince Souverain et la conclusion de l’emprunt.

Par la lettre que j’écris à Monsieur Eynard, vous verrez dans quelle situation nous place le défaut de ressources suffisantes pour faciliter / φ. 1v l’évacuation des territoires qui sont encore entre les mains des Turcs. Habiles à se prévaloir de la déférence qu’on se plait à leur témoigner ces derniers ne manquent pas d’accumuler les prétextes et les prétentions afin d’ajourner indéfiniment l’exécution des engagemens que leurs Commissaires ont contractés vis à vis de Messieurs les Résidens. Ainsi les Musulmans sont toujours maîtres absolus en Attique et en Eubée, et lorsqu’ils devront enfin céder à des injonctions péremptoires et peut-être à la force, le Gouvernement Grec ne trouvera plus dans les provinces qu’ils auront abandonnées, qu’à réparer des maux et des pertes sans fin.

Par contre s’il possédait une partie de l’emprunt il mettrait bientôt un terme à tous ces délais et préviendrait leurs suites funestes, car il achèterait en bloc et à bon compte les propriétés des Turcs, et fournirait par là à leurs chefs les moyens de liquider la solde des troupes, pour la majeure partie Albanaises, qui occupent Athènes, Carysto, Negrepont etc.

D’ailleurs en supposant que les trois Puissances ne puissent aplanir de quelque tems encore les difficultés que paraît rencontrer la prompte nomination d’un Prince, comment le Gouvernement provisoire pourvoira-t-il dans ces entrefaites aux besoins de l’administration?

Ainsique je vous l’ai déjà marqué dans ma précédente, les subsides qu’il a reçus de la France et de la Russie, joints aux revenus des provinces suffiront pour cet objet jusques au mois de novembre. Mais au-delà de ce terme je ne prévois que nouveaux embarras financiers et avec eux la cessation de l’état de parfaite tranquillité dont le pays jouit actuellement.

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Pénétré de ces considérations voici les démarches que je vous / φ. 2r engage à faire avec tout le zèle et l’activité qui vous distinguent.

1o. Insistez auprès de l’Ambassadeur de Sa Majesté Britannique pour que le subside de 500.000 fr(ancs) qui nous a été promis nous soit envoyé une heure plutôt.

2o. Dans vos entretiens avec Lord Stuart et le Comte Pozzo di Borgo et M(onsieu)r le Comte Molé appelez leur attention sur l’urgence de hâter le choix du Prince Souverain et sur celle encore plus grande de conclure l’emprunt, ou au moins d’en mettre dès à présent une partie à la disposition du Gouvern(emen)t Grec.

Autrement les clauses relatives à la délimitation resteront inexécutées.

3o. Faites plus. Fort des bontés dont le Roi daigne vous honorer, soumettez lui ces mêmes observations respectueuses. Sa Majesté les accueillera j’espère avec bienveillance.

Je l’énonce dans la lettre que je prends la liberté de lui adresser et je le répète ici, Sa Majesté a tant fait déjà pour la cause de ce pays, qu’il doit augurer le plus heureusement des nouveaux bienfaits qu’il est appelé à recueillir de sa part. Je me flatte que le Roi verra un gage des sentimens de gratitude et de confiance qu’il inspire à la Grèce, dans l’empressement avec lequel le Gouvernement a ordonné que les forteresses de Nauplie fêtent l’avènement de Sa Majesté en répondant aux salves des bâtimens de guerre français stationnés dans la rade. Cependant M(onsieu)r de Rouen ne m’a encore rien communiqué relativement aux changemens qui se sont opérés en France.

Veuillez, mon Prince, me rappeler au souvenir de M(onsieu)r le Comte Molé. Nos relations datent de loin, et je ne saurais assez désirer de pouvoir les renouer et les cultiver dans un moment où les lumières / φ. 2V et les nobles sentimens de M(onsieu)r Molé peuvent exercer une influence si heureuse sur les décisions qui concernent l’avenir de la Grèce.

Agréez, mon Prince, l’expression de toutes mes amitiés.

( signature )

J’écris aujourdhui à Monsieur le Baron Bory de S(aint) Vincent, Président de la Commission scientifique qui a exploré le Péloponèse l’année dernière. Si M(onsieur) le Baron voulait me faire l’honneur d’une réponse et qu’il vous chargeât de me la transmettre, je vous prie de vous acquitter de cette commission.

( initiales).

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ΙΩ. ΚΑΠΟΔΙΣΤΡΙΑΣ ΠΡΟΣ Μ. ΣΟΥΤΣΟ

Μουσείο Μπενάκη, αρχείο 46 (Σούτσου-Καρατζά), φ. 19, 1 δίφυλλο (αρ. 804) 25 X 19,9 εκ. και Correspondance, τ. IV, σ. 143-147.

[Ο Καποδίστριας ενημερώνει τον πρίγκηπα Σούτσο για την ησυχία που επικρατεί στο εσωτερικό της Ελλάδος και του δίνει οδηγίες για τα προβλήματα που επείγουν.]

A Monsieur le Prince M. Soutzo etc. etc.

Nauplie, le 29 septembre/11 octobre 1830

J’attache un grand prix, mon Prince, à ne pas tarder à répondre à votre dépêche sub n(umér)o 6 du 17/29 août. Elle ne m’est arrivée que peu de jours après le départ de la mienne du 8/20 sept(embre). Conséquemment je n’ai rien à vous ajouter sur les intérêts majeurs que j’ai recommandés à votre zèle éclairé et à votre activité.

J’apprends avec infiniment de plaisir que M(onsieu)r Eynard et Madame son épouse sont à Paris, et que la cure des eaux minérales de Bonne leur a parfaitement réussi. Je joins ici quelques mots pour M(onsieu)r Eynard. S’il était déjà parti pour Genève veuillez les lui envoyer.

Vous aurez trouvé dans ma lettre du 8/20 sept(embre) de quoi tranquilliser Mons(ieur) l’Ambassadeur d’Angleterre sur la situation actuelle de la Grèce. Je vous ai fait observer que nos ressources financières pourront à peine suffire au Gouvernement jusqu’à la fin de novembre, et qu’au delà de ce terme, à défaut de nouveaux secours ou de la conclusion de l’emprunt, je ne prévoyais que des embarras, et avec eux la cessation de l’état de parfaite tranquillité dont le pays jouit maintenant.

En effet la tranquillité et le bon ordre n’ont été troublés nulle part quoique une poignée d’intrigans aient mis en action tous leurs

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moyens pour faire éclater la guerre civile à Sparte, pour infester les grandes routes de voleurs et pour porter enfin quelques provinces du Péloponèse à refuser les armes à la main le paiement des impôts. Le bon sens du peuple a opposé une résistance admirable à toutes les insinuations perfides de ces hommes de malheur, et ceux d’un ordre secondaire qu’ils ont employés soit à Sparte, soit dans les provinces du Péloponèse, se trouvant compromis vis à vis du pays et du Gouvernement, n’ont trouvé leur salut qu’en arrivant ici, en demandant pardon et en révélant les complots devant l’autorité des tribunaux. Je fais suivre ces procès et je ne doute pas de l’effet salutaire que produiront quelques actes de justice.

Je me dispense de signaler ici les intrigans, ils se sont montrés eux mêmes par leurs fameuses adresses au Prince Léopold. Cependant il φ. lv ne faut pas les placer / tous dans la même catégorie. Il y a des meneurs et ceux ci sont le peu de Grecs étrangers au pays qui y sont arrivés pour prendre part à la révolution, qui y ont pris part en effet, mais sans succès réel ni pour la Grèce ni pour eux mêmes. Les autres sont des acolytes tirés de la classe des anciens primats ou boyards qui ne s’accommodent pas d’un ordre de choses dans lequel on ne leur permet d’exploiter à leur profit les provinces où ils ont quelque propriété ou d’y exercer comme ils le prétendent une influence prépondérante. Ces derniers sont très peu nombreux et demandent déjà grâce au Gouvernement. Les uns cependant comme les autres n’ont et ne peuvent avoir aucun crédit dans l’opinion des classes plus considérables, telles que la bourgeoisie, les laboureurs, l’armée, car ces hommes sont ceux qui avaient le pouvoir et que la guerre civile a replongés dans la foule.

Le Gouvernement n’a opposé à leur[s] menées aucune mesure de rigueur. Il les a constamment avertis qu’il connaît leurs complots, qu’il déplore leur aveuglement, et qu’il ne les redoute pas parcequ’il est fort de la confiance de la nation. La seule mesure cependant que j’ai cru devoir prendre c’est celle de faire sejourner pendant trois ou quatre semaines quelqu’un des nouveaux bataillons de Roméliotes dans le Péloponèse. Leur apparition devait montrer aux intrigans que l’armée obéit au Gouvernement; elle devait aussi montrer aux provinces qui paraissaient peu disposées à payer les impôts que le Gouvernement a les moyens de les y contraindre.

Cette démonstration a suffi; les impôts sont payés; les voleurs sont arrêtés et vont être jugés, et les bataillons par leur conduite me donnent l’espoir que sous peu ils pourront être graduellement organisés et disciplinés d’après les principes des troupes régulières.

Si comme je n’en doute pas, Messieurs les Résidens rendent compte à leurs Cours respectives des faits dont ils sont témoins, M(onsieu)r

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l’Ambassadeur d’Angleterre recevra à son tour des informations positives φ. 2r sur ce qui s’est passé et sur ce qui / se passe en Grèce. Il se convaincra dès lors que les troubles et les désordres n’ont existé que dans les projets insensés des hommes qui prétendant créer une opposition contre le Gouvernement provisoire actuel, mais qui n’ayant pu réaliser aucune de leurs coupables espérances s’en consolent en donnant matière au journal de Smyrne de remplir ses colonnes de diatribes calomnieuses.

Vous pouvez, mon Prince, mettre sous les yeux de Lord Stuart l’exposé que je viens de vous faire, et je vous engage à profiter de cette occasion pour prier S(on) Exc(ellence) d’interposer ses bons offices auprès de sa Cour en faveur de la Grèce.

Je vous répéterai ce que je vous ai recommandé par ma dernière lettre :

Que les Cours Alliées daignent hâter le choix du Souverain du nouvel Etat.

Qu’elles hâtent la conclusion de l’emprunt.

Que le Ministère de S(a) M(ajesté) B(ritannique) se plaise à ne pas différer l’envoi des 500 m(ille) francs qu’il a bien voulu nous promettre.

Je vous sais gré des démarches que vous avez déjà faites et dont votre lettre sub n(umér)o 6 me rend compte.

Vous porterez aussi le contenu de la présente à la connaissance de Mess(ieurs) les Comtes Molé et Pozzo di Borgo.

Je vous renouvelle, mon Prince, l’expression de toutes mes amitiés.

(signature).

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ΙΩ. ΚΑΠΟΔΙΣΤΡΙΑΣ ΠΡΟΣ I. Γ. ΕΫΝΑΡΔΟ

Correspondance, τόμος IV, σ. 155 - 156.

[Ο Καποδίστριας αναφέρει στον Εϋνάρδο την πρόοδο που έχει συντελεσθεί σε διάφορους τομείς].

A M(onsieur) le Chevalier Eynard, à Paris.

Nauplie, 9/21 octobre 1830

Mon cher Eynard,

Le prince Soutzos m’a écrit en date du 10 septembre que vous

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étiez à Paris, que vous travailliez toujours avec la même ardeur pour cette Grèce qui vous doit tant de services importants, et qu’enfin vous vous occupiez d’une longue lettre que je recevrais sous peu. Vous pouvez juger avec quelle impatience je l’attends. Aujourd’hui j’en écris une au prince qu’il vous communiquera, et je joins ici à cachet volant celle que j’adresse à M(onsieur) Crud. En vous donnant la peine d’honorer de votre attention l’une et l’autre, vous connaîtrez au juste la situation du pays et du gouvernement, nos périls et nos espérances. Il me serait impossible de vous en dire davantage.

Vous êtes, vous serez toujours le même. C’est donc sur vous et sur votre active et bienveillante sollicitude que je compte.

Pour vous consoler et pour me consoler, je vous dirai que la fermemodèle de Tirynthe, bâtie et organisée par vos bienfaits, a déjà trente élèves, dont M(onsieur) Paléologue se charge de faire d’excellents valets de ferme. Que l’école centrale d’Égine, bâtie également à vos frais et qui porte votre nom, compte plus de trois cents élèves, et que ces élèves font des progrès étonnants. Enfin que toutes les écoles prennent de la consistance, et qu’elles me donnent beaucoup, mais beaucoup à espérer.

N’importe notre détresse, une grande route est tracée, et pour la première fois depuis des siècles on pourra se rendra [rendre] commodément de Nauplie à Argos en voiture.

Je baise les mains à M(ada)me Eynard, et je vous salue de tout mon cœur.

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ΙΩ. ΚΑΠΟΔΙΣΤΡΙΑΣ ΠΡΟΣ Μ. ΣΟΥΤΣΟ

Μουσείο Μπενάκη αρχείο 46 (Σούτσου - Καρατζά) φ. 19, 2 δίφυλλα (αρ. 805-806) 24,5 X 20 εκ. και Correspondance, τ. IV, σ. 156-163

[Ο Καποδίστριας δίνει οδηγίες στον πρίγκηπα Σούτσο για να προωθήσει τα συμφέροντα της χώρας, σε συνεργασία με τον I. Γ. Εϋνάρδο].

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A Monsieur le Prince Soutzo etc. à Paris.

Nauplie, le 9/21 octobre 1830

Je ne tarde pas, mon Prince, à vous accuser la réception de votre dépêche sub n(umér)o 7 du 10 septembre. Les informations qu’elle renferme et la pièce qui y était jointe m’ont fait éprouver une véritable satisfaction. J’approuve en tout point la juste mesure que vous avez mise dans vos démarches et je vous engage à en faire autant par la suite. Le mode que vous avez su choisir pour faire en même tems et dans les mêmes termes vos communications au Ministère français et aux Ambassadeurs d’Angleterre et de Russie est préférable à tout autre et je me dispense de vous en développer les motifs.

Le dernier paragraphe de votre dépêche me porte à ne plus douter du secours que j’attends de la part du Ministère Britannique. Vous me dites: J’apprends au moment même que l’Angleterre a envoyé les 500 m(ille) francs. Je dois donc recevoir d’un instant à l’autre cette somme. Mais jusqu’ici ni Mons(ieur) le Bésident Dawkins ni M(onsieu)r l’Amiral Malcolm ne semblent pas autorisés à me donner la moindre assurance.

Si vous avez reçu comme je l’espère mes lettres en date du 29 Septembre / 11 Octobre vous jugerez de l’anxiété avec laquelle je compte les jours. C’est le 10 (novem)bre prochain qu’échoit le trimestre dû à l’armée. Or, sans pouvoir disposer du subside qui m’a été promis, il me sera impossible de satisfaire à ce pressant besoin. Observez que c’est dans ce moment que Messieurs les Résidens se proposent de pousser la faible garnison turque hors de l’Acropole et de me demander en retour l’évacuation de Vonitza et la retraite de notre flottille du golfe Ambracique. Si ces mesures précipitées doivent s’accomplir, et que je n’aie pas de quoi payer à l’armée son tierçal et donner quelques secours aux nombreuses familles qui quitteront l’Acarnanie, à quels moyens pourrai je avois recours pour préserver le pays et le voisinage des incursions armées, de la dévastation et du désordre?

J’ai itérativement entretenu Messieurs les Résidens de ces observations, et Monsieur Rizo vous enverra la copie des communications que φ. 1v je leur / ai adressées tant par rapport aux arrangemens dont ils sont convenus avec Hadj Ismail Bey Commissaire de la Porte que relativement au sort déplorable auquel l’île de Candie parait condamnée sans retour.

Ces lignes vous donnent l’idée la plus compiette et la plus claire de la situation où se trouve le Gouvernement et de la détresse de ses finances.

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Avanthier Mons(ieu)r l’Amiral Malcolm et M(onsieu)r Dawkins étaient chez moi et je leur ai lu le dernier paragraphe de votre lettre. L’un et l’autre m’ont déclaré qu’ils n’avaient reçu aucune information à l’égard du subside de 500 mille francs. Cependant M(onsieu)r Dawkins m’a engagé à lui donner un petit Mémorandum confidentiel au moyen duquel il puisse donner à Mylord Aberdeen les informations qui lui sont nécessaires pour justifier devant le parlement l’envoi de ce secours à la Grèce.

Quoique intimément convaincu de l’inutilité compiette d’une pièce confidentielle semblable, je n’ai pas hésité à la transmettre dès le lendemain à M(onsieu)r Dawkins et M(onsieu)r Rizo vous en enverra une copie.

Mais quand même j’aurai reçu les 500 mille francs dont il s’agit, en peu de semaines le Gouvernement se trouvera encore dans les mêmes embarras et en face des mêmes besoins. D’ailleurs ces derniers seront et plus nombreux et plus pressans si l’on s’obstine à hâter l’exécution des mesures relatives à la délimitation.

Ainsique je vous l’ai fait observer tantôt et que je l’ai répété au risque de fatiguer la patience des Cabinets Alliés, l’évacuation de l’Acarnanie et de l’Etolie ramènera dans le territoire Grec des centaines de familles dénuées de tout moyen de subsistance. L’île de Candie et les autres îles qui restent hors de la ligne maritime seront désertées par une foule d’émigrans qui tous viendront demander au Gouvernement du pain et un abri. Peut - il leur refuser quelque secours? Que deviendront ces malheureux, livrés à la misère et au désespoir ne feront-ils pas nécessairement les brigands et les pirates?

C’est sur cette thèse, que je vous invite, mon Prince, à fixer l’attention bienveillante du Ministère français ainsique de Messieurs les φ. 2r Ambassadeurs de Russie / et d’Angleterre. Une fois qu’ils seront pénétrés de la nécessité impérieuse de prévenir ces funestes conséquences, ils jugeront peut - être que le moyen le plus facile, le plus prompt, et le moins dispendieux consiste à procurer sans délai ultérieur au Gouvernement Grec les ressources de l’emprunt.

J’ai traité cette même question sous un autre point de vue dans une lettre particulière que j’adresse à un de mes bons amis de la Suisse. Vous la trouverez ci - jointe. Je la laisse à cachet volant afin que vous puissiez en tirer quelques notes et en faire l’usage que vous jugerez le plus utile.

Si l’emprunt de 60 millions peut se faire, qu’il soit conclu au plutôt. Sans cela tous les secours que les Puissances ont donnés à la Grèce et tous ceux qu’Elles lui accorderaient seraient perdus. Dans vos entretiens avec Mess(ieurs) les Ambassadeurs et avec M(onsieu)r le Ministre

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des Affaires étrangères de France, vous pourrez facilement leur démontrer cette vérité importante.

Dans le courant des trois années qui vont être révolues en janvier prochain la France et la Russie ont généreusement fourni à la Grèce environ dix millions et à présent l’Angleterre lui promet 500 mille francs. Si depuis deux ans aulieu de ces subsides les trois Cours avaient garanti l’emprunt Elles auraient moins dépensé, et l’Etat Grec serait à cette heure organisé sur une base large et solide. Mais il y a plus. Par leur garantie les Puissances ne seraient peut être dans le fait obligé[e]s à faire aucune avance attenduque l’Etat Grec en recevant le premier versement de l’emprunt se mettrait en mesure de payer exactement aux prêteurs le dividende et de leur assurer aussi le remboursement du capital à des époques déterminées.

Supposons en effet que l’emprunt soit conclu à 5% d’intérêt. L’emploi des fonds qui seraient en possession du Gouvernement Grec lui donnerait au moins 10 ou 12%. Il est évident dès lors que ce même Gouvernement est en mesure de s’acquitter honorablement de ses engagemens envers les prêteurs.

Je dis 10 ou 12 % pour ne pas dire davantage. Vous verrez dans ma lettre à M(onsieu)r Crud énoncé l’idée d’une banque hypothécaire. Arrêtez vous à cette institution et dites vous que les citoyens payeront φ. 2v d’abord 8% à la Banque, et / qu’en second lieu, en employant les Capitaux qu’ils auront empruntés à l’agriculture à l’industrie, à la navigation, au commerce, ils payeront encore à l’Etat ce qui lui revient si c’est pour l’agriculture à titre de dîmes, si c’est pour l’industrie, la navigation et le commerce à titre de patentes et de douanes.

Je suis entré dans tous ces détails, mon Prince, pour vous mettre à même de plaider victorieusement la cause de l’emprunt, en démontrant au Ministère français et à Messieurs les Ambassadeurs que leurs Gouvernements ne feraient que prêter à la Grèce le crédit moral dont elle ne pourra pas jouir tant que son sort ne sera définitivement arrêté et que l’emprunt dont il s’agit ne soit conclu. Elle a une ancienne dette extérieure (c’est celle provenant des deux malheureux emprunts faits à Londres) et il n’est nullement dans les intérêts de son Gouvernement de ne pas procéder à un arrangement équitable avec ses créanciers. Mais encore pour cela il faut qu’il soit soutenu dans ses négociations avec eux par le crédit des Puissances c’est à dire par le nouvel emprunt.

Je ne me dissimule pas cependant que tous ces raisonnemens peuvent être perdus si par malheur les événemens deviennent plus forts que les dispositions généreuses et bienveillantes des Cours Alliées, et dans ce cas la Grèce ne peut trouver son salut qu’en contractant elle

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même un emprunt sur les bases que j’ai déjà indiquées à M(onsieu)r Eynard par ma lettre du 8/20 septembre.

Dans cette triste hypothèse vous auriez, mon Prince, à travailler de votre côté auprès des capitalistes français en suivant les bons conseils et les directions que M(onsieu)r Eynard vous donnerait. Je ne lui écris que quelques mots en me référant au contenu de la présente et vous voudrez bien la lui communiquer soit qu’il reste encore à Paris, soit qu’il ait déjà pris ses quartiers d’hiver en Suisse. J’attends avec une vive impatience les informations qu’il me promet par la lettre du 10 sept(emhre) et je les espère favorables. Tous mes vœux seraient remplis si j’apprenais que la conférence de Londres a repris ses délibérations et que leur dénouement est au moins prochain.

J’ai lu avec une grande attention les journaux jusqu’à la date du φ· 3r 26 et / Monsieur l’Amiral Malcolm a reçu le Galignani du 29... J’en ai le cœur serré. Espérons que la Providence ne nous abandonnera pas, mais tâchons aussi de nous aider nous mêmes, en ne nous décourageant pas et en marchant droit.

Mons(ieur) Rizo vous enverra par la poste d’aujourdhui un premier bulletin avec les nouvelles de notre voisinage. J’ai déjà pris des mesures pour qu’il puisse par la suite vous tenir au courant de ce que nous apprenons tant des provinces limitrophes que de Smyrne et de Constantinople.

La tranquillité et le bon ordre dans le pays continuent à se maintenir d’une manière très satisfaisante. Nos faiseurs pour ne pas dire intrigans semblent avoir mis bas les armes. Les principaux coryphées sont venus chez moi. Ils ont prétendu faire l’apologie de leur conduite et avouer des fautes qu’ils s’efforcent de caractériser comme innocentes ou inoffensives. J’ai reçu ces hommes, je les ai écoutés avec calme et patience. Je leur ai expliqué leur fait, et j’ai conclu par leur dire qu’il leur appartenait désormais de combler le fossé qu’ils ont creusé de leurs propres mains entre eux et le Gouvernement provisoire actuel. Que ce fossé une fois comblé, nous nous rencontrerions et qu’alors je serais bien aise de me trouver encore au milieu d’eux comme je l’ai été dès mon arrivée jusqu’à l’année dernière. Ce peu de mots vous en dit assez, mon Prince, sur ce pauvre chapitre. Pour le completer je vous dirai que le Général Church est revenu sur ses pas du moment qu’il en a reçu l’injonction du Gouvernement. M(onsieu)r Dawkins m’a demandé si je ne voyais pas d’inconvénient à ce qu’il vînt s’établir à Argos. Je lui ai répondu que je n’en voyais aucun, tant que le Général se tiendrait tranquille. Il est en effet à Argos et vit dans la retraite.

Je vous réitère, mon Prince, l’expression de toutes mes amitiés.

(signature).

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ΙΩ. ΚΑΠΟΔΙΣΤΡΙΑΣ ΠΡΟΣ Μ. ΣΟΥΤΣΟ

Μουσείο Μπενάκη αρχείο 46 (Σούτσου - Καρατζά), φ. 19, 2 δίφυλλα (αρ. 807 και 808) 24,1 X 20,1 εκ. ανέκδοτη.

A Monsieur le Prince M. Soutzo etc. à Paris.

Nauplie le 6/18 Novembre 1830

J’ai reçu mon Prince, vos dépêches sub n(umér)o 8 (et) 9. Peu de jours après j’ai reçu aussi les lettres de notre ami M(onsieu)r Eynard qui portent la date du 30 Sept(embr)e et du 10 Octobre. L’ensemble de ces communications ne me laisse pas un grand espoir d’obtenir les prompts secours que j’ai sollicités et que je ne cesserai de solliciter de la part des Cours Alliées.

Mons(ieu)r Dawkins vient de mettre à ma disposition les 20 m(ille) liv(res) sterl(ine)s que le Gouvernement de S(a) (Majesté) B(ritanique) se plait à avancer à la Grèce. Ce subside me fournira les moyens de couvrir les dépenses les plus urgentes jusqu’à la fin de l’année. M(onsieu)r Eynard m’écrit qu’il vous a recommandé de solliciter un nouveau secours de 900 mille francs afinque je puisse avec ce fonds atteindre le mois de mars. Je vous réitère la même recommandation quoique je doute que dans l’état actuel des choses vos efforts aient un prompt et utile résultat.

Les deux lettres ci - jointes à cachet volant, l’une à l’adresse de M(onsieu)r le Comte Mattussévriz, l’autre à celle de M(onsieu)r Eynard, me dispensent de vous répéter les motifs qui me portent à considérer comme indispensable une décision quelconque sur les trois questions qui concernent la définition du sort de la Grèce, savoir: l’emprunt, la nomination du Souverain et les améliorations promises quant aux frontières. Vous pourrez tirer des notes de ces lettres pour en faire le sujet de vos entretiens avec M(onsieu)r le Comte Molé et avec les Ambassadeurs d’Angleterre et de Russie.

Mons(ieu)r Eynard ne cesse de m’engager à vous envoyer aussi

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souvent que possible un bulletin concernant la situation intérieure de la Grèce afin de vous mettre en état de la faire envisager telle qu’elle est et non telle que la présentent les hommes qui appartiennent à l’école du journal de Smyrne. Je vous envoie ci - joint ce bulletin, mais je φ. lv ne vous promets pas de vous / en transmettre un tous les courriers, parceque je n’aime pas trop me répéter. Le fait est que le pays n’a cessé d’être dans la plus parfaite tranquillité, que les contribuables payent régulièrement l’impôt n’importe quelques difficultés partielles, et que toutes les intrigues n’ont abouti qu’à la déconsidération des meneurs.

J’apprends directement de Modon que le Général Schneider attend 600 hommes. Ce renfort sera d’une grande utilité s’il arrive à tems et si le Général est autorisé à faire usage de ses troupes pour soutenir par leur présence les opérations difficiles et périlleuses de la délimitation dans la Grèce Occidentale.

Mess(ieurs) les Résidens des Cours Alliées semblent décidés à exécuter rigoureusement les dispositions du protocole concernant la rétrocession de l’Acarnanie et de l’Etolie, n’importe la saison, l’absence du commissaire délimitateur français et l’impossibilité où se trouve le Gouvernement de venir au secours des familles qui émigreront en Grèce.

Mess(ieurs) les Résidens ont mis la même persévérance à vouloir l’évacuation de Grabuse. La garnison grecque y a été remplacée par une garnison tirée des Escadres Alliées et placée sous le commandement d’un officier anglais.

D’autre part les troupes Egyptiennes ont débarqué en Candie. Les malheureux habitans de cette île se trouvant dès lors entre les Egyptiens et la garnison de Grabuse qui leur refuse un asyle dans ce fort, présentent le spectacle dont vous aurez une idée dans la communication que Mess(ieurs) les Résidens viennent de m’adresser et que M(onsieu)r Rizo vous enverra en copie. On aurait prévenu des conséquences aussi désastreuses si les différentes propositions que j’ai faites avaient obtenu un meilleur accueil. L’évacuation de Grabuse n’aurait dû en effet s’opérer que lorsque des Agens des Cours Alliées, munis des pouvoirs nécessaires se seraient trouvés sur les lieux pour se porter garants de l’exécution des clauses auxquelles les Puissances, de concert avec la Porte, ont jugé pouvoir amener la pacification de Candie. Les clauses de cette pacification sont consignées dans un firman auquel personne φ. 2r ne veut se soumettre / parceque les antécédens ne sont pas de nature à établir la confiance entre les populations grecques et une autorité qui depuis des siècles a été envers elle toujours déloyale et tyrannique. Dans cet état de choses, la guerre et l’anarchie continueront en Crète, et les malheureuses victimes qui voudront s’y soustraire en se réfugiant en Grèce, ne trouveront de la part du Gouvernement ni secours ni conso-

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lations parce qu’il est lui même privé des ressources que lui promettait la conclusion de l’emprunt.

Il en sera de même si l’on s’obstine à ériger la rétrocession de l’Acarnanie et de l’Etolie, sans avoir préparé d’avance les voies qui rendraient cette mesure moins désastreuse. Je ne saurais d’ailleurs la faire rimer avec l’intention où paraissent être les Puissances de rectifier les limites tracées par l’Acte du 3 Février.

Les Turcs ne semblent pas pressés d’évacuer ni l’Attique ni Négrepont, et si les Résidens des trois Cours n’insistaient pas journellement auprès de Hadj Ismail Bey Commissaire de la Porte, il consentirait probablement très volontiers à laisser les choses in statu quo. Dans cette hypothèse on gagnerait le tems nécessaire pour que la Conférence de Londres pût reprendre ses travaux et dès lors la Grèce pourrait espérer une meilleure frontière avec la conciliation de tous les intérêts.

J’ignore si au moment où vous recevrez la présente vous pourrez utilement faire part des observations qu’elle renferme à M(onsieu)r Molé et à Mess(ieur)s les Ambassadeurs de Russie et d’Angleterre. Messieurs) les Résidens et M(onsieu)r l’Amiral Malcolm semblent avoir des ordres perémptoires pour la prompte exécution du Protocole. Néanmoins des circonstances imprévues peuvent la retarder et dans ce cas vos démarches contribueraient peut être à l’accomplissement de nos vœux. Dans le cas contraire le Gouvernement Grec ne sera pas responsable des conséquences funestes qui suivront nécessairement la précipitation avec laquelle on aura voulu donner suite à des arrangemens qu’on reconnaît impraticables.

Vous êtes autorisé à entretenir M(onsieu)r le Comte Molé et Mess(ieur)s les Ambassadeurs d’Angleterre et de Russie de ces intérêts, mais sous des formes tout à fait confidentielles. /

φ. 2v P. S. Je suis à peine de retour d’une course que je viens de faire à Corinthe, Patras et Missolongi et conséquemment accablé par le travail qui s’est accumulé dans cette dernière quinzaine. Ajoutez que M(onsieu)r de Ribeaupierre est depuis deux jours à Nauplie. Ce peu de mots me serviront d’excuse auprès de vous ji [si je] ne réponds pas plus longuement à la lettre qui m’accompagnait celle de M(onsieu)r le Comte de Lacteyrie et auprès de ce dernier, si je tarde jusqu’à un prochain courrier à le remercier de la proposition qu’il veut bien me faire. Veuillez néanmoins l’assurer que je m’en occuperai avec empressement parceque je la reconnais utile, et qu’il me tient à cœur de lui témoigner par le prompt envoi de quelques jeunes grecs toute la confiance que je place dans un établissement fondé sous ses auspices. Je n’attends

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pour donner suite à cette mesure que des informations ultérieures plus positives sur l’institut de M(onsieu)r Desjardin à Munich dans lequel le Gouvernement entretient plusieurs élèves. Celles qui me sont parvenues en dernier lieu à cet égard sont loin d’être satisfaisantes, et si elles se confirmaient, je n’hesiterais pas à faire passer les enfans dont il s’agit au Lycée Grec de Paris. Au retour de la bonne saison, et la Providence aidant à nous procurer quelques ressources, je pourrai aussi choisir dans le même but parmi les orphelins de l’établissement d’Egine, ceux qui auront prouvé mériter le plus cette honorable et avantageuse distinction.

2° P. S. Avant de cacheter la présente je viens d’avoir un entretien avec M(onsieu)r Le Roy Commandant le brick français le Grenadier et depuis hier de retour de la station qu’il a faite dans les parages de Candie. Il m’a dit devant M(onsieu)r de Rouen que la situation intérieure de l’île commençait à se présenter sous l’aspect le plus satisfaisant, que Soliman Bey était parvenu à gagner la confiance des habitans, enfin qu’on pouvait regarder la pacification de Candie comme assurée. Les informations que j’ai puisées à d’autres sources ne sont pas de la même teneur, et ce que M(onsieu)r le Roy n’hésite pas à envisager comme un résultat déjà accompli, je le dirai franchement, je ne puis le considérer encore que comme un espoir, ou plutôt comme une illusion. Cependant elle est de nature à sourire aux Puissances qui depuis si longtems s’efforcent de faire cesser la guerre et l’anarchie en Crète, et il est conséquemment à présumer que le Ministère recevra des détails, pour le moment, contradictoires avec ceux que je vous donne aujourdhui. L’avenir prouvera lesquels étaient exacts. En attendant usez sur ce chapitre de toute la réserve que votre sagacité saura vous suggérer.

Nauplie le 6/18 Novembre 1830

Notice sur la situation de la Grèce.

Après l’abdication du Prince Léopold la Grèce attendait avec une respectueuse confiance les décisions des Cours Alliées sur le choix du Prince Souverain, sur la conclusion de l’emprunt et sur l’amélioration de la ligne des frontières. Elle les attend encore.

Une poignée d’intrigans ont voulu profiter de la situation critique où se trouvait placée la Grèce par une suite de l’élection du Prince Léopold et de son abdication, pour remuer les esprits et ébranler le crédit dont le Gouvernement provisoire actuel jouit auprès de la Nation. Ces hommes n’ont fait que se déconsidérer davantage à ses yeux et le Gouvernement est aujourdhui plus que jamais fort de l’affection et du dévouement du

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    ΙΩ. ΚΑΠΟΔΙΣΤΡΙΑΣ ΠΡΟΣ Μ. ΣΟΥΤΣΟ

    Μουσείο Μπενάκη, αρχείο 46 (Σούτσου-Καρατζά), φ. 19, 1 δίφυλλο (αρ. 801) 25,3x20,1 εκ. και Correspondance, τ. IV, σ. 105-107.

    [Ο Καποδίστριας ενημερώνει τον πρίγκηπα Μ. Σούτσο για τις απόψεις του σχετικά με τις επιπτώσεις που θα έχει η εφαρμογή της οροθετήσεως].

    A Monsieur le Prince M. Soutzo etc. etc. à Paris.

    Modon, le 30 juillet/11 août 1830

    Avant de quitter Modon, je suis bien aise de vous donner, mon Prince, une nouvelle occasion de rendre service à la Grèce et de prouver encore une fois aux Cours Alliées que le Gouvernement désire justifier la confiance dont Elles l’honorent.

    Dans les explications que j’ai eues avec Messieurs les Résidens sur les mesures qu’il faudrait prendre pour prévenir ou du moins pour mitiger les conséquences funestes de la délimitation, j’ai souvent insisté sur la nécessité de placer cette opération difficile et dangereuse sous la sauvegarde de l’autorité et de la puissance des Cours Alliées. J’ai observé à Mess(ieurs) les Résidens que les Commissaires délimitateurs représenteraient l’une et que les bâtimens de guerre des trois stations et les troupes françaises pourraient représenter utilement l’autre.

    C’est dans cette vue que j’ai demandé à M(onsieu)r le Général Schneider si au moment où il s’agira de rendre aux Turcs les provinces de l’Acarnanie et de l’Etolie, il pourrait mettre une forte garnison à Patras et dans le château de Morée. De cette position les troupes françaises pourraient se porter à Lepante, à Missolongi et partout où le besoin l’exigerait.

    Le Général Schneider a reconnu avec moi l’importance de cette mesure, mais il m’a témoigné les regrets qu’il éprouve d’être dans l’impossibilité de l’adopter à raison du peu de troupes qu’il a à sa disposition./