Αρχείον Ιωάννου Καποδίστρια, τ. Ε΄

Τίτλος:Αρχείον Ιωάννου Καποδίστρια, τ. Ε΄
 
Τόπος έκδοσης:Κέρκυρα
 
Εκδότης:Εταιρεία Κερκυραϊκών Σπουδών
 
Συντελεστές:Κώστας Δαφνής, Παύλος Πετρίδης
 
Έτος έκδοσης:1984
 
Σελίδες:380
 
Θέμα:Κείμενα (1815-1818)
 
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Εμφανείς σελίδες: 328-347 από: 378
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Le traité de la Quadruple alliance est le centre de ce système, lequel pouvant être bouleversé, il importe de conserver dans toute sa force et vigueur ce moyen de précaution.

La Quadruple alliance comme traité ordinaire ne repose que sur une stipulation éventuelle pour le cas d’une révolution en France.

Le principe d’union entre les quatre cours statué par l’ article VI est le seul applicable en temps de paix, savoir dans l’ état actuel de choses.

Or, en déterminant par l’ application de ce principe les rapports actuels des quatre puissances avec toute la famille européenne, on trouve le moyen de maintenir le traité de la Quadruple alliance et d’ être juste à l’ égard tous les autres États, y compris la France.

Notre mémoire n’a pas été discuté par écrit par aucun des cabinets. Ils ont été effrayés de l’ idée seule d’une association générale de toutes les puisasnces aux quatre cours. C’est là ce qui a fait l’ objet de plusieurs conférences.

On a essayé inutilement de nous faire admettre le principe que la Quadruple alliance embrasse des obligations applicables à l’ état de paix.

Nous avons reconnu ces obligations et témoigné même le désir de les renforcer pour le cas seul d’une guerre contre la révolution.

Et nous avons insisté sur 1’ idée de faire du principe moral de l’ union entre les quatre cours la base du système applicable à l’ état actuel de choses.

En conséquence, on nous déféra la tâche de présenter par écrit une proposition. Notre protocole préliminaire a été discuté, admis et signé.

C’ est le duc de Wellington qui a suggéré l’ idée de citer l’ article VI du traité d’ alliance.

On combat maintenant la partie de ce travail, qui concerne le système général et l’ état de paix, tout en admettant celle qui détermine les mesures éventuelles pour le cas de guerre contre la France en révolution.

On veut rendre nulle la déclaration au protocole à adresser à toutes les puissances, conserver celle qui se rapporte au cas de guerre,et en faire conséquemment une application tacite à l’ état de paix. Ou en d’autres mots, on veut présenter la Russie comme liée aux trois autres cours par le traité de Chaumont et par celui de la Quadruple alliance pour toutes les affaires du monde et contre tous les États qui en toute âme et conscience ne pourraient subordonner leurs intérêts à la politique souvent mercantile de la cour de St.-James et à celle plus inquiétante peut-être, du cabinet de Vienne.

La divergence est donc aujourd’hui là où elle résidait dès le commencement de la négociation, et là où elle s’ est trouvée dans toutes les discussions qui ont eu lieu depuis l’ année 1815.

La question des formes à donner au travail tombera du moment que les plénipotentiaires anglais seront convaincus que les sentiments intimes de v.m.i

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ne lui permettent pas de souscrire à des actes qui donnent une interprétation scandaleusement fausse aux traités et qui sont dans une contradiction ouverte avec les principes que son cabinet a suivis depuis trois ans, se fondant strictement sur la lettre de ces mêmes traités.

Par le recès de Vienne et par les actes de Paris de 1815 vous êtes, Sire, l’ allié de toutes les puissances de l’ Europe.

Par le traité de la Quadruple alliance v.m. est dans l’ obligation de marcher contre la France toutes les fois que ce pays aurait le malheur d’être atteint d’une revolution.

Par les clauses morales de ce même traité d’alliance et de celui de la paix de Paris de 1815, v.m. est appellée à considérer la France comme un membre utile de la famille européenne et par consequent à l’ admettre au système de l’ union autant que tous les autres États.

Les formes à donner à cette association doivent répondre au but qu’on veut atteindre, qui est de calmer et de rassurer la France et d’ inspirer une juste confiance à l’ Europe. Le travail que nous avons rédigé avec M. deGentz, répond à l’ esprit et à la lettre du protocole préliminaire. Il faut le discuter paragraphe par paragrapeh, comme v. m. l’ a dit hier au soir.

On objecte, la France ne l’ acceptera point. Elle aura tort, et quand on lui aura prouvé que les quatre cours ne changeront point d’opinion, elle finira par accepter.

Le parlement! M. de Polética qui a longtemps séjourné en Angleterre, le général Tuyll, M. le comte de Lieven et tous ceux qui connaissent à fond les convenances parlementaires, prétendent que nulle objection ne saurait être faite sous ce prétexte.

Mais au surplus, notre proposition d’aujourd’hui n’ est à la lettre que celle qui se trouve consignée dans les instructions de lord Castlereagh. J’ envoie ci-joint le passage. Nous n’ avons pas cru devoir le combattre avec cette arme, attendu que cette pièce nous a été donnée pour en prendre connaisance, mais non pour en tirer copie.

Ο Καποδίστριας ενημέρωνε και πάλι τον προϊστάμενο του για την πορεία των διαπραγματεύσεων στο Αιξ λα Σαπέλ. Ο Κάστελρυ είχε ταχθεί υπέρ της διατήρησης της τετραπλής συμμαχίας2 ως μόνου «μέσου» για την προφύλαξη της Ευρώπης από καινούριες επαναστατικές καταστροφές, ενώ ο Μέττερνιχ επιδίωκε και την παράλληλη διατήρηση της συνθήκης του Σωμόν3. Η Ρωσία αντίθετα δεν έβλεπε κανένα νόημα στη διαιώνιση του συστήματος ελέγχου που είχε εγκαθιδρυθεί με την τετραπλή συμμαχία και απέκλειε τη Γαλλία από το

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Διευθυντήριο. Όπως έγραφε χαρακτηριστικά ο Καποδίστριας, οι θέσεις του για μια γενικότερη συμμαχία είχαν τρομοκρατήσει τους συνέδρους. Μόνο σε περίπτωση διατάραξης της ειρήνης είχε θέση η τετραπλή συμμαχία και το άρθρο VI που νομιμοποιούσε τις επεμβάσεις για το «γενικό καλό».

Η διχογνωμία όπως ήταν φυσικό υπήρξε ουσιαστική. Η Αγγλία και η Αυστρία, αποβλέποντας στην αστυνόμευση της Ευρώπης, υποστήριζαν την ισχύ της κλειστής συμμαχίας και σε καιρό ειρήνης. Η ρήξη στους κόλπους της συμμαχίας απέβαινε εντονότερη. Ο Καποδίστριας εξέφραζε τις έντονες ανησυχίες του για την τακτική αυτή των «συμμάχων» που και τη Γαλλία ακόμη αρνούνταν να αποδεχτούν ως μέλος του πανίσχυρου Διευθυντηρίου που κηδεμόνευε την Ευρώπη. Ποια θα ήταν άραγε η τελική έκβαση των διαπραγματεύσεων;

1. VPR., τομ. Ι΄ σ. 531-533.

2. Βλ. ενδιαφέρουσα ανάλυση των συνθηκών του Σωμόν και της Τετραπλής συμμαχίας που ενσωμάτωσε σε υπόμνημα ο Καποδίστριας κατά τη διάρκεια των εργασιών στο Αιξ λα Σαπέλ, στις 2/14 Οκτωβρίου 1818:

«Analyse du traité de Chaumont et celui de la Quadruple alliance

Principe d’ analyse. Lorsqu’on dit traité, on dit obligation. Toute obligation a un motif et un but déterminés. L’ acte qui la constate, statue les moyens de justifier l’un et d’ atteindre l’ autre.

Traité de Chaumont. Les obligations contractées par les quatre puissances signataires du traité de Chaumont ont: pour motif la paix avec Bonaparte; pour but un système défensif contre lui; pour moyens un pacte de solidarité qui garantit aux quatre puissances leur sécurité mutuelle et qui offre cette même garantie à l’ Europe et particulièrement aux Etats qu’on avait l’ espoir de soustraire par la paix à la domination du conquérant et qu’on se proposait de reconstruire comme des digues à opposer aux envahissements de la révolution personnifiée en lui.

Le préambule et l’ article I déterminent très explicitement le motif pour le cas oû la France refuserait d’ accéder aux conditions de la paix proposée.

Les articles 2 et 3 fixent les moyens.

L’ article 4 regarde une mesure réglementaire.

Les articles 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13 renferment la solidarité des quatre puissances et les engagements qui rendent cette solidarité défensive et armée.

Par l’ article 14 les quatre puissances se réservent le droit de contracter dans le même but des engagements plus particuliers avec d’ autres puissances.

L’ article 15 établit le principe des accessions.

L’ article 16 fixe à vingt ans la durée de cette alliance défensive.

Les articles séparés et secrets tracent le système à rétablir en Europe et appellent l’ Espagne, le Portugal, la Suède et le prince d’ Orange à la fédération.

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Un article additionnel concerne la flotte russe.

Traité de la Quadruple alliance de 1815. Les obligations contractées par les quatre puissances signataires du traité de 8 (20) novembre 1815 ont: pour motif le maintien de la paix générale fondée sur la restauration de la monarchie française et par là sur le recès de Vienne et sur le traité de Paris de l’ année 1814 qui en est la pierre angulaire; pour but un système armé contre la France pour le seul cas où cet État aurait le malheur d’ enfreindre le pacte qui l’ unit en vertu de la royauté légitime et constitutionnelle à la famille européenne; pour moyens la solidarité des parties contractantes sur les points suivants:

a) exclusion de la famille de Bonaparte du trône de la France;

b) concert avec le roi de France afin de résister à la révolution et de la combattre si elle attaquait sous d’ autres formes la royauté légitime et constitutionnelle;

c) mesures militaires pour venir au secours de l’ armée d’ occupation si elle était attaquée;

d) fédération armée pour le cas où la France en révolution devînt une puissance menaçant de bouleverser le système européen;

e) réunions des souverains.

Préambule. Le repos de l’ Europe est lié essentiellement à l’ affermissement de la royauté légitime et constitutionnelle de la France. Les puissances resserrent leurs liens pour la conservation de ce système et donnent à cet effet aux principes et non aux obligations consacrés par le traité de Chaumont une application analogue à l’ état actuel des affaires.

Article. I. Solidarité pour l’ exéxution pleine et entière du traité principal de Paris.

Article II. Solidarité afin de maintenir inviolable le traité du 30 mai 1814 et par conséquent l’ exclusion pour toujours de Bonaparte du trône français.

Article III. Fédération armée pour le cas où le corps d’ occupation serait attaqué ou que les obligations stipulées par les arides I et II devraient être remplies. On se réfère pour ce cas à celles qui ont été statuées par les articles 7 et 8 du traité de Chaumont.

Article IV. Développements de cette dernière clause.

Article V. Les stipulations précédentes remplies, obligation de conserver dans leur force et vigueur les engagements contractés par le même traité à l’ effet d’ exécuter les mesures qui seront reconnues nécessaires au maintien des clauses renfermées dans les articles I et II, savoir:

l’ inviolabilité du traité principal de Paris et la fédération armée pour le cas d’une révolution en France.

Article VI. Réunions des souverains:

1) pour exécuter ce traité;

2) pour consolider les rapports qui les unissent pour le bonheur du monde.

Objet général des réunions: les grands intérêts communs; les mesures qui seront jugées les plus salutaires au repos et à la prospérité du monde et au maintien de la paix», VPR, τομ. I σ. 514-516. Το υπόμνημα αυτό μοιράστηκε στους εκπροσώπους της Αυστρίας, της Αγγλίας, της Πρωσσίας και στους Ουέλλιγκτων και Γκεντζ προσωπικά.

3. Αρχείον Ιωάννου Καποδίστρια, τομ. Α΄ σ. 47.

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Οδηγίες προς τον πρεσβευτή της Ρωσίας στην Κωνσταντινούπολη βαρώνο Στρόγγανωφ (Βιέννη 12/24 Δεκεμβρίου 1818).'

Monsieur le baron. Les notions que v.ex. successivement transmises au ministère concernant la malheureuse discussion qui s’ est élevée en Orient au sujet de la garde du saint sépulcre, ont fixé l’ attention de s.m.i. Ce qui a le plus excité les regrets de notre auguste maître, c’est qu’un zèle inconsidéré d’une part, et des prétentions exclusives de l’ autre, aient donné à la question un caractère d’ aigreur que la chrarité reprouve, et une tendance politique qui ne peut entraîner que des suites funestes à la religion.

Sûr néanmoins des sentiments de piété véritable qui animent s.m. très chrétienne, l’ empereur nous a ordonné de nous expliquer à cet égard avec M. le duc de Richelieu.

Le ministère s’est acquitté de cette commission durant les conférences d’ Aix-la-Chapelle, et il est autorisé à croire que les ouvertures dont le général Pozzo va être chargé aujourd’ hui, auront le résûltat le plus satisfaisant.

L’ extrême pureté des motifs qui font agir s.m.i., et la sagesse avec laquelle vous vous êtes abstenu, M. le baron, de prendre à la discussion une part qui n’ aurait fait qu’aggraver le mal en encourageant l’ esprit de parti, seront justement appréciées par le cabinet des Tuileries. Il ne pourra qu’être frappé de l’ impartialité rigoureuse, avec laquelle l’ empereur déclare, ne point aspirer pour les chrétiens de sa communion à des avantages exclusifs, entièrement incompatibles avec l’ esprit de paix et de mansuétude qui doit animer tous les membres de la chrétienté.

A la suite des explications amicales auxquelles présidera la bonne foi et le désir le plus ardent de concilier toutes les prétentions, en les ramenant, aux termes d’un accommodement seul agréable à Dieu, seul avantageux aux deux églises, nous aimons à espérer que M. le duc de Richelieu honorera de son suffrage les principes suivants et conviendra de la nécessité d’en faire une application efficace et prompte.

1. Il importe avant tout de soustraire la discussion au zèle exaspéré des partis, pour la faire rentrer dans la sphère des différends à ajuster en commun par le concours unanime des principaux cabinets. A cet effet, vous ne négligerez aucun moyen de persuasion en votre pouvoir, dans la vue de faire cesser toutes les déviations auxquelles l’ esprit de parti pourrait induire les Grecs, comme nous ne doutons pas que pour sa part, l’ ambassadeur de s.m. le roi de France ne s’ acquitte de la même tâche auprès des chrétiens de la communion romaine. Il

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est à désirer que les deux partis restent calmes et dans l’ attente paisible de l’ arrangement dont il s’ agit.

2. Le but qu’on se propose d’atteindre par cette marche conciliâtoire, est de poser les bases inébranlables d’une système d’ égalité et de fraternité vraiment chrétienne entre les deux cultes, en vertu duquel chacun des deux partis pour prix des modifications qu’il aura spontanément apportées à l’ essence de ses prétentions primitives, obtiendra la jouissance de certains droits, tellement définis et adaptés aux localités, qu’il n’ y ait plus lieu à empiétement et que cette salutaire combinaison des droits respectifs devienne la garantie d’une parfaite intelligence et d’une fraternité paisible entre les fidèles des deux cultes.

3. Le culte arménien sera traité avec équité, en sorte que n’ ayant plus de justes motifs de plainte, ses adhérents soient portés à s’ interdire à l’ avenir toute usurpation.

Pour arriver au terme de nos efforts unanimes, v. ex. est expressément chargée:

1. D’ achever de recueillir et de vérifier tous les renseignements, tous les titres, toutes les preuves de droit et de fait qui peuvent contribuer à éclaircir les points contentieux entre les chrétiens d’Orient et ceux d’Occident par rapport à la garde, car nous ne saurions admettre l’ idée abusive de possession du saint sépulcre.

2. De prendre en considération les droits que les chrétiens d’Orient se sont nouvellement acquis à la garde du saint sépulcre. Ces droits existent au jugement de l’ impartialité. Mais ils ne saurraient impliquer aucunement l’ exclusion pour les autres cultes. Les dons de la grâce divine qui forment le patrimoine de la vraie piété, ne s’ épuisent point en se répandant sur tous ceux qui veulent y participer; ces dons ne s’ obtiennent que par une scrupuleuse obéissance au premier principe de la religion chrétienne, savoir, la paix et l’ amour.

3. M. le marquis de Rivière recevant des instructions conçues dans le même sens, comme nous avons lieu de le croire, v. ex. entrera en relation directe et confidentielle avec ce ministre. Elle lui communiquera sans réserve la teneur des présentes directions et l’ entretiendra avec une entière confiance des intentions qui animent notre auguste souverain, à l’ exclusion de tout autre motif de conduite. Après vous être réciproquement pénétrés d’une même conviction sans laquelle il est impossible de s’ entendre et de traiter de matières religieuses sans les profaner, v.ex. procédera conjointement avec M. le marquis de Rivière à l’ examen des titres et à la revue des griefs respectifs, non en vue de rappeler inutilement le passé, mais uniquement pour porter la nécessité urgente du système de conciliation au plus haut degré d’ évidence.

4. V.ex. invitera subséquemment l’ ambassadeur de France à discuter avec elle toutes les mesures de détail que peut suggérer l’ esprit de charité chrétienne,

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afin d’ atteindre l’ unique but désirable, celui qui a été signalé ci-dessus. Cette analyse approfondie qui exige autant d’ application que de bonne volonté, suppose nécessairement la suspension de toute démarche ultérieure de la part de la France auprès du gouvernement turc. La convenance et l’ utilité d’une semblable analyse des mesures de paix se fonde sur une vérité palpable. Les trois cultes quoique toujours en contestation sur la nature et la prééminence de leurs droits, on néanmoins coexisté dans l’ église de la Résurrection. Ce fait consolant établit en faveur de tous de droit de célébrer les mystères dans le même temple autour du sépulcre révéré de notre divin rédempteur. Il ne s’ agit donc plus de discuter l’ odieux principe des exclusions, mais uniquement de convenir d’une mode de coexistence des différents cultes dans ce même temple à la faveur duquel la volonté de troubler l’ ordre établi ne puisse et n’ ose plus se réveiller à la moindre chance de succès.

On ne saurait donc assigner d’ autre point de départ à l’ oeuvre de la conciliation, ni tendre à un autre but que celui d’ assurer la permanence du nouvel ordre des choses par l’ adoption unanime des mesures les plus matériellement applicables aux localités.

La réussite de ce travail dépend absolument de la réunion de vos lumières, M. le baron, à celles de l’ ambassadeur de s.m. très crhétienne. Cette tâche importante une fois remplie, ce qui restera à faire pour consommer l’ oeuvre, se réduit aux arrangements suivants.

Après avoir arrêté en principe les points fondamentaux du nouveau système de conciliation, v. ex. mettra en usage les moyens les plus énergiques de persuasion pour déterminer les chefs de l’ église d’Orient à adopter et à réaliser sans restriction le projet d’ accommodement concernant la garde du saint sépulcre. Ces démarches doivent être de nature à ne compromettre qui que ce soit. Elles seront placées sous la sauvegarde de la bonne foi la plus scrupuleuse. L’ empereur ne saurait s’ engager à plus sans méconnaître les limites de ses propres droits, sans léser ceux de la Porte Ottomane. En effet, une foule immense de sujets de s.m. entreprennent tous les ans le pèlerinage en Terre Sainte. C’est en quoi consiste le droit d’intervention de la Russie. Enfin s.m. est de nos jours l’ unique souverain qui professe le rit orthodoxe. C’est ce qui impose à l’ empereur l’ obligation d’ intervenir amicalement dans la funeste discussion au sujet du saint sépulcre. Ce double point de vue suffit pour définir avec précision la nature des démarches pacifiques que s.m.i. croit devoir tenter.

A titre de juste réciprocité, s.m. très chrétienne employera, nous n’ en doutons pas, tous les moyens de persuasion en son pouvoir, pour amener les autres puissances à garantir par leur acquiescement aux mesures ci-dessus indiquées, la mise à exécution simultanée du projet d’ accommodement.

Telle est la conduite que s.m. vous prescrit, M. le baron; vous la tiendrez

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invariablement. Cette manière de procéder, si simple et si éminemment conciliante, est la seule qui soit conforme aux voeux de l’ empereur.

Le ministère, en vous les exprimant, n’a fait que mettre par écrit la pensée de s.m. Puisse-t-elle par votre organe surmonter toutes les difficultés individuelles et locales et vous assurer l’ appui de vos collègues.

J’ai l’ honneur...

Με αφορμή το ζήτημα της «φύλαξης του αγίου τάφου» που είχε προκύψει στην Ανατολή, ο Καποδίστριας επωφελούνταν για να διατρανώσει τα χριστιανικά αισθήματα του αυτοκράτορα Αλέξανδρου απέναντι σε όλα τα «μέλη της χριστιανοσύνης». Ανεξάρτητα από τα διαφορετικά δόγματα τους, όλοι οι Χριστιανοί, ανατολικοί και δυτικοί, όφειλαν να συντελέσουν ώστε να ξεπεραστεί η αμφισβήτηση γύρω από τα δικαιώματα «φύλαξης του αγίου τάφου».

1. VPR τομ. I' σ. 598 - 600.

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Υπόμνημα προς τον πρεσβευτή της Ρωσίας στη Μαδρίτη Τατίστσεφ (Βιέννη 13/25 Δεκεμβρίου 1818).1

Monsieur. L’ expédition confiée au gentilhomme de la chambre prince de Galitzin et commune à tous les ministres de l’ empereur dans l’ étranger, fournit à v. ex. les notions les plus étendues sur les travaux que la conférence d’ Aix-la-Chapelle a voues à l’ affermissement du système qui régit les destinées de l’ Europe sous la protection toute-puissante de la divine providence.

Il nous reste à examiner plus particulièrement les rapport dans lesquels l’ Espagne se trouve placée à l’ égard de ce système: les avantages qu’elle aurait pu recueillir en y conformant invariablement et spontanément sa politique: les inconvénients et les dangers qui peuvent résulter pour elle d’une marche contraire.

Cette thèse a été discutée encore une fois. Elle seule a fait l’ objet de toute la correspondance du ministère avec v.ex. depuis trois ans. Et nous avons l’ ordre

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de la traiter itérativement parce qu’elle n’ admet pas d’ alternative.

Nous commencerons par récapituler le voeux qui nous ont ont été précédemment témoignés sous ce rapport au nom de s.m.i., les circonstances qui ont trompé son attente, et les suites fâcheuses qu’elles ont entraînées après elles.

Cet aperçu sera suivi de l’ énoncé des intentions les plus positives dont il plaît à s.m. de vous rendre le dépositaire dans la persuasion que des résultats plus heureux rempliront mieux à l’ avenir ses justes espérances.

L’ Espagne s’ était placée de fait en 1815 hors du cercle des relations européennes. A peine restaurée dans son indépendance, mal affermie dans ses rapports intérieurs, déchirée dans l’ administration de ses colonies, cette puissance, à l’ instigation, comme v. ex. nous l’ annonçait dans le temps, de quelques inimitiés subalternes, a voulu s’ isoler de tous les autres États dans l’ intention peut-être de devenir elle-même le centre d’un système politique.

Aussi refusant d’une part d’accéder au recès de Vienne, elle articulait de l’ autre des prétentions surannées et peu analogues au poids effectif qu’elle formait dans la balance des grands intérêts de ce continent et de l’ autre hémisphère.

En déplorant sincèrement ces erreurs, s.m.i. fit part de ses sentiments au roi d’ Espagne avec abandon et amitié. Elle lui expliqua sa pensée tant sur la situation relative de la Péninsule et des contrées d’ outre-mer, que sur les rapports extérieurs de ce grand État.

Tout ce qu’une conviction intime pouvair suggérer quant au premier de ces objets, tout ce qu’une expérience profondément méditée pouvait dicter à l’ intérêt le plus pur, l’ empereur l’a communiqué sans détour à son auguste allié et s.m.i. a mis les mêmes soins à lui développer les principes conservaterus qui règlent de nos jours la politique européenne, principes d’après lesquels l’ unique moyen de faire refleurir la Monarchie espagnole était d’invoquer à l’ appui de ses grands intérêts, le concours unanime et la coopération effective de toutes les puissances, non d’une seule et moins encore la coopération exclusive de la Russie.

Le ministère doit convenir que c’est à la suite de vos efforts que certaines mesures de paix et de reconciliation furent adoptées dans l’ administration intérieure, que l’ accession au recès de Vienne eut lieu et que l’ Espagne concourut honorablement à l’ abolition de la traite.

Mais ces résultats quoique strictement conformes aux voeux de l’ empereur, ont malheureusement prêté aux relations de v.ex. avec la cour de Madrid des dehors qu’on s’ obstine à regarder comme les indices d’une politique nourrie d’ arrière-pensées et tendante à assurer le longue main à la Russie une prépondérance absolue.

De cette fausse idée est résultée une opinion encore plus fausse. On suppose à la mission de s.m.i. à Madrid une influence exagerée. On lui attribue

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particulièrement la hauteur des prétentions espagnoles tant dans l’ affaire du Rio de la Plata, que dans les pourparlers concernant la pacification des colonies.

Cette erreur n’ aurait point résisté à l’ évidence des faits, si la conduite du ministrère espagnol nous avait mis à même d’en alléguer à 1’ appui de son système.

Nous avons cherché en vain ces témoignages durant les longues négociations déférées à la conférence des médiateurs. Et nous n’en trouvons point au milieu de la volumineuse correspondance qui devait coordonner les opinions relativement aux moyens de pacifier les colonies.

Ce que s.m.i. désirait au sujet des discussions du Rio de la Plata, c’etait de voir s’ aplanir tout différent entre les parties contendantes d’après les principes d’une équitable réciprocité, c’était de voir s’ opérer entre les deux cours une réconciliation prompte et réelle qui effaçât de leurs rapports tout ressouvenir hostile, qui leur inspirât même le plus parfait accord de vues et d’action dans la pacification de l’ autre hémisphère.

La cour d’ Espagne crut ne devoir pas envisager du même point de vue la double question dont il s’ agit. Elle a tergiversé dans ses relations avec la cour de Rio Janeiro, temporisé dans celles qu’elle a entretenues avec les médiateurs, et donné constamment une direction exclusive à sa sollicitude pour les affaires coloniales dans la vue d’obtenir de la part des puissances, ses alliées, la promesse ou du moins le prestige d’une coopération militaire, pour ramener les colonies à la mère -patrie. Nous n’ avons pas laissé ignorer au ministère de s.m. catholique la gravité des erreurs sur lesquelles reposait ce système, nous avons même signalé d’ avance les impressions fâcheuses que son aspect seul devait produire.

Nos appréhensions à cet égard ne tardèrent pas à se réaliser. Les explications isolées du mois de juin et d’ août avec le cabinet de St.-James eurent lieu. L’ époque importante de la réunion d’ Aix-la-Chapelle ne put devenir utile à l’ Espagne. Et si une bonne foi et une franchise illimitées n’ avaient triomphé de toutes les complications, nul doute que durant les conférences actuellement terminées au lieu de vouer des soins bienveillants aux intérêts de l’ Espagne, les puissances auraient pu déclarer solennellement qu’elles s’ abstiendraient pour toujours d’y prendre une part quelconque.

Les regrets que nous éprouvons, en retraçant la marche que le cabinet d’ Espagne avait adoptée, sont aussi vifs que nous est cher l’ espoir dont l’ avenir semble nous présenter la garantie. Nous aimons à nous le former et les communications de v.ex. en date... paraissent aujourd’hui le rendre légitime; elles paraissent correspondre à l’ attente des cabinets médiateurs et promettre l’ issue la plus satisfaisante de la longue négociation qu’ils dirigent.

Dans cette supposition, il ne reste donc qu’à faire comprendre clairement à la cour de Madrid les explications qui ont eu lieu à Aix-la-Chapelle sur l’ affaire

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des colonies.

Elle a été envisagée dans tous ses rapports avec calme et maturité. S.m. catholique semble vouloir s’en occuper désormais indépendamment des conseils ou de la coopération de ses alliés.

Si cette grande résolution est un fait calculé profondément et non un expédient momentané ou un mode de négociation, certes elle est la meilleure et la plus digne d’un gouvernement fort de ses droits, de ses propres moyens et, plus encore, de la libéralité de ses intentions paternelles.

Mais dans l’ affligeante hypothèse du contraire, cette mesure ajouterait aux illusions dont la cour de Madrid a semblé jusqu’ici vouloir s’ environner pour en imposer soit à l’ opinion de plusieurs cabinets, soit à celle qui plane sur l’ horizon de ses provinces d’ outre-mer.

Les observations que nous venons de consigner dans la première partie de cette dépêche et la manière franche et loyale dont les cabinets alliés se sont expliqués sous ce rapport à Aix-la-Chapelle, nous imposent le double devoir de ne point laisser de doutes à s.m. catholique sur la nature de la coopération collective que les puissances européennes pourront prêter à l’ Espagne toutes les fois qu’elle se décidera à en appeler à leur intervention dans l’ affaire de ses colonies.

Cette intervention d’ abord ne saurait plus avoir lieu qu’en vertu d’une invitation formelle que s.m. catholique adresserait aux cinq puissances.

Elles n’y adhéreraient qu’en articulant d’ avance les conditions auxquelles elles jugent pouvoir servir la cause de l’ Espagne sans compromettre des intérêts majeurs et sans faire espérer à s.m. catholique une coopération qu’il serait hors de leur pouvoir de rendre efficace.

Ces conditions porteraient essentiellement sur deux points. Le premier serait de convaincre d’une part la mère-patrie et de l’ autre les peuples qui s’en sont détachés, que leur réunion sera placée sous la sauvegarde permanente du système libéral que le gouvernement leur accordera. Le second serait de prouver que ce système de bienveillance sera immédiatement appliqué aux colonies où la voix paternelle de leur souverain légitime exerce encore un heureux empire.

Nous ne nous dissimulons pas que ces dispositions sont loin de répondre aux voeux de s.m. catholique.

Elle veut la coopération armée.

Comme principe, cette condition ne saurait être admise par l’ Angleterre; pour s’en convaincre, il suffit de réfléchir sur la nature de son gouvernement. Et comme fait, elle est de même impraticable par les autres puissances.

Comment donc et pourquoi fonder sur une pareille hypothèse tout un plan dont le succès va décider peut-être et pour toujours des plus grands, comme des plus chers intérêts du monde civilisé?

D’un autre côté, en partant de l’ hypothèse contraire, nous croyons que l’

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Espagne pourrait sans aucune difficulté parvenir à son but par deux voies différentes:

ou en s’ appuyant de la coopération amicale de la Grande-Bretagne par l’ intervention collective des quatre autres puissances;

ou en entreprenant ce grand oeuvre sans coopération étrangère.

Si elle se décide au premier de ces deux partis, il n’y a qu’un moyen qui semble efficace, et ce serait de commetre la direction des négociations tendantes à pacifier les provinces d’ outre-mer, à l’ homme de la confiance européenne, au maréchal duc de Wellington.

S’il consentait à se charger d’une aussi belle tâche et à la remplir sous les yeux de s.m. le roi d’ Espagne, les ministres des autres puissances, accrédités à Madrid, seraient munis d’ instructiona nécessaires à leur conduite dans cette conjoncture.

Entouré des représentants de ses augustes alliés, le roi verrait se dresser devant lui le plan de pacification du Nouveau Monde et se prononcerait sur les mesures les plus propres à l’ accomplir.

Il serait facile de déterminer la part distincte que chacune des puissances alliées prendrait à cette nouvelle association de l’ intérêt européen à la paix des colonies.

L’ Angleterre en aurait la direction principale. Les autres puissances ne seraient pour ainsi dire qu’intermédiaires. Elles poseraient de justes limites d’un côté, à la déférence du gouvernement espagnol, de l’ autre, à la coopération du gouvernement anglais.

Enfin, pour le second cas, c’est-à-dire pour celui où s.m. catholique voudrait régler à elle seule ses intérêts d’outre-mer, nous croyons de même que rien ne saurait lui être plus utile que de connaître sans réserve les résultats des explications d’ Aix-la-Chapelle dont nous venons de retracer ici la substance.

Il vous est donc enjoint d’en informer le ministère espagnol et s.m. catholique elle-même, en donnant à cette communication le caractère de franchise et de vérité que lui impriment les sentiments qui la dictent.

Nous nous abstenons d’ insister davantage sur l’ urgence de voir terninée une heure plus tôt la négociation relative au Rio de la Plata. Nous ne croyons pas moins superflu de vous engager, Monsieur, à appeler encore une fois l’ attention de la cour d’Espagne sur les circonstances, qui lui ont fait perdre, à 1’ époque de la réunion d’ Aix-la-Chapelle, une occasion dont elle aurait pu si utilement profiter, sans les complications qu’elle a fait naître elle-même, dans ses propres intérêts.

Que sa pensée se fixe sur la situation vraiment remarquable, où se trouvent placées à la face de 1’ univers deux puissances voisines récemment rivales et dont l’ une était naguères 1’ ennemie née de tous les États, tandis que l’ autre inspirait

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par son généreux enthousiasme l’ admiration et l’ intérêt le plus mérité.

Comment ces deux puissances, la France et l’ Espagne, ont-elles changé de rôle?

D’où vient que l’ une participe de ses conseils au maintien du repos du monde, tandis que les griefs sans cesse reproduits par l’ autre, tendent à la placer dans une position peu compatible avec le système d’unité et de déférence qui se cimente de plus en plus entre tous les Etats européens?

C’est dans la solution impartiale mais sévère de ces questions, que le gouvernement espagnol retrouvera la véritable nature de ses devoirs; le seul motif d’une sollicitude légitime, l’ unique but vers lequel doivent tendre désormais tous ses efforts.

En donnant à ces vérités tout le développement dont elles sont susceptibles, et en les fisant profondement apprécier au gouvernement espagnol, vous rendrez, Monsieur, un service dont l’ empereur se plaît à reconnaître l’ importance.

S.m.i. désire que la confiance dont le roi vous honore, serve uniquement à inspirer le même sentiment à s.m. catholique envers ses autres alliés.

J’ai l’ honneur...

P.s. L’ empereur désire ajouter une explication. Elle regarde le mode de négociation qui y est proposé pour le cas où s.m. catholique se décide à recourir à l’ intervention des cinq puissances dans la pacification des colonies.

Nous placerons cet éclaircissement dans les trois articles suivants.

1. Les conditions préliminaires auxquelles les cinq puissances consentiraient à intervenir dans cette négociation, seraient arrêtées d’un commun accord et collectivement.

2. La cour de St.-James représentée par M. le maréchal duc de Wellington aurait subséquemment la direction principale de la négociation.

Ce plénipotentiaire concerterait avec le ministère espagnol sous les yeux de s.m. catholique le plan de pacification et serait chargé de le mettre à exécution.

3. Les ministres plénipotentiaires des quatre cours prendraient part à ce travail. Mais leur rôle serait celui de représentants des puissances intermédiaires.

Il consisterait d’une part, à conserver immuable la déférence du cabinet espagnol envers les puissances intervenantes et envers l’ Angleterre qui remplirait la tâche principale.

De l’ autre, à poser de justes limites à la coopération dont se serait chargé le gouvernement anglais.

Il est recommandé à v.ex. de ne pas se méprendre sur le but de cette intervention des puissances et de veiller, le cas échéant, à ce qu’elle ne devienne point un moyen d’ intrigue pour contrecarrer la marche du maréchal duc de Wellington.

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Vous voudrez bien, Monsieur, envisager cette addition comme faisant partie intégrante des errements consignés dans la présente dépêche.

Οπως μας είναι γνωστό2, το ζήτημα της ειρήνευσης των ισπανικών αποικιών δεν είχε επιλυθεί στο Αιξ λα Σαπέλ. « Επί του αντικειμένου των επανειλημμένων διακοινώσεων της εν Μαδρίτη κυβερνήσεως», έγραψε ο Καποδίστριας, «ουδεμία ελήφθη απόφασις. Μόνον δε την παραμονήν της αναχωρήσεώς μας, οι Βρετανοί πληρεξούσιοι προέτεινον εις το συνέδριον να γίνη κοινόν διάβημα... συνιστών εις τον βασιλέα της Ισπανίας να χρησιμοποιήση τον δούκα Ουέλλιγκτων ως πληρεξούσιον διαιτητήν μεταξύ των αποικιών και της μητροπόλεως. Και εν η μεν περιπτώσει η πρότασις αύτη εγίνετο δεκτή υπό του βασιλέως της Ισπανίας, αι ευρωπαϊκαί Δυνάμεις θα περιέβαλλον τον δούκα Ουέλλιγκτων δι’ απεριορίστου εκ μέρους των πληρεξουσιότητος. Εν εναντία δε περιπτώσει αι Δυνάμεις θα διεκήρυττον την ουδετερότητα των εις την μεταξύ της Ισπανίας και των αποικιών της διαφοράν, τούθ’ όπερ εσήμαινεν εν άλλαις λέξεσιν ότι θα ηκολούθουν την Αγγλίαν εις την επίβουλον πολιτικήν ην αύτη είχεν ήδη εφαρμόσει»3.

Η συζήτηση γύρω από το αγγλικό «σχέδιο» είχε αναβληθεί επίσης, με επιμονή του Καποδίστρια. Τελικά έγινε αποδεκτή ως «μέση λύση» «η αποστολή προς τον κ. Τατίστσεφ επισήμου εγγράφου εκ μέρους της ρωσικής κυβερνήσεως. Το έγγραφον τούτο εξέθετε μετ’ ειλικρίνειας και σαφήνειας την γνώμην των Δυνάμεων περί της επειγούσης ανάγκης της ευρωπαϊκής διαιτησίας, προέτεινε τον δούκα Ουέλλιγκτων ως πληρεξούσιον διαιτητήν, αλλ’ άφηνεν εις τον βασιλέα της Ισπανίας απόλυτον ελευθερίαν να δεχθή ή να απορρίψη την πρότασιν ταύτην άνευ όρων και άνευ ουδεμιάς δι’ αυτόν συνεπείας»4.

Το επίσημο έγγραφο, που μνημόνευε στην αυτοβιογραφία του ο υπουργός των Εξωτερικών της Ρωσίας, είναι ακριβώς το υπόμνημα το οποίο παρατίθεται παραπάνω. Με αυτό διατυπώνονταν οι απόψεις του αυτοκράτορα Αλέξανδρου για «ουσιαστική συνεργασία» όλων των Δυνάμεων με την ισπανική μοναρχία «χάριν» της υποστήριξης των μεγάλων συμφερόντων της τελευταίας. Ακόμη υποδεικνυόταν η «αληθινή συμφιλίωση» ανάμεσα στις Αυλές της Ισπανίας και του Ρίο Ιανέϊρο και η διακριτική παρέμβαση των Δυνάμεων στο θέμα των αποικιών.

1. VPR τομ. I σ. 602 - 607.

2. Αρχείον Ιωάννου Καποδίστρια, τομ. Α΄ σ. 48 επ.

3. Αρχείον, ό.π., σ. 49.

4. Αρχείον ό.π., σ. 50.

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Υπόμνημα προς τον τσάρο Αλέξανδρο (Βιέννη 19/31 Δεκεμβρίου 1818).1

Du ministère de Russie après les conférences d’ Aix-la-Chapelle

La réunion d’Aix-la-Chapelle a sans contredit ajouté aux progrès du système européen.

Ce système s’est affermi sur les bases des transactions existantes, et les cabinets ont mieux reconnu et apprécié les principes sur lesquels repose leur inviolabilité.

Nulle question générale ne saurait être désormais ni difficile, ni compliquée. La solution se trouvera toujours dans les explications et dans les décisions qui ont eu lieu durant les conférences d’ Aix-la-Chapelle.

La grande alliance a donc gagné sous un double rapport. Elle a soutenu avec succès une nouvelle épreuve. Et les cabinets en méditant de bonne foi les faits qui caractérisent cette épreuve, peuvent se tracer les règles de conduite qu’ils ont à suivre et pour le présent, et pour l’ avenir à l’ effet d’atteindre constamment le même but: le maintien de la paix et l’ union la plus intime entre toutes les puissances alliées.

C’est de ces règles de conduite en général, ainsi que de leur application aux affaires en discussion entre les cabinets, que nous allons nous occuper.

Règles de conduite

Les cours d’ Autriche, de la Grande-Bretagne et de Prusse voulaient autant que nous le maintien de la paix et de l’ union la plus intime entre les cabinets. Néanmoins, les actes qui ont réalisé ce voeu, n’ont été que le résultat des débats les plus longs et de la divergence la plus complète des opinions. Nos archives attestent cette vérité importante. Nous nous dispensons de la commenter. Notre rapport du 24 juin en dit assez. Considérons plutôt les moyens de conciliation que l’ empereur a puisés dans sa sagesse. Ils se trouvent tous d’une part dans la lettre des traités, de l’autre, dans la pureté des intentions avec laquelle nous avons soutenu la pleine et rigoureuse exécution des engagements qu’ils consacrent.

Il en est de ces moyens dans l’ ordre politique, comme de la justice dans l’ordre civil. Elle est constamment invoquée par deux parties dont l’ une subit d’ ordinaire les peines que la loi prononce.

Si les lois ne prononçaient cette peine, il n’ y aurait point d’ordre civil. Si les traités ne décidaient également les questions politiques, les nations subiraient le

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droit du plus fort.

C’est à les garantir de ce fléau que semblent tendre de nos jours les efforts unanimes de tous les cabinets.

Quel que soit cependant le langage dont on accompagne l’ énoncé de cette intention, elle n’ est pas, elle ne peut pas être identique. Chaque cabinet a sa manière d’ être, comme chaque État a ses intérêts ou sa nature, pour ainsi dire, individuelle. Tous peuvent vouloir également la paix. Tous en ont en effet à l’ époque actuelle le besoin le plus avéré. Mais chacun doit la vouloir par des motifs différents.

Si les harmonies dans la nature ne se composent que de dissonances, pourquoi n’admettrait-on pas que l’ union intime des cabinets alliés n’ est que le résultat seul des motifs différents par lesquels chacun d’eux doit vouloir avant tout et par-dessus tout le maintien de la paix?

Loin de considérer exclusivement ces motifs dans les personnes qui gèrent la politique des cabinets alliés, nous les plaçons plus particulièrement dans les choses, savoir, dans les intérêts qui résultent de la situation où se trouve chaque État, et dans la direction que ces intérêts reçoivent des mains qui les administrent.

Les qualités morales qui caractérisent les principaux souverains de l’ Europe, l’ amitié personnelle qu’ils se sont vouée, leurs fréquentes entrevues, voilà assurément autant d’éléments qui cimentent l’ union existante entre leurs cabinets. Mais ces éléments ne sont pas les seuls qui constituent cette union. Le sort du monde serait précaire. Il serait bien déplorable. Il dépendrait de la volonté ou de l’ existence de quelques individus.

Il en est autrement dès que la morale chrétienne fait la base unique de cette sainte amitié. C’est elle qui subordonne les affections les plus intimes, la confiance la plus illimitée des personnes à l’ empire seul des choses. L’ empire du devoir d’une part, celui de l’ autorité suprême des lois de l’ autre.

Peut-on dans la vie privée préférer impunément à l’ autorité des lois divines et humaines les inspirations, les tendances, la force même de l’ amitié personnelle?

Pourquoi aurait-on recours à une doctrine différente, lorsqu’il s’ agit de la vie publique? Tout au contraire, si l’ homme en vertu de son libre arbitre est dans la vie privée le maître de ses actions, c’ est aussi sur lui seul que retombe la peine de ses erreurs. Mais dans la vie publique ce sont des masses d’innocents qui la supportent.

Telles sont les réflexions que nous suggère le retour sincère que nous faisons en ce moment sur tout ce qui s’ est passé durant les négociations d’ Aix-la-Chapelle.

Quel est en effet le ressort principal dont l’ empereur s’ est servi pour

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déjouer les opinions fortement prononcées contre le système que tous les cabinets ont fini par adopter à l’unanimité dans toutes les affaires d’un intérêt général?

Ce ressort est toujours le même.

C’est l’ autorité des traités revêtue des formes que lui prête l’ amour du bien puisé à la source intarissable de la morale chrétienne.

Ce ne sont ni l’ amitié, ni la déférence qui ont fait servir à leurs inclinations ou à leurs désirs mutuels l’ autorité des traités.

Mais c’est cette autorité ou, pour mieux dire, la foi des transactions qui, respectée scrupuleusement par l’ empereur, l’ a été également par les autres puissances.

Elles s’y sont vu portées, comme nous venons de l’ observer:

1) par leurs intérêts les plus essentiels, quelque différente que puisse paraître leur nature;

2) par la pureté et par la droiture de nos intentions;

3) par les formes amicales et bienveillantes avec lesquelles ces intentions ont été constamment énoncées.

C’est en partant de ces faits qu’on peut aisement distinguer dans les principes qui constituent la doctrine politique du cabinet de l’ empereur, ceux qui se rapportent au fond des choses, de ceux qui ont trait à la forme.

Les uns ne sont qu’une déduction sévère de la lettre des traités. Et ils font la base unique de nos opinions.

Les autres, c’ est des leçons d’une heureuse expérience que nous les avons empruntés. Cette expérience nous apprend comment nous pouvons opposer une forte et insurmontable résistance aux opinions que nous croyons contraires à la foi des traités, sans exciter aucune animadversion contre nous, et en ramenant au contraire graduellement les conseils des autres cabinets à une convergence favorable à la cause générale et aux progrès du système européen.

Ce n’est donc qu’en ne perdant jamais de vue ces principes, ceux surtout qui dérivent strictement du devoir ou de la nature des engagements statués par les traités que le ministère a rempli depuis l’ année 1815 les intentions de l’ empereur et que son travail a pu répondre à l’ attente de s.m.i.

Il répondra aussi pour l’ avenir à cette même attente en ne s’ écartant jamais dans aucune affaire quelconque, quelle qu’en soit la nature, de la ligne de conduite droite et pure qu’il a suivie jusqu’ à la clôture des conférences d’Aix-la-Chapelle.

Application de cette règle de conduite aux affaires en discussion

Ces affaires sont de deux catégories. L’une embrasse celles qui sont du

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ressort de l’ allinace générale.

L’ autre, celles qui sont plus particulièrement dépendantes du cabinet de l’ empereur et qui regardent exclusivement ses intérêts.

Première catégorie

France. C’est du sort de la France que dépendent en grande partie et le repos de l’ Europe, et la marche progressive du système qui règle ses destinées.

Les opinions ne sont nullement d’accord sur ce qui peut assurer à la France un sort propice à son bonheur et favorable au maintien de la paix générale.

Nous ne traitèrons point cette question. Elle offre, comme toute question de cette nature, plusieurs solutions. C’est du point de vue sous lequel on l’ envisage qu’on peut affirmer d’une part, que la dernière heure va sonner pour cette nation, comme on peut aisément démontrer le contraire.

Mais c’est surtout en discutant avec les cours alliées et en adoptant soi-même une opinion dans toute affaire relative à la France, qu’il semble de toute nécessité de faire parler les traités.

Toute autre autorité serait arbitraire. Et elle entraînerait après elle une redoutable responsabilité.

Pénétrés de cette conviction, nous avons osé émettre dans notre particulier quelques idées sur les complications qui semblent troubler dès ce moment l’ administration en France (A).

Ce travail ne porte que quelques indications susceptibles de développement. Nous les soumettons à la méditation du ministère. S’il le trouve digne de son attention, il peut le placer sous les yeux de l’ empereur. S.m.i. le jugera.

Nous n’ ignorons pas que le cabinet de St.-James d’accord avec l’ Autriche a une propension décidée pour le parti signalé sous le nom d’ ultra-royalistes.

Que gagneront donc l’ Angleterre et l’ Autriche lorsque le gouvernement de France sera appuyé d’une faible et impuissante minorité?

On prétend peut-être sauver ce gouvernement du parti démagogique. Tout au contraire. Ce parti finira par triompher. Il a pour lui la génération actuelle non seulement du peuple français, mais de tous les peuples de l’ Europe et, s’il le fallait, de ceux de l’ autre hémisphère.

Espagne. L’ Angleterre veut acquérir en Espagne la suzeraineté qu’elle exerce en Portugal. Elle veut l’ impossible. Et par là elle risque de perdre même les avantages exclusifs que lui accorde la faiblesse de la cour de Rio Janeiro.

L’ Espagne semble tombée en décrépitude. Mais cette nation a su souvent se reveler. Son histoire le prouve. Les événements dont nous avons été témoins démontrent cette vérité avec une nouvelle évidence.

Nous sommes donc loin de désespérer du salut de ce grand État, mais nous ne le croyons ni possible, ni réel que lorsqu’il sera opéré par l’ Espagne et pour l’ Espagne.

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Les secours étrangers dans l’ état actuel de choses ajouteront aux causes de sa mort politique. Aucune puissance ne doit la désirer, aucune ne doit par conséquent et ne peut même y contribuer par sa coopération.

Si le roi d’Espagne acceptait la médiation européenne dans l’ affaire de ses colonies et aux conditions articulées par l’ Angleterre, il perdrait définitivement le reste de ses provinces d’Amérique et ce qui est plus, toute sa considération dans la Péninsule.

Faut-il donc abandonner l’ Espagne à ses illusions et à ses erreurs? Faut il livrer les colonies à la guerre civile qui les désole?

Nous demandons à notre tour, quelles sont les obligations que les puissances européennes auraient à remplir à l’ égard de cet État et des peuples insurgés de l’ autre hémisphère?

La seule qu’elles pourraient avoir, ce serait d’aider la mère-patrie à ramener ces peuples dans son sein.

Mais cette obligation qui est seule légale aux yeux du bon droit, est celle aussi que les puissances ne pourraient remplir sans se compromettre mutuellement, sans se placer dans une attitude hostile envers l’ Angleterre.

Ayant la conscience pleine d’une pareille conviction, les puissances peuvent-elles arrêtes sans l’ Espagne et malgré l’ Espagne un système de pacification pour ses colonies et le lui proposer solennellement comme moyen de conciliation?

Cependant, les conférences d’ Aix-la-Chapelle auraient décidé cette question. La majorité des votes s’ était prononcée. Par bonheur, un ajournement est survenu. L’ Espagne n’ apprendra le résultat des conférences que par des ouvertures confidentielles. Ce terme moyen seul a pu sauver le monde politique d’une acte arbitraire dont la publication aurait détruit complètement l’ effet moral de la déclaration du 15 novembre.

France et Espagne. L’ avenir de ces deux États présente de grands problèmes à résoudre dans l’ ordre politique des nations.

Nul cabinet n’a ni le droit, ni le pouvoir de les décider soit par son influence, soit par ses moyens.

En suivant la ligne du devoir ou, en d’autres termes, en agissant à l’ égard de ces deux gouvernements comme nous désirerions que l’on en agît envers nous si nous étions dans leur malheureuse situation, nous remplirons de bonne foi nos engagements, nule suggestion ne pourra nous induire en erreur. Le temps et la providence feront le reste.

Ce serait anticiper sur ses décrets éternels que de vouloir prévenir les événements non-prévus par les traités; ce serait provoquer ces événements que de devancer par notre action politique la marche du temps, ce serait multiplier les complications qui la ralentissent ou l’ accélèrent.

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Cette marche semble devoir être abandonnée à elle-même. La politique extérieure la plus salutaire pour ces deux Etats ne saurait être qu’inerte et expectante.

Angleterre. Si la France et l’ Espagne cherchent avec peine une ligne de direction sur leur base respective, l’ Angleterre fait de grands efforts pour ne point perdre la sienne.

Son ministère s’ est fait connaître. La session actuelle du parlement le fera apprécier.

Quels que soient les succès de l’ administration actuelle ou si une nouvelle devait être composée, nul doute que la nature et l’ étendue des intérêts mercantiles de cette grande nation ne soient incompatibles avec l’ indépendance des opinions politiques de son cabinet.

Si ces opinions ne sont point indépendantes en elles-mêmes, elles peuvent encore moins se conformer au devoir. Lorsque remplir un devoir relativement aux autres Etats, ce n’ est ni favoriser, ni même ne pas compromettre les intérêts souvent exagérés ou mal entendus de la nation ou du parti prépondérant qui la représente.

La politique anglaise est toute entière dans cette vérité. Elle seule renferme tous les germes de la grandeur colossale de cet État, comme ceux de la destruction dont il est menacé.

Ses prétentions au-dehors sont aussi outrées que ses embarras au-dedans sont grands. En mitigeant les unes, on peut diminuer les autres. Ce n’ est donc que par la fermeté et la persévérance avec lesquelles on poursuivra ce premier but, qu’on pourra peut-être devenir utile à cette puissance et la rendre utile à son tour à la famille européenne.

Elle prétend à un empire absolu sur mer et sur les relations commerciales des deux mondes. Elle ne dédaigne pas du continent. En Allemagne, elle opère par le Hanovre et par ses relations étroites avec l’ Autriche et la Prusse. Elle occupe le Portugal, influence la Belgique, travaille la France, avilit l’ Espagne, négocie avec les insurgés, temporise avec les Etats-Unis et trouble les pauvres conseils de la Porte et de la Perse.

Jamais puissance n’a poussé l’ ambition ni plus loin, ni plus ouvertement. Aussi jamais puissance n’ a-t-elle tant lutté avec elle-méme pour se maintenir en équilibre.

Son équilibre actuel est précaire. Elle ne peut trouver le véritable que dans la modération. Mais cette modération ne peut lui être imposée que graduellement par l’ ascendant de l’ alliance générale.

Si l’on adopte ces déductions, il est facile d’en conclure que ce n’est pas en secondant le cabinet de St.-James qu’on peut le porter à la modération.

Pays-Bas. Indéfinissable amalgame de bonnes intentions et de fausses

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    Le traité de la Quadruple alliance est le centre de ce système, lequel pouvant être bouleversé, il importe de conserver dans toute sa force et vigueur ce moyen de précaution.

    La Quadruple alliance comme traité ordinaire ne repose que sur une stipulation éventuelle pour le cas d’une révolution en France.

    Le principe d’union entre les quatre cours statué par l’ article VI est le seul applicable en temps de paix, savoir dans l’ état actuel de choses.

    Or, en déterminant par l’ application de ce principe les rapports actuels des quatre puissances avec toute la famille européenne, on trouve le moyen de maintenir le traité de la Quadruple alliance et d’ être juste à l’ égard tous les autres États, y compris la France.

    Notre mémoire n’a pas été discuté par écrit par aucun des cabinets. Ils ont été effrayés de l’ idée seule d’une association générale de toutes les puisasnces aux quatre cours. C’est là ce qui a fait l’ objet de plusieurs conférences.

    On a essayé inutilement de nous faire admettre le principe que la Quadruple alliance embrasse des obligations applicables à l’ état de paix.

    Nous avons reconnu ces obligations et témoigné même le désir de les renforcer pour le cas seul d’une guerre contre la révolution.

    Et nous avons insisté sur 1’ idée de faire du principe moral de l’ union entre les quatre cours la base du système applicable à l’ état actuel de choses.

    En conséquence, on nous déféra la tâche de présenter par écrit une proposition. Notre protocole préliminaire a été discuté, admis et signé.

    C’ est le duc de Wellington qui a suggéré l’ idée de citer l’ article VI du traité d’ alliance.

    On combat maintenant la partie de ce travail, qui concerne le système général et l’ état de paix, tout en admettant celle qui détermine les mesures éventuelles pour le cas de guerre contre la France en révolution.

    On veut rendre nulle la déclaration au protocole à adresser à toutes les puissances, conserver celle qui se rapporte au cas de guerre,et en faire conséquemment une application tacite à l’ état de paix. Ou en d’autres mots, on veut présenter la Russie comme liée aux trois autres cours par le traité de Chaumont et par celui de la Quadruple alliance pour toutes les affaires du monde et contre tous les États qui en toute âme et conscience ne pourraient subordonner leurs intérêts à la politique souvent mercantile de la cour de St.-James et à celle plus inquiétante peut-être, du cabinet de Vienne.

    La divergence est donc aujourd’hui là où elle résidait dès le commencement de la négociation, et là où elle s’ est trouvée dans toutes les discussions qui ont eu lieu depuis l’ année 1815.

    La question des formes à donner au travail tombera du moment que les plénipotentiaires anglais seront convaincus que les sentiments intimes de v.m.i