Αρχείον Ιωάννου Καποδίστρια, τ. Ι΄

Τίτλος:Αρχείον Ιωάννου Καποδίστρια, τ. Ι΄
 
Τόπος έκδοσης:Κέρκυρα
 
Εκδότης:Εταιρεία Κερκυραϊκών Σπουδών
 
Συντελεστές:Δήμητρα Πικραμένου-Βάρφη
 
Έτος έκδοσης:1983
 
Σελίδες:324
 
Θέμα:Επιστολές προς Εϋνάρδο, Λεοπόλδο του Σαξ Κόμπουργκ και Μιχαήλ Σούτσο
 
Χρονική κάλυψη:1829-1831
 
Άδεια χρήσης:Εταιρεία Κερκυραϊκών Σπουδών
 
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Εμφανείς σελίδες: 206-225 από: 323
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Ma conclusion a été: que les Hydriotes rappellent tous les bâtiments armés qu’ils ont expédiés sur les côtes du Péloponèse et dans la mer Egée; qu’ils désarment ; qu’ils montrent par le fait qu’ils ne sont plus en état d’hostilités envers la nation et le gouvernement. Alors le gouvernement pourra leur ménager le moyen de ravitailler leur île ; peut-être même celui de la réconciliation, non avec les hommes sur lesquels pèse l’accusation de haute trahison, mais avec la communauté d’Hydra, laquelle est victime innocente de tant de crimes et de folies.

Voyant que nulle insistance ultérieure ne pourrait me faire changer de détermination, M(onsieur) Lalande se chargea de faire connaître aux Hydriotes les conditions auxquelles ils obtiendraient les sûretés que je venais de donner à Messieurs les commandants. Pour hâter ce résultat, ces messieurs sont convenus de faire arriver à bord de leurs bâtiments une députation d’Hydra.

Dans les entrefaites j’ai appris que dans l’île on préparait une nouvelle expédition de trois bâtiments armés. J’en ai prévenu moi-même Messieurs les commandants, et je leur ai déclaré que si, au moment où ils honoraient encore les hommes d’Hydra de leur intérêt, ces derniers leur manquaient au point de faire une nouvelle expédition, je ne consentais plus à la possibilité d’un arrangement quelconque.

M(onsieur) Lalande me répondit qu’il savait bien qu’on armait des bâtiments, mais qu’il était assuré que c’étaient des bâtiments qu’on destinait au commerce.

J’insistai à mon tour auprès de lui, comme auprès de M(onsieur) l’amiral Ricord, pour que ces bâtiments fussent empêchés de sortir.

Peines perdues. Les bâtiments armés sortirent, en surprenant la vigilance des croiseurs. Deux se rendirent dans les îles de Zéa et de Thermia, pour châtier les habitants qui avaient rejeté leurs agents révolutionnaires, et qui avaient appelé à leur secours le brave Canaris. Un troisième, dit-on, est allé renforcer la division hydriote qui travaille à insurger les hommes de Liméni et de Calamata.

C’est sous ces auspices que la députation d’Hydra embarquée sur un brick français vint dans le golfe de Nauplie, et que M(onsieur) Lalande me fit dire par un de ses officiers qu’il désirait connaître mes intentions.

Ma réponse a été courte et claire. La voici: «Du moment que les Hydriotes ont manqué à tout ce qu’ils devaient au bienveillant intérêt de Messieurs les commandants, et qu’ils ont fait partir leurs bricks armés malgré leurs déclarations réitérées et le blocus, il m’est impossible d’admettre que Messieurs les commandants puissent désormais compter sur la parole de ces gens-là. Par conséquent je ne puis plus consentir à ce qu’on leur promette rien, mais rien au monde, au nom et de la part du gouvernement.»

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J’ai fait la même réponse à M(onsieur) l’amiral Ricord, et je me suis abstenu de toute autre explication. La députation est retournée à Hydra. J’ignore ce qui en adviendra.

Si ces gens rappellent tous leurs bâtiments, s’ils renoncent à se considérer comme le noyau autour duquel doit bientôt se grouper une soi-disant représentation nationale; en un mot s’ils veulent et peuvent demeurer paisibles dans leur île, et que les faits m’aient assuré que telle est leur situation et leur détermination, assurément je ne persisterai plus alors dans les mesures de rigueur dont je les environne dans ce moment. Les principales consistent dans quelques troupes que j’ai fait camper sur la côte du Péloponèse opposée à Hydra, et dans les ordres donnés aux employés du gouvernement de ne pas recevoir dans les ports de l’état les barques et les bâtiments d’Hydra.

Les choses en sont restées là jusqu’à ce moment, pour ce qui concerne le foyer de l’insurrection.

Il n’en est pas de même d’une de ses émanations, le foyer de Liméni. Les bâtiments hydriotes échappés, dit-on, à la croisière arrivèrent à Liméni. Les brigands qui s’y tenaient assemblés, sans cependant avoir osé rien entreprendre depuis le mois de mai, reçurent une députation d’Hydra, laquelle leur apporta enfin des déclarations, des munitions de guerre, des vivres, et qui plus est une somme d’argent considérable.

Le projet de cette députation révolutionnaire était d’armer les Spartiates en masse, de les pousser d’une part vers Calamata, dans les provinces de la Messénie, de là vers Tripolitza et, s’il était possible, jusqu’à Argos; de l’autre par Marathonisi et Mistra.

Les Spartiates ont rejeté les offres de la députation d’Hydra; et à l’exception des Mavromichalis, et de 5 à 600 hommes qui ont été gagnés par de fortes paies, le reste des provinces est demeuré tranquille et attaché au gouvernement.

Les Mavromichalis avec leur suite, aidés par les bâtiments hydriotes, se sont présentés aux environs de Calamata. Ils ont même occupé cette ville. Les troupes que j’y avais envoyées pour la défendre auraient suffi, si les bâtiments de l’état étaient arrivés à temps.

Le retard qu’ils ont mis à se rallier à cause des temps contraires, et une foule d’autres circonstances, ont favorisé les insurgés. Calamata a été pillée, dévastée, rançonnée par ces héros constitutionnels.

Au moment où les bâtiments étaient arrivés, et que des renforts considérables de troupes s’assemblaient aux environs de Calamata, au moment où ces troupes allaient prendre des positions pour forcer les Maïnotes et les Hydriotes à se retirer, M(onsieur) le général Guéhéneuc se décida de son propre mouvement à y envoyer un détachement de ses troupes.

Je joins ici sous les lettres C, D, E, la lettre qu’il m’a adressée, la

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réponse que je lui ai faite, et celle aussi que M(onsieur) de Rouen me donna, par une suite de la communication confidentielle que je lui fis de cette correspondance.

Je ne doute pas que M(onsieur) le général Guéhéneuc n’admette ma demande. Si je dois cependant m’en tenir aux informations que je reçois à chaque instant, et de Calamata et des villages et des faubourgs qui sont entre les places de la Messénie et ce point centred, les Français ont répandu le bruit qu’ils vont occuper militairement Calamata, et qu’ils y resteront jusqu’à ce que le général reçoive des ordres de Paris.

Ces bruits me semblent tout à fait malveillants, et je ne veux leur donner aucun crédit. Au surplus je ne puis en juger que sur le témoignage des faits, et la réponse que le général m’enverra en constatera le principe.

Jusqu’ici cependant il paraît que le commandant Barthélémy a aussi voulu occuper Nisi, où se trouvent assemblées les troupes du gouvernement sous les ordres du général Colocotronis. Sur l’invitation qui lui a été faite de se retirer, il a répondu comme il devait. Il a déclaré qu’il ne bougerait pas, à moins qu’on ne lui présentât un ordre du gouvernement.

Si avant le départ du courrier je reçois la réponse du général Guéhéneuc, je vous en ferai part.

Je viens aussi de recevoir la nouvelle qu’à l’arrivée de la petite division des bâtiments de l’état et de M(onsieur) l’amiral Ricord dans le golfe de Calamata, les insurgés ont mis le feu à trois de nos bâtiments et en ont fait échouer un.

Ces nouvelles catastrophes et l’invasion de Calamata ont produit un double résultat, lequel est utile, quels que soient les regrets et la peine que doivent faire éprouver les circonstances dont il dépend.

Il est prouvé de l’aveu même du général Guéhéneuc (voyez sa lettre) que la soi-disant commission constitutionnelle de Liméni, ainsi que son auxiliaire la commission constitutionnelle d’Hydra, est un assemblage de brigands dont le mouvement ne peut produire que spoliation et anarchie.

Il est prouvé en second lieu que la totalité de la population guerrière de Sparte est restée inébranlable dans ses sentiments envers le gouvernement, et qu’elle veut l’ordre et la tranquillité, même à Sparte.

Il est prouvé en troisième lieu que le Péloponèse réprouve les menées révolutionnaires des Hydriotes, attendu que le général Colocotronis a sous ses ordres 1,500 hommes de la milice de toutes les provinces.

Si les dispositions des habitants de ces provinces étaient différentes, nul doute que les constitutionnels de Sparte et d’Hydra n’eussent fait des progrès. Ni le temps, ni l’argent, ni la protection, ne leur ont manqué.

Non le temps; parce que l’incendie de Poros et la désorganisation complète du service de la marine ayant enlevé au gouvernement les moyens d’armer promptement des bâtiments, les Hydriotes ont eu l’avantage

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tage de se montrer sur tous les points des côtes de Maïna pendant environ six semaines.

Non l’argent; ils ont apporté avec eux environ 50.000 francs. Le gouvernement n’a jamais eu en caisse et disponibles dans ces périlleuses circonstances au delà de 15 à 20.000 francs, et n’a pu payer les marins et les soldats qu’avec de petits à-compte et avec des assignations.

Non la protection; parce que après les déclarations de Messieurs les commandants des stations alliées et malgré la croisière, la sortie des bâtiments hydriotes est envisagée par les Grecs comme une forte présomption en faveur de la protection dont jouissent les insurgés de la part des Français et des Anglais.

Plusieurs autres circonstances les confirment dans cette opinion. Quelques officiers français radicaux approuvent et encouragent dans leur particulier les menées qui ont pour but un prétendu changement constitutionnel dans l’ordre intérieur du pays.

On va même jusqu’à répéter que les hommes de Liméni ont reçu de Modon et de Navarin des munitions de guerre.

Tout ceci peut tourner à mieux. Ces opinions peuvent se rectifier, si le général Guéhéneuc retire de Calamata son détachement. Dans le cas contraire on ne persuadera pas aux Grecs que les Maïnotes n’agissent point par une impulsion étrangère.

Les Mavromichalis, ainsi que les Hydriotes, sont restés à Calamata, et sont maintenant sous la sauvegarde des troupes françaises.

Peuvent-ils y rester sans produire une impression défavorable dans l’esprit de la nation qui les improuve, qui les combat, qui les maudit, parce qu’ils veulent troubler la tranquillité intérieure, tranquillité que d’ailleurs on leur recommande de maintenir au nom et de la part des Puissances alliées?

J’aime à espérer, mon prince, que vous n’aurez pas besoin de faire usage des informations que renferme la présente pour hâter les décisions de la conférence de Londres.

Ces décisions doivent être prises à cette heure. Mais vous en ferez usage pour démontrer à L(eurs) E(xcellences) qu’ils n’ont plus de temps à perdre.

Les faits déplorables que je vous retrace viennent vous démontrer que je ne me suis pas trompé en jugeant depuis le mois de mai de notre situation, des causes qui la rendent périlleuse et critique, et des remèdes que j’ai sollicités et que je sollicite en vain depuis lors.

Je vous répète et je vous autorise à répéter, que je ne dévierai pas de ma marche. Je ne trahirai aucun de mes devoirs. Je les remplirai tous jusqu’au dernier moment.

Lorsque j’aurai la conviction de ne pouvoir plus rien faire pour sauver

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ce malheureux pays des horreurs de la guerre civile, de l’anarchie ou bien d’une occupation militaire, je mettrai sous les yeux de la nation Grecque et du monde l’historique vrai et sincère des choses et des hommes, et je me retirerai en emportant avec moi le plus grand des biens, la pureté et le repos de ma conscience.

Il me reste à vous dire un mot du congrès national. Les élections commencent à se faire. La plupart des provinces ont préféré des hommes nouveaux pour plénipotentiaires. Les nominations sont bonnes. Je ne presse pas la réunion. Elle devrait avoir lieu après-demain. Il se peut qu’elle tarde encore un mois. Je le désire pour que les îles de l’Archipel aient le temps d’envoyer aussi leurs députés. D’ailleurs il se peut que jusque-là la conférence de Londres nous ait fait connaître ses décisions, soit définitives, soit transitoires.

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ΙΩ. ΚΑΠΟΔΙΣΤΡΙΑΣ ΠΡΟΣ I. Γ. ΕΫΝΑΡΔΟ

Correspondance, τόμος IV, σ. 415-417.

[Ο Καποδίστριας περιγράφει, ακόμη μία φορά στον Εϋνάρδο τα προβλήματα, τα οποία αντιμετωπίζει και ιδιαίτερα όσα σχετίζονται με την έλλειψη οικονομικών πόρων].

A M(onsieur) le Chevalier Eynard, à Genève.

Nauplie, 14/26 septembre 1831

Mon cher Eynard, M(onsieur) de Regny est arrivé. Je viens de le voir; il m’a remis votre lettre du 5 du mois passé.

Je vous remercie infiniment du secours que vous m’envoyez dans cet homme, qui me paraît aussi être celui que je cherche depuis longtemps.

Il dînera demain chez moi avec les employés des finances. Il tâchera avant tout de connaître l’état actuel de notre administration; il me donnera ensuite ses idées.

Dieu veuille que dans ces entrefaites les événements du dehors me laissent les moyens et le temps d’utiliser M(onsieur) de Regny. Je vous dis les événements du dehors, parce que nos petites échauffourées révolutionnaires

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naires ne sont que la conséquence directe et immédiate de ces mêmes événements, et des efforts des hommes qui les exploitent à leur avantage personnel.

Ces hommes ne sont pas seulement ceux qui composent la clique d’Hydra; il y en a d’autres ici même à Nauplie, qui les poussent. Ce sont ces derniers dont les événements du dehors devraient nous délivrer. Sans cela à la longue il n’y a pas de salut véritable pour ce malheureux pays.

Au moment où je vous écris, je n’ai pas un sou en caisse. Je fais néanmoins aller le service avec une espèce de papier-monnaie, que le gouvernement reçoit en son temps en paiement des revenus et des droits de douane.

Cet expédient réussit, mais cela ne peut pas aller longtemps. Il faut du crédit, et le gouvernement ne peut pas en avoir, lorsque les cours alliées lui promettent depuis six mois des secours pécuniaires sans les lui donner; lorsque le commandants des stations et Messieurs les résidents de France et d’Angleterre témoignent de l’intérêt aux hommes assemblés à Hydra, lorsque enfin les incertitudes planent sur ce même gouvernement, que l’alliance prétend étayer de son appui moral.

C’en est assez sur ce grand et triste chapitre.

Quelques personnes et quelques journaux se montrent peu satisfaits du gouvernement grec: je ne m’en étonne pas, vu leurs opinions politiques; cependant le témoignage qui me paraît le seul irrécusable est celui des faits, et les faits prouvent que le gouvernement n’a éloigné des affaires et du service que ceux qui malversaient ou qui intriguaient contre l’ordre actuel des choses et qui tâchaient de le renverser. Le général Schneider qui est arrivé en France, donnera, j’espère, des renseignements qui ne seront pas défavorables au gouvernement grec.

Ni la crainte des intrigues et des intrigants, ni celle des longues colonnes de quelques journaux, ne me fera dévier de ma marche. On dira, on écrira ce qu’on voudra; mais à la longue les hommes ne sont pas jugés d’après ce qu’on dit ou écrit de leurs actions, mais d’après le témoignage de ces mêmes actions. Fort de cette maxime, j’ai vécu dans le monde avec ces principes jusqu’au déclin de ma vie, et je m’en suis bien trouvé. Il m’est impossible à cette heure d’en changer; je ferai ce que je dois, advienne ce qui pourra.

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ΠΑΡΑΡΤΗΜΑ

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Τα κείμενα που ακολουθούν αποσκοπούν στο να συνδέσουν τις επιστολές του Καποδίστρια με εκείνες που έγραψαν ο Λεοπόλδος και ο Εϋνάρδος και οι οποίες είναι ήδη δημοσιευμένες. Η ανατύπωση μερικών από αυτές ή αποσπασμάτων τους κρίθηκε απαραίτητη για να συγκεντρωθεί στον τόμο αυτόν υλικό που διαφωτίζει τις ενέργειες του Κυβερνήτη για την επίλυση των σημαντικών προβλημάτων που αντιμετωπίζει η Ελλάδα.

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1. (σ. 3-4).

Βλ. την επιστολή του Ι.-Γ. Εϋνάρδου, από Παρίσι, 26 Οκτωβρίου 1829 (Θεοτόκης, Αλληλογραφία, αρ. 155, σ. 220-226), από 8που και τα αποσπάσματα που δημοσιεύονται στη συνέχεια. Με το πρώτο, ο Εϋνάρδος αναγγέλλει ότι, επειδή έχει αποτύχει στις ενέργειές του να επιτύχει τη σύναψη του δανείου, στέλνει στην Ελλάδα 700.000 φρ. από δικά του χρήματα:

Θεοτόκης, σ. 221.

[...] Je crois m’apercevoir aujourd’hui que le refus de la France de vous envoyer des fonds et, d’un autre côté, ce qui a empêché Pozzo di Borgo de faire une avance, ce qu’il aurait pu à la rigueur, vient de ce qu’on ne sait pas encore le candidat qui sera choisi. Si c’est un protégé des deux puissances, elles n’auront alors aucune difficulté, je pense, à soutenir la Grèce par la garantie d’un emprunt. Si le candidat déplaît, on pourrait bien, dans ce cas, refuser l’emprunt. Dans cet état de choses, je suis donc assez exposé pour les 700/m francs que je vous expédie, néanmoins, je ne balance pas; il y aurait trop de cruauté à laisser la Grèce sans moyens et, quel que soit le prince, il est de l’intérêt de tous que la Grèce soit tranquille; et cette tranquillité est surtout désirable au moment où la forme du gouvernement est sur le point de changer.

Cependant, comme je ne peux me dissimuler que je fais une forte brèche à ma fortune, vous pourriez, pour diminuer mes risques, m’envoyer un ordre pour retirer de chez les frères Riccardo de Londres les 115/m £. S. de bons grecs qui sont encore dans leursm ains. Cela serait toujours ma sûreté pour une partie de mes avances. [...]

Στο δεύτερο απόσπασμα, ο Εϋνάρδος αναφέρεται στις αντιδράσεις κατά του Καποδίστρια και γράφει ότι ο ίδιος τον θεωρεί ως τον μόνο κατάλληλο να κυβερνήσει την Ελλάδα.

Θεοτόκης, σ. 224-225.

[...] On discute maintenant à Londres d’importantes affaires pour la Grèce, tout annonce que vous serez entièrement indépendants; aujourd’hui, cela convient politiquement aux puissances et je ne doute presque pas que la chose ne doive se décider favorablement. On s’occupe également d’un intérêt bien grave; le choix du prince. Vous avez loyalement indiqué vous-même le choix, mais je vous avance que je crains presque que vous n’ayez été trop facile à désigner le candidat sur lequel on peut choisir. Quel que soit le prince, la Grèce ne peut absolument

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se passer de vous pendant plusieurs années encore. Vous seul pouvez et devez, j’ose le dire, rester au timon des affaires et diriger l’inexpérience du prince. Quelques belles qualités qu’il ait, il va être entouré d’intrigues et d’intrigants; c’est le sort de tous les nouveaux venus et le prince aura à s’en garantir plus que tout autre. Le pourra-t-il? Le voudra-t-il? Voilà la question à faire. Malgré votre dévouement, votre patience et votre résignation à tout souffir pour votre patrie, je crains, je l’avoue, que, fatigué de nouvelles entraves qui peuvent vous atteindre, vous ne finissiez par vous dégoûter. Mais, je vous en conjure, mon cher Comte, résistez à tout et faites tête à l’orage qui se prépare peut-être; prouvez à vos ennemis et à ceux qui voyent avec regret les destinées qui attendent la Grèce, que vous saurez vous sacrifier. Il entre, je crois, dans les vues de plusieurs personnes, que vous quitterez la Grèce. Les uns veulent voir en vous, un homme trop attaché à la Russie, les autres, plus profonds, voyent en vous l’homme qui ne veut que le bien de la Grèce, ils craignent que vos moyens, vos vertus, votre passion de régénérer votre patrie ne développent trop rapidement le nouvel état dont il est del’intérêt de gêner le commerce et la prospérité, d’autres vous détestent personnellement et veulent à tout prix vous dégoûter et vous forcer à abandonner la Grèce. Punissez les uns et les autres par votre noble persévérance à continuer la belle œuvre à laquelle vous a destiné la Providence. Vous finirez par triompher de tous les obstacles, j’en ai la plus entière conviction. D’ailleurs, n’est-il pas certain que le nouveau prince, quelles que soient les erreurs qu’il puisse commettre dans le principe, ne tardera pas à revenir à de vrais intérêts et si, dans le début, vous êtes abreuvé de quelques dégoûts, vous êtes bien sûr que votre dévouement patriotique et votre désintéressement vous ramèneront le prince qui aurait pu s’égarer un moment sur les vrais intérêts de sa nouvelle patrie. J’ai voulu, mon cher comte, vous informer des bruits qui courrent. Il y a peut-être de l’exagération, je le crois même, mais il était bien de vous prévenir d’avance; un mal connu est à moitié évité. Croyez, mon excellent ami, qu’il y va de votre gloire et de votre honneur de rester en Grèce: toute l’Europe a les yeux sur vous, vous ne pouvez abandonner la Grèce que lorsque son organisation et sa considération seront établies d’une manière stable. Si quelque injustice dont vous seriez la victime vous fait quitter le pays, on vous accuserait d’avoir manqué de courage et de persévérance, on serait peut-être injuste en vous jugeant si sévèrement; mais on le ferait, et moi tout le premier, je vous le dis tout franchement.

Pardon, mille fois pardon, mon cher Comte, d’oser vous écrire si franchement, mais vous m’avez permis de tout vous dire et vous excuserez ce qui pourrait vous déplaire en pensant à mon tendre attachement. [... ]

2. (σ. 5-6).

Βλ. τις επιστολές του Ι.-Γ. Εϋνάρδου, από Παρίσι, 5 Νοεμβρίου 1829 (Θεοτόκης, Αλληλογραφία, αρ. 156, σ. 226-228) και 15 Νοεμβρίου 1829 (Θεοτόκης, Αλληλογραφία, αρ. 157, σ. 228-235 και συνημμένη: αρ. 158, σ. 235-240). Στο απόσπασμα που ακολουθεί ο Εϋνάρδος ενημερώνει τον Καποδίστρια για τις φήμες που κυκλοφορούν σχετικά με τον υποψήφιο για το θρόνο της Ελλάδος. Θεοτόκης, σ. 235.

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P.S. Dans ce moment même, une personne bien instruite et qui approche le Roi me dit que tout semble indiquer que le prince de Cobourg sera le souverain de la Grèce. Tout ce que j’apprends est en sa faveur, c’est un prince qui a un très bon caractère, le jugement sain et un grand désir de faire du bien à la Grèce. Je sais qu’il vous estime beaucoup et qu’il veut se laisser guider par vos conseils. Sa fortune particulière, car on dit qu’il a économisé, et ses 50/mille livres sterling de rente sont une chose nécessaire pour un souverain. Le malheur est qu’il n’a point d’enfants. Je voudrais aussi qu’il y eut moyen de capitaliser les 50/mille £ de manière qu’à sa mort, s’il se marie, la fortune ne fût pas éteinte. Il vaudrait mieux pour la Grèce que le Roi eut 600/mille francs de rente reversible à ses enfants plutôt que 1200/mille francs sur sa tête. Ce sont des considérations importantes à faire valoir.

4. (σ. 9-12).

Βλ. τις επιστολές του Ι.-Γ. Εϋνάρδου, από Παρίσι, 27 Δεκεμβρίου 1829 (Θεοτόκης, Αλληλογραφία, αρ. 159, σ. 240-243), 30 Δεκεμβρίου 1829 (Θεοτόκης, Αλληλογραφία, αρ. 161, σ. 243-248) και 5 Ιανουαρίου 1830 (Θεοτόκης, Αλληλογραφία, αρ. 170, σ. 263).

Το απόσπασμα που δημοσιεύεται αφορά στις προτάσεις για τη διάλυση των ατάκτων και την απομάκρυνση των αδελφών του Καποδίστρια, θέματα πάνω στα οποία ο Κυβερνήτης απαντά αναλυτικά:

Θεοτόκης, σ. 242-243.

Je vois souvent le maréchal Maison. Il est impossible d’être plus attaché à la Grèce et à vous en particulier. Il ne cesse de défendre votre cause avec chaleur et franchise et, lorsque les Chambres seront rassemblées, vous aurez en lui un pair dévoué qui ne laissera échapper aucune occasion de vous être utile. Le Maréchal qui a la bonté de me témoigner de la confiance, m’a communiqué plusieurs lettres où, après avoir fait le plus grand éloge du Président, on dit cependant les mots suivants:

«Les frères du Président ne sont pas aimés et font souvent tort au »comte Capodistrias qui a si bien réussi auprès du peuple grec. Cepen»dant, beaucoup de partisans du Président ont vu avec peine plusieurs »démissions et surtout celle de Miaoulis. Coundouriotis, Mavrocordato, »Tricoupi ont également cessé tout emploi public. Ils cherchent à in»triguer contre le Président et font leur cour au parti anglais.

»Il serait bien à désirer pour la Grèce que le Comte se hâtât de li»cencier les troupes irrégulières. Elles ne font que du mal et leur entre»tien épuise le pays. Elles servent d’ailleurs de point d’appui aux mécon»tents. La Grèce ne sera assurée de sa tranquillité que lorsque ces palli»caris indisciplinés n’existeront plus en bandes armées etc., etc.»

Vous voyez que je continue à tout vous dire, j’aime et j’estime trop vos frères pour ne pas être persuadé qu’on les calomnie, cependant, il est bien qu’eux et vous sachiez ce qu’on dit. On m’avait plusieurs fois fait le même rapport sur eux mais, sachant combien le blâme et la calomnie sont faciles, je n’y avais fait aucune attention. Ces plaintes se renouvelant et les personnes qui ont écrit au Maréchal étant de vos admirateurs, j’ai cru alors devoir vous prévenir de ce qu’on disait.

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Ο Εϋνάρδος ενημερώνει, επίσης, τον Καποδίστρια για τις εξελίξεις στο θέμα του υποψήφιου για τον ελληνικό θρόνο,

Θεοτόκης, σ. 247-248.

Il paraît tout à fait décidé que le prince de Saxe-Cobourg sera choisi pour le souverain de la Grèce. Le courrier qui porte cette approbation de la France est parti pour Londres il y a deux jours. Les journaux français se sont emparé de la question et ils blâment avec amertume cette décision qui paraît au premier coup d’œil un choix anglais. Je peux cependant vous certifier que le reproche est injuste et que le candidat d’Angleterre était le prince Frédéric des Pays-Bas que la France a refusé. Celle-ci portait d’abord un prince de la famille du roi de Saxe (il paraîtrait qu’il a refusé). Le prince Léopold ayant franchement et loyalement déclaré qu’il acceptait la souveraineté de la Grèce et la France sachant que la Russie approuverait ce choix, elle l’a proposé à l’Angleterre qui l’a accepté.

Pour la masse de la population française, le Prince, je l’avoue, paraît tout à fait un candidat anglais et je suis persuadé, d’après tout ce qu’on dit du prince Léopold, qu’il sera entièrement indépendant; et, une fois qu’il aura accepté la couronne grecque, il sera comme vous, seulement Grec et Grec avant tout. Il ne favorisera aucune nation plus qu’une autre, il ne songera, qu’au bonheur et à la prospérité de sa nouvelle patrie. Si les Anglais voyent ce choix avec plaisir, c’est un avantage pour la Grèce, car il lui convient que les Anglais soient ses amis parce qu’à défaut de bien, ils peuvent faire beaucoup de mal aux Grecs. Votre patrie a besoin, par dessus tout, de l’amitié et de la protection de toutes les puissances. Le prince de Cobourg, par sa position, lui assure cet avantage et je suis persuadé que, lorsque les Français le connaîtront mieux, ils verront que ce n’est pas un choix seulement anglais. D’après les informations que j’ai cherché à prendre chez les gens sages et sans passions, voici ce que j’ai recueilli sur le prince de Cobourg.

C’est un homme fort loyal, d’un caractère sage et posé, écoutant avec plaisir les avis des gens sages et éclairés et ne se décidant qu’après avoir bien réfléchi. Il aime le militaire et les arts et mettra son amour-propre à rétablir la Grèce dans un état de gloire et de prospérité. Le Prince est économe, il a une belle fortune et sa pension ne le rend nullement dépendant de l’Angleterre, car il peut vendre cette pension et en faire ce qu’il voudra. De toute part, on m’a confirmé que le Prince avait la plus haute estime de vos talents et de votre caractère. Puisque vous avez le dévouement de rester en Grèce, personne ne doute que le Prince, dans ses intérêts et dans ceux de sa nouvelle patrie, ne vous donne toute sa confiance et alors, je ne vois pour la Grèce qu’un avenir heureux et brillant. Dieu exauce les vœux que je forme à cet égard !

Le choix une fois fait, il faudrait que vous en fussiez prévenu d’avance, afin que vous puissiez annoncer la chose au Sénat grec d’une manière honorable pour la nation et pour le prince souverain. Il faudrait également que le Prince arrivât sur un bâtiment grec, sur votre belle frégate «l’Hellas»; ce serait la manière de nationaliser le nouveau monarque.

Σελ. 220
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5. (σ. 13-18).

Βλ. τις επιστολές του Ι.-Γ. Εϋνάρδου, από Παρίσι,, 9 Ιανουαρίου 1830 (Θεοτόκης, Αλληλογραφία, αρ. 172, σ. 267-268) και 22 Ιανουαρίου 1830 (Θεοτόκης, Αλληλογραφία, αρ. 175, σ. 271-272). Επίσης, βλ. την επίσημη επιστολή του Εϋνάρδου, από Παρίσι, 20 Ιανουαρίου 1830 (Θεοτόκης, Αλληλογραφία, αρ. 174, σ. 270-271), καθώς και εκείνη της 30 Ιανουαρίου 1830 (Θεοτόκης, Αλληλογραφία, αρ. 176, σ. 272-274).

6. (σ. 18-20).

Βλ. την επιστολή του Ι.-Γ. Εϋνάρδου, από Παρίσι, 30 Ιανουαρίου 1830 (Θεοτόκης, Αλληλογραφία, αρ. 176, σ. 272-274), απ’ όπου και το απόσπασμα:

Θεοτόκης, σ. 273.

Μ.Μ. Barbejat et Cie sont venus me parler d’un projet de publier une histoire de la régénération de la Grèce et me demander mes documents. Je trouve que ce n’est pas encore le moment de publier un pareil ouvrage et qu’il faut un grand discernement dans les pièces qu’on choisirait. Cependant, comme leur intention est de faire la publication au bénéfice de la Grèce, je n’ai pu refuser de vous en parler et je vous remets la lettre même qu’ils m’ont écrite. Mes copies de lettres ne sont que des mémoires qui, suivant moi, ne pourront se publier que beaucoup plus tard; ce n’est point une histoire. Donnez-moi cependant votre opinion.

Η πρόταση για το διορισμό του πρίγκηπα Σούτσου είναι έμμεση. Ο Εϋνάρδος, αναφερόμενος στους εκκρεμείς λογαριασμούς του με την Ελληνική Κυβέρνηση, γράφει:

Θεοτόκης, σ. 274.

[...] il me semble que vous pourriez en destiner une partie à payer le chargé d’affaires Grec. Mme de Nesselrode m’écrit qu’on verrait avec plaisir à Petrsbourg que ce fut le prince Soutzo. Le Roi et le Dauphin ici en serait charmé et Mr de Polignac aussi. Le Prince a si généralement plu à tout le monde que vous ne pouviez faire un meilleur choix. Mme de Monteal, la sœur de Mr le Duc de Bichelieu m’a chargé de vous le recommander beaucoup. [...]

8. (σ. 22-28).

Βλ. την επιστολή του Λεοπόλδου του Σαξ Κοβούργου, από Marlborough House, 16/28 Φεβρουαρίου 1830:

Correspondance, τόμος III, σ. 511-512.

Marlborough House, 16/28 février 1830

Mon cher comte, Je ne vous écris aujourd’hui que quelques mots pour vous informer qu’après des discussions fort pénibles je viens d’accepter l’offre flatteuse et honorable des Puissances alliées de la souveraineté de la Grèce. J’avais prié les Puissances d’accorder aux Grecs la faculté d’objecter contre ma personne, mais elles n’ont pas écouté ma sollicitation. J’ose cependant me flatter que, lorsque les négociations seront connues des Grecs, on m’accordera d’avoir déjà acquis quelques droits à leur reconnaissance.

Σελ. 221
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Si je n’avais pris en considération que ma position personnelle, j’aurais insisté sur des conditions plus favorables ou je n’aurais pas accepté; mais la crainte de rejeter toute la question grecque dans le chaos dont elle sortait m’a fait faire le sacrifice de toutes vues personnelles.

Vous connaissez, mon cher comte, les sentiments que je vous ai voués depuis longtemps; je ne saurais donc là-dessus vous dire quelque chose de nouveau; mais je dois vous exprimer mon espérance que vous voudrez bien continuer vos généreux et utiles efforts pour la régénération de la Grèce dans la nouvelle position des choses, et m’assister de vos conseils et de vos lumières dans la carrière difficile que je vais entreprendre. Je vous prie de vouloir bien continuer à guider la barque de l’état, que vous avez si souvent sauvée du naufrage, jusqu’à mon arrivée. Je ne sais pas si les formes exigent encore une autorisation plus en règle; en ce cas je vous la ferai parvenir aussitôt que possible. Je vous prie cependant, en attendant, de considérer celle-ci comme conclusive et d’en donner connaissance à qui besoin en sera. Mon arrivée ne pourra avoir lieu de sitôt, car j’ai beaucoup d’affaires particulières à régler. Je vous prie d’avoir la bonté de me mettre au courant des affaires aussitôt que vous pourrez. Sous ce rapport il serait important de m’envoyer bientôt un secrétaire de confiance, qui pourra être le porteur de vos dépêches et qui pourra me servir pour les écritures grecques.

Je dois vous écrire longuement un autre jour. En attendant, agréez l’expression de ma haute considération et de la sincère amitié avec laquelle je ne cesserai d’être, etc.

Léopold

10. (σ. 32-35).

Βλ. την επιστολή του Εϋνάρδου, από Παρίσι, 18 Φεβρουαρίου 1830 (Θεοτόκης, Αλληλογραφία, αρ. 178, σ. 274-281" συνημμένη η επιστολή του ίδιου προς τον πρίγκηπα Λεοπόλδο του Σαξ Κοβούργου, 12 Φεβρουαρίου 1830, αρ. 179, σ. 281-284, το σημείωμά του αρ. 180, προς τον Βασιλέα της Γαλλίας, 23 Φεβρουαρίου 1830, σ. 284-286). Στη συνέχεια, παρατίθεται απόσπασμα της επιστολής του Εϋνάρδου προς Καποδίστρια και ολόκληρη η επιστολή του ίδιου προς τον πρίγκηπα Λεοπόλδο:

Θεοτόκης σ. 275-277.

Paris, 18 février 1830

[...] J’éprouve une vraie consolation à venir vous dire que je n’ai aujourd’hui à vous donner que des nouvelles heureuses pour la Grèce. Je me hâte de vous en parler avant de répondre à vos différentes lettres.

Enfin, les conférences de Londres ont décidé votre entière et complète indépendance. Les protocoles sont signés, voici les faits. Après mille difficultés, mille contestations que je vous épargne, on a enfin renoncé à l’idée, si fatale pour la Grèce, de laisser à la Porte l’option d’un territoire plus étendu avec suzeraineté et tribut, ou d’un territoire un peu moins grand, avec entière indépendance. Si cette fatale proposition avait été faite à la Porte, nous serions restés dans l’incertitude pendant des années. La France s’est fortement prononcée pour l’indépendance et le prince de Lieven et le comte Pozzo de Borgo ont appuyé de tout leur pouvoir, les vœux de la France. L’Angleterre qui tenait beaucoup

Σελ. 222
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à diminuer les limites du côté de la mer afin d’éloigner le nouvel état des îles Ioniennes, a cédé à ce désir. On a donc profité de l’article adopté par la Porte ; qu’ Elle s’en rapporterait pour les arrangements définitifs aux conférences de Londres, et les trois puissances lui signifieront ce qui a été fixé.

Vous perdez quelque chose en étendue, mais vous obtenez le bienfait inestimable, inappréciable d’être indépendants et de devenir un état de fait. L’avenir et la Providence feront le reste, je n’en doute pas. Remercions donc cette divine Providence de ce qu’elle a fait en votre faveur et, si nous partons du point de départ, nous devons dire mille fois alleluia!

Voici vos limites; compris l’île d’Oxia à l’entrée du golfe de Patras en suivant la rivière Aspropotamos, passant au milieu du lac Lysimachia (Angelocastro) et au milieu du lac Trichonium (lac de Vrachori), suivant le mont Aninos, passant au mont Oeta jusqu’à l’embouchure du fleuve Sperchios, l’île de Negrepont et toutes les îles dans cette ligne. Militairement, cette limite n’est pas bonne; il en résultera des inconvénients; mais pouvait-on acheter à meilleur marché l’indépendance? Cet heureux mot, ce mot si honorable pour les Grecs fait tout trouver beau. D’ailleurs, je le répète, l’avenir est pour vous; vous êtes appelés à devenir une nation civilisée, florissante et puissante; mais prudence et sagesse, laissons faire le temps et la main puissante qui dirige les événements. La couronne grecque a décidément été offerte au Prince Léopold par les trois puissances, mais, prudemment, le prince a fait plusieurs demandes en faveur de sa nouvelle patrie. Les principales ont été la réunion de Candie, le secours d’un emprunt et, momentanément, une force armée étrangère. Jusqu’à présent, le prince Léopold n’a donc point accepté d’une manière positive; mais tout annonce que la chose aura lieu.

Je crains beaucoup qu’il soit impossible d’obtenir la réunion de Candie; elle n’a jamais malheureusement été comprise dans les traités avec la Porte et ce serait compliquer de nouveau une question bien difficile. Tôt ou tard, cette île doit être réunie, il faut gémir des entraves et de ce que l’on ne fait pas de suite ce qui doit arriver forcément une fois.

La garantie de l’emprunt est une question vitale; le refus de l’Angleterre d’y participer entrave un secours si nécessaire à votre régénération. Espérons qu’on vaincra cette difficulté.

Quant à la force militaire, je crois qu’il n’y aura pas de difficulté à ce qu’on laisse encore quelque temps les troupes françaises.

J’ai écrit au prince de Cobourg en lui donnant quelques détails et en appuyant sur l’absolue nécessité d’un secours d’argent.

Paris, 20 février 1830

Je m’empresse de vous donner l’excellente nouvelle des décisions ultérieures que l’on vient de prendre à Londres. Comme il fallait soutenir le nouveau gouvernement du prince Léopold pour un envoi de troupes, l’Angleterre a trouvé qu’il n’était pas convenable de paraître imposer un gouvernement à la Grèce et que, si chaque puissance envoyait des troupes, ce serait en quelque sorte, se mêler des affaires intérieures d’un gouvernement qu’on vient de reconnaître indépendant. La cour de Londres a donc préféré aider le prince Léopold et la Grèce pour la garantie d’un

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emprunt. Le ministère anglais a consenti à se réunir aux deux autres puissances et à donner sa garantie à l’emprunt que la Grèce contractera. L’Angleterre consent également à ce que les troupes françaises continuent à rester en Grèce jusqu’à nouvel ordre. Ces deux nouvelles sont d’une bien haute importance et vous les recevrez avec autant de satisfaction que je vous les donne. L’ acceptation définitive du prince de Cobourg n’est pas encore arrivée; mais il n’y a maintenant plus de doute, et l’appui que les trois puissances viennent de donner à un emprunt le décidera à accepter.[...]

Θεοτόκης, σ. 282-284.

A S.A. R. Mgr le Prince de Saxe-Cobourg à Londres.

Paris, 12 février 1830

Monseigneur,

Le comte Capodistrias a reçu les secours que je lui avais envoyés le 18 novembre; cet argent ne pouvait arriver dans un moment plus important pour maintenir l’ordre et la tranquillité. Le Président m’a écrit le 22 novembre. Les 11 décembre, 31 décembre et 6 janvier, toutes ses lettres peignent sa position critique; on comprend que l’état d’incertitude sur les délimitations, sur l’indépendance et sur la forme du gouvernement devait laisser un vaste champ aux intrigues et aux intrigants. Si les troupes françaises s’étaient toutes embarquées et si les fonds avaient manqué, on ne peut mettre en doute que la misère et la malveillance n’eussent ramené l’anarchie; heureusement, le contre ordre pour le départ des troupes est arrivé assez à temps pour faire débarquer le reste de cette armée, au moment où les bâtiments allaient mettre à la voile.

Toutes les lettres du comte Capodistrias sollicitent des secours d’argent. Dans ses dernières du 31 décembre et du 6 janvier, il me dit que des intrigants avaient essayé de soulever l’armée, mais, qu’ayant pu payer la solde arriérée au moyen de mes 700 mille francs, il avait déjoué les intrigues. «Cependant, ajoute-t-il, si vous ne pouvez m’obtenir un secours d’au moins 800/m. frs., je ne peux répondre de la tranquillité.»

Depuis le 19 janvier, j’ai mis à sa disposition 100/m. frs. qui sont partis de Toulon le jour même, le 26 janvier j’ai fait expédier 600/m. frs pour la Russie et 600/m. frs de la France sont partis quelques jours plus tard. Ces secours suffiront aux besoins de la Grèce jusqu’à la fin d’avril, d’ici là, la position s’améliorera sensiblement et on trouvera facilement les moyens d’aider la Grèce. L’instant critique était celui que nous venons de passer parce que le gouvernement se trouvait au moment d’un changement annoncé aussitôt auprès de quelques chefs turbulents.

Aujourd’hui que la question importante de l’indépendance et de la délimitation est fixée et que V.A.R. va être reconnue pour souverain de la Grèce, je ne vois qu’un avenir brillant pour le nouvel état. L’effet de sa reconnaissance comme gouvernement monarchique, place de suite la Grèce dans une position qui lui assure l’amitié de toutes les puissances

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et des ressources de tout genre; mais pour faire valoir ces ressources, le pays ne peut se passer d’être aidé par un emprunt. La chose la plus convenable pour la Grèce et j’ose même dire pour les puissances qui sont en quelque sorte les «autrices» du nouvel état, serait qu’elles garantissent l’emprunt. Cependant, on peut douter que cette intention bienveillante puisse s’accomplir.

Aujourd’hui, je regarde comme très difficile que le ministère actuel puisse demander la chose aux Chambres et le refus de la France pourrait entraîner celui de la Russie. J’ai cherché à maintenir cette bienfaisante résolution de l’empereur Nicolas en écrivant au comte Matoushevitz et en lui envoyant une note dont j’ai l’honneur de remettre la copie à V.A.R.

Si les puissances ne peuvent donner leur garantie, je crois que l’on pourra conclure un emprunt sans cette garantie. J’ai déjà eu quelque offre à cet égard, mais ce serait avec regret que je verrais traiter cette affaire qui serait bien moins avantageuse pour la Grèce. Je le verrais avec d’autant plus de peine, que je regarde la garantie donnée par les puissances comme ne les exposant à aucun risque quelconque; car je ne saurais assez le répéter; la Grèce franchement protégée par les puissances, prendra rapidement son rang parmi les nations riches et civilisées et, avant peu, elle pourra se suffir à elle-même et payer ses dettes. L’emprunt sans garantie se ferait je crois, de 70 à 75, tandis que grec garanti, il se ferait au pair à 100.

Le comte Capodistrias attendait avec la plus vive impatience les décisions des conférences de Londres.

Il sera bien heureux lorsqu’il apprendra que V.A.R. a accepté la couronne de Grèce.

Le Comte me dit que toutes les difficultés qui existent seront aplanies du moment où les délimitations seront fixées d’une manière irrévocable; et, si la Grèce est mise au rang des nations libres et indépendantes, il ne refusera certainement pas de servir le nouveau souverain et qu’il tiendra à honneur de montrer ce dévouement à sa patrie.

Le Président continue à me faire le plus grand éloge du peuple, de sa soumission, de sa douceur et de son désir de tranquillité.

Il ne se plaint que d’une poignée de mécontents qui trament des complots contre l’ordre actuel des choses. «Jusqu’ici, ajoute-t-il, il n’y a que des menées et des paroles, mais si l’état d’incertitude régnait longtemps encore, il ne serait pas impossible qu’à la longue, on ne poussât ces miserables à quelque acte criminel tel que le non payement des impôts, la résistance aux ordres du gouvernement et les voies de fait qui en seraient la conséquence. Dans ce cas affligeant, mon parti est pris; je ferai respecter les lois et je tâcherai de maintenir l’ordre en n’épargnant aucun des coupables; mais il faut pour cela que le gouvernement ait de quoi payer ceux qui le servent, sans cela, je devrais armer la milice à la charge des provinces et légitimer en quelque sorte les abus dont ce malheureux et admirable pays est à peine soulagé.»

Les secours considérables que le comte Capodistrias aura reçus à la fin de janvier et au commencement de février auront calmé toutes ses inquiétudes.

J’espère que bientôt j’aurai l’honneur de voir V.A.R. à Paris mais,

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    Ma conclusion a été: que les Hydriotes rappellent tous les bâtiments armés qu’ils ont expédiés sur les côtes du Péloponèse et dans la mer Egée; qu’ils désarment ; qu’ils montrent par le fait qu’ils ne sont plus en état d’hostilités envers la nation et le gouvernement. Alors le gouvernement pourra leur ménager le moyen de ravitailler leur île ; peut-être même celui de la réconciliation, non avec les hommes sur lesquels pèse l’accusation de haute trahison, mais avec la communauté d’Hydra, laquelle est victime innocente de tant de crimes et de folies.

    Voyant que nulle insistance ultérieure ne pourrait me faire changer de détermination, M(onsieur) Lalande se chargea de faire connaître aux Hydriotes les conditions auxquelles ils obtiendraient les sûretés que je venais de donner à Messieurs les commandants. Pour hâter ce résultat, ces messieurs sont convenus de faire arriver à bord de leurs bâtiments une députation d’Hydra.

    Dans les entrefaites j’ai appris que dans l’île on préparait une nouvelle expédition de trois bâtiments armés. J’en ai prévenu moi-même Messieurs les commandants, et je leur ai déclaré que si, au moment où ils honoraient encore les hommes d’Hydra de leur intérêt, ces derniers leur manquaient au point de faire une nouvelle expédition, je ne consentais plus à la possibilité d’un arrangement quelconque.

    M(onsieur) Lalande me répondit qu’il savait bien qu’on armait des bâtiments, mais qu’il était assuré que c’étaient des bâtiments qu’on destinait au commerce.

    J’insistai à mon tour auprès de lui, comme auprès de M(onsieur) l’amiral Ricord, pour que ces bâtiments fussent empêchés de sortir.

    Peines perdues. Les bâtiments armés sortirent, en surprenant la vigilance des croiseurs. Deux se rendirent dans les îles de Zéa et de Thermia, pour châtier les habitants qui avaient rejeté leurs agents révolutionnaires, et qui avaient appelé à leur secours le brave Canaris. Un troisième, dit-on, est allé renforcer la division hydriote qui travaille à insurger les hommes de Liméni et de Calamata.

    C’est sous ces auspices que la députation d’Hydra embarquée sur un brick français vint dans le golfe de Nauplie, et que M(onsieur) Lalande me fit dire par un de ses officiers qu’il désirait connaître mes intentions.

    Ma réponse a été courte et claire. La voici: «Du moment que les Hydriotes ont manqué à tout ce qu’ils devaient au bienveillant intérêt de Messieurs les commandants, et qu’ils ont fait partir leurs bricks armés malgré leurs déclarations réitérées et le blocus, il m’est impossible d’admettre que Messieurs les commandants puissent désormais compter sur la parole de ces gens-là. Par conséquent je ne puis plus consentir à ce qu’on leur promette rien, mais rien au monde, au nom et de la part du gouvernement.»