Αρχείον Ιωάννου Καποδίστρια, τ. Ι΄

Τίτλος:Αρχείον Ιωάννου Καποδίστρια, τ. Ι΄
 
Τόπος έκδοσης:Κέρκυρα
 
Εκδότης:Εταιρεία Κερκυραϊκών Σπουδών
 
Συντελεστές:Δήμητρα Πικραμένου-Βάρφη
 
Έτος έκδοσης:1983
 
Σελίδες:324
 
Θέμα:Επιστολές προς Εϋνάρδο, Λεοπόλδο του Σαξ Κόμπουργκ και Μιχαήλ Σούτσο
 
Χρονική κάλυψη:1829-1831
 
Άδεια χρήσης:Εταιρεία Κερκυραϊκών Σπουδών
 
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Εμφανείς σελίδες: 234-253 από: 323
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les 60/millions mais elle ne peut se séparer des deux autres puissances. Depuis 15 jours que le Prince est ici, je fais mes efforts pour rapprocher les partis mais, de part et d’autre, il y a obstination. Cet état d’incertitude est d’autant plus cruel qu’il faut vous envoyer des secours. Comme je prévois des longueurs, je suis venu de nouveau à votre aide. J’ai fait expédier à Toulon frs. 154.860. Les barils porteront:

Frs. 50.000, argent pour encourager l’agriculture. c’est le solde des bénéfices

Frs. 54.860, argent pour les écoles élémentaires. que j’avais retenu et que je remets

Frs. 50.000 pour le gouvernement grec. vu vos besoins

Vous donnerez aux deux premières parties la destination indiquée mais, si vous avez des dépenses plus pressantes, empruntez cette somme à l’agriculture et aux écoles et vous la rendrez plus tard.

J’espère encore que les choses s’arrangeront avec le prince Léopold et qu’un mezzo termine sera adopté. Je vois avec douleur qu’il commence à y avoir assez d’aigreur; mon rôle est difficile, car je dois ménager les deux parties et, au fait, je suis forcé d’avouer que, des deux côtés, il y a de bonnes raisons à donner. Je suis très fâché d’avoir ces nouvelles à vous transmettre, mais je ne pouvais plus retarder de vous écrire.

Le Courrier Anglais s’était permis contre vous l’article le plus indécent; j’y ai répondu par une lettre qui a été généralement approuvée, la voici ci-j ointe.

Adieu, mon cher Comte, j’espère vous donner bientôt de meilleures nouvelles.

Votre tout dévoué

J.G. Eynard

Επίσης, δημοσιεύεται απόσπασμα από την επιστολή της 30 Απριλίου, με την οποία ο Εϋνάρδος ενημερώνει τον Καποδίστρια για τη θετική απάντηση της διάσκεψης του Λονδίνου σχετικά με το δάνειο.

Θεοτόκης, σ. 302-303.

Paris, 30 Avril 1830

Mon cher Comte,

J’ai le plaisir de vous apprendre aujourd’hui, que la| Conférence de Londres a accordé l’emprunt de 60/millions au prince Léopold. Voici ce qui s’est passé depuis ma lettre du 23 avril. Les trois ministres ici, Mr de Polignac, lord Steward et le Comte Pozzo di Borgo n’ont cessé chaque jour, surtout les deux premiers, de faire leurs efforts auprès du Prince pour obtenir qu’il se contentât de 1500/mille £ S. Mais S.A. R. a tenu ferme à sa première demande, Elle n’a cessé de répondre que les limites étant mauvaises, il fallait compenser ces difficultés qui nécessiteraient de bâtir des forteresses par de l’argent. J’ai vu plusieurs fois les choses au moment de s’embrouiller. Le Roi qui a très bien reçu le Prince, lui a répondu qu’il ne pouvait augmenter la somme offerte,

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à moins que l’Angleterre n’y consentit. Enfin, le Prince est parti pour Londres sans avoir rien obtenu et très décidé à tenir ferme. Lord Steward avait écrit à Londres 5 à 6 jours avant ce départ à Lord Aberdeen qui écrivait toujours que, puisque mon opinion avait été que 40/millions étaient suffisants, il y avait de la mauvaise volonté au prince Léopold à refuser cette somme. En lui remettant une lettre de moi où j’expliquais que tous les rapports que le Prince avait reçus des personnes les plus portées à voir en beau les affaires de la Grèce avaient été d’accord, qu’ il fallait au moins 60/millions que, quoique mon avis fût qu’un secours un peu moins fort pût servir à la rigueur, je ne pouvais espérer de faire prévaloir mon opinion sur celle générale, qu’ il fallait beaucoup d’argent, que tous les Anglais surtout, ne cessaient de dire au Prince que, sans une somme très forte, la Grèce ne pouvait s’organiser, que si j’avais pensé dans le temps que 40/millions pourraient suffir, c’était parce que, accoutumé à voir la Grèce soutenue comme par miracle avec des moyens si mesquins, j’avais trouvé par comparaison que 1500/mille £ S. était une somme considérable, mais que je croyais devoir dire avec franchise aujourd’hui, que je regardais comme impossible de persuader le Prince de se contenter d’une somme moins forte et qu’il finirait par reconcer à la souveraineté de la Grèce. Je ne sais si cette lettre a produit de l’effet sur lord Aberdeen et sur le duc de Wellington, mais hier, est arrivé un courrier annonçant que lord Aberdeen avait consenti à donner 800/mille £ S. pour l’Angleterre. Les deux autres ministres, le duc de Laval et le prince de Lieven, ont approuvé cette somme et, à la Conférence, il a été décidé qu’un emprunt de 60/millions serait garanti par tiers, respectivement par chaque puissance, pendant 30 ans.

Les payements se feraient successivement aux époques demandées par le prince Léopold.

Les intérêts seront payés par la Grèce, un fond d’amortissement sera créé à raison de 2/millions par année.

Le gouvernement grec assurera les payements en assignant aux contractants quelques branches spéciales de revenus, etc. etc.

Le prince Léopold en arrivant à Londres, aura donc trouvé l’affaire décidée. J’espère maintenant qu’il n’y aura plus de difficultés.

Avant hier, dans la crainte où j’etais que de nouvelles entraves vinssent empêcher l’envoi d’argent dont vous avez eu si grand besoin, j’écrivis à la Conférence la lettre dont je vous remets ci-joint copie; j’aime à penser qu’elle décidera à l’expédition immédiate de 1.200/mille francs. J’ai envoyé cette lettre au prince Léopold; s’il approuve ma démarche, il enverra la lettre à la Conférence.

J’espère que les 154.860 francs vous seront arrivés; je vous confirme que, si vos besoins l’exigent, vous pouvez fournir sur MM. G. Odier et Cie de Paris.

Comme l’emprunt va vous procurer des fonds, je désire beaucoup que notre nouveau décret sur la Banque Nationale n’ait pas eu son exécution en plein, car il ne convient plus à la Banque de prendre de l’argent à 8% .Si toutes les actions ne sont pas prises, je vous engage à les arrêter pour le gouvernement même. On verserait alors à la Banque 4 à 500/ mille piastres fortes (ισπανικά τάλληρα). Cette somme serait prêtée aux marins et aux cultivateurs à la mesure de leurs besoins et ils en payeraient

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les intérêts à la Banque à 8%. De cette manière, l’établissement deviendrait une caisse ou banque hypothécaire pour aider le commerce et l’agriculture. Le but serait tout à fait changé, c.à.d. que le gouvernement grec, au lieu d’emprunter, prêterait lui-même; ce qui serait bien plus honorable et plus avantageux. Aussitôt que vous aurez le moyen de le faire, il faudra donner cette application à votre établissement.

Agréez mes tendres et respectueuses amitiés

J. G. Eynard

20. (σ. 55-57).

Βλ. την επιστολή του Ι.-Γ. Εϋνάρδου της 30 Απριλίου, στη σημείωση της επιστολής 18, σ. 234-236. Επίσης, την επιστολή του Εϋνάρδου, από Παρίσι, 24 Μαΐου 1830 (Θεοτόκης, Αλληλογραφία, αρ. 196, σ. 306-308’ συνημμένες οι επιστολές αρ. 197-200, σ. 308-314, οι οποίες αναφέρονται στη δραστηριότητα του Εϋνάρδου να εξασφαλίσει βοηθήματα στον Καποδίστρια). Δημοσιεύεται στη συνέχεια η επιστολή της 24 Μαΐου, με την οποία ο Εϋνάρδος ανακοινώνει την παραίτηση του Λεοπόλδου.

Θεοτόκης, σ. 306-308.

Paris, 24 Mai 1830

Mon cher Comte,

Ma dernière lettre était du 20 Avril; depuis lors, que de choses se sont passées! Je vous épargne tous les détails de correspondance avec le prince Léopold et je viens vous apprendre, avec autant de chagrin que de surprise, que S.A. R. a définitivement refusé la sauveraineté de la Grèce. La nouvelle est arrivée hier soir par le télégraphe, je l’ai appris au cercle du Boi. Vous ne pouvez vous faire une idée du mécontentement de Sa Majesté; il sera partagé d’une manière bien complète par l’empereur de Russie. Tous les ministres sont furieux, et il y a de quoi.

J’ai reçu vos lettres des 6 et 24 Avril. J’ai communiqué aux ministres votre détresse; la nécessité de vous secourir et de consolider votre pouvoir. J’espère que mes démarches auront des résultats et que la Conférence se hâtera de décider qu’un secours provisoire de 12 à 1500 mille francs vous sera envoyé immédiatement. Cependant, comme tout retard peut causer un mal incalculable en Grèce et que ce retard est inévitable avec trois puissances qui ne veulent rien faire que d’accord, je me suis encore décidé à vous secourir seul et, le 19 Mai, j’ai fait partir pour Toulon 350/mille francs. Le Ministre de la Marine dont je ne saurais assez louer la bonne volonté, a mis un bâtiment à ma disposition. J’espère donc que vous recevrez ce secours avant le 15 Juin.

Je vous remets, ci-joint, les copies de toutes les lettres que j’ai écrites aux différents ministres pour leur faire sentir l’absolue nécessité de vous secourir.

L’inconcevable refus du prince Léopold remet tout en question; le provisoire va de nouveau régner en Grèce; mais j’espère que la conférence sentira qu’il faut absolument que les trois résidents fassent une démarche aii nom de leurs cours respectives, pour annoncer à la Grèce que, jusqu’à ce qu’un prince souverain soit arrivé, le Président exercera l’autorité souveraine dans toute son étendue.

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Depuis 20 jours, le prince Léopold cherchait tous les prétextes pour se dégager, il s’est servi de la représentation respectueuse du Sénat pour écrire qu’il renonçait à la souveraineté. S’il avait eu de l’énergie, vos lettres devaient au contraire hâter ses décisions. Mais les difficultés l’ont effrayé et il a renoncé à jouer ce beau rôle auquel la Providence le destinait. Puisqu’il a refusé, il n’était pas digne de le remplir; c’est la consolation qu’on peur avoir. Au reste, il faut aussi convenir que les objections qu’il a faites dans le commencement ont été très utiles puisqu’il a obtenu 60/millions et, la chose ayant été décidée à la conférence, elle sera établie pour tout autre souverain.

Aujourd’hui, les candidats qui se présentent avec des avantages divers sont: le prince Frédéric des Pays-Bas et un des fils mineurs du roi de Bavière. L’Angleterre porte le premier, la France le second. La Russie acceptera, je crois, l’un ou l’autre, mais elle penche pour le prince Frédéric.

Une chose fort importante dans ce moment, c’est que les troupes françaises soient renforcées. Vous ne pouvez éviter un moment de crise lorsqu’on apprendra en Grèce le refus du Prince; mais avec vos talents, votre patriotisme, votre fermeté et surtout l’appui de la Providence vous vous en tirerez.

Le prince Soutzo qui m’est toujours fort utile, m’a accompagné, ce matin, chez le général Champagny (aide-de-camp du Dauphin), remplissant les fonctions de Ministre de la Guerre. Nous avons à peu près obtenu sa promesse que l’on vous enverra 12 à 1500 hommes et qu’on laissera en Grèce, jusqu’à nouvel ordre, le même nombre de troupes qui devaient en revenir. M. le colonel Marnier, chef d’état-major du général Schneider, accompagnera les troupes qui vont s’embarquer. Cet officier est tout à fait dévoué à la cause grecque et je vous le recommande très particulièrement.

Adieu, mon cher Comte, je vous promets de vous tenir au courant de tout ce qui se fera. Le comte Mattouschevitz est arrivé il y a quelques jours, il dit que l’Empereur sera très irrité contre le prince Léopold dont la conduite est inexplicable, on ne saurait assez le répéter. Le comte Mattouschevitz comprend la difficulté de votre position et il m’a promis de tout faire pour me seconder; je lui ai communiqué toutes les lettres que j’ai écrites et il les a approuvées.

Mille et mille tendres amitiés. Combien je pense à vous. Votre dévoué

J. G. Eynard

Δημοσιεύεται, επίσης, η επιστολή του Εϋνάρδου, προς τον κόμητα Nesselrode, επειδή ανακεφαλαιώνει την κατάσταση που έχει διαμορφωθεί στο Ελληνικό ζήτημα το Μάϊο του 1830 (Θεοτόκης, Αλληλογραφία, αρ. 199, σ. 310-312).

Θεοτόκης, σ. 310-312.

A S. Ε. le Comte Nesselrode

Paris, le 21 Mai 1830

Monsieur le Comte,

Je m’étais flatté en vous écrivant le 5 Mai que les choses pourraient s’arranger avec le prince de Cobourg. J’avais continué à correspondre

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avec lui et, quoique je visse peu de bonne volonté, je ne pouvais croire qu’il retirât la parole donnée après avoir obtenu de la conférence toutes les concessions compatibles avec les circonstances. Mais quel a été mon étonnement, mon chagrin, je dirai même mon indignation, en apprenant hier que, sous le vain prétexte des nouvelles reçues de la Grèce, il renonçait à la souveraineté de ce pays. Je ne sais vraiment de quelle expression me servir contre une pareille conduite.

J’ai communiqué à Mr le comte Mattouschevitz toute ma correspondance avec le Prince, celle avec le prince de Lieven et celle avec le Cte Capodistrias. Il a pu se convaincre que la conduite du Cte Capodistrias à l’occasion de la nomination du prince de Cobourg ne pouvait être plus convenable. Dès le moment que le Président a connu les protocoles, il a fait tout ce qui était humainement possible pour détruire les impressions fâcheuses et calmer les irritations blessées en faisant voir tous les côtés avantageux. Je remets à S.E. la copie d’une lettre particulière du Cte Capodistrias et d’une lettre du payeur de l’armée française. Je les ai également communiquées à Messieurs Mattouschevitz et Pozzo di Borgo. L’empressement que tout le monde mettait à appeler le prince Léopold et surtout la manière franche et loyale du Cte Capodistrias, devaient être un stimulant pour le nouveau souverain. Loin de là, il semble chercher les plus mauvais prétextes pour refuser. Les observations du Sénat n’étaient pas faites pour blesser; elles étaient même naturelles de la part d’un corps qui se voyait au moment de ne plus exister, c’était une espèce de testament obligé par l’effet du Congrès d’Argos. Ce Sénat tenant ses pouvoirs de ce Congrès, n’a pu agir autrement. Il faut encore admirer que le Cte Capodistrias soit parvenu à calmer les partis et à obtenir cette délibération respectueuse. Les lettres particulières du Président que j’ai envoyées au prince Léopold le 19 Mai, par un courrier, lui auront prouvé avec quelle impatience il était attendu par tout le monde. Peut-être ces lettres où le Président montre toute la loyauté de son caractère feront-elles revenir le Prince; mais réellement, avec cette indécision de caractère, avec ce manque d’énergie doit-on aujourd’hui désirer pour la Grèce un pareil souverain?

Toutes ces cruelles incertitudes sont des plus fatales à la Grèce; non seulement tout s’y désorganise, mais la position du Cte Capodistrias devient prerque intenable. Son autorité a dû s’affaiblir et, si à tous ces contre temps se joint le manque de fonds, je ne sais vraiment ce que la Grèce deviendra.

Depuis le 27 Avril, j’ai commencé à écrire au prince de Lieven sur la nécessité d’un secours. Il me répondit que ma demande aurait été présentée à la conférence mais que les 60.000.000 ayant été accordés, toutes les difficultés allaient être levées. Le Prince cherchant maintenant des prétextes pour se dégager, cette affaire ne peut se décider.

Aujourd’hui le danger augmente; on peut dire que la maison brûle et que si on ne se hâte d’apporter du secours, l’œuvre des puissances sera détruite. J’ai sollicité le Cte Pozzo di Borgo de m’autoriser à envoyer pour votre cour, un secours provisoire. Il m’a répondu que la chose ne pouvait, maintenant, s’accorder que par la conférence. J’ai également sollicité un secours de Mr de Polignac, il m’a dit que, d’après mes premières demandes, il avait autorisé Mr de Laval à donner 500.000 frs. si l’An-

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gleterre consentait à donner la même somme. J’ai écrit à lord Steward une lettre qu’il enverra à lord Aberdeen. Je comprends que le refus du prince Léopold complique tout, entrave tout, mais cependant, il faut sauver la Grèce; on ne peut abandonner le malheureux Cte Capodistrias.

Dans cet état d’angoisse, je me suis décidé à faire un nouvel effort et j’ai fait expédier 350.000 frs. en Grèce; 110.000 frs. me seront remboursés par des fonds que le Cte Capodistrias doit avoir à Londres chez le prince de Lieven, le reste sera payé par moi et l’on m’en remboursera plus tard avec le produit de l’emprunt.

S’il faut faire une nouvelle avance, je la ferai, mais alors, le prince de Lieven ou le Cte du Mattouschevitz me permettront de me la faire rendre. Si les trois puissances ne peuvent s’entendre sur le choix d’un nouveau candidat, elles devraient, tout en confirmant que la Grèce aura un gouvernement monarchique, établir que pendant l’interrègne, les puissances concèdent au Président de la Grèce, le pouvoir du souverain.

Il est absolument nécessaire que l’on raffermisse provisoirement le pouvoir du Président par un appui formel au nom des trois cours alliées.

L’arrivée du Cte de Mattouschevitz et mon départ qui aura lieu dans trois semaines, me priveront de l’honneur d’écrire de nouveau à V.E.; mais la santé de ma femme réclame impérieusement mon départ pour les eaux de Bonn.

Je suis vivement peiné, Mr le Comte, de ce que ma dernière lettre vous annonce des nouvelles si contraires à ce que vous deviez attendre. La conduite si magnanime, si généreuse de votre auguste monarque devait avoir appiani toutes les difficultés mais ces contrariétés ne seront que momentannées. La Grèce sera sauvée, j’en ai toujours la plus entière conviction et cette conviction est loin d’être ébranlée.

J’ai l’honneur etc.

J. G. Eynard

Στη συνέχεια, παρατίθεται η επιστολή του Εϋνάρδου προς τον πρίγκηπα Lieven, πρεσβευτή της Ρωσίας στο Λονδίνο (Θεοτόκης, Αλληλογραφία. αρ. 200, σ. 312-314).

Θεοτόκης, σ. 313-314.

A S. A. le Prince de Lieven

Paris, le 23 Mai 1830

Mon Prince,

Depuis la lettre que j’ai eu l’honneur d’écrire à S.A., le Cte Mattouschevitz est arrivé et nous avons eu la douleur d’apprendre le refus du prince Léopold. Je ne sais de quelle expression me servir pour qualifier la conduite du Prince. D’après tout ce qui s’était passé devait-on s’attendre à un pareil résultat?

Les lettres particulières qur j’ai reçues du Cte Capodistrias, celles que j’ai envoyées au prince Léopold étaient toutes favorables au nouveau souverain et témoignaient le plus vif désir de le voir arriver.

Enfin, les regrets sont inutiles, on ne sait même s’il faut en avoir,

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car la Grèce ne pouvait être gouvernée que par un souverain d’un caractère ferme, décidé, et S.A.R. ne s’annonçait pas ainsi.

Quel que soit le nouveau choix de la conférence, il est une mesure d’urgence qu’on ne peut retarder; c’est de décider qu’un secours provisoire sera envoyé au Cte Capodistrias, il faut également renforcer l’autorité du Président.

Le provisoire et l’incertitude ont fait le plus grand mal à la Grèce et si l’on y apprend le refus du prince Léopold sans la publication d’un acte des trois puissances qui confirme le pouvoir du Président en déclarant qu’il sera appuyé par les cours alliées, je prévois une grande anarchie en Grèce. Il me semble, mon Prince, que, sans dévier du principe que la Grèce aura un gouvernement monarchique, il faut déclarer que, jusqu’à la nomination du prince souverain, le comte Capodistrias reste investi de l’autorité. Il ne faut pas se dissimuler que cette autorité ne soit très affaiblie et il faut au moins la rétablir dans l’état où elle était avant la nomination du Prince et cela ne se peut que si les trois résidens font connaître publiquement les intentions de leurs cours.

Le Président m’écrit qu’il a mis à ma disposition chez V.A., 4.700 £ steri, dont il me demande l’envoi en espèces. Dès le moment où j’ai reçu cette lettre, j’ai donné l’ordre d’expédier en écus de 5 francs, depuis Toulon, l’equivalement de 4.700 £ S. Je prie V.A. de faire envoyer cette somme en papier sur Paris, à mes banquiers MM. Gab. Odier et Cie.

Le Ministre de la Marine vient de m’écrire qu’il a donné des ordres à Toulon pour qu’un bâtiment du Roi partît immédiatement avec les fonds que j’expédie en Grèce.

Ainsi que je l’ai mandé à V.A. le 19 Mai, 350.000 frs sont partis et dans peu de jours j’espère, ils seront à la voile; mais ce secours qui préviendra le désordre n’est qu’un palliatif. Il faut absolument que la conférence décide dans une de ses premières séances qu’une somme d’au moins 1.500.000 frs sera envoyée à titre d’anticipation sur l’emprunt qui a été accordé. Cela donnera de quoi vivre trois ou quatre mois à la Grèce et, pendant ce temps, il faut espérer qu’un choix convenable sera fait.

Malgré tout mon désir d’être utile aux malheureux Grecs, je ne pourrai continuer à dévouer tout mon temps à cette cause et je serai même forcé de l’abandonner momentanément; la santé de ma femme m’oblige de partir pour les eaux des Pyrénées. Je partirai donc vers le 10 ou 15 Juin. Combien je serais plus tranquille si quelque décision favorable à la Grèce était prise avant mon départ.

Je ne puis terminer cette lettre sans remercier V. A. de etc.

J. G. Eynard

Ο Καποδίστριας έχει ακόμη υπόψη του την επιστολή του Εϋνάρδου, από Παρίσι, 25 Μαΐου 1830 (Θεοτόκης, Αλληλογραφία, αρ. 201, σ. 314-315), η οποία παρατίθεται εδώ.

Θεοτόκης, σ. 314-315.

Σελ. 240
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Mon cher Comte,

Je vous ai écrit hier 24. Aujourd’hui, on a reçu des nouvelles de Londres avec quelques premiers détails sur le refus du prince Léopold. Il cherche à justifier sa conduite en accusant les puissances d’avoir voulu imposer à la Grèce un souverain, d’avoir sacrifié les vrais intérêts des Grecs. Il cite, à l’appui de son refus, une partie des lettres confidentielles que vous lui avez écrites. Comme il était vivement pressé par les puissances et qu’il avait positivement accepté la souveraineté, il prend tous les moyens pour se défendre, sans égard à l’idée de compromettre l’avenir de la Grèce. Je n’ai point vu cette réponse, mais le comte Mattouschevitz m’assure qu’elle cherche à compromettre tout le monde et que le Prince est très blâmable de l’avoir faite parce qu’il est prouvé, d’une manière positive, que depuis un mois il était décidé, à tout prix, à revenir sur son engagement. Le Prince veut faire passer les puissances pour avoir tout à fait sacrifié la Grèce et se sert indiscrètement de votre nom. Je ne vous parle de tout cela que sur ce qu’on m’a dit, car je n’ai rien vu moi-même.

Nous voilà dans tous les embarras d’un provisoire prolongé avec la mésintelligence que la lettre du Prince peut mettre entre les parties intéressées. Il ne faut cependant pas se décourager et les choses s’arrangeront. J’espère que la conférence va décider un secours de 12 à 1500/mille francs.

La chose la plus importante est le choix du nouveau souverain. Je crois que si le Sénat désignait un candidat, l’affaire serait bien simplifiée.

Le prince Frédéric et un des fils mineurs du roi de Bavière sont deux sujets bien convenables. En les demandant, ne faites-vous pas une chose bien honorable pour la Grèce et bien convenable pour le prince choisi? Le refus du prince Léopold complique d’autant plus la question que les candidats qui mériteraient la préférence ne voudront peut-être plus être pris comme pis-aller. Mais s’ils sont demandés par la nation grecque, la question est toute changée et la demande devient honorable pour le prince et sa nouvelle patrie.

A la hâte, tout à vous

J. G. Eynard

P.S. Au lieu de 350/mille francs, vous ne recevrez probablement que 340/mille francs.

22. (σ. 59-61).

Βλ. την επιστολή του Λεοπόλδου του Σαξ Κοβούργου, από Λονδίνο, 1 Ιουνίου 1830.

Correspondance, τόμος IV, σ. 79-81.

Lettre de S.A.R. le prince Léopold de Saxe-Cobourg à S.E. le comte Capodistrias.

Σελ. 241
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Londres, 1er juin 1830

Monsieur le comte, Je vous communique annexées à la présente lettre les deux dernières notes du 15 et du 21 adressées aux plénipotentiaires des cours alliées. Ces notes vous expliqueront amplement les raisons qui m’ont porté à renoncer à la souveraineté de la Grèce. Je vous prie de les communiquer au sénat, et de lui expliquer en même temps combien il m’est douloureux que des circonstances imprévues aient rompu les liens qui m’attachaient pour peu de temps à la Grèce.

Il me reste la consolation d’avoir fidèlement et consciencieusement défendu les intérêts de la Grèce, de lui avoir obtenu, par le protocole du 20 février, des avantages réels et importants, que celui du 3 ne lui avait point accordés, et de n’avoir eu d’autre objet en vue, pendant le cours de ces discussions assez pénibles, que la véritable indépendance et la vraie prospérité de ce pays. J’étais prêt à les achever par les plus grands sacrifices personnels. L’ensemble des papiers qui ont rapport aux négociations, et que je vous communique également, vous le prouvera jusqu’à l’évidence. Quoique sans connaissance des lieux, j’ai toujours été frappé des immenses difficultés que devaient offrir les délimitations proposées par le protocole du 3 février, tant pour l’indépendance du pays que pour le maintien de la paix, qui cependant est l’objet ostensible du traité du 6 juillet et des protocoles qui l’ont suivi. Ma lettre du 28 février vous a exprimé toute ma répugnance d’accéder aux conditions du protocole du 3, et j’ai depuis bien sincèrement regretté d’avoir cédé aux instantes sollicitations qui me furent faites en me représentant que la conclusion précipitée de l’affaire serait avantageuse pour la Grèce. Mes craintes se sont trouvées fondées; car le mémoire du sénat et vos différentes dépêches peignent les suites funestes qu’auraient probablement les délimitations, sous un rapport bien plus alarmant que je n’ai dû le prévoir.

Le contenu de ces dépêches a fait une impression d’autant plus grande sur moi, qu’il était d’accord avec les communications particulières qui me sont parvenues à la même époque, de différentes parts. C’est notamment le général Church, qui exprime les mêmes craintes que vous, et cela dans des termes bien autrement forts que les vôtres. Du moment donc que vous m’aviez officiellement donné connaissance de la répugnance du sénat et du peuple Grec à ratifier l’acte du 3 février, ratification que le sénat appelle lui-même la légalisation d’un esclavage éternel, j’ai adressé le 15 mai une note aux plénipotentiaires. Dans cette note je les prie avec instance de prendre en considération si, d’après vos dépêches, sans y apporter de grands changements, les mesures prises peuvent encore remplir les vœux des Puissances alliées et l’attente de la Grèce. En même temps j’ai préparé les plénipotentiaires à me voir résigner.

Si l’on avait déféré au contenu de cette note, j’aurais pu peut-être par la voie des négociations obtenir un résultat plus favorable; mais ma proposition n’étant pas acceptée, le seul moyen qui se trouvait en mon pouvoir pour affranchir les Grecs des engagements que leur imposait le présent arrangement, était celui de présenter ma résignation. Elle seule donne encore la possibilité d’un changement favorable aux limites,

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et je fais les vœux les plus sincères pour que cette espérance se réalise. Puisse un examen plus mûr des délimitations engager les trois cours à se départir de celles fixées par le protocole du 3 février. Je prie Votre Excellence de vouloir exprimer en mon nom au sénat, ainsi qu’à la nation Grecque, les regrets que j’éprouve d’être obligé de renoncer à contribuer à l’ouvrage glorieux de la régénération de la Grèce, qui avait tant d’attraits pour moi, et que je ne cesserai de former les vœux les plus ardents pour sa prospérité, ainsi que pour l’accomplissement de sa véritable indépendance.

Becevez, Monsieur le comte, l’expression de mes sentiments les plus distingués.

Léopold

23. (σ. 62-63).

Βλ. την επιστολή του Ι.-Γ. Εϋνάρδου, από Παρίσι,, 5 Ιουνίου 1830 (Θεοτόκης, Αλληλογραφία, αρ. 202, σ. 316-320’ συνημμένες οι επιστολές του Εϋνάρδου αρ. 203 και 204, σ. 320-327), που δημοσιεύεται στη συνέχεια.

Θεοτόκης, σ. 316-320.

Paris, 5 Juin 1830

Mon cher Comte,

Vous aurez vu par les journaux combien les affaires de la Grèce occupent le Parlement, tous les documents ont été imprimés et déposés sur les bureaux des Chambres en Angleterre. Les protocoles ont eu, depuis le commencement, la correspondance avec le prince Léopold et les lettres particulières que vous lui avez adressées. Il y a beaucoup d’irritation contre lui de la part des ministres des trois Cours et, comme le Prince s’est servi du prétexte de vos lettres pour refuser, vous devez comprendre qu’il en est résulté aussi de l’humeur contre vous. J’ai pris votre défense, comme vous le pensez bien, en disant que votre devoir était de vous expliquer avec toute franchise, que vos lettres, étant adressées au souverain de la Grèce, devaient ne lui rien cacher et qu’en parlant des difficultés, c’était fournir au Prince les moyens de les aplanir. Au reste, il est évident que le Prince ne cherchait qu’à se dégager et, sous ce point de vue, c’est un bohneur que vos lettres soient venues décider la chose. Mais cela jette tout le monde dans le plus grand embarras. La Porte ayant accepté le traité, comment aujourd’hui changer les limites, cela devient impossible; il n’y a que l’avenir qui puisse faire la chose, ou bien, il faudrait traiter à l’amiable avec les Turcs et leur acheter l’Acarnanie, Candie, Samos et toutes les îles qui ne voudront plus se soumettre à leur domination. Essayer la chose aujourd’hui, est impossible; il faut donc se soumettre pour le moment en songeant au bien immense de l’indépendance et de toutes les autres conditions. Mais il faut indémniser les malheureux sacrifiés et cela ne peut se faire que par le moyen de l’emprunt. Les observations, les demandes, les conditions du Sénat au Prince ont extrêmement déplu aux trois cours. Elles disent que les Grecs leur doivent leur entière indépendance, que sans leur

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intervention, ils étaient perdus, anéantis, et que faire des conditions au nouveau souverain, c’est vouloir le dégoûter. Il y a bien des choses à dire contre ces arguments; mais lorsque l’irritation existe, lorsque le Prince s’est servi pour se justifier du prétexte de la représentation du Sénat, il devient intempestif d’avocatiser en cherchant à vous défendre. Nul doute que les limites sont détestables, nul doute que le gouvernement existant doit faire des observations et des demandes pour améliorer le sort de sa patrie; mais nul doute aussi que les puissances ont fait de grands sacrifices pour vous, nul doute que ce n’est qu’après des difficultés inouïes, des entraves sans nombre de la part de l’Angleterre que l’on est arrivé à vous faire obtenir une entière indépendance, sans tribut et sans suzeraineté. Il faut donc prendre le mal avec le bien et chercher à remédier aux inconvénients sans renverser tout ce qui a été fait. Le sort de l’Acarnanie ne saurait être plus malheureux, les limites plus mauvaises et plus dangereuses pour la tranquillité à venir. Mais ce qui est fait, est fait, et aujourd’hui on ne peut le changer qu’avec le consentement des Turcs. Ce mot veut presque dire impossibilité; cependant, il faut penser que la Providence a déjà fait l’impossible pour vous et que de nouveaux miracles se feront plus tard si vous avez la patience de les attendre. Il faut donc temporiser.

Aujourd’hui la chose la plus importante, celle de qui dépend votre existence, c’est l’argent. Tous mes efforts sont tournés de ce côté. Vous trouverez ces jours la lettre que j’ai écrite à l’ambassadeur d’Angleterre et la note que j’ai remise hier à M. Mattouschevitz au moment de son départ pour Londres. Il part parfaitement et complètement d’accord avec moi sur l’urgente nécessité de vous faire obtenir des fonds. Si l’Angleterre se refuse, la Russie en donnera, j’espère, d’accord avec la France; car on sent que tout est perdu si on vous abandonne. J’ai dit que mon départ était irrévocablement fixé pour le 28 Juin et, comme on sent qu’on a besoin de moi pour décider les banquiers à faire quelques avances en à compte sur l’emprunt qui se fera, j’ai toute espérance que l’envoi des fonds sera décidé avant le 28 Juin. Vous verrez dans ma note l’idée que j’ai donnée de vous faire avoir 1/6 des 60.000.000 pour arranger l’affaire de l’Acarnanie. M. Mattouschevitz approuve tout à fait cette idée. Mais il est plus que douteux que l’Angleterre y consente et, dans l’état de contrariété qu’éprouvera le ministre, je ne sais même s’il ne fera par des difficultés sur l’emprunt consenti et si le Parlement ne s’y refusera pas. Cependant, comme c’est l’objet d’un traité avec deux autres puissances, il paraît bien difficile que l’Angleterre puisse se rétracter. Je dois vous dire cependant, que depuis quelque temps, je suis très content des dispositions de l’ambassadeur d’Angleterre; il est tout à fait de l’opinion qu’il faut vous envoyer de l’argent. J’ai gagné sa confiance en lui communiquant vos lettres et j’ai trouvé qu’il a tout à fait changé à votre égard et qu’il rend toute justice à la loyauté de votre caractère et c’est même sur sa demande qui je lui ai écrit la lettre que je vous remets en copie. Lord Steward croit qu’elle produira un effet favorable sur lord Aberdeen. Dieu le veuille !

La conférence va de nouveau s’occuper du choix d’un souverain, des difficultés sans nombre vont exister, car il faut que les puissances soient unanimes; mais la position du nouveau prince ne sera plus la même;

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le refus du prince Léopold a gâté l’affaire et je suis assez tenté de croire que, soit pour les Grecs, soit pour celui qui sera choisi, il faut laisser passer quelque temps. Les esprits se calmeront, on jugera avec moins de passion, moins d’irritation et on vous laissera le temps de faire comprendre à la nation les avantages de sa nouvelle position. Et si on vous fournit des moyens, vous pourrez offrir des compensations aux braves qui se trouvent séparés de la mère patrie. Si les puissances ne se trouvent pas promptement d’accord sur le choix à faire, je persiste, dans mon opinion, que vous faciliterez peut-être les choses en faisant demander un souverain par le Sénat lui-même et les deux candidats dont je vous ai parlé ont, l’un et l’autre, des qualités désirables, quoique d’un genre tout opposé (Le prince Frédéric et le fils mineur du roi de Bavière). Cette désignation faite par la Grèce elle-même aurait quelque chose d’honorable pour le prince choisi et pour votre patrie. Je crois qu’il ne faudrait point faire de conditions au prince, ou du moins mettre toute la délicatesse possible dans les observations. Car, celles faites par le Sénat paraissent avoir blessé sensiblement toutes ies parties intéressées. Les ministres russe et français se sont expliqués clairement à cet égard. Le roi de France qui est fort bien disposé pour vous en particulier, s’est beaucoup plaint du Sénat ainsi que Mattouschevitz. Si vous vous décidiez à indiquer le souverain, il faudrait cependant faire la chose de manière à ce que la dignité de la Grèce ne fût pas compromise, si avant d’avoir reçu vos communications la conférence avait déjà fait un autre choix.

Le 6 Juin

Lorsque le prince Léopold avait définitivement accepté la souveraineté de la Grèce, il avait dit au prince Soutzo qu’il le nommerait ici ministre de la Grèce. En partant pour Londres, le Prince m’ecrivit à ce sujet; il me chargeait de prévenir le prince Soutzo et me remit une lettre pour lui où il l’informait de cette disposition. Je fus même chargé de fournir, pour le compte du Prince, les appointements des premiers mois. M. de Polignac et le Boi ayant témoigné à S.A. R. que ce choix leur ferait plaisir, Elle s’empressa d’y acquiescer. Aujourd’hui, M. de Polignac a fait dire au prince Soutzo qu’il espérait que rien ne serait changé et que le Roi était décidé à demander au nouveau souverain de nommer le Prince représentant de la Grèce ici. D’après ces détails, je crois ne pouvoir mieux faire à mon départ que de prier le prince Soutzo de me remplacer et de le charger de vous informer de ce qui se passera. Je comprends que, dans l’état des choses, vous ne pouvez nommer un représentant de la Grèce, aussi je ne crois pas devoir vous proposer de le faire. Pour le moment, c’est donc moi qui prie le Prince de me remplacer et, comme sur la demande du prince de Polignac et sur l’invitation du prince Léopold d’être ministre ici, le prince Soutzo a fait venir toute sa famille à Paris, il est naturel que je me charge de l’entretien de la personne qui me remplace et c’est ce que je fais jusqu’à la fin de septembre. D’ici là, espérons que le sort de la Grèce sera définitivement fixé et que le prince Soutzo pourra alors légalement être son représentant à Paris. Si vous avez quelque ordre à lui donner, vous pouvez

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lui écrire sous le couvert de M.M. G. Odier et Cie à Paris. Je puis vous assurer que vous trouverez dans le Prince le même zèle que j’avais, avec l’avantage d’être très bien vu de M. de Polignac.

J’apprends de Toulon qu’on allait embarquer les 340 à 350/mille francs que je vous ai envoyés; à compte de cette somme, je viens de recevoir du prince de Lieven francs 119.850 qui échoient le 19 Juin; c’est le montant des 4700 £ que vous m’avez assignées.

J’ai le plaisir de vous annoncer que j’ai heureusement terminé la réalisation des bons grecs à Londres, bientôt les remises seront encaissées. Je n’ai pas été sans inquiétude sur le payement de ces fonds, vu la baisse considérable qui a eu lieu. Ce que j’ai eu le bonheur de réaliser à 46 est maintenant de 31 à 32; ce qui fait une différence de près de 400.000 francs. Combien je suis heureux d’avoir ainsi profité d’un bon moment, plus tôt ou plus tard, j’aurais mal fait et réellement, je suis bien récompensé des risques que j’ai courrus en voyant à quel point la chose a été profitable à la Grèce. Il s’est vendu de ces fonds, un moment, au dessus de 50, mais, outre qu’il est impossible de trouver l’instant le plus favorable, il était difficile de trouver des acheteurs solides pour de fortes parties. Je dois donc dire à la louange de mes banquiers de Londres, qu’ils ont mis beaucoup d’habileté et d’adresse dans leur manière d’opérer et que toute cette affaire ne pouvait être conduite plus heureusement puisqu’en attendant patiemment que, soit les puissances, soit la Grèce, puissent me rembourser, j’ai fait gagner à votre patrie une très forte somme. A la fin de juillet, les remises seront échues. J’espère que toutes seront payées et que je rentrerai ainsi dans mes avances.

Je partirai le 20 Juin pour les Eaux-Bonnes dans les Pyrénées. Ma femme ne pouvant parvenir à se rétablir, il a bien fallu nous décider à ce voyage, nous y resterons environ un mois. Si la Grèce avait encore besoin de mes services, vous pourrez toujours disposer de moi et je vous promets d’aider de tout mon pouvoir le prince Soutzo si vous lui donnez quelques instructions difficiles. Vous pouvez m’adresser vos lettres sous couvert de M.M. Ch. et Aug. Bazin à Marseille, en les faisant toujours passer par M. Littardi, receveur général à Toulon.

Le 7 Juin

Je sors de chez lord Steward, ambassadeur d’Angleterre, il n’avait reçu encore aucune nouvelle de lord Aberdeen, depuis l’envoi de ma lettre du 28 Mai.

Adieu, mon cher Comte, je vous serre tendrement la main. Voilà de nouveau un moment d’orage, mais nous nous en tirerons. Espérons même que cette nouvelle crise ne vous aura pas été défavorable. Mme Eynard se réunit à moi pour vous dire mille tendresses.

Tout à vous

J. G. Eynard

Επίσης, βλ. τις επιστολές του Εϋνάρδου, από Παρίσι, 10 Ιουνίου 1830 (Θεοτόκης, Αλληλογραφία, αρ. 207, σ. 328-330), 23 Ιουνίου 1830 (Θεοτόκης, ό.π., αρ. 209, σ. 333-336), και 24 Ιουνίου 1830 (Θεοτόκης, ό.π., αρ. 210, σ. 336-337). Οι δύο πρώτες δημοσιεύονται και εδώ.

Θεοτόκης, σ. 328-330.

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Mon cher Comte,

Je vous ai écrit le 5 juin, nous savons l’arrivée du Cte Mattuschevitz à Londres, il avait vu lord Aberdeen et devait voir le lendemain lord Wellington pour les fonds, j’espère qu’il les convaincra de l’absolue nécessité de vous envoyer des fonds. J’ai revu lord Steward, il m’a promis d’écrire encore qu’il y a urgence de vous secourir; malleureusement, soit ici, soit en Angleterre, les gouvernements sont occupés d’intérêts bien majeurs. La mort du roi d’Angleterre va faire renaître une opposition vigoureuse et les affaires de la Grèce servent d’appui à cette opposition; ici le gouvernement n’est occupé que des nouvelles élections.

Pour votre nouveau souverain, il y aura aussi de grandes difficultés. La France ne veut pas du Prince Frédéric et je crois presque que celui-ci n’a pas grande envie de la couronne; surtout en voyant qu’une des puissances s’oppose à sa nomination.

J’ai pensé qu’un prince de Prusse conviendrait beaucoup à la Grèce et à tout le monde ; j’en ai parlé à Steward qui pense qu’à défaut du prince Frédéric, l’Angleterre ne serait pas contraire à ce choix, il plairait à la Russie et ne déplairait sûrement pas à la France qui a convenu, en principe, qu’elle ne serait pas contraire à un prince protestant. J’ai été parler de la chose au ministre de Prusse, il m’a dit: «Jusqu’à présent il n’a pas «été question de la chose. Je ne crois pas que mon souverain fut très «enthousiaste de la chose. Cependant, dans l’idée de faire une action utile «à la Grèce et à toute l’Europe, je crois qu’il y consentirait; mais je «crois que les trois cours alliées lui en fissent la proposition. Le Roi et «sa famille ont montré toujours le plus grand intérêt pour la cause «grecque, et si mon souverain croit faire du bien à l’humanité et à un «peuple qu’il aime, je crois qu’il ne fera pas d’objection à la chose, «surtout si on la lui propose honorablement».

J’ai alors demandé au ministre s’il n’y aurait pas un grand avantage à faire demander un prince de Prusse par la Grèce; il m’a dit que ce serait la plus sûre manière de réussir et que la demande serait aussi honorable pour le Prince que pour les Grecs qui indiqueraient aussi le souverain de leur choix. Dans mes dernières lettres je vous avais indiqué l’idée de demander le prince Frédéric et le prince de Bavière. Ne pourriez-vous pas indiquer aussi le prince de Prusse? En disant que les grecs en désignant trois princes de ces diverses familles, demandent que les puissances choisissent sur ces trois candidats celui qui offrira l’unanimité du suffrage des trois Cours. Par ce moyen, l’amour-propre et le décorum de la Grèce et des trois puissances seraient conservés intacts. Le choix aurait ainsi l’assentiment général de tous les partis. J’ai écrit au comte Mattuschevitz aujourd’hui, en lui parlant de ma conversation avec le ministre de Prusse.

Je viens de recevoir votre lettre du 13 mai où je vois avec grande satisfaction que vous maintenez avec fermeté la tranquillité. Vous avez été bien désapointé en recevant la renonciation du prince Léopold; tout ce qu’il dit, devait se dire avant son acceptation, alors cela aurait été fort utile. Mais je puis vous certifier que ce ne sont point vos lettres seules qui l’ont fait refuser. Si vous avez dû communiquer cette lettre,

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je crains qu’elle ne fasse du mal en montant les têtes. Avec un nouveau candidat, peut-être y aura -t-il moyen de trainer avec la Porte pour la cession de rAcarnanie; soit comme achat, soin en payant un tant au Sultan pour son revenu. Mais on doit se persuader en Grèce qu’on ne peut revenir sur le traité et que la chose ne peut se faire qu’à l’amiable.

Ayez mes plus tendres amitiés.

J. G. Eynard

Θεοτόκης, σ. 333-336.

Paris, 23 juin 1830

Mon cher Comte

Je vous ai écrit avant-hier; vous aurez appris par le prince Soutzo que le Conseil du Roi a décidé l’envoi des 500/mille francs. Il est probable que les fonds partiront en même temps que cette lettre. Le comte Mattuschevitz m’écrit du 19 juin que l’Angleterre vous enverra plus tard sa portion, que des raisons impérieuses empêchent pour· le moment ce départ; mais que le ministère Anglais partage complètement les intentions et les principes des deux autres Cours à l’égard du gouvernement provisoire de la Grèce. Les trois résidents tiendront le langage le plus bienveillant et le plus amical au Cte Capodistrias; mais il doit comprendre que ce qui est fait, est fait, et que les puissances ne peuvent revenir sur des décisions prises et acceptées par la Porte, sur l’acceptation formelle du prince Léopold.

D’après tous les détails qui me reviennent de Londres, de St Petersbourg et d’ici, il y a la plus grande irritation contre le prince Léopold qui, après avoir sollicité la souveraineté, lorsque les conditions étaient beaucoup moins favorables à la Grèce, la repousse parce qu’il a d’autres vues.

Tout le monde dit que l’usage qu’il a fait de vos lettres particulières est une perfidie car, avant longtemps de les avoir reçues, il était décidé à refuser. Et en donnant pour unique raison de son abdication vos lettres et celles du Sénat, il a cherché à compromettre la Grèce auprès des alliés, il donne des armes à ceux qui sont mécontents et rend beaucoup plus difficile le choix d’un souverain. Tel qui aurait accepté volontiers aux conditions rejetées maintenant par le prince, craindra aujourd’hui de se charger d’un fardeau trop pesant à porter. Le prince Léopold est complètement dans son tort, il devait faire toutes ces objections avant d’accepter, il aurait rendu alors le plus grand service à la Grèce. Le refus après l’acceptation de la Porte est une lâcheté, car il savait bien qu’il y avait impossibilité de revenir sur ce qui était fait, et lorsqu’il vous dit dans sa lettre du 1er juin qu’il a fait des représentations qui n’ont pas été écoutées, je puis vous assurer qu’il n’a pas laissé à la Conférence le temps de lui répondre. On était disposé à favoriser autant que possible le redressement des limites; mais reprendre l’Acarnanie était impossible sans rompre avec la Porte. Dans sa lettre à la Conférence, il annonce que les grecs repoussent ce qui a été décidé, tandis que le Sénat et vous, faites seulement des représentations adressées à votre Souverain, qui

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devait chercher à défendre les droits de sa nouvelle patrie, mais non se servir de ces lettres pour refuser une couronne qu’il avait demandée lorsque la Grèce était tributaire et sans indépendance.

J’attends avec une grande anxiété de savoir ce que vous aurez fait à la réception de la lettre du prince Léopold, je désire beaucoup que ma lettre du 24 mai vous soit arrivée avant celle du Prince. La manière dont je m’expliquais vous prouvait que sa renonciation était décidée depuis longtemps; les détails que je vous donnais auront affaibli les raisons spécieuses que le Prince mettait en avant pour justifier son refus. Tout ce qu’il dit est très bien, les remarques sont justes en partie; mais tout cela devait se faire avant l’acceptation et non après. Enfin ce qui est fait, est fait. Il faut maintenant éviter de nouveaux maux à la Grèce et lui conserver la protection des trois puissances dont elle a absolument besoin. Les limites sont mauvaises; il ne peut y avoir qu’une opinion à cet égard et l’Angleterre en est certainement la cause; cependant, comme c’est à cela que vous devez l’entière indépendance et l’exemption du tribut, il faut prendre le mal avec le bien. Je crois aujourd’hui que les Anglais sentent qu’ils ont fait une faute; ils commencent à s’apercevoir que le voisinage de la Grèce libre aurait été préférable à celui d’une population mécontente. Je crois que si c’était à refaire, le ministère consentirait peut-être à laisser l’Acarnanie réunie au nouvel état. Mais, comme il y a impossibilité de revenir sur un traité, il faut, je le répète, arranger les choses au mieux avec ces mauvaises limites et attendre ce que l’avenir fera. Les fautes faites, les observations du général Church, le refus du prince Léopold, le mécontentement du Sénat, tout cela réuni, justifie complètement vos lettres et votre franchise. Le ministère Anglais est aujourd’hui convaincu de votre bonne foi. La communication que j’ai faite de vos lettres particulières, ont fini de lui prouver votre loyale conduite sans ambition; on est donc très disposé en Angleterre, aujourd’hui, à vous appuyer, et Mattuschevitz m’écrit: «Le comte Capodistrias recevra des explications qui lui prouveront qu’il ne dépend que de lui d’entretenir désormais les meilleures relations avec tous les alliés. Je trouve ici dans le gouvernement la plus louable intention de lui rendre justice; mais, s’il ne blâmait pas la conduite insidieuse et peu loyale du prince Léopold, il se mettrait en hostilité ouverte contre les puissances qui ne peuvent revenir sur ce qui est fait».

Le comte Pozzo di Borgo, le comte Léon Potosky tiennent le même langage que Mattuschevitz ; il y a chez l’empereur Nicolas la plus grande irritation contre le prince Léopold et la volonté la plus prononcée de ne faire aucune injustice à la Porte en tenant exactement les engagements auquels elle a souscrit. On peut et on a certainement fait une immense faute en n’exigeant pas d’elle, à Andrinople, l’indépendance et les limites, on a fait une autre faute en ne fixant par ces limites, à Londres. Mais on ne saurait assez le répéter, on ne peut que se lamenter de l’imprévoyance qu’on a eue; mais il faut se tenir au traité signé. On tâchera, par la suite, d’acheter ou de prendre d’autres engagements, on donnera en attendant des indémnités aux Rouméliotes, enfin, on fera ce qu’on pourra pour diminuer les graves inconvénients; l’emprunt vous fournira des moyens pour cela.

Une autre chose tout aussi importante à vous dire, c’est la demande

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au souverain d’accepter et de reconnaître les décrets d’Argos. Votre lettre donnait un conseil sage, elle n’exigeait pas la chose, elle faisait entendre qu’il était de l’ intérêt du souverain, s’il voulait être reçu avec acclamations, de reconnaître ce que l’Assemblée d’Argos avait décidé. Léopold s’est encore servi de cet argument pour appuyer son refus. Il a dénaturé vos propositions. D’ailleurs, c’était des demandes confidentielles adressées au souverain qui avait accepté, c’était une affaire de famille entre vous et lui. Mais la chose ayant été rendue publique, elle a fait le plus mauvais effet auprès des trois Cours. Lorsque le nouveau souverain sera trouvé, il est de la plus haute importance que la Grèce ne paraisse pas vouloir imposer cette obligation de reconnaître les décrets d’Argos. Car, quel est le prince qui oserait prendre cet engagement sans examiner, dans les plus grands détails, tous ces décrets qu’il doit approuver? La chose se fera d’elle-même et peu à peu, une conversation de quelques heures que vous aurez avec le nouveau prince le décidera à accéder à vos demandes parce que je suis convaincu que vous ne voulez lui demander que ce qui est utile, juste et raisonnable.

Le 24 Juin

J’arrive de chez le Dauphin, il m’a parlé dans le même sens que je vous marque ci-dessus, il est rempli de bienveillance pour vous; il m’a dit que le Roi estimait beaucoup votre caractère et vous rendait toute justice; qu’il plaignait extrêmement votre position qu’il blâmait plus que personne, la conduite du prince Léopold qui vous mettait dans un grand embarras. Le Roi est décidé à soutenir votre gouvernement et à vous laisser ses troupes. Mais il espère, m’a dit le Dauphin, que la Grèce sentira la reconnaissance qu’elle doit aux trois Cours; que si elle n’a pas obtenu tout ce qu’elle désirait, elle devait comprendre tous les embarras et les dépenses qu’elle coûtait déjà aux Alliés et surtout à la France; que le Roi avait toute confiance dans le comte Capodistrias et qu’il espérait qu’il prendrait toutes les mesures qu’on était en droit d’attendre (dans les circonstances actuelles) relativement à l’abdication du prince Léopold, en maintenant la Grèce dans les dispositions qu’elle doit avoir encore les trois cours etc. etc. Pour prouver au Prince tous les soins et toutes les peines que vous vous donniez, je lui ai lu votre lettre du 13 mai, écrite après votre tournée à Poros, Syra, Egine, et Corinthe. Le Dauphin l’a écoutée avec une grande attention et m’a dit; «Cette lettre prouve que M. Capodistrias est un bien honnête homme, elle augmente encore mon estime pour lui et je le plains sincèrement». Le prince m’ayant demandé si je ne verrai pas son père avant de partir, je lui ai répondu que par discrétion, je n’avais pas demandé à le voir. «Votre visite lui fera plaisir, car je lui avais demandé ce matin si vous n’aviez pas d’audience de lui». Je m’empressai de réclamer cet honneur et en sortant de chez le Dauphin, j’ai été chez le duc de Duras qui m’a répondu que probablement après-demain le Roi me recevrait. S’il me dit quelque chose d’important, je vous le manderai, et probablement un ou deux jours après, nous partirons pour les Pyrénées.

Je finis, mon cher Comte, en vous conjurant de tout faire pour ètra d’accord avec les trois Résidents, votre position est très difficile; mais

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pensez ce que deviendrait la Grèce, si les trois puissances l’abandonnaient ou si elles se voyaient en droit d’accuser les Grecs d’ingratitude et si vos ennemis en profitaient pour vous nuire. Je vous confirme qu’aujourd’hui, les puissances sont unanimes à vouloir vous soutenir et je crois qu’à l’avenir vous n’aurez qu’à vous louer de l’Angleterre. Au moins, tels sont nos vœux et nos espérances.

Tout votre dévoué

J. G. Eynard

27. (σ. 78-81).

Βλ. την επιστολή του Εϋνάρδου της 11 Αυγούστου 1830 (Θεοτόκης, Αλληλογραφία, αρ. 212, σ. 341-343), που δημοσιεύεται εδώ.

Θεοτόκης, σ. 342-343.

Eaux bonnes- Basses (Basses Pyrénées) 11 Août 1830

Mon cher Comte,

Vous aurez appris avant de recevoir cette lettre, les événements incroyables arrivés à Paris. Un siècle s’est passé dans quelques jours. Je n’entrerai dans aucun détail, car vous saurez tout avant moi. Toutes les correspondances que j’ai sont unanimes à dire que le changement s’opérera sans nouvelles secousses; ce qui le prouve, c’est la hausse des fonds. Un changement aussi complet m’engage à retourner à Paris pour vos affaires, avant d’aller en Suisse. Je vous promets donc d’aller voir par mes yeux ce qui se passe. Je partirai dans 5 à 6 jours et je resterai 12 à 15 jours à Paris. J’y verrai le duc d’Orléans et ses ministres et je plaiderai en votre faveur; au reste, il est juste de dire que Charles X et son fils étaient on ne peut pas plus favorables à la Grèce et que M. de Polignac après s’être conduit abominablement dans le commencement avait fini par être également très bien disposé. Vous en aurez eu la preuve dans l’envoi des fonds et dans l’appui du résident de France. Cependant, il n’y a pas de doute que le changement survenu ne soit encore un événement en faveur de la Grèce. Le duc d’Orléans en son particulier, a toujours été parfait pour votre cause et le nouveau ministère cherchera sans aucun doute à améliorer votre sort. On pourra au moins conférer avec le Ministre des Affaires Etrangères, tandis qu’avec M. de Polignac il fallait toujours lutter contre son incapacité, sa nullité, son amourpropre et son désordre. Vous ne pouvez vous faire une juste idée de tout ce que j’ai eu à souffrir dans le commencement; cent fois j’ai été à perdre patience; mais j’ai supporté avec résignation et humilité la conduite inexplicable de ce ministre incapable et, à force de persévérance et d’abnégation, j’avais fini par le ramener; mais combien mon amourpropre à été souvent profondément blessé! Quoiqu’il soit inutile de revenir sur le passé, je n’ai pu m’empêcher de laisser courrir ma plume à ce sujet et je vous en fais mes excuses.

Je viens de recevoir vos lettres du 2 et 3 Juillet, tout ce que vous me demandiez a été fait d’avance. J’ai été bien enchanté de voir que vous aviez reçu tous les détails que je vous avais donné sur l’abdication du prince Léopold. Nous craignions tous que sa lettre insidieuse ne vous

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fût parvenue la première et alors, ne connaissant point tous les details de ce qui s’était passé, elle pouvait vous embarrasser.

Je vais donner les ordres à Marseille afin qu’on vous expédie un chargement de charbon de terre. Vous avez très bien fait de refuser les fonds que Mr Gropius voulait vous remettre. Comme je viens de donner des ordres à Trieste de suspendre ce payement, veuillez maintenant refuser les nouveaux fonds qu’il voudrait remettre quels que fussent les tarifs. Vous ne lui remettrez donc de reçu que pour les premiers 25 mille piastres qu’il vous a comptés et ne prendrez aucun autre argent.

Je vous confirme que j’ai en moitié installé le prince Soutzos comme votre ministre; mais il a besoin de vos ordres. A mon arrivée à Paris, je verrai le maréchal Maison et nous examinerons ensemble, si ce ne sera pas le moment de donner cours à la Ordre du Sauveur. Si le Duc d’Orléans donne son autorisation aux militaires français, je ferai de suite exécuter les insignes, en suivant les diréctions, que vous me donnâtes dans le temps à cet égard.[...]

Adieu, mon cher Comte, mille et mille tendresses

J.G. Eynard

32. (σ. 92-103).

Βλ. τις επιστολές του Εϋνάρδου, από Παρίσι, 30 Σεπτεμβρίου 1830 (Θεοτόκης, Αλληλογραφία, αρ. 213, σ. 343-347' συνημμένα τα έγγραφα αρ. 214-218, σ. 347-358). Από τα έγγραφα αυτά δημοσιεύεται εδώ η διακοίνωση του Εϋνάρδου προς τον Ταλλεϋράνδο, όπου ανακεφαλαιώνονται οι ανάγκες της Ελλάδος.

Θεοτόκης, σ. 355-358.

Copie d’une note remise à M. de Talleyrand à son départ pour Londres.

Il y a urgence pour la Grèce;

1) de la sortir du provisoire.

2) de lui envoyer des fonds pour le 1 décembre, si l’emprunt ne peut pas se conclure.

3) de renforcer l’armée française par l’envoi d’un régiment.

1) Pour sortir du provisoire, il faut nommer un souverain; si les puissances ne peuvent tomber d’accord sur un choix convenable à la Grèce, il vaut mieux ajourner le choix; mais alors, tout en déclarant que la Grèce aura un gouvernement monarchique, donner au comte Capodistrias le pouvoir de régent de la principauté pendant un an, deux ans, soit jusqu’à l’époque où le prince sera choisi.

Si on trouve un souverain capable qui ait un caractère ferme et énergique et qui soit appuyé par une des grandes puissances, ou au moins par une puissance de second ordre, il faut le nommer. A défaut d’un pareil choix, il vaut beaucoup mieux pour la Grèce d’un prince mineur que d’un jeune prince majeur dont le caractère ne serait pas formé; car sans expérience, il ne pourrait gouverner la Grèce. Entouré d’intrigants et d’intrigues, il serait entraîné à toutes les erreurs possibles et la Grèce ne serait ni tranquille dans son intérieur, ni rassurante pour ses voisins.

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On verrait toute sorte d’anarchie y régner, projets d’ambition, d’agrandissement etc. etc.

Un prince mineur semble convenir à la Grèce et à l’Europe; il s’élèverait pour être Grec, il n’apporterait dans sa nouvelle patrie ni regret ni habitude de l’Europe, il serait à l’abri des intrigants et se formerait par son peuple, pendant que son peuple se formerait par lui. Une régence étant stationnaire, tout projet d’ambition serait ajourné. Mais, pour éviter toutes les intrigues, il faudrait que le roi qui donnerait son fils à la Grèce consentît à nommer pendant 2 ou 3 ans M. Capodistrias comme régent et que celui-ci consentît à accepter cette haute fonction. Quelque opinion qu’on ait sur le Président et sur ses talents, on sera au moins unanimes à convenir que c’est un homme d’une rare probité, qu’il a prouvé un noble dévouement pour sa patrie, qu’il a la tranquillité au milieu de mille difficultés, que ses trois années d’administration n’ont cessé d’encourager l’ordre, et que l’agriculture, le commerce et l’éducation de la jeunesse ont fait des progrès étonnants. Quelques chefs jaloux ennemis de l’ordre, n’aiment pas le comte Capodistrias; mais le peuple lui est dévoué et a pour lui respect et vénération. Dans tous les endroits où il y a eu quelques symptômes d’anarchie, le Président par sa seule présence, sans armes, a toujours calmé les esprits. Il convient donc à la Grèce et à l’Europe qu’il continue à administrer encore le pays pendant quelques années, et c’est sous ce point de vue surtout qu’une minorité présente de grands avantages. Le comte Capodistrias n’étant nullement militaire, convient par ce fait à calmer une nation accoutumée à vivre les armes à la main. Ses goûts, son genre de talent, la passion qui le domine est de pousser la nation à l’agriculture et au commerce et il cherche à détruire l’esprit guerrier. Ses plus grands efforts se portent aussi à augmenter les écoles; il y a presque plus de 30/mille enfants qui sont élévés par l’enseignement mutuel. Cette pépinière d’enfants est surtout ce qui régénérera la Grèce. Par toutes ces considérations qui ne sont qu’une vérité, il convient à toutes les puissances qui veulent que la Grèce soit tranquille et surtout qu’elle ne trouble pas le monde, que le comte Capodistrias y reste chef encore quelques années. Un prince mineur a donc cet avantage; un prince majeur de 20 à 25 ans offrirait tous les dangers d’une jeune tête qui voudrait s’illustrer en faisant et défaisant, et, à moins qu’on ne trouve un jeune souverain doué de qualités bien rares, je crois que son choix ne ferait que du mal. Le plus grave, à mon avis, serait probablement de voir des intrigues recommencer, dont le résultat serait de dégoûter le comte Capodistrias et de le faire abandonner la Grèce.

Je voudrais pour le bonheur des Grecs que l’on pu choisir pour souverain de la Grèce un des fils du roi de Bavière.

2) La Conférence a décidé qu’on accorderait au souverain la garantie d’un emprunt de 60/millions. Si le choix du souverain a lieu, il faudra l’autoriser à négocier de suite une partie de cet emprunt, car la Grèce ne peut se passer de secours. Si on ajourne le choix, il faut alors autoriser le Président comme régent provisoire, à contracter une partie de cet emprunt. On ne peut cependant s’empêcher d’observer que le moment est peu favorable à la négociation d’un emprunt et qu’il faudrait peutêtre attendre que le monde se fut un peu calmé. D’un autre côté, je ne

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    les 60/millions mais elle ne peut se séparer des deux autres puissances. Depuis 15 jours que le Prince est ici, je fais mes efforts pour rapprocher les partis mais, de part et d’autre, il y a obstination. Cet état d’incertitude est d’autant plus cruel qu’il faut vous envoyer des secours. Comme je prévois des longueurs, je suis venu de nouveau à votre aide. J’ai fait expédier à Toulon frs. 154.860. Les barils porteront:

    Frs. 50.000, argent pour encourager l’agriculture. c’est le solde des bénéfices

    Frs. 54.860, argent pour les écoles élémentaires. que j’avais retenu et que je remets

    Frs. 50.000 pour le gouvernement grec. vu vos besoins

    Vous donnerez aux deux premières parties la destination indiquée mais, si vous avez des dépenses plus pressantes, empruntez cette somme à l’agriculture et aux écoles et vous la rendrez plus tard.

    J’espère encore que les choses s’arrangeront avec le prince Léopold et qu’un mezzo termine sera adopté. Je vois avec douleur qu’il commence à y avoir assez d’aigreur; mon rôle est difficile, car je dois ménager les deux parties et, au fait, je suis forcé d’avouer que, des deux côtés, il y a de bonnes raisons à donner. Je suis très fâché d’avoir ces nouvelles à vous transmettre, mais je ne pouvais plus retarder de vous écrire.

    Le Courrier Anglais s’était permis contre vous l’article le plus indécent; j’y ai répondu par une lettre qui a été généralement approuvée, la voici ci-j ointe.

    Adieu, mon cher Comte, j’espère vous donner bientôt de meilleures nouvelles.

    Votre tout dévoué

    J.G. Eynard

    Επίσης, δημοσιεύεται απόσπασμα από την επιστολή της 30 Απριλίου, με την οποία ο Εϋνάρδος ενημερώνει τον Καποδίστρια για τη θετική απάντηση της διάσκεψης του Λονδίνου σχετικά με το δάνειο.

    Θεοτόκης, σ. 302-303.

    Paris, 30 Avril 1830

    Mon cher Comte,

    J’ai le plaisir de vous apprendre aujourd’hui, que la| Conférence de Londres a accordé l’emprunt de 60/millions au prince Léopold. Voici ce qui s’est passé depuis ma lettre du 23 avril. Les trois ministres ici, Mr de Polignac, lord Steward et le Comte Pozzo di Borgo n’ont cessé chaque jour, surtout les deux premiers, de faire leurs efforts auprès du Prince pour obtenir qu’il se contentât de 1500/mille £ S. Mais S.A. R. a tenu ferme à sa première demande, Elle n’a cessé de répondre que les limites étant mauvaises, il fallait compenser ces difficultés qui nécessiteraient de bâtir des forteresses par de l’argent. J’ai vu plusieurs fois les choses au moment de s’embrouiller. Le Roi qui a très bien reçu le Prince, lui a répondu qu’il ne pouvait augmenter la somme offerte,