Αρχείον Ιωάννου Καποδίστρια, τ. Ι΄

Τίτλος:Αρχείον Ιωάννου Καποδίστρια, τ. Ι΄
 
Τόπος έκδοσης:Κέρκυρα
 
Εκδότης:Εταιρεία Κερκυραϊκών Σπουδών
 
Συντελεστές:Δήμητρα Πικραμένου-Βάρφη
 
Έτος έκδοσης:1983
 
Σελίδες:324
 
Θέμα:Επιστολές προς Εϋνάρδο, Λεοπόλδο του Σαξ Κόμπουργκ και Μιχαήλ Σούτσο
 
Χρονική κάλυψη:1829-1831
 
Άδεια χρήσης:Εταιρεία Κερκυραϊκών Σπουδών
 
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Εμφανείς σελίδες: 131-150 από: 323
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moyens et que je leur offrirai toutes les facilités qui seront en mon pouvoir.

La Grèce a une banque qui paye 8% d’intérêt avec la garantie des domaines de l’Etat. En faisant des placemens dans cette banque les capitalistes peuvent se ménager le temps d’acheter des terres nationales. Ils les payeraient à l’Etat au moyen des billets de la banque.

S’ils préfèrent acheter directement des Turcs leurs propriétés, le marché est ouvert à tout le monde et je vous le répète je prêterai à la Société dont M(onsieu)r Villévêque est l’organe toute mon assistance.

M(onsieu)r Eynard me parle dans une lettre du 28 Décembre de la pétition qu’il vous avait chargé de présenter à la Chambre. Je partage entièrement votre opinion à ce sujet et je lui en écris en conséquence.

Je vous renouvelle mon Prince l’expression de toutes mes amitiés.

( signature )

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ΙΩ. ΚΑΠΟΔΙΣΤΡΙΑΣ ΠΡΟΣ Μ. ΣΟΥΤΣΟ

Μουσείο Μπενάκη, αρχείο 46 (Σούτσου - Καρατζά), φ. 21, 1 δίφυλλο (αρ. 1013), 28,1x22,1 εκ. ανέκδοτη

A Monsieur le Prince M. Soutzo etc. etc. à Paris.

Nauplie le 27 Janvier / 8 Février 1831

très particulière et très confidentielle.

Je dois ajouter, mon Prince, à la longue lettre que je vous écris aujourdhui des observations plus particulières sur les menées odieuses par lesquelles notre soi disante opposition s’efforce de bouleverser l’ordre actuel des choses en Grèce. Reconnaissant sa propre impuissance dans le pays elle cherche un appui au dehors, et ne le trouvant pas dans la politique éclairée et bienveillante des Cours Alliées, elle tâche de se

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le procurer auprès des faiseurs de pamphlets et de rédacteurs de gazettes.

Le vieux Coray stylé par quelques Sciotes banqueroutiers a débuté par une brochure dans laquelle vous n’êtes pas épargné. Des centaines d’exemplaires ont été envoyés en toute hâte à Syra à M(onsieur) Prassakaky. Cet honnête homme m’en a fait part et il n’a pas cru devoir remplir la Commission dont il a été chargé sans se conformer à mes directions. Je l’ai engagé à garder en dépôt ce poison jusqu’à ce que le Gouvernement fasse rédiger un écrit lequel mis en circulation avec la brochure de Coray puisse en devenir l’antidote.

Le journal de Smyrne continue ses diatribes mensongères et infâmes, et les rédacteurs du Globe et du Courrier trompés par la correspondance des Grecs qui servent le journal de Smyrne deviennent quelquefois l’écho de ce dernier. Tout ceci ne fait aucune impression sur la masse des citoyens qui composent véritablement la nation. Ce ne sont que des moyens d’intrigue que les meneurs mettent en œuvre pour égarer quelques anciens chefs tels que les Mavromichalis de Sparte. Cependant si l’action journalière des feuilles périodiques était soutenue ici par des hommes accrédités, elle deviendrait très pernicieuse, et c’est sous ce point de vue que je vous engage à envisager la chose.

Je commence par rendre pleine et entière justice à Mons(ieu)r le Baron de Rouen. Sa conduite est très honorable et ne me laisse rien à désirer. J’en dis de même des officiers supérieurs de la marine, tels que Mons(ieu)r le Capitaine Lalande et autres. Mais si comme on l’a ébruité, des employés de l’ordre et du caractère de M(onsieu)r Grasset φ. lv étaient attachés à / la légation française, si des officiers sortis des évènemens de juillet venaient parcourir le pays et s’associer à nos jeunes esprits exaltés, alors l’influence des gazettes pourrait avoir des résultats très malheureux.

Le mot de ralliement de nos meneurs est celui de constitution. Ils tâchent par là de gagner les anciens primats en leur persuadant que chacun d’eux grâce à une constitution obtiendrait la prépondérance dans sa province, et ils font espérer d’autre part aux jeunes gens qui peuvent lire une gazette étrangère et tourner une phrase en grec que les Primats ne pouvant pas se passer d’eux, n’occuperont en réalité que la seconde place.

Tels sont les élémens dont se compose la soi disante opposition. Comme je vous l’ai dit cependant, mon Prince, j’ose me flatter qu’elle n’accomplira aucun de ses desseins tant qu’elle ne sera pas soutenue, ou qu’elle ne pourra pas faire croire qu’elle est soutenue soit par la France, soit par l’Angleterre.

Vous devez donc faire tous vos efforts pour que Messieurs les Rési-

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dens reçoivent des instructions claires et positives sur la question de savoir si l’ordre actuel des choses doit être maintenu jusqu’à la décision définitive des arrangemens dont s’occupe la Conférence de Londres, ou non. Dans le premier cas Mess(ieurs) les Résidens doivent être autorisés à faire au cas de besoin des déclarations officielles au Gouvernement. Dans le second c’est au Gouvernement lui même que les Puissances Alliées doivent dire: «Retirez vous et laissez agir une poignée d’aventuriers et d’intrigans, les Primats ou les anciens chefs de parti, comme bon leur semble». Si les Puissances croient que ces hommes représentent le peuple Elles se trompent. Il n’en veut pas, et Elles ont pu en recueillir des preuves nombreuses. Ce que veut le peuple c’est d’être gouverné, c’est à dire garanti de la rapacité et de l’immoralité de ceux qui faisant partie des soi - disans Gouvernemens antérieurs ont poussé la nation dans l’abîme où je l’ai trouvé il y a trois ans.

Je n’hésite pas à vous recommander d’entretenir confidentiellement φ. 2r sur / ces grands intérêts M(onsieu)r le Comte Sébastiani et Messieurs les Ambassadeurs d’Angleterre et de Russie.

Vous mettrez sous leurs yeux les faits que je viens de vous exposer et les considérations dont je les accompagne, et vous les prierez avec instance de donner des ordres à Mess(ieur)s les Résidens, mais surtout de hâter les décisions de la Conférence de Londres relativement au Gouvernement Grec et au chef qu’Elles lui destinent.

Je n’ai pas besoin de vous répéter ma profession de foi à cet égard. Je la résume en deux mots: La Grèce ne peut se sauver que par un chef étranger, et ce n’est pas moi qui puis être ce chef. Je ne change pas d’opinion, ma conscience ne me le permet pas. Je m’arrête car il serait superflu de vous en dire davantage.

Je joins ici une lettre pour M(onsieu)r le Maréchal Soult. Je la laisse à cachet volant pour que vous en preniez connaissance, et je vous prie de déployer tout votre zèle pour que M(onsieu)r le Ministre de la Guerre obtienne de Sa Majesté la faveur que j’ose solliciter.

Je vous serre la main tout à vous

( signature )

P(ost) S(criptum)

Le choix que les Cours Alliées feront du Prince Souverain satisfera toujours les vœux de la Grèce et de son Gouvernement. Il me paraît difficile que le Prince Frédéric quitte la Hollande dans ce moment, et dans ce cas pourquoi le Prince Léopold n’accepterait - il pas aujourdhui la tâche honorable qu’il a cru devoir refuser l’année dernière? Avec les dispositions actuelles des Cabinets la question des frontières n’est

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plus un obstacle et après les démarches faites par la Grèce à la suite de l’abdication de S(on) A(ltesse) B(oyale) le Prince ne peut plus dire qu’il serait imposé à cette nation.

Mais il y a plus. Si S(on) A(ltesse) B(oyale) voulait honorer de son attention ma réponse, Elle y trouverait le moyen d’accepter l’invitation φ. 2V que Lui feraient encore une fois les Cours Alliées. / Si cette combinaison ne peut pas se réaliser, quel que soit le Prince qui sera donné à la Grèce, il devrait arriver sans retard sur les lieux fort d’une partie de l’emprunt et de la mission de contribuer à l’établissement des frontières. D’accord (in petto) avec les Cours Alliées, il placerait ses troupes sur la ligne que la Conférence aurait arrêtée, et puis sous la médiation des Puissances il traiterait avec la Porte de l’indemnité.

Ce plan est conçu dans la pensée de celui que j’ai esquissé dans ma longue lettre de ce jour. Je n’y ajoute que l’action du Prince, mais elle serait décisive et le succès en serait immanquable.

Veuillez méditer l’ensemble de mes observations et puis faites en l’usage du tout ou d’une partie, selon que vous jugerez le plus utile. A la distance où nous sommes et dans l’impossibilité de compter sur les données positives et immuables, je ne puis que vous donner des directions générales.

(λέξεις δυσανάγνωστες)

( signature )

Εν Ναυπλίω, τη 27 Ιανουαρίου / 8 Φεβρουαρίου 1831

Άκρως ιδιαιτέρα και άκρως απόρρητος.

Πρέπει να προσθέσω, Πρίγκηψ, εις την μακροσκελή επιστολήν την οποίαν σας έγραψα σήμερον και μερικάς παρατηρήσεις όλως ιδιαιτέρας επί των βδελυρών τεχνασμάτων διά των οποίων η λεγομένη αντιπολίτευσίς μας προσπαθεί να ανατρέψη την παρούσαν κατάστασιν των πραγμάτων εις την Ελλάδα. Αναγνωρίζουσα την αδυναμίαν της εις το εσωτερικόν της χώρας, αναζητεί υποστήριξιν έξωθεν, και επειδή δεν την ευρίσκει εις την πεφωτισμένην και ευεργετικήν πολιτικήν των Συμμάχων Αυλών, προσπαθεί να την αποκτήση υπό των κατασκευαστών των λιβέλλων και των συντακτών των εφημερίδων.

Ο γηραιός Κοραής κατόπιν της προτροπής μερικών χρεοκοπημένων Χίων ήρχισε δι’ ενός φυλλαδίου εις το οποίον αναφέρεσθε και σεις. Εκατοντάδες αντιτύπων του φυλλαδίου τούτου απεστάλησαν ταχέως εις Σύρον προς τον κύριον Πρασακάκην. Ο έντιμος ούτος άνθρωπος μου το εγνωστοποίησε και έκρινεν ότι δεν έπρεπε να εκτελέση την αποστολήν η οποία του ανετέθη, χωρίς να συμμορφωθή προς τας οδηγίας μου. Τον επεφόρτισα να διατηρήση εν παρακαταθήκη το δηλητήριον τούτο, μέχρις ότου ημπορέσει η Κυβέρνησις να συν-

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τάξη μίαν απάντησιν, η οποία τιθεμένη εις την κυκλοφορίαν ομού μετά του φυλλαδίου του Κοραή θα αποτελέση το αντίδοτον τούτου.

Η Εφημερίς της Σμύρνης συνεχίζει τας ψευδείς και ατίμους διατριβάς της και οι συντάκται του Globe και του Ταχυδρόμου πλανώμενοι εκ των ανταποκρίσεων των Ελλήνων, οι οποίοι υπηρετούν την εφημερίδα της Σμύρνης, αποβαίνουν συχνά η ηχώ της τελευταίας ταύτης. Άπαντα ταύτα ουδεμίαν επίδρασιν έχουν επί του πλήθους των πολιτών, οι οποίοι πράγματι συγκροτούν το εθνος. Αποτελούν απλώς μέσα ραδιουργιών τα οποία θέτουν εις πράξιν οι δολοπλόκοι διά να παραπλανήσουν μερικούς παλαιούς αρχηγούς, όπως οι Μαυρομιχαλαίοι της Σπάρτης. Εν τούτοις εάν η καθημερινή πράξις των περιοδικών φύλλων δεν συνεκρατείτο εδώ υπό ευϋπολήπτων ανθρώπων θα απέβαινε λίαν επιζήμιος και υπό την έποψιν ταύτην σας αναθέτω να αντιμετωπίσητε το θέμα.

Αρχίζω δικαιών απολύτως τον βαρώνον κύριον De Rouen. Η συμπεριφορά του είναι λίαν έντιμος και άμεμπτος. Λέγω το αυτό και περί των ανωτέρων αξιωματικών του ναυτικού, όπως ο πλοίαρχος κύριος Lalande και άλλοι. Αλλ’ εάν ως διαδίδεται υπάλληλοι της τάξεως και του χαρακτήρος του κυρίου Grasset είναι αποσπασμένοι εις την γαλλικήν αποστολήν, εάν οι αξιωματικοί οι μαθητεύσαντες εις τα γεγονότα του Ιουλίου ήρχοντο να διατρέξουν την χώραν και να συμφωνήσουν μετά των νεαρών εξημμένων πνευμάτων μας, τότε η επίδρασις των εφημερίδων θα ημπορούσε να έχη ολέθρια αποτελέσματα.

Το σύνθημα των δολοπλόκων μας είναι η λέξις «σύνταγμα». Φροντίζουν δι’ αυτού αφ’ ενός μεν να προσηλυτίσουν τους παλαιούς προεστούς, πείθοντες τούτους ότι καθείς εξ αυτών χάρις εις το σύνταγμα θα επιτύχη να επικρατήση εις την επαρχίαν του, αφ’ ετέρου δε παρέχουν ελπίδας εις τους νεαρούς, οι οποίοι ημπορούν να διαβάζουν ξένας εφημερίδας και να γράφουν μίαν πρότασιν εις την ελληνικήν, ότι οι προεστοί, μη δυνάμενοι να κάμουν άνευ εκείνων, θα διαδραματίσουν εις την πραγματικότητα δευτερεύοντα ρόλον.

Υπ’ αυτών των στοιχείων απαρτίζεται η λεγομένη αντιπολίτευσις. Όπως όμως σας είπον ήδη, Πρίγκηψ, τολμώ να καυχώμαι ότι δεν θα επιτύχη ουδενός των σκοπών της, εφ’ όσον δεν θα υποστηριχθή ή δεν θα ημπορέση να πείση ότι υποστηρίζεται είτε υπό της Γαλλίας είτε υπό της Μεγάλης Βρεττανίας.

Πρέπει λοιπόν να καταβάλητε όλας τας προσπαθείας σας, ώστε οι κύριοι Πληρεξούσιοι να λάβουν οδηγίας σαφείς και θετικάς επί του θέματος, εάν δηλαδή θα διατηρηθή ή όχι η παρούσα τάξις των πραγμάτων, μέχρι της οριστικής αποφάσεως των διακανονισμών μετά των οποίων ασχολείται η Διάσκεψις του Λονδίνου. Εις την πρώτην περίπτωσιν οι κύριοι Πληρεξούσιοι πρέπει να είναι εξουσιοδοτημένοι να κάμουν, εις περίπτωσιν ανάγκης, επισήμους δηλώσεις προς την Κυβέρνησιν. Εις την δευτέραν περίπτωσιν οφείλουν αι Σύμμαχοι Δυνάμεις να είπουν προς την Κυβέρνησιν: «Αποσυρθήτε και αφήσατε ολίγους τυχοδιώκτας ή δολοπλόκους, τους προύχοντας ή τους παλαιούς αρ-

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χηγούς των κομμάτων, να πολιτευθούν όπως τους αρέσει». Εάν αι Δυνάμεις νομίζουν ότι οι ανθρωποι αυτοί αντιπροσωπεύουν τον λαόν πλανώνται. Ο λαός δεν τους θέλει, και ημπορούν να λάβουν πολλάς αποδείξεις περί τούτου. Εκείνο το οποίον επιθυμεί ο λαός είναι να κυβερνάται, δηλαδή να είναι εξησφαλισμένος εκ της απληστίας και της ανηθικότητος εκείνων οι οποίοι, όντες μέλη των λεγομένων προηγουμένων Κυβερνήσεων, ώθησαν το έθνος εις την άβυσσον, εις την οποίαν το εύρον προ τριών ετών.

Δεν διστάζω να σας συστήσω να συζητήσητε εμπιστευτικώς επί των σπουδαίων τούτων ζητημάτων μετά του κόμητος κυρίου Sébastiani και των κυρίων Πρέσβεων της Μεγάλης Βρεττανίας και της Ρωσίας.

Θα θέσητε υπ’ όψιν των τα γεγονότα τα οποία μόλις σας εξέθεσα και τας παρατηρήσεις με τας οποίας τα συνοδεύω, και θα τους παρακαλέσητε επιμόνως να δώσουν διαταγάς προς τους κυρίους Πληρεξουσίους, αλλά κυρίως να επισπεύσουν τας αποφάσεις της Διασκέψεως του Λονδίνου, σχετικώς προς την Ελληνικήν Κυβέρνησιν και τον αρχηγόν τον οποίον της προορίζουν.

Δεν υπάρχει λόγος να σας επαναλάβω την θεωρίαν μου επί του θέματος τούτου. Την συνοψίζω εις δύο λέξεις: Η Ελλάς δεν ημπορεί να σωθή παρά μόνον υπό ξένου αρχηγού, και εγώ δεν ημπορώ να είμαι ο αρχηγός αυτός. Δεν αλλάζω γνώμην, δεν μου το επιτρέπει η συνείδησίς μου. Σταματώ διότι θα ήτο περιττόν να σας είπω περισσότερα.

Εσωκλείω μίαν επιστολήν διά τον στρατάρχην κύριον Soult. Την αφήνω ασφράγιστον διά να λάβητε γνώσιν ταύτης και σας παρακαλώ να επιδείξητε όλον τον ζήλον σας, ώστε ο κύριος Υπουργός επί του Πολέμου να επιτύχη από την Μεγαλειότητά Του την χάριν την οποίαν τολμώ να ζητώ.

Σας σφίγγω την χείρα όλως υμέτερος

(υπογραφή)

Υστερόγραφον. Η εκλογή την οποίαν αι Σύμμαχοι Αυλαί θα κάμουν περί του Πρίγκηπος Βασιλέως θα ικανοποιήση πάντοτε τας ευχάς της Ελλάδος και της Κυβερνήσεώς της. Μού φαίνεται δύσκολον να εγκαταλείψη ο Πρίγκηψ Φρειδερίκος την Ολλανδίαν κατά την παρούσαν στιγμήν, εν τοιαύτη δε περιπτώσει, διατί ο πρίγκηψ Λεοπόλδος δεν θα εδέχετο σήμερον το τιμητικόν καθήκον το οποίον έκρινεν κατά το παρελθόν έτος ότι έπρεπε να αρνηθή; Υπό τας παρούσας διαθέσεις των Υπουργείων το θέμα των συνόρων δεν αποτελεί πλέον εμπόδιον και ύστερα από τα διαβήματα της Ελλάδος κατόπιν της παραιτήσεως της Αυτού Βασιλικής Υψηλότητος, ο Πρίγκηψ δεν ημπορεί να ειπή πλέον ότι επεβλήθη εις το έθνος τούτο.

Αλλά υπάρχουν και άλλα. Εάν η Αυτού Βασιλική Υψηλότης ήθελε να τιμήση διά της προσοχής Της την απάντησίν μου, θα εύρισκε το μέσον διά να αποδεχθή την πρόσκλησιν την οποίαν θα Της έκαμον ακόμη μίαν φοράν αι Σύμμαχοι Αυλαί. Εάν το εγχείρημα τούτο δεν ημπορεί να πραγματοποιηθή,

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οιοσδήποτε Πρίγκηψ δοθή εις την Ελλάδα, θα πρέπει να έλθη άνευ χρονοτριβής επί τόπου ενισχυμένος διά μέρους του δανείου και διά της αποστολής να συντελέση εις τον καθορισμόν των συνόρων. Κατόπιν συμφωνίας μετά των Συμμάχων Αυλών, να τοποθετήση τα στρατεύματά του επί της οροθετικής γραμμής της καθοριζομένης υπό της Διασκέψεως, και εν συνεχεία, τη μεσολαβήσει των Δυνάμεων, να διαπραγματευθή μετά της Πύλης περί της αποζημιώσεως.

Το σχέδιον τούτο επενοήθη επί τη σκέψει εκείνου τον οποίον σας σκιαγράφησα εις την μακροσκελή σημερινήν επιστολήν μου. Δεν προσθέτω παρά τας ενεργείας του πρίγκηπος, αλλά θα ήσαν αποφασιστικαί, και η επιτυχία των θα ήτο αναμφισβήτητος.

Σας παρακαλώ να μελετήσητε το σύνολον των παρατηρήσεών μου και εν συνεχεία να τας χρησιμοποιήσητε απάσας ή μέρος αυτών όπως σείς κρίνετε χρησιμώτερον. Ένεκα της αποστάσεως εις την οποίαν ευρισκόμεθα και της αδυναμίας να υπολογίζωμεν επί δεδομένων θετικών και αναλλοιώτων, δεν ημπορώ να σας δώκω παρά μόνον γενικάς οδηγίας.

(λέξεις δυσανάγνωστες)

(υπογραφή)

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ΙΩ. ΚΑΠΟΔΙΣΤΡΙΑΣ ΠΡΟΣ I. Γ. ΕΫΝΑΡΔΟ

Correspondance, τόμος IV, σ. 215-217.

[Ο Καποδίστριας αναγγέλλει στον Εϋνάρδο ότι η διάσκεψη του Λονδίνου ξανάρχισε τις εργασίες της, όπως του έγραψε ο πρίγκηπας Μ. Σούτσος κι ότι έχει στείλει στον τελευταίο αναλυτικές οδηγίες για να διευκολύνει το έργο του. Τον ενημερώνει επίσης για τις δυσκολίες που αντιμετωπίζει στο εσωτερικό της χώρας και για τα οικονομικά προβλήματα της Ελλάδος].

A M(onsieur) le Chevalier Eynard, à Borne.

Nauplie, 29 janvier/ 10 février 1831

Je dois, mon cher Eynard, vous accuser la réception de vos lettres, l’une datée de Florence le 9 novembre, et l’autre de Rome le 8 décembre. J’ai tardé à m’acquitter de ce devoir, parce que je voulais vous donner

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des informations bien positives sur nos grands intérêts et sur notre situation. Depuis la réception de vos lettres j’étais tous les jours dans l’attente des nouvelles de Paris et de Constantinople. Ces dernières sont arrivées, et elles ont apporté à Messieurs les résidents l’ordre de se concerter avec les Turcs, pour que l’évacuation des places qui, d’après le protocole du 3 février, doivent être rétrocédées mutuellement, fût effectuée le 24 janvier (nouveau style). II y a eu à cet effet des conférences à Salamine, où je me suis aussi rendu; mais on a fini par reconnaître qu’il fallait de part et d’autre avoir recours à de nouvelles instructions, et des courriers sont en conséquence partis pour Constantinople.

Dans ces entrefaites j’ai reçu de la part du prince Soutzos des lettres du 7 janvier; elles m’annoncent que la conférence de Londres a repris ses délibérations dans des vues extrêmement bienveillantes envers la Grèce. Nous sommes encore dans l’attente de leur résultat, et j’ai tout lieu d’espérer qu’il sera conforme aux vœux légitimes des Grecs.

Je viens d’envoyer au prince Soutzos un gros volume. Il sera donc à même de mettre sous les yeux du ministère français et de Messieurs les ambassadeurs et plénipotentiaires de Russie et d’Angleterre toutes les notions qu’ils pourront désirer pour résoudre une heure plus tôt les grandes questions dont ils s’occupent.

Je lui envoie aussi le tableau le plus exact de notre situation intérieure et je regrette de ne pouvoir pas vous envoyer la copie de ce travail. Le résumé en est que la tranquillité et l’ordre continuent à se maintenir malgré les efforts des meneurs. Ils ont lancé à Sparte les Mavromichalis, dans l’espoir de pousser les habitants indociles de ces provinces aux troubles et au brigandage; mais ils n’y ont pas réussi. Un seul petit endroit (Liméni), où les Mavromichalis font leur résidence, a fait un peu de bruit. Le mouvement s’est arrêté là, et les autres provinces ne semblent nullement disposées à se laisser égarer.

Le prince Soutzos en suivant vos bonnes directions ne cesse d’insister auprès des cours alliées, afin d’obtenir les secours pécuniaires qui nous sont indispensables. Les réponses qu’il a reçues ne le découragent pas, et je partage ses espérances.

Avec les 500.000 francs que l’Angleterre nous a donnés en tout dernier lieu, j’ai payé l’armée jusqu’à la fin de l’année; mais un nouveau trimestre sera échu à la fin de mars. En attendant, je tâche de faire face aux dépenses les plus urgentes avec les pauvres revenus de l’état, et je compte toujours sur le succès des démarches que j’ai faites et que le prince Soutzos réitère auprès des cours alliées.

Adieu, mon cher Eynard, veuillez présenter mes hommages à vos dames, et agréez vous-même l’expression bien sincère et bien cordiale de toutes mes amitiés. Tout à vous de cœur et d’âme.

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ΙΩ. ΚΑΠΟΔΙΣΤΡΙΑΣ ΠΡΟΣ Μ. ΣΟΥΤΣΟ

Μουσείο Μπενάκη, αρχείο 46 (Σούτσου-Καρατζά), φ. 12, 1 δίφυλλο (αρ. 1018), 27,5 X 22,1 εκ. και Correspondance, τόμος IV, σ. 219-224.

[Ο Καποδίστριας ενημερώνει τον πρίγκηπα Μ. Σούτσο για τις εξελίξεις στα εσωτερικά ζητήματα της χώρας και επισημαίνει ότι επείγει η αποστολή της οικονομικής βοήθειας και οδηγιών προς τους Πληρεξουσίους των Μεγάλων Δυνάμεων σχετικά με τα άμεσα προβλήματα της Ελλάδος. Αναφέρεται, ακόμη, στα οικονομικά μέτρα, τα οποία έχει αποφασίσει να πάρει, εάν οι Δυνάμεις δεν ανταποκριθούν σύντομα στις εκκλήσεις του.]

A Monsieur le Prince M. Soutzo etc. etc. à Paris.

Nauplie, le 12/24 février 1831

Je viens de recevoir, mon Prince, votre lettre sub n(umér)o 15 en date du 7/19 janvier ainsique les deux annexes qui l’accompagnent et je profite d’une prompte occasion que m’offre Monsieur le Commandant Lalande pour vous répondre.

Je vous ai écrit longuement il y a peu de jours et j’aime à espérer que l’ensemble des informations contenues dans mes lettres du 27 janvier/8 février vous offrira le moyen de faire encore preuve du zèle et des talens qui vous distinguent.

Ainsique je vous l’ai annoncé, les mouvemens de Liméni et les projets insensés des Mavromichalis ont manqué leur but. Le Sénateur Petro Bey chef de cette famille, arrêté à Clarenza et amené dans un des forts de Nauplie sera jugé. L’un de ses frères s’est présenté volontairement à bord de la corvette qui est sous les ordres du brave Canaris et les autres, neveux et parens ayant échoué partout où ils ont voulu essayer l’emploi de coupables intrigues, en feront probablement autant. Toutes les provinces de Sparte et du Péloponèse ont envoyé au Gouvernement

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à cette occasion des adresses par lesquelles elles expriment de sentimene très sages et très honorables. J’ai donc lieu d’espérer que la tranquillité et le bon ordre se maintiendront en Grèce.

La copie ci-jointe du dernier rapport que je viens de recevoir de Missolongi vous donne une idée compiette de notre situation sur le continent et des bruits qui circulent dans le voisinage.

Les Représentans des Cours Alliées vont faire des démarches auprès de la Porte pour obtenir la ligne de Volo à Arta. Je forme le vœu que ces démarches puissent avoir un prompt succès, mais je n’ose pas m’en flatter; les observations que je vous ai communiquées par mes dernières lettres vous en donnent les motifs. Si la Porte s’obstinait à refuser son assentiment et si Elle y était portée par sa manière d’envisager les grands intérêts que semble compromettre la crise qui menace la Belgique, la Pologne et d’autres contrées de l’Europe, alors notre position deviendrait difficile et périlleuse. Mais ne nous en allarmons pas avant le tems, et confions nous aussi dans la Providence.

En me conformant à votre désir je vous transmets ci inclus une lettre pour M(onsieu)r le Comte Sébastiani, et une autre aussi pour Lord Granville. Vous en prendrez connaissance dans les copies que je vous en adresse, et je vous engage à les mettre sous les yeux du Comte Pozzo en lui présentant mes amitiés. /

φ. 1v Les deux points les plus urgents et les plus essentiels sont les secours pécuniaires et l’instruction collective pour Mess(ieur)s les Résidens.

Je n’ai qu’à me louer des rapports que ces Messieurs entretiennent avec le Gouvernement mais ces rapports deviendront encore plus utiles du moment qu’ils seront le résultat de nouvelles instructions communes. Dans les circonstances actuelles il faut que l’Alliance se montre aux yeux des Grecs et des Turcs plus forte et plus unie que jamais. Toute apparence qui pourrait légitimer des doutes à cet égard, endurcirait l’esprit mobile des uns et l’orgueilleuse ignorance des autres dans des erreurs dont les conséquences seraient funestes.

J’aime à espérer que vos démarches auprès de M(onsieu)r le Comte Pozzo et de Lord Granville auront été bien accueillies à Londres et que la Conférence aura décidé de nous envoyer les secours que vous avez sollicités. Notre détresse est extrême. Cependant je tâche encore de satisfaire aux besoins les plus pressane de l’administration moyennant les petites économies que j’ai pu faire, mais sous peu de jours elles seront épuisées. C’est sur les ressources que nous devons retirer de l’affermage des revenus que je compte pour le paiement du trimestre qui expire au mois de Mars.

Je m’occupe d’un moyen subsidiaire et je l’emploierai si les Puissances ne viennent pas nous aider. Ce moyen subsidiaire consisterait

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dans l’émission de papier monnaie jusqu’à la concurrence d’une somme suffisante pour combler le déficit de six mois. La Banque serait autorisée à émettre ce papier et à le prêter au Gouvernement qui l’emploierait selon ses besoins en payant les fonctionnaires et l’armée partie en numéraire partie avec les assignats émis. A son tour il recevrait dans la même proportion l’acquittement de ce que les débiteurs de l’Etat, tels que fermiers, douaniers, etc. doivent à la caisse publique. Indépendamment de cette garantie j’en donnerai une seconde plus solide. La Banque mettrait en vente des domaines nationaux pour une valeur égale à la somme qu’elle aurait prêtée au Gouvernement en papier monnaie et ces domaines seraient achetés exclusivement au moyen du papier monnaie en circulation.

Cette mesure à laquelle je prépare les Grecs depuis deux ans n’est pas encore à leur portée. L’agiotage peut la rendre nuisible et même désastreuse. Le régime turc a fait les mœurs de ce pays et ce n’est pas en deux ou trois ans qu’on peut les réformer. Toutefois je vous le répète, si la question de l’emprunt n’est pas résolue, si on ne vient pas à notre secours dans le commencement du mois de Mars, je serai forcé de recourir φ. 2r au papier / monnaie mais dans les limites et avec les garanties dont je viens de faire mention. J’ai communiqué mes idées à ce sujet à quelques négocians du pays en les encourageant à s’associer au Gouvernement. Je viens de recevoir de leur part un projet dont je vous envoie l’extrait. Veuillez le faire connaître à quelqu’un des capitalistes les plus solides et voyez s’il y aurait moyen de l’engager à se mettre à la tête de l’entreprise. Je ne crois pas que les Grecs puissent l’exécuter à eux seuls. Selon mon opinion ce ne sont pas les capitaux qui leur manquent, mais c’est quelque chose de plus qui ne s’acquiert ni en peu de tems ni à volonté, c'est le crédit. Si un capitaliste étranger faisait un placement considérable à la Banque et qu’il devint lui même le Directeur de l’établissement, son crédit prêterait à celui des capitalistes grecs l’appui moral dont il a besoin.

Je vous ai déjà dit ce que je pensais de la demande dont vous avait chargé M(onsieu)r Eynard. Je lui ai écrit en dernier lieu que j’approuvais complètement le parti que vous aviez pris. Nous venons de recevoir les gazettes jusqu'à la date du 5 février. Les nouvelles ne sont pas bonnes. Je suis très impatient de recevoir les vôtres.

Tout à vous

( signature )

M(onsieu)r le Maréchal Soult a eu la bonté de donner le grade de capitaine à (Monsieur) Pourchet. Priez le donc de completer ses bienfaits, en nous laissant ici cet officier. J'ai pris la liberté de lui en écrire par

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le dernier courrier. Je vous remercie de ce que vous avez fait pour les objets de notre arsenal.

( initiales )

42

ΙΩ. ΚΑΠΟΔΙΣΤΡΙΑΣ ΠΡΟΣ Μ. ΣΟΥΤΣΟ

Correspondance, τόμος IV, σ. 232 -236 και Αρχείο Καποδίστρια

[Ο Καποδίστριας επισημαίνει το γεγονός ότι οι Τούρκοι γίνονται όλο και περισσότερο απαιτητικοί. Αναφέρεται στις δυσχέρειες, τις οποίες αντιμετωπίζει στο εσωτερικό της χώρας, από τους κύκλους που τον αντιπολιτεύονται. Τέλος, επαναλαμβάνει ότι η οικονομική ενίσχυση της Ελλάδος πρέπει να επισπευσθεί].

A Monsieur le Prince Soutzos, à Paris.

Nauplie, 9/21 mars 1831

J’ai sous les yeux, mon prince, vos dépêches sous le numéro 16 en date du 7 février, ainsi que les journaux jusqu’à celle du 25. L’ensemble des notions que j’ai pu recueillir des unes et des autres n’est guère consolant. Bien loin de là; avec moins de confiance en Dieu, il y aurait de quoi se décourager.

Je crois comme vous que des intérêts majeurs absorbent toute l’attention des cabinets, et que c’est de la conciliation de ces intérêts que dépend le maintien de la paix. Si elle n’est pas possible, il y aura la guerre, et dès lors la décision de notre avenir deviendra encore plus problématique. Or ces longues incertitudes aggravent tous les jours davantage notre situation.

Les Turcs du voisinage deviennent exigeants et hautains. M(onsieur) Rizos vous transmet aujourd’hui la copie de documents qui vous mettront à même de bien juger des discussions relatives aux affaires de l’Attique et de l’Eubée et de nos relations avec le visir. Vous verrez d’une part, que le gouvernement fait tout ce qui peut dépendre de lui pour

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être en bonne harmonie avec les Turcs, et pour ne pas leur fournir le moindre prétexte de rupture; mais nous observons de l’autre avec peine que Messieurs les résidents manquant d’instructions, sont hors d’état de joindre leurs efforts aux nôtres.

Je ne reviendrai pas sur la question de la frontière: je ne ferais que vous répéter les observations que je vous ai adressées par ma dernière expédition; ainsi je m’en abstiens.

J’en dirai autant de nos affaires intérieures. Le bon ordre et la tranquillité continuent à se maintenir partout. Partout le peuple est occupé de la culture des terres, de la restauration des villages, des bourgs et des villes. A Syra et à Nauplie les citoyens s’occupent aussi de commerce; et à l’exception de quelques faiseurs de brochures ou d’amateurs de presse périodique, à l’exception de peu d’hommes qui prétendent au monopole des intérêts des provinces et des revenus publics, nul ne s’inquiète des grands événements qui tiennent en suspens dans ce moment les destinées du monde. Toutefois si ces événements font pencher la balance du côté d’une guerre générale; si cette guerre exerce, comme il est presque certain, une influence en Grèce, alors il est impossible de prévoir quelles en seraient les conséquences au milieu de nous.

Les meneurs cependant que je vous ai signalés par mes lettres précédentes, ne cessent de travailler sous main les esprits faibles et de remuer les passions féroces. Après avoir échoué auprès des Spartiates, ils ont entrepris les Hydriotes et les Spetziotes. Ces insulaires prétendent à des indemnités, qui se montent d’après leurs calculs à 15.000.000 de francs; et c’est dans les circonstances actuelles qu’ils voudraient forcer le gouvernement à reconnaître cette énorme dette, à en inscrire une partie pour en payer les intérêts, et à en liquider une autre, au moyen de concessions en terres des domaines nationaux.

C’est pour contraindre le gouvernement à signer une capitulation semblable, que quelques primats de ces îles ont l’air de vouloir se mutiner. Jusqu’ici ce ne sont que des paroles, et j’ose croire qu’il n’en sera pas davantage, à moins que des insinuations du dehors ne viennent exalter davantage les insulaires, et encourager les espérances des hommes qui en font l’instrument de leurs coupables projets. Je me propose de me rendre dans quelques jours à Poros, afin d’appeler auprès de moi ces primats. Il se peut que je parvienne à leur faire entendre raison.

Comme je vous l’ai marqué dans mes dernières dépêches, nos ressources pécuniaires sont épuisées. Il n’y a dans la caisse qu’une centaine et quelques milliers de francs. Je suis en face du trimestre qui expire à la fin de ce mois. Si les revenus de l’année sont dans ces entrefaites affermés, je pourrai alors payer les soldats et les marins. Dans le cas contraire que deviendrons-nous?

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Je vous envoie ci-jointe la copie d’une réponse que j’ai faite à deux négociants anglais, lesquels m’ont offert leurs services pour l’institution d’une banque. Je tâche d’utiliser cette idée, et je vous engage à en faire autant auprès de quelques capitalistes de France. C’est le même projet dont je vous ai parlé, mais sous une forme qui le présente plus avantageusement.

Je ne me dissimule point toutefois les difficultés presque insurmontables que vous opposera tout capitaliste. Ce sont celles que je rencontre moi-même, et elles se réduisent toutes à une seule. La Grèce fera-t-elle un état ? Cet état a-t-il un gouvernement ? Le gouvernement peut-il répondre de ses propres engagements? Ou en d’autres termes, les cours alliées sont-elles bien d’accord sur le parti qu’elles doivent prendre pour assurer le sort de la Grèce?

Il se peut que dans les circonstances actuelles il soit impossible de solliciter et d’obtenir une réponse à ces questions ou à celle qui les résume toutes. Ce qui cependant en voudrait une, ce serait 1.000.000 et demi, ou quelques centaines de milliers de francs donnés par l’alliance à compte de l’emprunt. Ce fait produirait une impression très-favorable dans l’opinion des capitalistes, et l’institution de la banque serait alors possible.

Si les démarches de M(onsieur) Pozzo di Borgo et les vôtres n’ont eu jusqu’à présent aucun succès auprès de la conférence de Londres, plaidez maintenant la question encore une fois sous ce même point de vue. Priez de ma part M(onsieur) le comte Pozzo et lord Granville, et aidez-vous de leurs bons offices.

Je n’insiste pas de nouveau sur l’impérieuse nécessité d’un secours pécuniaire, comme je ne vous répète pas l’urgence de faire parvenir une heure plus tôt à Messieurs les résidents des instructions collectives, en vertu desquelles ils soient en mesures de contribuer de leur côté au maintien de la tranquillité et de l’ordre dans l’interieur, et à tenir aussi les Turcs en respect. Vous avez sans doute entretenu de ces intérêts M(onsieur) le comte Sébastiani et Messieurs les ambassadeurs d’Angleterre et de Russie; et vous jugerez si, en recevant la présente, il conviendra que vous fassiez de nouvelles démarches auprès d’eux.

Je vous sais gré des informations que vous me donnez concernant les objets qui sont nécessaires à notre petit arsenal. J’aime à espérer que vous aurez un succès complet, et que M(onsieur) Pourchet recevra sous peu les moyens dont il a besoin pour mettre en état nos forteresses.

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ΙΩ. ΚΑΠΟΔΙΣΤΡΙΑΣ ΠΡΟΣ I. Γ. ΕΫΝΑΡΔΟ

Correspondance, τόμος IV, σ. 237 - 238.

[Ο Καποδίστριας παραπονιέται επειδή ο Εϋνάρδος δεν του γράφει συχνά. Τον ενημερώνει για τις διαπραγματεύσεις που κάνει για τη δημιουργία Τραπέζης].

A M(onsieur) le Chevalier Eynard, à Genève.

Nauplie, 9/21 mars 1831

Mon cher Eynard, Lorsque vous étiez à Paris je recevais plus souvent de vos nouvelles. J’ai fait tout ce qui a pu dépendre de moi pour vous transmettre aussi fréquemment que possible les miennes.

Je vous envoie aujourd’hui un exemplaire de notre gazette française, et vous y verrez au juste les progrès que nous avons faits dans la branche de l’instruction publique. Je vous envoie aussi la réponse que je viens d’adresser aux propositions de deux négociants anglais relativement à l’institution d’une banque.

Nous sommes à la fin de mars, et nous n’avons pas encore fait banqueroute; mais elle est imminente.

Les nouvelles que j’ai reçues du prince Soutzos par le dernier courrier sont du 7 février. Elles ne me donnent aucun espoir, quels que soient l’activité et le zèle dont il fait preuve, et je ne puis pas m’en plaindre. Je me dispense de vous en dire la raison. Je n’espère pas non plus grand’chose du projet de banque; mais je vous en parle pour n’avoir rien sur la conscience. Le seul vœu que je forme dans ce moment, c’est que

Je vous prie de me rappeler au souvenir de vos dames, et je vous réitère, mon cher Eynard, l’expression de toutes mes amitiés.

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ΙΩ. ΚΑΠΟΔΙΣΤΡΙΑΣ ΠΡΟΣ Μ. ΣΟΥΤΣΟ

Μουσείο Μπενάκη, αρχείο 46 (Σούτσου - Καρατζά), φ. 22, 1 δίφυλλο (αρ. 1059), 24,4 X 19,9 εκ. και Correspondance, τόμος IV, σ. 238-244.

[Ο Καποδίστριας ενημερώνει τον πρίγκηπα Σούτσο για την ενίσχυση των 200.000 φράγκων, η οποία οφείλεται στις ενέργειες του Ι.-Γ. Εϋνάρδου. Χάρη στα χρήματα αυτά μπόρεσε να αποσοβήσει την προσπάθεια των αντιπολιτευόμενων κύκλων να γενικεύσουν την αναταραχή στο εσωτερικό της χώρας. Επισημαίνει ξανά ότι επείγουν οι αποφάσεις των Μεγάλων Δυνάμεων, σχετικά με τα άμεσα προβλήματα, τα οποία αντιμετωπίζει η Ελλάδα].

A Monsieur le Prince M. Soutzo etc. etc. à Paris.

Modon le 16 / 28 Avril 1831

C’est à Nauplie, mon Prince, que j’ai reçu vos dépêches sub n(umér)o 17 ainsique les lettres de M(onsieu)r Eynard qui m’annoncent l’envoi des 200 mille francs que la Grèce doit encore à sa généreuse sollicitude. Votre n(umér)o 18 me trouve ici; je viens de faire une tournée afin de voir ce qui se passe à Sparte, et je m’arrêterai une couple de jours de plus à Modon pour fêter la S(ain)t Philippe.

M(onsieu)r le Commandant Lalande expédie demain une frégate à Toulon et j’en profite. Quoique épuisé de fatigue et de désagrémens et malade plus que de coutume, je saisirai le peu d’instans qu’on me laisse libres pour vous faire connaître encore une fois notre situation. Moins le secours des 200 m(ille) francs elle se serait aggravée au point de rendre plus que probable une crise funeste. Je n’aurais pu faire payer le trimestre à l’armée et à la marine, et les intrigans auraient excité les Roméliotes et les insulaires à la mutinerie peut être même à la révolte.

Les efforts qu’ils ont faits dans cette vue coupable n’ont pas réussi jusqu’à présent et ne réussiront pas tant qu’officiers, soldats et matelots

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seront payés régulièrement. Cependant les hommes de malheur que je vous ai signalés par mes lettres précédentes continuent et renforcent leurs menées au milieu des Hydriotes et des Spartiates. Ils ont choisi les deux pays qui sont les plus accessibles aux séductions révolutionnaires. L’un comme l’autre renferme une population nombreuse, pauvre, brave mais aussi démoralisée au delà de toute expression. L’un comme l’autre ont des primats qui croient avoir figuré en première ligne durant la guerre et les désordres de la révolution parcequ’ils occupaient les places de chefs de l’Etat. Auprès de ces primats les faiseurs Grecs et étrangers ont pensé alors de faire fortune et c’est dans le même espoir qu’ils les poussent aujourdhui à la sédition.

Je vous ai entretenu des premiers mouvemens des Mavromichalis et des prétentions absurdes des îles maritimes. J’avais calmé ces mouvemens. Petrobey et son frère furent arrêtés. Spezia, la communauté d’Ipsara et un grand nombre de capitaines Hydriotes comprirent leurs véritables intérêts et tâchent maintenant de les régler d’accord avec le Gouvernement. Il n’en est pas de même des Hydriotes qui reconnaissent pour chefs les Condouriotis, les Boudouris, les Miaoulis, les Tombazi. Ce parti est mené par Mavrocordato et par nos soi disans libéraux. Pour les mettre en évidence et les compromettre sans retour avec le Gouvernement, ces pauvres meneurs ont établi à Hydra une imprimerie et y publient une gazette laquelle propage deux fois par semaine les doctrines les plus subversibles, si toutefois le peuple en Grèce pouvait se laisser émouvoir par des doctrines.

Les Spartiates aussi, c’est à dire les habitans de Liméni et de Scardamoula où les Mavromichalis faisaient autrefois leur résidence, promènent un drapeau sur lequel ils ont peint Lycurgue et Léonidas et demandent la liberté de la presse et une constitution représentative.

Ce que dans le fond les hommes de Mavromichalis demandent, c’est de piller les provinces limitrophes du Magne et surtout Mistrà et Calamata. Ce que demandent au fond les Hydriotes du peuple c’est de l’argent. Les primats des uns et des autres ambitionnent le pouvoir et ils l’espèrent par une réforme constitutioneile. Les meneurs se flattent de cet espoir la brochure de Coray à la main et au moyen des lettres φ. lv qu’ils reçoivent souvent de / leurs frères et amis de Marseille et de Paris. En dernier lieu cette clique a voulu faire un essai. Elle a engagé un Ipsariote qui lui appartient à hisser le pavillon tricolore sur son bâtiment au moment où il quittait la rade d’Egine. Ce bâtiment n’avait point en règle ses papiers pour porter le pavillon national, et afin de montrer à la démogérondie, au Gouverneur Civil et au pays qu’il n’en avait pas besoin il s’est permis cette scène de scandale. Les Eginètes et les Ipsariotes se sont assemblés sous la présidence de leurs démo-

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gérondes et après avoir constaté quels étaient les Ipsariotes et les étrangers qui l’avaient provoquée d’une voix unanime ils les ont expulsés d’Egine.

A Liméni également on a préparé un pavillon tricolore et en profitant du passage par ce district de deux ingénieurs géographes français qui travaillent à la grande carte du Péloponèse les neveux et les frères de Mavromichalis proclament que c’est sous les auspices de la France qu’ils entreprendront le renversement du Gouvernement actuel et l’établissement d’un nouveau Gouvernement constitutionnel. La correspondance interuptée me fournit la preuve matérielle que Liméni et Hydra s’efforcent de mettre de l’ensemble dans leurs projets et dans leurs soi disantes opérations.

A peine arrivé ici j’ai eu des entretiens confidentiels avec M(onsieu)r le Général Schneider et avec M(onsieu)r le Commandant Lalande. Je leur ai fait part de mes observations et j’ai fixé leur attention sur les conséquences graves dont la Grèce serait menacée si les meneurs pouvaient s’étayer aux yeux de la nation d’un appui quelconque de la part de l’armée d’occupation ou de la flotte française. M(onsieu)r le Gén(éral) Schneider et M(onsieu)r Lalande ont partagé complètement mon opinion. Ils ont reconnu que si cet état de choses se prolongeait le Gouvernement serait contraint d’avoir recours à la force et que cette force étant par sa nature irrégulière son action détruirait en peu de tems tout ce qui a été fait jusqu’ici pour soustraire le peuple aux influences funestes des partis, des Capitaines, des primats. En effet, pour anéantir les hommes de Liméni et de Scardamoula le Gouvernement n’aurait qu’à armer contre eux les autres provinces de Sparte, et elles le demandent; leurs députés sont ici dans cette attente. Il en serait de même pour faire chasser de la Grèce les meneurs. Je n’aurais qu’à donner l’autorisation aux communautés où ils se trouvent. Mais en révélant ainsi aux masses et aux chefs qui se mettraient à leur tête le secret de leur puissance, quel est le pouvoir qui les dompterait ensuite. Ce ne serait plus un pouvoir national libre et indépendant de leur influence. Or c’est pour préserver la nation de cette influence funeste que j’ai travaillé assidûment depuis trois ans et je ne me résignerai jamais à replonger moi même ce malheureux pays dans les horreurs de l’anarchie et du désordre.

C’est dans l’espoir de prévenir une crise semblable que j’ai adopté d’autres mesures et que j’ai aussi demandé la coopération de M(onsieu)r φ. 2r le Général Schneider et de M(onsieu)r le Com(mandan)t Lalande. / Le premier a déjà rappelé les officiers ingénieurs de Liméni et le second y enverra un brick pour faire entendre aux Mavromichalis des paroles sages mais fermes et sévères.

D’autre part je tâcherai d’établir un cordon sanitaire autour de Liméni et de Scardamoula et s’il ne suffit pas j’en établirai un second

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sur les limites de Sparte et sur ses côtes. J’isolerai la maladie jusqu’à tant que le remède nous arrive du dehors attenduque le principe véritable du mal est hors de la Grèce. C’est dans cette même pensée que je traite et que je traiterai les Hydriotes et en général je m’efforcerai d’empêcher les progrès de la contagion, et de la guérir s’il se peut là où elle paraît vouloir fixer ses foyers.

Il est inutile, mon Prince, que je vous répète ici tout ce que je vous ai écrit sur la nature du remède dont nous avons le plus urgent besoin. Messieurs les Résidens avec lesquels avant de quitter Nauplie j’ai eu plusieurs entretiens sur cet état de choses sont muets car ils manquent d’instructions. Or c’est à solliciter de la Conférence de Londres ces instructions que doivent se contenter dans ce moment tous vos efforts. Que la Conférence ordonne à Mess(ieur)s les Résidens de parler un langage uniforme; qu’ils déclarent que les Puissances Alliées jusqu’à ce qu’elles aient décidé les questions majeures relatives au sort définitif de la Grèce ne reconnaîtront aucun autre ordre de choses que celui qui se trouve maintenant établi en vertu des Actes du Congrès d’Argos, et toutes les parodies révolutionnaires qu’on prépare ici s’évanouiront à la confusion des pauvres protagonistes. Dans le cas contraire, si la Conférence de Londres oublie encore la Grèce si les Agens des Cabinets Alliées manquent toujours d’instructions et si les événemens qui envahissent l’Europe poussent les nations à la guerre, la Grèce subira une catastrophe, et alors c’est la main toute puissante du Seigneur qui peut seule la sauver. Je vous ai chargé par mes lettres précédentes de solliciter ces instructions collectives, car j’en pressentais la nécessité. Les faits me prouvent que je ne me suis pas trompé.

Toutes les autres demandes tendent au même but. Il s’agit de frapper les Grecs d’une conviction. Il faut leur prouver que l’Alliance subsiste et qu’elle veut aujourdhui ce qu’elle a voulu l’année dernière. Tout est là. Que cette preuve soit donnée par une déclaration, qu’elle le soit par la conclusion de l’emprunt, qu’elle le soit par le choix du Prince Souverain et par la délimitation, pourvu qu’elle soit fournie et qu’elle frappe de conviction, et la Grèce se maintiendra paisible et tranquille. Assurément que nous devons former des vœux pour que ce grand but soit atteint au moyen de la décision définitive des questions majeures et surtout de celle de l’emprunt, mais dans tous les cas une déclaration nous ménagerait le tems et les moyens d’attendre le dénouement des négociations qui tiennent dans ce moment en suspens les destinées de l’Europe.

Je n’ai pas besoin de vous dire, mon Prince, combien, je compte dans ces graves conjonctures sur votre zèle et sur vos talents. Vous en avez déjà donné des preuves à la nation. Elle vous devra d’avoir

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puissamment contribué à son salut et un jour elle vous payera de gratitude.

Je joins ici un petit mot pour M(onsieu)r Eynard, ma réponse à φ. 2V M(onsieu)r Odier, et une lettre à S(on) Exc(ellence) M(onsieu)r / le Duc de Dalmatie. Veuillez exprimer à M(onsieu)r le Maréchal ainsiqu’à M(onsieu)r l’Amiral de Rigny les sentimens de reconnaissance dont me pénètrent les nobles et loyales dispositions dans lesquelles j’ai trouvé M(onsieu)r le Gén(éral) Schneider et M(onsieu)r le Comman(dan)t Lalande. L’un et l’autre m’ont offert leur appui dans les affaires de Sparte, et je ne doute pas du résultat salutaire qu’auront les mesures qu’ils vont prendre et dont je vous ai parlé plus haut.

J’en viens, mon Prince, à votre pénible situation présente. Je regrette beaucoup que M(onsieu)rle Chev(alier) Eynard n’ait ordonné à M(onsieu)r Odier de vous donner une petite somme sur les 200 m(ille) francs. Il m’avait écrit dans le tems à ce sujet et je lui avais répondu que je n’ai plus de fonds à l’étranger et que dans les circonstances actuelles je n’ose pas en demander à crédit. Dès que je serai de retour à Nauplie je tâcherai de trouver des effets sur Paris au moyen de M(onsieu)r de Rouen et je vous enverrai de 12-15 mille francs pour que vous puissiez faire face pour le moment à vos dépenses les plus indispensables.

Vous ferez des notions que renferme cette lettre dictée à la hâte, et au milieu de fréquentes interruptions l’usage que vous jugerez le plus utile. Vous pouvez la lire à M(onsieu)r le Comte Sébastiani et à Messieurs les Ambassadeurs d’Angleterre et de Russie et d’après les conseils qu’ils vous donneront vous en ferez l’objet d’une communication officielle.

Mons(ieur) Rizo doit vous avoir envoyé les pleins pouvoirs pour la conclusion de l’emprunt au cas où M(onsieu)r Eynard ne soit pas à Paris.

Ne perdons pas courage. Remplissons notre devoir et Dieu nous aidera.

( signature )

P. S. Je n’ai pas le tems de répondre à M(onsieu)r Féburier. Veuillez lui dire que j’ai reçu sa lettre, que je lui en rends grâces et que je ne manquerai pas de lui exprimer moi même toute la reconnaissance que lui doit ce pays.

( initiales )

Σελ. 150
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    moyens et que je leur offrirai toutes les facilités qui seront en mon pouvoir.

    La Grèce a une banque qui paye 8% d’intérêt avec la garantie des domaines de l’Etat. En faisant des placemens dans cette banque les capitalistes peuvent se ménager le temps d’acheter des terres nationales. Ils les payeraient à l’Etat au moyen des billets de la banque.

    S’ils préfèrent acheter directement des Turcs leurs propriétés, le marché est ouvert à tout le monde et je vous le répète je prêterai à la Société dont M(onsieu)r Villévêque est l’organe toute mon assistance.

    M(onsieu)r Eynard me parle dans une lettre du 28 Décembre de la pétition qu’il vous avait chargé de présenter à la Chambre. Je partage entièrement votre opinion à ce sujet et je lui en écris en conséquence.

    Je vous renouvelle mon Prince l’expression de toutes mes amitiés.

    ( signature )

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    ΙΩ. ΚΑΠΟΔΙΣΤΡΙΑΣ ΠΡΟΣ Μ. ΣΟΥΤΣΟ

    Μουσείο Μπενάκη, αρχείο 46 (Σούτσου - Καρατζά), φ. 21, 1 δίφυλλο (αρ. 1013), 28,1x22,1 εκ. ανέκδοτη

    A Monsieur le Prince M. Soutzo etc. etc. à Paris.

    Nauplie le 27 Janvier / 8 Février 1831

    très particulière et très confidentielle.

    Je dois ajouter, mon Prince, à la longue lettre que je vous écris aujourdhui des observations plus particulières sur les menées odieuses par lesquelles notre soi disante opposition s’efforce de bouleverser l’ordre actuel des choses en Grèce. Reconnaissant sa propre impuissance dans le pays elle cherche un appui au dehors, et ne le trouvant pas dans la politique éclairée et bienveillante des Cours Alliées, elle tâche de se