Αρχείον Ιωάννου Καποδίστρια, τ. Ι΄

Τίτλος:Αρχείον Ιωάννου Καποδίστρια, τ. Ι΄
 
Τόπος έκδοσης:Κέρκυρα
 
Εκδότης:Εταιρεία Κερκυραϊκών Σπουδών
 
Συντελεστές:Δήμητρα Πικραμένου-Βάρφη
 
Έτος έκδοσης:1983
 
Σελίδες:324
 
Θέμα:Επιστολές προς Εϋνάρδο, Λεοπόλδο του Σαξ Κόμπουργκ και Μιχαήλ Σούτσο
 
Χρονική κάλυψη:1829-1831
 
Άδεια χρήσης:Εταιρεία Κερκυραϊκών Σπουδών
 
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Εμφανείς σελίδες: 147-166 από: 323
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seront payés régulièrement. Cependant les hommes de malheur que je vous ai signalés par mes lettres précédentes continuent et renforcent leurs menées au milieu des Hydriotes et des Spartiates. Ils ont choisi les deux pays qui sont les plus accessibles aux séductions révolutionnaires. L’un comme l’autre renferme une population nombreuse, pauvre, brave mais aussi démoralisée au delà de toute expression. L’un comme l’autre ont des primats qui croient avoir figuré en première ligne durant la guerre et les désordres de la révolution parcequ’ils occupaient les places de chefs de l’Etat. Auprès de ces primats les faiseurs Grecs et étrangers ont pensé alors de faire fortune et c’est dans le même espoir qu’ils les poussent aujourdhui à la sédition.

Je vous ai entretenu des premiers mouvemens des Mavromichalis et des prétentions absurdes des îles maritimes. J’avais calmé ces mouvemens. Petrobey et son frère furent arrêtés. Spezia, la communauté d’Ipsara et un grand nombre de capitaines Hydriotes comprirent leurs véritables intérêts et tâchent maintenant de les régler d’accord avec le Gouvernement. Il n’en est pas de même des Hydriotes qui reconnaissent pour chefs les Condouriotis, les Boudouris, les Miaoulis, les Tombazi. Ce parti est mené par Mavrocordato et par nos soi disans libéraux. Pour les mettre en évidence et les compromettre sans retour avec le Gouvernement, ces pauvres meneurs ont établi à Hydra une imprimerie et y publient une gazette laquelle propage deux fois par semaine les doctrines les plus subversibles, si toutefois le peuple en Grèce pouvait se laisser émouvoir par des doctrines.

Les Spartiates aussi, c’est à dire les habitans de Liméni et de Scardamoula où les Mavromichalis faisaient autrefois leur résidence, promènent un drapeau sur lequel ils ont peint Lycurgue et Léonidas et demandent la liberté de la presse et une constitution représentative.

Ce que dans le fond les hommes de Mavromichalis demandent, c’est de piller les provinces limitrophes du Magne et surtout Mistrà et Calamata. Ce que demandent au fond les Hydriotes du peuple c’est de l’argent. Les primats des uns et des autres ambitionnent le pouvoir et ils l’espèrent par une réforme constitutioneile. Les meneurs se flattent de cet espoir la brochure de Coray à la main et au moyen des lettres φ. lv qu’ils reçoivent souvent de / leurs frères et amis de Marseille et de Paris. En dernier lieu cette clique a voulu faire un essai. Elle a engagé un Ipsariote qui lui appartient à hisser le pavillon tricolore sur son bâtiment au moment où il quittait la rade d’Egine. Ce bâtiment n’avait point en règle ses papiers pour porter le pavillon national, et afin de montrer à la démogérondie, au Gouverneur Civil et au pays qu’il n’en avait pas besoin il s’est permis cette scène de scandale. Les Eginètes et les Ipsariotes se sont assemblés sous la présidence de leurs démo-

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gérondes et après avoir constaté quels étaient les Ipsariotes et les étrangers qui l’avaient provoquée d’une voix unanime ils les ont expulsés d’Egine.

A Liméni également on a préparé un pavillon tricolore et en profitant du passage par ce district de deux ingénieurs géographes français qui travaillent à la grande carte du Péloponèse les neveux et les frères de Mavromichalis proclament que c’est sous les auspices de la France qu’ils entreprendront le renversement du Gouvernement actuel et l’établissement d’un nouveau Gouvernement constitutionnel. La correspondance interuptée me fournit la preuve matérielle que Liméni et Hydra s’efforcent de mettre de l’ensemble dans leurs projets et dans leurs soi disantes opérations.

A peine arrivé ici j’ai eu des entretiens confidentiels avec M(onsieu)r le Général Schneider et avec M(onsieu)r le Commandant Lalande. Je leur ai fait part de mes observations et j’ai fixé leur attention sur les conséquences graves dont la Grèce serait menacée si les meneurs pouvaient s’étayer aux yeux de la nation d’un appui quelconque de la part de l’armée d’occupation ou de la flotte française. M(onsieu)r le Gén(éral) Schneider et M(onsieu)r Lalande ont partagé complètement mon opinion. Ils ont reconnu que si cet état de choses se prolongeait le Gouvernement serait contraint d’avoir recours à la force et que cette force étant par sa nature irrégulière son action détruirait en peu de tems tout ce qui a été fait jusqu’ici pour soustraire le peuple aux influences funestes des partis, des Capitaines, des primats. En effet, pour anéantir les hommes de Liméni et de Scardamoula le Gouvernement n’aurait qu’à armer contre eux les autres provinces de Sparte, et elles le demandent; leurs députés sont ici dans cette attente. Il en serait de même pour faire chasser de la Grèce les meneurs. Je n’aurais qu’à donner l’autorisation aux communautés où ils se trouvent. Mais en révélant ainsi aux masses et aux chefs qui se mettraient à leur tête le secret de leur puissance, quel est le pouvoir qui les dompterait ensuite. Ce ne serait plus un pouvoir national libre et indépendant de leur influence. Or c’est pour préserver la nation de cette influence funeste que j’ai travaillé assidûment depuis trois ans et je ne me résignerai jamais à replonger moi même ce malheureux pays dans les horreurs de l’anarchie et du désordre.

C’est dans l’espoir de prévenir une crise semblable que j’ai adopté d’autres mesures et que j’ai aussi demandé la coopération de M(onsieu)r φ. 2r le Général Schneider et de M(onsieu)r le Com(mandan)t Lalande. / Le premier a déjà rappelé les officiers ingénieurs de Liméni et le second y enverra un brick pour faire entendre aux Mavromichalis des paroles sages mais fermes et sévères.

D’autre part je tâcherai d’établir un cordon sanitaire autour de Liméni et de Scardamoula et s’il ne suffit pas j’en établirai un second

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sur les limites de Sparte et sur ses côtes. J’isolerai la maladie jusqu’à tant que le remède nous arrive du dehors attenduque le principe véritable du mal est hors de la Grèce. C’est dans cette même pensée que je traite et que je traiterai les Hydriotes et en général je m’efforcerai d’empêcher les progrès de la contagion, et de la guérir s’il se peut là où elle paraît vouloir fixer ses foyers.

Il est inutile, mon Prince, que je vous répète ici tout ce que je vous ai écrit sur la nature du remède dont nous avons le plus urgent besoin. Messieurs les Résidens avec lesquels avant de quitter Nauplie j’ai eu plusieurs entretiens sur cet état de choses sont muets car ils manquent d’instructions. Or c’est à solliciter de la Conférence de Londres ces instructions que doivent se contenter dans ce moment tous vos efforts. Que la Conférence ordonne à Mess(ieur)s les Résidens de parler un langage uniforme; qu’ils déclarent que les Puissances Alliées jusqu’à ce qu’elles aient décidé les questions majeures relatives au sort définitif de la Grèce ne reconnaîtront aucun autre ordre de choses que celui qui se trouve maintenant établi en vertu des Actes du Congrès d’Argos, et toutes les parodies révolutionnaires qu’on prépare ici s’évanouiront à la confusion des pauvres protagonistes. Dans le cas contraire, si la Conférence de Londres oublie encore la Grèce si les Agens des Cabinets Alliées manquent toujours d’instructions et si les événemens qui envahissent l’Europe poussent les nations à la guerre, la Grèce subira une catastrophe, et alors c’est la main toute puissante du Seigneur qui peut seule la sauver. Je vous ai chargé par mes lettres précédentes de solliciter ces instructions collectives, car j’en pressentais la nécessité. Les faits me prouvent que je ne me suis pas trompé.

Toutes les autres demandes tendent au même but. Il s’agit de frapper les Grecs d’une conviction. Il faut leur prouver que l’Alliance subsiste et qu’elle veut aujourdhui ce qu’elle a voulu l’année dernière. Tout est là. Que cette preuve soit donnée par une déclaration, qu’elle le soit par la conclusion de l’emprunt, qu’elle le soit par le choix du Prince Souverain et par la délimitation, pourvu qu’elle soit fournie et qu’elle frappe de conviction, et la Grèce se maintiendra paisible et tranquille. Assurément que nous devons former des vœux pour que ce grand but soit atteint au moyen de la décision définitive des questions majeures et surtout de celle de l’emprunt, mais dans tous les cas une déclaration nous ménagerait le tems et les moyens d’attendre le dénouement des négociations qui tiennent dans ce moment en suspens les destinées de l’Europe.

Je n’ai pas besoin de vous dire, mon Prince, combien, je compte dans ces graves conjonctures sur votre zèle et sur vos talents. Vous en avez déjà donné des preuves à la nation. Elle vous devra d’avoir

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puissamment contribué à son salut et un jour elle vous payera de gratitude.

Je joins ici un petit mot pour M(onsieu)r Eynard, ma réponse à φ. 2V M(onsieu)r Odier, et une lettre à S(on) Exc(ellence) M(onsieu)r / le Duc de Dalmatie. Veuillez exprimer à M(onsieu)r le Maréchal ainsiqu’à M(onsieu)r l’Amiral de Rigny les sentimens de reconnaissance dont me pénètrent les nobles et loyales dispositions dans lesquelles j’ai trouvé M(onsieu)r le Gén(éral) Schneider et M(onsieu)r le Comman(dan)t Lalande. L’un et l’autre m’ont offert leur appui dans les affaires de Sparte, et je ne doute pas du résultat salutaire qu’auront les mesures qu’ils vont prendre et dont je vous ai parlé plus haut.

J’en viens, mon Prince, à votre pénible situation présente. Je regrette beaucoup que M(onsieu)rle Chev(alier) Eynard n’ait ordonné à M(onsieu)r Odier de vous donner une petite somme sur les 200 m(ille) francs. Il m’avait écrit dans le tems à ce sujet et je lui avais répondu que je n’ai plus de fonds à l’étranger et que dans les circonstances actuelles je n’ose pas en demander à crédit. Dès que je serai de retour à Nauplie je tâcherai de trouver des effets sur Paris au moyen de M(onsieu)r de Rouen et je vous enverrai de 12-15 mille francs pour que vous puissiez faire face pour le moment à vos dépenses les plus indispensables.

Vous ferez des notions que renferme cette lettre dictée à la hâte, et au milieu de fréquentes interruptions l’usage que vous jugerez le plus utile. Vous pouvez la lire à M(onsieu)r le Comte Sébastiani et à Messieurs les Ambassadeurs d’Angleterre et de Russie et d’après les conseils qu’ils vous donneront vous en ferez l’objet d’une communication officielle.

Mons(ieur) Rizo doit vous avoir envoyé les pleins pouvoirs pour la conclusion de l’emprunt au cas où M(onsieu)r Eynard ne soit pas à Paris.

Ne perdons pas courage. Remplissons notre devoir et Dieu nous aidera.

( signature )

P. S. Je n’ai pas le tems de répondre à M(onsieu)r Féburier. Veuillez lui dire que j’ai reçu sa lettre, que je lui en rends grâces et que je ne manquerai pas de lui exprimer moi même toute la reconnaissance que lui doit ce pays.

( initiales )

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ΙΩ. ΚΑΠΟΔΙΣΤΡΙΑΣ ΠΡΟΣ I. Γ. ΕΫΝΑΡΔΟ

Correspondance, τόμος IV, σ. 245.

[Ο Καποδίστριας ευχαριστεί τον Εϋνάρδο για την αποστολή των 200.000 φράγκων, τα οποία χρησιμοποίησε για να εκπληρώσει τις οικονομικές υποχρεώσεις της τριμηνίας που έληξε].

A M(onsieur) le Chevalier Eynard, à Genève.

Nauplie, 16/28 avril 1831

J’ai reçu, mon cher Eynard, vos lettres du 8 janvier et du 9 mars, au moment où je quittais Nauplie pour aller moi-même voir de près ce qui se passe dans les provinces de Sparte. Je suis ici de retour de ma tournée. J’écris aujourd’hui au prince Soutzos et à votre neveu par une frégate qui va mettre à la voile. J’ajoute ces lignes pour vous, noble et généreux bienfaiteur de la Grèce.

Vos 200.000 francs sont arrivés comme par miracle à point nommé. Je devais payer le trimestre à l’armée et à la marine, et la caisse publique n’avait que 200.000 phénix ; et pour solder le trimestre il en fallait 500.000. La paie manquée, les meneurs auraient eu beau jeu auprès des troupes et des marins. Ce peu de mots vous donnent, mon cher Eynard, la mesure du service que vous avez rendu à ce pays.

Je n’ai pas le temps de vous répéter ce que j’écris au prince Soutzos sur notre situation intérieure. Elle se ressent de la maladie qui affecte et remue l’Europe. Je tâche de l’en préserver. Il en sera au reste ce qu’il plaira à Dieu.

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ΙΩ. ΚΑΠΟΔΙΣΤΡΙΑΣ ΠΡΟΣ Μ. ΣΟΥΤΣΟ

Μουσείο Μπενάκη, αρχ. 46 (Σούτσου-Καρατζά), φ. 22, 1 δίφυλλο, (αρ. 1062), 28,1 X 22,1 εκ. και Αρχείο Καποδίστρια ανέκδοτη

A Monsieur le Prince M. Soutzo etc. etc. à Paris.

Nauplie le 30 Avril/12 Mai 1831

Mon Prince, Ainsique je vous l’ai annoncé par ma lettre du 16/28 Avril, datée de Modon, je vous envoie aujourdhui par l’obligeante entremise de M(onsieu)r Fabreguette payeur des troupes françaises en Morée la petite somme de 12.000 francs dont je puis disposer pour le moment. Soyez bien assuré que c’est au delà de ce que tout autre à ma place aurait osé. Comme je vous l’ai écrit c’est au moyen des 200.000 fr(ancs) de M(onsieu)r Eynard que j’ai pu faire payer le trimestre à l’armée et à la marine. Les revenus des provinces sont passablement bien affermés ; leur rentrée dans la Caisse publique pour le premier tierçal et toutes les économies qu’il me sera possible d’opérer ne pourront pas cependant fournir de quoi solder l’armée et la marine pour le trimestre qui va écheoir à la fin de juin. Il y aura un déficit de plus de 200.000 fr(ancs). Jugez de ma position!

Le Ministère de la Guerre depuis le mois de mars m’a adressé un rapport que je joins ici. Vous verrez qu’il demande l’autorisation d’acheter des objects d’équipement pour la somme d’environ 200.000 fr(ancs). Si la grande affaire de l’emprunt est avancée au point que vous puissiez procéder à sa conclusion et si nous atteignons enfin ce grand résultat, vous vous occuperez alors de ces objets d’équipement, en passant le marché le plus avantageux que faire se pourra et je vous y autorise par les présentes. Dans la supposition que vous puissiez disposer à un terme convenu des fonds de l’emprunt, il ne vous sera pas difficile de passer un contrat avec les mêmes maisons qui fournissent les objets d’équipement

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au Ministère de la Guerre français, ou avec toute autre qui vous donnerait de bonnes garanties et qui vous offrirait des conditions plus avantageuses.

Vous ne devez pas douter des efforts que j’ai faits et que je ferai pour prévenir la détresse dont ce malheureux pays est menacé. J’ai frappé et frapperai à toutes les portes; espérons que quelqu’une s’ouvrira. Tâchez de votre côté de solliciter les décisions de la Conférence de Londres φ. lv et surtout celles sur le / chapitre vital de l’emprunt et d’un acompte pour la fin de juin. Je ne vous répéterai pas tout ce que je vous ai écrit par ma lettre du 16/28. C’est avec impatience que j’attends le résultat de vos démarches.

Les dernières nouvelles de France lesquelles n’arrivent que jusqu’au 9 du mois d’avril, et celles de Russie, de M(onsieu)r le Comte Panin, qui sont du 30 mars, font espérer que la paix sera conservée. Nos meneurs en sont désappointés parceque leurs combinaisons se fondaient sur les chances de la guerre et d’une guerre générale. Ces pauvres esprits sont dans l’abattement et tout prêts à faire amende de leur folie, sauf à la pousser au délire du moment qu’un premier venu, une nouvelle du dehors ou quelques bruits de carrefour viendraient à relever leurs espérances. Vous n’êtes pas non plus, mon Prince, à l’abri de la démence de cette poignée d’intrigans. Il[s] me font parvenir tous les jours des observations sur votre compte qui ne vous sont nullement favorables. Chacun d’eux en vaut à votre place parcequ’il se croit plus l’homme du tems et de la mode, et parcequ’en général ces malheureux faiseurs voudraient se léguer à eux seuls le monopole des destinées de la Grèce. C’est pour ne pas prêter des armes à leur malveillance que quand même j’en aurais le moyen, je ne vous enverrais pas pour le moment plus de ce que je vous transmets. Ces gens diraient et feraient imprimer au journal de Smyrne que j’épuise la caisse publique pour avoir en vous un défenseur à Paris. Quoi qu’il en soit de ces hommes je puis vous donner l’assurance que jusqu’ici ils n’ont pas avancé d’une ligne vers le coupable but auquel ils tendent, et j’aime à espérer qu’il en sera de même par la suite si toutefois la Conférence de Londres ne nous oublie pas complètement.

J’attends par le premier courrier de vos nouvelles et si elles ne me laissent pas entrevoir en quelque sorte le terme de tant d’incertitudes et d’anxiété, je me déciderai à faire une dernière démarche directe auprès φ. 2r des trois Cabinets. / Je leur adresserai un court Mémoire, je leur exposerai la vérité toute entière et puis il en sera ce qu’il plaira au bon Dieu.

M(onsieu)r Rizo vous enverra le résumé des informations que nous avons reçues de la Grèce Continentale et de la haute Albanie. Le désordre et l’anarchie sont au comble. Le Vizir paraît paralysé; il sollicite et attend des renforts. On dit que l’Escadre turque va sortir pour bloquer les côtes du pachalik de Scutari. Le Pacha est fort de ses propres troupes

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et de toutes celles que lui procure la crainte de la réforme. On prétend qu’il est assez en mesure non seulement de résister au Vizir mais de l’attaquer.

Les Turcs de l’Attique et de l’Eubée épuisent le pays, et si l’état actuel des choses continue, la Grèce aura de grands sacrifices à faire pour sauver les débris que les Turcs lui laisseront un jour. Nos relations avec eux sont jusqu’ici assez amicales et je ne puis qu’en être satisfait.

Je vous renouvelle mon Prince, l’expression de toutes mes amitiés.

( signature )

Εν Ναύπλιω τη 30 Απριλίου/12 Μαΐου 1831

Πρίγκηψ μου,

Όπως σας ανεκοίνωσα διά της επιστολής μου της 16ης/28ης Απριλίου εκ Μεθώνης, σας αποστέλλω σήμερον, τη ευγενή μεσολαβήσει του κυρίου Fabreguette, ταμίου των γαλλικών στρατευμάτων εν Πελοποννήσω, το μικρόν ποσόν των 12.000 φράγκων, το οποίον ημπορώ να διαθέσω προς το παρόν. Να είσθε βέβαιος ότι τούτο είναι περισσότερον εκείνου το οποίον οιοσδήποτε άλλος εις την θέσιν μου θα ετόλμα. Όπως ήδη σας έγραψα, μόνον διά των 200.000 φράγκων του κυρίου Εϋνάρδου ημπόρεσα να πληρώσω την τριμηνίαν εις τον στρατόν και εις το ναυτικόν. Αι πρόσοδοι των επαρχιών είναι σχετικώς καλώς μισθωμέναι· η πληρωμή των εις το δημόσιον Ταμείον κατά το πρώτον τρίμηνον και όλαι αι οικονομίαι τας οποίας θα ημπορέσω να κάμω, δεν επαρκούν όμως διά να μου παράσχουν το ποσόν διά την μισθοδοσίαν του στρατού και του ναυτικού διά την τριμηνίαν, η οποία λήγει εις το τέλος Ιουνίου. Θα υπάρχη έλλειμμα άνω των 200.000 φράγκων. Κρίνατε περί της θέσεώς μου !

Το Υπουργείον επί των Πολεμικών μου απηύθυνεν από του μηνός Μαρτίου μίαν αναφοράν, την οποίαν σας επισυνάπτω. Θα ίδητε ότι ζητά την άδειαν διά να προμηθευθή αντικείμενα διά τον εξοπλισμόν αξίας 200.000 φράγκων περίπου. Εάν η σοβαρά υπόθεσις του δανείου έχει προωθηθεί εις σημείον ώστε να ημπορείτε να στηρίζεσθε εις την σύναψίν του και εάν επιτύχωμεν το μέγα τούτο αποτέλεσμα, τότε θα ασχοληθήτε με αυτά τα αντικείμενα εξοπλισμού, προτιμών την πλέον συμφέρουσαν αγοράν η οποία ημπορεί να γίνη· διά της παρούσης σας εξουσιοδοτώ σχετικώς. Υπό την προϋπόθεσιν ότι θα ημπορέσητε να διαθέσητε, εν καθορισμένη προθεσμία, τα χρήματα του δανείου, δεν θα σας είναι δύσκολον να συμφωνήσητε με τους ιδίους οίκους οι οποίοι προμηθεύουν αντικείμενα εξοπλισμού, εις το Γαλλικόν Υπουργείον Πολεμικών, ή μετά οιουδήποτε ετέρου, ο οποίος θα σας έδιδε επαρκείς εγγυήσεις ή θα σας προσέφερεν όρους πλέον ευνοϊκούς.

Δεν πρέπει να αμφιβάλητε διά τας προσπαθείας τας οποίας κατέβαλον

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και θα καταβάλλω διά να προλάβω τον κίνδυνον από τον οποίον απειλείται η δυστυχής αύτη χώρα. Έκρουσα και θα κρούω απάσας τας θύρας· ας ελπίσωμεν ότι κάποια θα ανοιχθή. Σεις από την πλευράν σας, φροντίσατε να επισπεύσητε τας αποφάσεις της Διασκέψεως του Λονδίνου και κυρίως τας αφορώσας εις το ζωτικόν θέμα του δανείου και μιας προκαταβολής διά το τέλος Ιουνίου. Δεν θα σας επαναλάβω άπαντα όσα σας έγραψα εις την επιστολήν μου της 16ης/28ης. Αναμένω μετ’ ανυπομονησίας τα αποτελέσματα των διαβημάτων σας.

Αι τελευταίαι ειδήσεις εκ Γαλλίας, αι οποίαι φθάνουν μόνον μέχρι της 9ης του μηνός Απριλίου, αι εκ της Ρωσίας, του κόμητος κυρίου Panin, αι οποίαι φέρουν ημερομηνίαν της 30ής Μαρτίου, δίδουν την ελπίδα ότι η ειρήνη θα διατηρηθή. Οι ταραχοποιοί μας έχουν διαψευσθεί, διότι αι συνωμοσίαι των εστηρίζοντο εις την πιθανότητα πολέμου, και μάλιστα πολέμου γενικού. Τα πτωχά αυτά πνεύματα ευρίσκονται εν καταπτώσει και είναι πανέτοιμα να ομολογήσουν την τρέλλαν των, εκτός εάν την ωθήσουν εις παραλήρημα, αφ’ ης στιγμής οιαδήποτε τυχούσα είδησις εκ του εξωτερικού ή τινές αβάσιμοι θόρυβοι θα ήρχοντο να αναπτερώσουν τας ελπίδας των. Ούτε σείς, Πρίγκηψ μου, είσθε προφυλαγμένος εκ της παραφροσύνης των ολίγων αυτών δολοπλόκων. Μανθάνω καθημερινώς παρατηρήσεις διά σας, αι οποίαι ουδόλως είναι ευνοϊκαί. Καθείς εξ αυτών ζηλεύει την θέσιν σας, διότι θεωρεί εαυτόν άνθρωπον περισσότερον της εποχής και του συρμού από όσον είσθε σείς, και διότι γενικώς οι δυστυχείς ούτοι ταραξίαι επιθυμούν να κληρονομήσουν αυτοί οι ίδιοι το μονοπώλιον της τύχης της Ελλάδος. Διά να μην παράσχω όπλα εις την κακοπιστίαν των, ακόμη και εάν είχον τα μέσα, δεν θα σας απέστελλον προς το παρόν περισσότερα όσων σας μεταβιβάζω. Οι ανθρωποι ούτοι θα έλεγον και θα εδημοσίευον εις την εφημερίδα της Σμύρνης ότι εξαντλώ το δημόσιον ταμείον διά να αποκτήσω εις το πρόσωπόν σας συνήγορον εις Παρισίους. Ο,τιδήποτε και εάν συμβή με τους ανθρώπους αυτούς, ημπορώ να σας διαβεβαιώσω ότι μέχρι τούδε δεν επροχώρησαν ούτε έν βήμα προς τον ένοχον σκοπόν προς τον οποίον αποβλέπουν, και θέλω να ελπίζω ότι θα εξακολουθήση να συμβαίνη το αυτό, εάν βεβαίως η Διάσκεψις του Λονδίνου δεν μας λησμονήση τελείως.

Διά του πρώτου ταχυδρομείου αναμένω ειδήσεις σας και εάν δεν μου επιτρέπουν να διαβλέπω κατά κάποιον τρόπον το τέρμα τόσων αβεβαιοτήτων και αγωνιών, θα αποφασίσω να κάμω έν τελευταίον διάβημα απ’ ευθείας προς τα τρία Υπουργεία. Θα τους απευθύνω έν μικρόν Υπόμνημα, θα τους εκθέσω άπασαν την αλήθειαν και έπειτα θα γίνη ό,τι αρέσει εις τον αγαθόν Θεόν.

Ο κύριος Ρίζος θα σας αποστείλη περίληψιν των πληροφοριών τας οποίας ελάβομεν εκ της Ηπειρωτικής Ελλάδος και εκ της άνω Αλβανίας. Η αταξία και η αναρχία ευρίσκονται εις τον κολοφώνα των. Ο Βεζύρης φαίνεται εξουθενωμένος· ζητά και αναμένει ενισχύσεις. Λέγουν ότι ο τουρκικός στόλος θα εξέλθη διά να αποκλείση τας ακτάς του Πασαλικίου του Σκουταρίου. Ο Πασάς είναι ισχυρός ένεκα των ιδικών του στρατευμάτων και απάντων εκεί-

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νων τα οποία του παρέχει ο φόβος της αλλαγής. Ισχυρίζονται ότι έχει την δύναμιν όχι μόνον να αντιταχθή εις τον Βεζύρην αλλά και να του επιτεθή.

Επειδή οι Τούρκοι της Αττικής και της Εύβοιας καταστρέφουν την χώραν, εάν συνεχισθή η παρούσα κατάστασις των πραγμάτων, η Ελλάς θα είναι ηναγκασμένη να κάμη μεγάλας θυσίας διά να περισώση τα ερείπια τα οποία θα αφήσουν μίαν ημέραν οι Τούρκοι. Αι σχέσεις μας μετ’ αυτών είναι μέχρι τούδε αρκετά φιλικαί και δεν ημπορώ παρά να είμαι ικανοποιημένος.

Σας επαναλαμβάνω, Πρίγκηψ μου, την έκφρασιν των φιλικών μου αισθημάτων.

(υπογραφή)

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ΙΩ. ΚΑΠΟΔΙΣΤΡΙΑΣ ΠΡΟΣ Μ. ΣΟΥΤΣΟ

Μουσείο Μπενάκη, αρχ. 46 (Σούτσου-Καρατζά), φ. 22, 1 δίφυλλο (αρ. 1072), 28x22,3 εκ. και Αρχείο Καποδίστρια ανέκδοτη

A Monsieur le Prince M. Soutzo etc. etc. à Paris.

Nauplie le 14/26 Mai 1831

Je m’empresse, mon Prince, de vous accuser la réception de vos dépêches sub n(umér)o 19 en date du 31 mars et (premier) avril. Elles ont beaucoup tardé à arriver, et si vous avez reçu mes lettres du 30 avril/12 mai vous jugerez avec quelle impatience je les attendais.

S(on) Exc(ellence) M(onsieu)r le Comte Sébastiani a eu l’extrême bonté de répondre à ma lettre du 12/24 février; la sienne est du 15 Avril. Sa teneur serait conforme aux voeux que j’avais exprimés, si M(onsieu)r de Rouen et ses collègues avaient reçu des instructions analogues. M(onsieu)r le Comte Sébastiani me fait espérer la prompte conclusion des négociations de Londres et en attendant me dit: «Nous comptons sur vous avec une juste confiance pour le maintien de l’état de choses provisoirement établi en Grèce.

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Plus je suis flatté de ce témoignage de confiance, plus je dois m’efforcer d’y répondre et plus je regrette de me trouver toujours dans l’attente des secours que j’ai sollicités à cet effet depuis le mois de janvier.

La communication confidentielle que vous avez adressée aux Cours Alliées en date du 8 mars articule d’une manière claire et positive les conditions auxquelles il m’est possible de justifier la confiance dont on m’honore. Il est donc inutile de les répéter encore ici et d’en développer encore une fois les motifs. Les documens que le Secrétaire du Gouvernement pour les Affaires Etrangères vous transmet aujourdhui vous mettent cependant à même de démontrer à M(onsieu)r le Comte Sébastiani et à Mess(ieur)s les Ambassadeurs d’Angleterre et de France que les faits les plus affligeans ne viennent que trop à l’appui des observations que vous avez été autorisé à placer sous leurs yeux.

La circulaire et les pièces qui l’accompagnent donnent un aperçu fidèle de la situation des choses dans l’intérieur.

La lettre du Vizir, ma réponse et les instructions dont je viens de munir les Commissaires extraordinaires dans la Grèce Orientale et Occidentale caractérisent les dangers qu’offre notre position actuelle vis à vis des Turcs du voisinage.

Si à la réception de la présente vous êtes encore dans la douloureuse attente d’une réponse à vos communications du 8 mars, il est de toute urgence que vous vous donniez la peine de résumer les faits qui sont exposés dans ces documens, et que vous les portiez sans perte de tems à la connaissance des Cours Alliées. Je vous laisse pleine et entière faculté de choisir la forme sous laquelle vous vous acquitterez de cette tâche. Dans la rédaction de votre note ou de vos lettres confidentielles vous admettrez les nuances que vous jugerez les plus convenables. Vous avez φ. lv si sagement / fait usage de cette faculté dans la rédaction de votre communication du 8 mars que je n’hésite pas à vous la conférer pleine et entière.

Le but que vous devez vous proposer par cette dernière démarche consiste à prouver encore une fois à la Conférence de Londres que si elle ne donne dans le courant de juin au Gouvernement provisoire actuel, les secours qu’il n’a cessé de demander, c’est à dire les instructions collectives à Mess(ieurs) les Résidens et un subside quelconque ne fût ce que de 5 ou 600 mille francs, le désordre et l’anarchie et peut être même les Turcs envahiront encore la Grèce.

Il est plus que démontré à cette heure que les retards apportés à la solution des questions dont s’occupe la Conférence de Londres et les circonstances graves qui peut être motivent ces retards, encouragent les espérances des meneurs et paralysent l’action du Gouvernement.

Tous les regards se tournent dans ce moment vers les Résidens des

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Cours Alliées. Ces Messieurs manquent, disent ils, d’instructions et gardent une attitude qui permet à l’esprit pénétrant des Grecs qui veulent du nouveau, d’y voir des dispositions très favorables à l’accomplissement de projets aussi insensés que coupables.

Cette poignée d’intrigans veulent faire aussi, comme je vous l’ai dit, mon Prince, leur grande semaine. Je vous laisse considérer quelles en seront les conséquences pour ce malheureux pays.

Nul doute que si les Résidens des Cours Alliées avaient cru pouvoir appuyer de leur seule opinion les mesures que le Gouvernement a prises pour mettre un terme aux abus de la liberté de la presse, ce scandale n’eût cessé. Mais lorsqu’il en est autrement, pourquoi s’étonner que les hommes groupés à Hydra tentent la fortune ailleurs pour faire des prosélytes? Les brigands de Liméni et ceux qu’on a lancés dans le Péloponèse et dans la Grèce Orientale étaient richement dotés de proclamations et d’adresses toutes rédigées. Ils avaient la mission de les répandre et à tout événement de les expédier au moins aux rédacteurs des journaux de Smyrne et d’Hydra. Or ces pièces ont été fabriquées dans cette île même.

Pour ne pas me répéter sur ces détails et pour vous donner le bulletin des nouvelles du jour je vous envoie ci joint la copie des lettres que j’ai écrites au Gén(éral) Schneider ainsique celle de ses réponses. S’il en rend compte à M(onsieu)r la Ministre de la Guerre il est bon que vous ayez les pièces authentiques entre vos mains.

Quels sont mes moyens contre des difficultés et des circonstances φ. 2r semblables? / Point d’emprunt, point d’avances; point d’instructions collectives. Où est ce que je trouverai l’appui et les ressources dont j’aurai un besoin urgent peut être sous peu de jours?

Cependant vous pouvez donner à M(onsieu)r Sébastiani ainsiqu’à Mess(ieur)s les Ambassadeurs d’Angleterre et de Russie l’assurance que je remplirai mes devoirs jusqu’à la toute dernière extrémité, et qu’arrivé là je les remplirai encore d’une manière à laquelle peut être on ne s’attend pas. Mais dans ce cas je déclare que je ne réponds plus des conséquences.

Je vous renouvelle mon Prince l’assurance de toutes mes amitiés.

( signature )

Εν Ναυπλίω τη 14/26 Μαΐου 1831

Σπεύδω, Πρίγκηψ, να σας ανακοινώσω ότι έλαβον τας υπ’ αριθμόν 19 και ημερομηνίας της 31 Μαρτίου και 1 Απριλίου επιστολάς σας. Καθυστέρησαν

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ρησαν πολύ να φθάσουν, και εάν ελάβατε τας ιδικάς μου της 30 Απριλίου/12 Μαΐου θα αντελήφθητε με πόσην ανυπομονησίαν τας ανέμενον.

Η αυτού εξοχότης ο κόμης κύριος Sébastiani είχε την εξαιρετικήν καλοσύνην να απαντήση εις την επιστολήν μου της 12/24 Φεβρουαρίου· η ιδική του είναι της 15ης Απριλίου. Το περιεχόμενόν της θα ήτο σύμφωνον προς τας ευχάς τας οποίας εξέφρασα, εάν ο κύριος De Rouen και οι συνάδελφοί του είχον λάβει αναλόγους οδηγίας. Ο κόμης κύριος Sébastiani με κάνει να ελπίζω εις την ταχείαν λύσιν των διαπραγματεύσεων του Λονδίνου και εν τω μεταξύ μου λέγει: «Υπολογίζομεν εις σας μετά δικαίας εμπιστοσύνης, διά την διατήρησιν της καταστάσεως των πραγμάτων, όπως αύτη προσωρινώς απεφασίσθη, διά την Ελλάδα».

Όσω μάλλον συνεκινήθην εξ αυτής της αποδείξεως εμπιστοσύνης, τοσούτω μάλλον οφείλω να προσπαθήσω να ανταποκριθώ εις ταύτην, και τοσούτω μάλλον υποφέρω διότι αναμένω ακόμη την ενίσχυσιν την οποίαν εζήτησα διά τον λόγον τούτον από του μηνός Ιανουαρίου.

Η εμπιστευτική ανακοίνωσις την οποίαν απηυθύνατε προς τας Συμμάχους Αυλάς υπό ημερομηνίαν της 8ης Μαρτίου, επισημαίνει κατά τρόπον σαφή και θετικόν τας προϋποθέσεις διά των οποίων ημπορώ να δικαιολογήσω την εμπιστοσύνην διά της οποίας με τιμούν. Δεν χρειάζεται λοιπόν να τας επαναλάβω και εδώ και να αναφέρω ακόμη μίαν φοράν εν λεπτομερεία τους λόγους. Τα ντοκουμέντα τα οποία σας αποστέλλει σήμερον ο Γραμματεύς της Κυβερνήσεως επί των Εξωτερικών Υποθέσεων σας επιτρέπουν πάντως να αποδείξητε εις τον κόμητα κύριον Sébastiani και εις τους πρέσβεις της Μεγάλης Βρεττανίας και της Γαλλίας ότι αι πλέον θλιβεραί πράξεις έρχονται να υποστηρίξουν τας παρατηρήσεις τας οποίας σας είχον εξουσιοδοτήσει να θέσητε υπ’ όψιν των.

Η εγκύκλιος και τα τεμάχια τα οποία την συνοδεύουν δίδουν μίαν πιστήν αποψιν της καταστάσεως των πραγμάτων εις το εσωτερικόν.

Η επιστολή του Βεζύρη, η απάντησίς μου και αι οδηγίαι διά των οποίων μόλις εφωδίασα τους εκτάκτους Επιτρόπους εις την Ανατολικήν και εις την Δυτικήν Ελλάδα, χαρακτηρίζουν τους κινδύνους τους οποίους εγκυμονεί η παρούσα θέσις μας απέναντι των Τούρκων γειτόνων.

Εάν άμα τη παραλαβή της παρούσης ευρίσκεσθε ακόμη εις την δυσάρεστον θέσιν αναμονής απαντήσεως εις τας ανακοινώσεις σας της 8ης Μαρτίου, είναι απολύτως επείγον να κάμητε τον κόπον να συνοψίσητε τα γεγονότα τα οποία εκτίθενται εις αυτά τα ντοκουμέντα και να τα θέσητε, άνευ καθυστερήσεως, υπ’ όψιν των Συμμάχων Αυλών. Σας αφήνω πλήρη και απόλυτον πρωτοβουλίαν να εκλέξητε τον τρόπον διά του οποίου θα εκτελέσητε την φροντίδα ταύτην. Κατά την σύνταξιν του σημειώματος σας ή των εμπιστευτικών επιστολών σας, ημπορείτε να χρησιμοποιήσητε τας νύξεις τας οποίας θεωρείτε ως πλέον αρμοζούσας. Εκάματε τόσον σώφρονα χρήσιν της εξουσίας ταύτης κατά την σύνταξιν της ανακοινώσεώς σας της 8ης Μαρτίου, ώστε δεν διστάζω να σας εμπιστευθώ την φροντίδα ταύτην πλήρως και απολύτως.

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Ο σκοπός τον οποίον πρέπει να επιτύχητε κατά το τελευταίον τούτο διάβημα συνίσταται εις το να αποδείξητε διά μίαν ακόμη φοράν εις την Διάσκεψιν του Λονδίνου ότι, εάν δεν παράσχη κατά την διάρκειαν του μηνός Ιουνίου εις την παρούσαν προσωρινήν Κυβέρνησιν την βοήθειαν την οποίαν αύτη δεν έπαυσε να ζητά, δηλαδή τας ενιαίας οδηγίας εις τους κυρίους Πληρεξουσίους και μίαν οιανδήποτε χρηματικήν ενίσχυσιν, ακόμη και 5 η 600 χιλιάδας φράγκων, η αταξία και η αναρχία και ίσως και αυτοί οι Τούρκοι, θα εισβάλλουν εκ νέου εις την Ελλάδα.

Είναι πλέον η αποδεδειγμένον κατά την παρούσαν στιγμήν, ότι η καθυστέρησις εις την λύσιν των προβλημάτων με τα οποία ασχολείται η Διάσκεψις του Λονδίνου και αι σοβαραί περιστάσεις αι οποίαι προκαλούν ίσως την καθυστέρησιν ταύτην, ενθαρρύνουν τας ελπίδας των ταραχοποιών και παραλύουν την δράσιν της Κυβερνήσεως.

Όλη η προσοχή είναι εστραμμένη κατά την στιγμήν ταύτην προς τους Πληρεξουσίους των Συμμάχων Αυλών. Οι Κύριοι ούτοι λέγουν ότι στερούνται οδηγιών και κρατούν μίαν στάσιν, η οποία επιτρέπει εις την αγχίνοιαν των Ελλήνων, οι οποίοι επιθυμούν την νέαν τακτοποίησιν, να διαβλέπουν εις την στάσιν αυτήν προϋποθέσεις λίαν ευνοϊκάς διά την εκπλήρωσιν σχεδίων τόσον ανοήτων όσον και ενόχων.

Οι ολίγοι ούτοι ταραχοποιοί επιθυμούν επίσης, όπως ήδη σας είπον, Πρίγκηψ, να φέρουν εις αίσιον πέρας τας δολοπλοκίας των. Σας αφήνω να κρίνητε οποίαι θα είναι αι συνέπειαι διά την δυστυχή ταύτην χώραν.

Ουδεμία αμφιβολία υπάρχει ότι εάν οι Πληρεξούσιοι των Συμμάχων Αυλών έκρινον ότι ημπορούν να υποστηρίξουν διά μόνης της γνώμης των τα μέτρα τα οποία έλαβεν η Κυβέρνησις διά να θέση τέρμα εις τας καταχρήσεις της ελευθεροτυπίας, το σκάνδαλον τούτο θα είχε σταματήσει. Αλλά εφ’ όσον τούτο δεν γίνεται, διατί να εκπληττόμεθα επειδή οι ανθρωποι οι συγκεντρωθέντες εις Ύδραν ριψοκινδυνεύουν αλλού διά να αποκτήσουν οπαδούς; Οι λησταί του Λιμενίου και όσοι απεστάλησαν εις την Πελοπόννησον και εις την Ανατολικήν Ελλάδα έφερον μεθ’ εαυτών διακηρύξεις και ετοίμους προσφωνήσεις εν αφθονία. Είχον την αποστολήν να τας διαμοιράσουν και ό,τι και εάν συνέβαινε να τας αποστείλουν τουλάχιστον εις τους συντάκτας των εφημερίδων της Σμύρνης και της Ύδρας. Λοιπόν τα τεμάχια ταύτα κατεσκευάσθησαν εις αυτήν την ιδίαν νήσον.

Διά να μην επαναλαμβάνω απάσας αυτάς τας λεπτομερείας και διά να σας παράσχω το δελτίον ειδήσεων της ημέρας, σας αποστέλλω συνημμένως αντίγραφα των επιστολών τας οποίας έγραψα εις τον στρατηγόν Schneider, καθώς και τας απαντήσεις του. Εάν ούτος ομιλήση σχετικώς προς τον κύριον Υπουργόν επί των Πολεμικών καλόν θα ήτο να έχητε τα αυθεντικά κείμενα ανά χείρας.

Ποία είναι τα μέσα τα οποία διαθέτω έναντι των δυσχερείων και των παρομοίων περιστάσεων; Ουδέ ίχνος δανείου, ουδέ ίχνος διευκολύνσεων ουδέ

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ίχνος συλλογικών οδηγιών. Πού θα εύρω υποστήριξιν και τα χρήματα των οποίων θα έχω ίσως επείγουσαν ανάγκην εντός ολίγων ημερών;

Ημπορείτε εν τούτοις να διαβεβαιώσητε τον κύριον Sébastiani καθώς και τους κυρίους Πρέσβεις της Μεγάλης Βρεττανίας και της Ρωσίας ότι θα πράξω το καθήκον μου μέχρις εσχάτων, και ότι, αφού φθάσω μέχρις έχει, θα το πράξω κατά τρόπον τον οποίον ίσως δεν αναμένουν. Αλλά εις την περίπτωσιν αυτήν δεν εγγυώμαι διά τας συνεπείας.

Σας επαναλαμβάνω, Πρίγκηψ, την διαβεβαίωσιν των πλέον φιλικών μου αισθημάτων.

(υπογραφή)

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ΙΩ. ΚΑΠΟΔΙΣΤΡΙΑΣ ΠΡΟΣ I. Γ. ΕΫΝΑΡΔΟ

Correspondance, τόμος IV, σ. 254-257.

[Ο Καποδίστριας γράφει στον Εϋνάρδο για τα επεισόδια που τον αποσπούν από το κυρίως έργο του και δίνουν πρόσχημα στο λαό για να μην εκπληρώνει εγκαίρως τις οικονομικές υποχρεώσεις του, με αποτέλεσμα να βρίσκεται η Κυβέρνηση σε δυσχερή οικονομική θέση].

A M(onsieur) le Chevalier Eynard, à Genève.

Nauplie, 1/13 juin 1831

J’ai tardé longtemps à répondre à plusieurs de vos lettres. La toute dernière est du 11 avril. Vous ne me ferez pas le tort de croire que ce retard est volontaire. Accablé comme je le suis de travail et de tracasseries, il m’est impossible de disposer de mon temps comme je le voudrais, même pour les véritables et grands intérêts de cette malheureuse nation; il est tout dépensé en petite monnaie pour des affaires de détail et en conférences.

Je dois me rendre partout où l’on tâche de troubler la tranquillité et le bon ordre. Une fois de retour à Nauplie, il y a des milliers de lettres, de requêtes et de rapports, dont je dois m’occuper en personne, et

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auxquels le plus souvent je dois faire réponse en minutant l’acte ou la résolution qui y a trait. Ajoutez à cela les audiences de tous les jours, et vous verrez comment je passe ma vie.

J’ai envoyé à M(onsieur) Odier, votre neveu, quelques lignes par lesquelles je vous ai annoncé la réception des 200.000 francs. Grâce à ce secours, j’ai fait le trimestre de l’armée et de la marine, et toutes les intrigues par lesquelles on avait espéré de porter l’une et l’autre à la révolte ont été déjouées.

En tout dernier lieu les meneurs ont poussé le jeune Karatassos dans la Grèce orientale. Cet homme qui ne sait ni lire ni écrire, les poches pleines de proclamations avait le projet d’insurger les troupes et de les déclarer l’armée constitutionnelle dont il se nommait le chef. Il n’a pu séduire que quelques soldats et quelques officiers. Les bataillons et les habitants des provinces se sont levés en masse pour chasser et poursuivre ce soi-disant chef avec sa suite.

Afin de mettre à la raison ces braves gens, j’ai expédié en Livadie mon frère avec la cavalerie régulière. Les brigands ont mis bas les armes. Quatre des officiers les plus marquants ont été arrétés. Karatassos s’est sauvé en Thessalie; mais là même il est suivi, et l’on vient de me donner l’assurance qu’on l’arrêtera.

Cette échauffourée a tourné à l’avantage du pays et de l’armée. Il en sera sous peu de même de Sparte et d’Hydra. A Sparte des bandits concentrés à Liméni ont arboré un pavillon sur lequel sont peints Lycurgue et Léonidas. A Hydra on imprime un journal dont chaque numéro n’est qu’un tissu de mensonges, de calomnies, et de commentaires ridicules sur des questions que les lecteurs ne comprennent pas.

Ce double scandale s’use, et il finira du moment que les hommes qui peut-être l’ont provoqué, se convaincront que des moyens semblables ne peuvent à la longue que mettre encore cette nation dans l’état de la plus affreuse anarchie.

Cependant les meneurs, qui en veulent à la personne du gouvernement, savent bien que de toutes ces intrigues résultent trois choses. Le gouvernement est forcé de vouer son temps et ses soins à conjurer ces petits orages ; il doit employer pour cela le peu de ressources qui sont à sa disposition; et il ne peut utiliser celles que le pays lui offrirait, s’il avait le loisir de s’occuper du grand travail concernant les domaines nationaux, le partage des terres, et l’aliénation d’une partie de celles qui sont depuis trop longtemps en friche.

Indépendamment de ces trois conséquences fâcheuses, il y en a une autre qui me gêne le plus. Les menées de nos prétendus patriotes donnent un prétexte aux fermiers pour n’être pas exacts à verser dans la caisse les revenus publics, et les contribuables à leur tour ne perdent

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pas non plus l’occasion de retarder les paiements qu’ils doivent. Jugez de notre détresse. J’ai fait et je ferai toutes les économies possibles; je me tirerai d’affaire pour l’entretien de l’armée et de la flotte; mais comment paierai-je le trimestre qui sera dû à la fin de juillet?

Je fais des vœux pour que la conférence de Londres approuve votre proposition, ou que d’une autre manière quelconque elle vienne à notre secours. Dans le cas contraire je doute de pouvoir maintenir un état de choses supportable. J’en ai écrit au prince Soutzos depuis le mois de février, et je n’ai pas cessé successivement de le charger de présenter des notes à la conférence de Londres, au ministère français, et à Messieurs les ambassadeurs d’Angleterre et de Russie, accrédités à Paris. Il en sera ce que le bon Dieu aura arrêté dans ses impénétrables décrets.

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ΙΩ. ΚΑΠΟΔΙΣΤΡΙΑΣ ΠΡΟΣ Μ. ΣΟΥΤΣΟ

Μουσείο Μπενάκη, αρχ. 46 (Σούτσου-Καρατζά), φ. 22, 1 δίφυλλο (αρ. 1089), 28x22,2 εκ. και Correspondance, τόμος IV, σ. 257-263 και Αρχείο Καποδίστρια

[Ο Καποδίστριας προτείνει να αναλάβουν τα γαλλικά στρατεύματα τη φύλαξη των ελληνικών συνόρων, ώστε να προληφθούν ταραχές εκ μέρους Ελλήνων η Τούρκων. Αναφέρεται στην εσωτερική κατάσταση της χώρας και στις εξελίξεις των αντιπολιτευτικών κινήσεων. Επαναλαμβάνει, ακόμη, ότι αντιμετωπίζει οικονομικά προβλήματα].

A Monsieur le Prince M. Soutzo etc. etc. à Paris.

Nauplie le 1/13 juin 1831

Mon Prince, Peu de jours après vous avoir écrit ma lettre du 14/26 mai, j’ai reçu vos n(umér)o 20 et 21 datés le 5/17 du même mois. Je suis

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bien aise d’apprendre que mes lettres de Modon du 16/28 Avril vous soient arrivées promptement et que vous en ayez fait l’objet de nouvelles communications aux Cours Alliées.

Vos démarches antérieures ont déjà obtenu un premier résultat. Indépendamment de la lettre dont m’a honoré M(onsieu)r le Comte Sébastiani, le Ministère français vient de donner à M(onsieu)r de Rouen au Gé(néral) Schneider et à M(onsieu)r le Commandant Lalande les instructions que vous m’annoncez par votre dernier n(umér)o. Il est à désirer maintenant que la Conférence de Londres donne à son tour les mêmes instructions collectives à Mess(ieur)s les Résidens d’Angleterre et de Russie et qu’elle nous envoye aussi une avance quelconque sur l’emprunt, cette avance ne dût elle consister que dans la modique somme de 5 à 600 mille francs.

Vous verrez par la copie ci-jointe de la lettre que j’adresse aujourdhui à M(onsieu)r le Gén(éral) Schneider comment j’envisage l’appui qu’il vient de m’offrir en se déclarant prêt à m’envoyer 500 hommes soit à Nauplie soit à Argos. M(onsieu)r de Rouen vient aussi de m’en parler, et il est utile que vous connaissiez littéralement les observations que je lui ai faites à cette occasion.

«Si les intrigues au moyen desquelles l’on s’efforce de compromettre » la tranquillité dont jouit encore la Grèce et l’avenir qu’on lui promet, » arrivaient au point que le Gouvernement fût réduit à ne pouvoir se faire » écouter à Nauplie et à Argos que par la présence de troupes auxiliaires, » soyez bien assuré, Monsieur le Baron, que ce n’est pas moi qui serais » ce Gouvernement. Nous n’en sommes pas à de pareilles extrémités et » nous les préviendrons, j’espère, pour peu que les intrigans connaissent » d’une manière bien positive les ordres que vous avez reçus».

C’est dans ce sens que je me suis expliqué avec (Monsieu)r de Rouen et que je m’expliquerai aussi avec ses Collègues dans une conférence à laquelle je les ai invités pour demain.

Quand même je serais dans la pénible nécessité d’avoir recours à l’appui des troupes étrangères ce ne sera pas assurément pour les établir dans la résidence du Gouvernement car une mesure semblable anéantirait dans l’opinion du pays l’influence que donnent au Gouvernement les services qu’il lui a rendus et les

Il y aurait aussi une autre combinaison dont j’ai fait mention

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dans ma Note à Mess(ieur)s les Résidens que vous recevez aujourdhui par M(onsieu)r Rizo.

Ainsique je l’ai observé dans toutes mes lettres précédentes et comme vous l’avez observé vous même dans vos communications aux Cours φ. lv Alliées, ce qu’il importe, c’est de / frapper les Grecs et les Turcs de la conviction que l’Alliance subsiste; qu’elle veut aujourdhui ce qu’elle voulait l’année dernière. Or, pour produire cet effet salutaire, pour garantir la tranquillité intérieure de la Grèce, et même pour satisfaire les Turcs du voisinage, pourquoi les troupes françaises ne prendraient elles pas position sur notre ligne de frontière actuelle? Pourquoi les commissaires délimitateurs ne se rendraient ils pas sur les lieux afin de connaître la ligne tracée par le protocole du 3 février? Cette reconnaissance prouverait aux Cours Alliées et à la Porte qu’à moins d’une rectification l’Etat Grec n’aurait point de véritable frontière et ne serait nullement en mesure de se garantir et de garantir les provinces limitrophes turques des invasions des Clephtes.

Je n’ai pas développé cette idée dans ma note à Mess(ieurs) les Résidens mais je l’ai fait de vive voix avec M(onsieu)r de Rouen et je m’acquitterai aussi de ce devoir à l’égard de ses Collègues dans la conférence de demain. Je les prierai d’en faire l’objet d’un rapport à leurs Cours et à Mess(ieurs) les Ambassadeurs à Constantinople. Puisque l’on se propose de traiter avec la Porte d’une nouvelle délimitation est ce qu’un rapport par lequel les trois Commissaires démarcateurs prouveraient l’impossibilité de tracer une frontière d’après les points marqués dans le Protocole du 3 février, ne serait pas un document d’une immense utilité?

Il ne nous appartient de prendre l’initiative sur aucune de ces questions et c’est pour cela que dans ma Note je ne présente l’apparition des troupes françaises sur la frontière que comme une mesure qui offrirait aux Turcs et aux Grecs des gages de tranquillité et de bon ordre. Si M(onsieu)r de Rouen en écrit à M(onsieu)r le C(om)te Sébastiani, vous serez en mesure d’expliquer à ce Ministre la pensée du Gouvernem(en)t Grec, et dans ce cas vous communiquerez aussi les mêmes observations à Mess(ieurs) les Ambassadeurs d’Angleterre et de Russie.

Je vous ai observé tantôt que la nation jouit encore d’une pleine tranquillité et qu’elle se montre jusqu’à présent animée de sentimene de gratitude et de confiance envers le Gouvern(emen)t. En voici la preuve.

Le chef de Bataillon Zami Caratasso lancé par les meneurs dans la Grèce Orientale a été chassé et poursuivi par tous les bataillons et par la population des provinces qui s’est levée en masse contre lui. Mon frère avec le corps de cavalerie régulière vient de faire une tournée dans la Béotie et la Livadie et ses rapports me donnent l’assurance que les troupes irrégulières ainsique le peuple et les primats apprécient avec

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infiniment de bon sens leurs véritables intérêts, au point de rejeter, s’il le faut, les armes à la main, tous les projets insensés et criminels de la clique. Je reçois des rapports semblables de la part des chefs militaires et des Gouverneurs civils de la Grèce Occidentale, du Peloponèse et de l’Archipel.

Les mesures que j’ai prises pour déjouer aussi les complots organisés au moyen de prétendus voleurs de grand chemin dans le Péloponèse φ. 2r commencent à produire leur effet, et / j’aime à espérer que le mal sera coupé dans sa racine. Les Spartiates insurgés sont toujours cernés à Liméni et à Tzimova. Ils m’envoyent des messagers pour amener une transaction. Je leur ai fait répondre que nulle transaction n’est possible si les Coryphées ne se rendent répentans à Nauplie. Les autres provinces de Sparte restent tranquilles et sollicitent, comme je vous l’ai dit par ma lettre du 16/28 Avril les ordres du Gouvernem(en)t afin de contraindre par la force les hommes de Liméni à l’obéissance.

Dans le foyer de toutes ces méprisables intrigues à Hydra, les principaux faiseurs délibèrent sérieusement sur ce qu’ils ont à faire pour sortir de la position périlleuse où ils se sont volontairement placés. Pour ma part je leur en ai facilité et leur en faciliterai les moyens sans toutefois porter la bonhom(on)ie jusqu’à encourager par des actes de faiblesse l’esprit de mutinerie et de révolte.

Tel est l’état des choses aujourdhui. Si vous ajoutez, mon Prince, à ces notions celles que j’ai consignées brièvement dans ma lettre au Gén(éral) Schneider vous aurez l’aperçu exact de la situation du pays et de celle du Gouvernement. Je crois ne pas me tromper dans l’appréciation de l’une et de l’autre, et j’ose encore vous ajouter que si les décisions de la Conférence de Londres et le modique subside que j’ai sollicité ne tardent pas trop à arriver la Grèce ne figurera pas au nombre des contrées qui en s’associant aux mouvemens insurrectionnels de l’époque actuelle menacent le monde d’une longue crise.

Veuillez considérer qu’au moment où je vous écris je n’ai en caisse que 30 mille francs ou phénix; que j’en dois 100 mille pour le payement de la solde des troupes régulières et sous peu de jours 300 mille pour le paiement du trimestre de la marine et de l’armée.

Veuillez aussi considérer que la rentrée des impôts est entravée et que tous les efforts des meneurs tendent à ce but.

Cependant je suis loin de me décourager. Je ne dévierai pas d’une seule ligne dans la marche droite que le devoir me trace et je compte sur les promptes décisions de la Conférence de Londres.

Vous ferez mon Prince, de l’ensemble de ces informations l’usage que vous jugerez le plus utile. Je vous laisse à cet égard une pleine et entière latitude.

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    seront payés régulièrement. Cependant les hommes de malheur que je vous ai signalés par mes lettres précédentes continuent et renforcent leurs menées au milieu des Hydriotes et des Spartiates. Ils ont choisi les deux pays qui sont les plus accessibles aux séductions révolutionnaires. L’un comme l’autre renferme une population nombreuse, pauvre, brave mais aussi démoralisée au delà de toute expression. L’un comme l’autre ont des primats qui croient avoir figuré en première ligne durant la guerre et les désordres de la révolution parcequ’ils occupaient les places de chefs de l’Etat. Auprès de ces primats les faiseurs Grecs et étrangers ont pensé alors de faire fortune et c’est dans le même espoir qu’ils les poussent aujourdhui à la sédition.

    Je vous ai entretenu des premiers mouvemens des Mavromichalis et des prétentions absurdes des îles maritimes. J’avais calmé ces mouvemens. Petrobey et son frère furent arrêtés. Spezia, la communauté d’Ipsara et un grand nombre de capitaines Hydriotes comprirent leurs véritables intérêts et tâchent maintenant de les régler d’accord avec le Gouvernement. Il n’en est pas de même des Hydriotes qui reconnaissent pour chefs les Condouriotis, les Boudouris, les Miaoulis, les Tombazi. Ce parti est mené par Mavrocordato et par nos soi disans libéraux. Pour les mettre en évidence et les compromettre sans retour avec le Gouvernement, ces pauvres meneurs ont établi à Hydra une imprimerie et y publient une gazette laquelle propage deux fois par semaine les doctrines les plus subversibles, si toutefois le peuple en Grèce pouvait se laisser émouvoir par des doctrines.

    Les Spartiates aussi, c’est à dire les habitans de Liméni et de Scardamoula où les Mavromichalis faisaient autrefois leur résidence, promènent un drapeau sur lequel ils ont peint Lycurgue et Léonidas et demandent la liberté de la presse et une constitution représentative.

    Ce que dans le fond les hommes de Mavromichalis demandent, c’est de piller les provinces limitrophes du Magne et surtout Mistrà et Calamata. Ce que demandent au fond les Hydriotes du peuple c’est de l’argent. Les primats des uns et des autres ambitionnent le pouvoir et ils l’espèrent par une réforme constitutioneile. Les meneurs se flattent de cet espoir la brochure de Coray à la main et au moyen des lettres φ. lv qu’ils reçoivent souvent de / leurs frères et amis de Marseille et de Paris. En dernier lieu cette clique a voulu faire un essai. Elle a engagé un Ipsariote qui lui appartient à hisser le pavillon tricolore sur son bâtiment au moment où il quittait la rade d’Egine. Ce bâtiment n’avait point en règle ses papiers pour porter le pavillon national, et afin de montrer à la démogérondie, au Gouverneur Civil et au pays qu’il n’en avait pas besoin il s’est permis cette scène de scandale. Les Eginètes et les Ipsariotes se sont assemblés sous la présidence de leurs démo-