Αρχείον Ιωάννου Καποδίστρια, τ. Ι΄

Τίτλος:Αρχείον Ιωάννου Καποδίστρια, τ. Ι΄
 
Τόπος έκδοσης:Κέρκυρα
 
Εκδότης:Εταιρεία Κερκυραϊκών Σπουδών
 
Συντελεστές:Δήμητρα Πικραμένου-Βάρφη
 
Έτος έκδοσης:1983
 
Σελίδες:324
 
Θέμα:Επιστολές προς Εϋνάρδο, Λεοπόλδο του Σαξ Κόμπουργκ και Μιχαήλ Σούτσο
 
Χρονική κάλυψη:1829-1831
 
Άδεια χρήσης:Εταιρεία Κερκυραϊκών Σπουδών
 
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Εμφανείς σελίδες: 169-188 από: 323
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de continuer ses courses, et de vivre aux frais du pays, en y portant la dévastation et la mort.

Le gouvernement fait et fera tout ce qui pourra dépendre de lui pour profiter de cette chance, et arrêter ou faire détruire ces hommes de malheur. Je ne vous dissimule cependant pas que le mouvement des troupes que cet état de choses rend indispensable, met à découvert encore plus qu’il ne faut la détresse de la caisse publique. Je vous le répète, je lutte contre des difficultés insurmontables, et je n’ai à ma disposition que 24 ou 30.000 francs.

D’autre part les affaires de Sparte et celles d’Hydra sont dans un état de stagnation, tandis qu’elles auraient dû être finies et bien finies.

La communication confidentielle que j’ai cru de mon devoir d’adresser à Messieurs les résidents, ainsi qu’à M(onsieur) le général Schneider et à M(onsieur) Lalande, vous fera bien comprendre à quoi tient peut-être l’hésitation que montrent nos soi-disant constitutionnels à faire amende honorable, et à ne pas devenir l’occasion ou le prétexte de complications sérieuses et de malheurs plus grands.

Les hommes de Liméni ont abusé des procédés du commandant du brick français, M(onsieur) Ornano, et du langage qu’il doit leur avoir parlé. Nous verrons sous peu quelles pourront être les conséquences de cet abus.

Au moment où je vous écris, M(essieurs) Condouriotis, Miaoulis et Mavrocordatos ont des explications avec Messieurs les résidents. Voici ce qui a donné lieu à ces explications. Dans la conférence que j’ai eue avec Messieurs les résidents le lendemain de l’expédition de la dernière lettre que je vous ai écrite, je leur ai fait part des informations que je reçois tous les jours du désordre et de l’anarchie qui dominent la communauté d’Hydra. La municipalité ou démogérontie, qui n’appartient pas au parti des Condouriotis, n’a plus de pouvoir dans le pays. C’est le gazetier entouré de quelques hommes en armes et ses collaborateurs, qui ont l’air de faire la loi à Hydra; mais dans le fond c’est Condouriotis et les siens qui, en payant ces hommes armés, veulent mettre la démogérontie dans l’impossibilité d’exécuter les ordres du gouvernement. Les pièces ci-jointes que j’ai lues à Messieurs les résidents, montrent la situation alarmante où se trouve l’île d’Hydra.

En partant de ces faits déplorables, j’ai demandé à Messieurs les résidents, si le gouvernement pourrait reconnaître les actes d’une municipalité qui se trouve hors d’état de remplir ses devoirs; s’il ne peut reconnaître ses actes, peut-il munir de passeports et de patentes les bâtiments et les barques d’Hydra? Messieurs les résidents n’ignorent pas que ce n’est que sur les actes des municipalités que le gouvernement offre sa garantie à l’étranger, en donnant par ses passeports et par ses

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diplômes la reconnaissance du pavillon national, et pleine et entière confiance sur la moralité et la bonne conduite des capitaines et des équipages.

Ayant ainsi démontré à Messieurs les résidents que si cet état d’anarchie continuait à Hydra, le gouvernement se verrait forcé de refuser à la marine et au commerce de cette île la protection qu’il accorde aux habitants des autres îles, j’ai posé les deux questions suivantes:

1ο. Si les Hydriotes privés de papiers légalisés par le gouvernement obtiendraient de la part de Messieurs les résidents en Grèce, ou de Messieurs les ambassadeurs à Constantinople, les passeports et les patentes étrangères que dans ce cas ils ne manqueraient pas de solliciter.

2ο. Si, en supposant qu’ils navigassent sans aucun document légal, la station des cours alliées dans l’Archipel ne serait pas dans la pénible nécessité de les traiter en pirates.

Messieurs les résidents ont répondu affirmativement à cette seconde question, et m’ont déclaré de même que les chancelleries respectives ne délivraient ni passeport ni patente, que lorsque les pétitionnaires pourraient appuyer leur demande sur des actes officiels et légaux du gouvernement grec.

Ces deux points importants ainsi éclaircis, j’ai exprimé à Messieurs les résidents le vœu que le gouvernement devait former, afin que les primats d’Hydra fussent avertis à temps des périls auxquels les exposait l’attitude inconsidérée et hostile qu’ils avaient fait prendre à leur communauté à l’égard du gouvernement. Messieurs les résidents ont partagé ce vœu, et m’ont demandé le temps d’engager deux ou trois des primats à se rendre à Nauplie, afin de pouvoir leur parler clair, et faire disparaître ainsi les illusions qui les aveuglent sur le plan de conduite qu’ils semblent s’être imposé.

Ces messieurs sont ici depuis cinq jours. J’ai été moi-même à Argos pour assister à l’inauguration d’une nouvelle école; je ne suis de retour à Nauplie que depuis hier. J’ignore le résultat des avertissements que Messieurs les résidents doivent avoir donnés aux députés d’Hydra. Si avant le départ du courrier j’en ai connaissance, je vous en ferai part. Je vous avouerai, mon prince, que je ne m’attends à rien de bien satisfaisant. Ces hommes sont hautement compromis, et les motifs, pour ne pas dire les personnes, qui ont agi sur leur faible esprit subsistent toujours, exercent la même influence, et veulent la même chose à quelque nuance près. Cette chose, c’est un changement qui rend impossible la continuation de mon ministère en Grèce.

Ne me gênant pas avec qui que ce soit au monde, lorsqu’il s’agit de remplir mes devoirs comme je les entends, j’ai fait plus d’une fois observer à plusieurs personnages grecs et étrangers, que je marchais avec

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les messieurs de la soi-disant opposition vers un même but, mais par des voies opposées. Je désire autant qu’eux, et plus qu’eux, et du fond de l’âme, d’être quitte pour toujours de l’immense responsabilité que fait peser sur moi la direction des affaires de la Grèce, surtout à cette époque: mais pour cela je ne trahirai ni la confiance de la nation, ni ce que je me dois à moi-même. Les voies que j’ai suivies pour atteindre ce but sont honorables; elles sont connues, et je ne serai jamais dans le cas de les désavouer. Ces messieurs peuvent-ils en dire autant? Au reste je me garderai bien de descendre si bas pour établir une comparaison entre ma conduite et la leur. Quoi qu’il en soit, les peines que se sont données Messieurs les résidents produiront nécessairement quelque effet, et nous pourrons sous peu voir plus clair dans cette partie de nos affaires.

On avait voulu provoquer du désordre dans le Péloponèse au moyen d’une bande de brigands; mais ils n’ont pas même bien commencé, qu’ils semblent toucher au terme de leur entreprise. Les chefs de l’étatmajor de la presqu’île ont arrêté ces brigands. Quelques-uns se sont rendus; d’autres demandent à être pardonnés.

Je dois compléter les informations que je vous donne aujourd’hui, en vous envoyant ci-jointe la copie d’une lettre que vient de m’écrire M(onsieur) le général Schneider sur la question d’une colonisation française, et celle de la réponse que je lui ai faite il y a peu de jours. Je joins ici encore la copie d’une seconde lettre, par laquelle je réponds à la proposition qu’il me fait, d’ordonner qu’on mette en état une caserne capable de loger 500 hommes et 20 officiers, sans m’indiquer où. Tous ces documents vous mettront en mesures, mon prince, de répondre avec connaissance de cause aux questions que le ministère français, ou Messieurs les ambassadeurs d’Angleterre ou de Russie, pourront vous adresser sur notre situation actuelle.

Vous jugerez vous-même si, sans être appelé à donner des éclaircissements sur les affaires dont il s’agit dans la présente, il peut être utile que vous preniez l’initiative, pour donner soit à M(onsieur) le comte Sébastiani, soit à lord Granville et à M(onsieur) le comte Pozzo di Borgo, les informations que vous recevez.

Si la conférence de Londres n’a pas terminé ses travaux, il est d’une grande urgence qu’elle se hâte. Dans ce cas vous pouvez encore une fois puiser dans le récit fidèle que je vous fais de l’état des choses les arguments les plus incontestables, pour lui démontrer la nécessité majeure d’en finir.

Je ne vous répète pas que sans un prompt secours pécuniaire je ne réponds pas de la possibilité de maintenir le statu quo. S’il y a du désordre, je ne puis pas non plus répondre des conséquences.

P. S. Je viens de voir Messieurs les résidents. Leurs explications avec

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les Hydriotes ne me semblent pas de bon augure. Les réponses qu’ils ont eu la patience de se laisser donner dans une conférence, caractérisent assez les hommes et les choses. Je ne puis pas me flatter que l’intervention officieuse de Messieurs les résidents dans les affaires d’Hydra puisse amener aucun résultat satisfaisant. Sous peu de jours je serai sans doute dans la pénible nécessité de vous en écrire encore. Le cas échéant, vous pourrez faire toutes les communications qui seront jugées nécessaires.

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ΙΩ. ΚΑΠΟΔΙΣΤΡΙΑΣ ΠΡΟΣ Μ. ΣΟΥΤΣΟ

Μουσείο Μπενάκη, αρχ. 46 (Σούτσου - Καρατζά), φ. 22, 1 δίφυλλο (αρ. 1124), 28,2 X 22 εκ. και Correspondance, τόμος IV, σ. 293-296 και Αρχείο Καποδίστρια.

[Ο Καποδίστριας ενημερώνει τον πρίγκηπα Σούτσο για τις εξελίξεις στο εσωτερικό της χώρας και τις νέες ενέργειες των αντιπολιτευόμενων κύκλων],

A M(onsieu)r le Prince Michel Soutzo etc. etc. à Paris.

Nauplie le 25 juin/7 juillet 1831

Mon Prince, Votre lettre du 16/28 m’est arrivée par l’avant dernier courrier, et je vous remercie du zèle avec lequel vous tâchez de me procurer les informations les plus rassurantes sur notre avenir. Je fais des vœux bien sincères pour que les délibérations de la Conférence de Londres soient à leur terme et que le courrier dont vous me parlez nous apporte enfin de quoi prévenir les conséquences funestes des intrigues dans ce malheureux pays.

Les documens que je vous envoie aujourdhui, au nombre de 11, vous

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prouveront que les meneurs marchent vers leur but et que les entretiens que leurs coryphées ont eus avec Mess(ieurs) les Résidens ne les ont point découragés.

Ce fait est bien saillant et mérite attention. En voici un second qui n’est pas moins remarquable.

Je vous ai dit par ma lettre du 15/27 que les hommes de Caratasso arrêtés dans la Grèce Orientale avaient des papiers et que l’enquête aurait mis au grand jour le complot. Je viens de recevoir les premiers rapports de l’employé gérant les fonctions de juge instructeur. Ces rapports renferment la preuve matérielle que la seconde comme la première échaffourie de Caratasso faisait partie du plan général dont je vous ai tracé les contours dans ma précédente lettre ; que ce plan a été réellement conçu et que l’exécution en a été dirigée par les chefs d’une association secrète qui ont établi leur Quartier Général à Hydra; enfin, que cette association a pour but le renversement du Gouvernement actuel.

Si ce but ne peut pas être atteint par le fait, il suffit aux chefs de l’association de faire accroire par la voie de la correspondance et des gazettes de Smyrne et d’Hydra, qu’il fait au moins l’objet des vœux de la nation, φ. lv C’est ainsi qu’ils espèrent accréditer en France / et ailleurs l’opinion que la Grèce va se lever en masse pour secouer le joug de son Gouvernement actuel.

Mieux conseillé dans les nombreuses conférences qui ont eu lieu à Nauplie, M(onsieu)r Mavrocordato a prétendu donner une nouvelle direction aux manœuvres de l’association dont il est un des chefs.

De son côté et pour sa part il se borne à donner pour motif du soi disant mécontentement de la nation la marche inconstitutionnelle du Gouvernement. Mais en même tems il me fait transmettre par les communautés d’Hydra et de Syra des adresses par lesquelles les signataires demandent au nom de la nation que le Gouvernement convoque une assemblée nationale laquelle aurait mission de donner une constitution à la Grèce.

Je viens de recevoir les adresses de Syra, celle d’Hydra est sur le métier. Des adresses semblables pourront être fabriquées dans quelque autre communauté de l’Archipel; mais d’autre part le Péloponnèse et la Grèce Continentale ne cessent d’en envoyer au Gouvernement qui sont rédigées dans un sens contraire. C’est pour le moment la guerre civile à coups de plume. Il serait déplorable qu’elle commençât à coups de fusil.

Tout ceci s’explique aisément et je crois en avoir assez dit dans ma seconde lettre confidentielle à M(onsieu)r Dawkins. Cependant ce qui completerà les explications qu’il est de mon devoir de donner sur ces déplorables intrigues ce sera le travail par lequel je répondrai aux prétendus griefs que M(onsieu)r Mavrocordato articule dans la lettre qu’il m’a adres-

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adressée et que vous trouverez en copie parmi les annexes sub n(umér)o 11.

Je n’ai pas le tems de vous développer le peu de mots que je vous / φ. 2r écris. Je le ferai sous peu de jours en vous communiquant le travail sus mentionné. J’ai cru nécessaire de vous faire part de ces informations et des documents qui les accompagnent pour que vous en fassiez usage auprès du Ministère français et de Mess(ieurs) les Ambassadeurs d’Angleterre et de Russie, le cas échéant. Je crois aussi que vous devriez en tirer des articles de gazette qui répondraient à ceux déjà publiés et lesquels ne contiennent pas un seul mot de vrai ni de vraisemblable.

La correspondance avec Mess(ieurs) les Résidens étant confidentielle ne pourra pas être publiée mais pourquoi ferions nous un secret des faits et des observations qui y sont consignés?

Je ne cesserai de vous répéter et je vous engage à en faire autant à votre tour dans vos communications avec Mess(ieurs) Sébastiani, M(onsieu)r le Comte Pozzo et Lord Granville. "Que si à l’heure qu’il est, la Conférence de Londres ne s’est pas prononcée sur les questions dont elle s’occupait et sur celles que vous avez mises sous ses yeux en tout dernier lieu, le désordre et l’anarchie dévoreront en peu de jours tout le bien qui s’est fait en Grèce grâces aux généreux secours de l’Alliance.”

Acquittons nous de nos devoirs avec droiture et bonne foi, et la Providence fera, espérons le, le reste.

Je vous renouvelle, mon Prince, l’expression de toutes mes amitiés.

( signature )

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ΙΩ. ΚΑΠΟΔΙΣΤΡΙΑΣ ΠΡΟΣ Μ. ΣΟΥΤΣΟ

Μουσείο Μπενάκη, αρχ. 46 (Σούτσου - Καρατζά), φ. 22, 1 δίφυλλο (αρ. 1128), 28 X 22 εκ. και Correspondance, τόμος IV, σ. 300-305 και Αρχείο Καποδίστρια.

[Ο Κυβερνήτης αναφέρεται στις αντιπολιτευτικές ενέργειες, οι οποίες συγκεκριμενοποιούνται με τη μορφή λιβέλλων. Επίσης ενημερώνει τον πρίγκηπα

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πα Μ. Σούτσο ότι Γάλλοι αξιωματικοί συνδέονται με τους κύκλους οι οποίοι στρέφονται ενάντια στην κυβέρνηση, και το γεγονός αυτό τον ανησυχεί].

A Monsieur le Prince M. Soutzo etc. etc. à Paris.

Nauplie le 1/13 juillet 1831

Mons(ieu)r le B(ar)on Rouen va faire une course jusqu’à Navarin et il a la complaisance de m’avertir qu’un bâtiment partira, après son arrivée, pour Toulon. Je ne veux pas, mon Prince, laisser passer cette occasion sans vous donner de nos nouvelles. Il se peut que M(onsieu)r Rouen, M(onsieu)r Lalande et de M(onsieu)r le Gén(éral) Schneider en donnent à leur tour à leurs Ministères respectifs, et vous devez être aussi à mesure de fournir les explications que le Ministère français serait dans le cas de vous demander.

La lettre que je vous ai écrite en date du 25 juin/7 juillet et les documens qui l’accompagnaient vous donnent une idée compiette de l’état des choses jusqu’au moment où je vous l’ai expédiée. Depuis lors voici ce qui est arrivé.

A leur retour à Hydra, Mess(ieurs) Mavrocordato et Condouriotti se sont montrés plus que de coutume encouragés à poursuivre leur but. Ils ont lancé conséquemment un acte d’accusation contre le Gouvernement sous la forme d’adresse et leurs émissaires ont poussé des aventuriers et les timides spéculateurs qui fourmillent à Syra à en faire autant. D’autres agents ont été envoyés dans les autres îles de l’Archipel. A Tinos ils ont échoué quelques grands qu’aient été les efforts de Mess(ieurs) Vlacoutzi et Xenos. Ces Messieurs ont tâché de gagner les employés du Gouvernement par des offres d’argent, mais elles ont été repoussées.

Les minutes de ces adresses qu’ont colporté dans les îles ont été rédigées à Hydra, et M(onsieu)r Mavrocordato en est, dit-on, l’auteur. Pareil essai a été fait dans quelques provinces du Péloponèse mais infructueusement.

Les signataires de la pétition d’Hydra disent au Gouvernement: Vous avez violé nos sermens; vous vous êtes engagés à gouverner d’après les principes constitutionnels des actes d’Astros, d’Epidaure et de Trezène et vous gouvernez arbitrairement. Convoquez donc une assemblée nationale pour rendre compte de votre administration et pour donner à l’Etat un Gouvernement représentatif etc. etc.

Je vous enverrai sous peu de jours ces libelles avec des notes marginales et vous verrez où nous en sommes.

La copie de la lettre que j’écris aujourdhui à M(onsieu)r Lalande vous fera comprendre quelle est la coopération que je lui demande pour arrêter

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s’il se peut les progrès du mal. M(onsieu)r l’Amiral Ricord ne refuse pas la sienne. M(onsieu)r Dawkins hésite. Cependant il m’a répété plusieurs fois que si les bâtimens de la station Anglaise rencontraient en mer des bâtimens Grecs sans papiers de navigation, ils les traiteraient en pirates. Ma proposition est plus simple et plus directe. Au lieu que les bâtimens des stations Alliées se trouvent dans le cas d’aller à la recherche des pirates, je demande aux Commandans de les empêcher de mettre à mer. Je doute que M(onsieu)r Dawkins adopte cette mesure. Je doute aussi de la coopération de M(onsieu)r Lalande. Chacun de son côté a ses instructions et il ne lui est pas permis de s’en écarter.

La réserve avec laquelle les Résidens de France et d’Angleterre traitent les questions relatives aux intentions soi-disantes constitutionnelles du faible parti qui se qualifie d’Opposition, est si grande qu’ils ont fait entendre à M(onsieu)r Buikman chargé d’affaires de Russie, qu’ils ne concevaient pas comment M(onsieu)r Ricord avait osé improuver hautement à Poros la conduite de deux ou trois hommes que le Gouvernement a tirés φ. 1v de l’obscurité et de la misère et qui conspirent/aujourdhui ouvertement contre lui. Or, je vous le demande, mon Prince, lorsque les Résidens des Cours Alliées se croient dans le devoir de ne pas improuver ceux des Grecs qui intriguent contre l’ordre actuel des choses, où et quelles sont donc les instructions qui les autorisent à soutenir de toute leur influence ce même ordre de choses? M(onsieu)r Dawkins dit qu’il n’a pas d’instructions, mais M(onsieu)r Rouen en a reçu et cependant c’est M(onsieu)r de Rouen qui a témoigné son étonnement et ses regrets à M(onsieu)r de Ruikman. Ce dernier ne m’en a pas dit le mot; sa discrétion est au delà de toute mesure. Mais le fait est positif.

Tout ceci est bien déplorable pour ce malheureux pays et très heureux pour moi parceque je commence à espérer que je serai bientôt quitte de l’immense responsabilité qui pèse sur moi.

Je reviens aux affaires d’Hydra. Pour vous mettre à même de ne pas confondre les questions je vous dirai que je me garderai bien de refuser aux bâtimens Hydriotes les papiers de navigation à cause de l’acte d’accusation dont je vous ai parlé plus haut. C’est sur un fait moins théorétique que je baserai mes mesures. Ce fait le voici réduit aux termes les plus simples.

Par une seconde adresse les Hydriotes demandent une nouvelle démogérondie. Je leur répondrai qu’ils n’ont qu’à l’élire comme bon leur semble, mais que je ne la reconnaîtrai que lorsqu’elle se chargera de l’exécution des ordres auxquels la démogérondie actuelle a été placée dans l’impossibilité de donner suite. Ces Messieurs sont préparés à rejeter cette condition, et dès lors je serai à mon tour contraint de leur refuser les papiers de navigation.

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Motivée par ces considérations, l’intervention des Commandans des stations alliées ne préjuge aucune soi disante question de principe. Ils n’interviennent que pour préserver l’Archipel d’une navigation illégale et conséquemment inadmissible.

Je ne me presse pas ni de continuer cette discussion, ni d’adopter les mesures qui en dépendent parceque je suis dans l’attente du courrier que vous m’avez promis. Mais si ce courrier n’arrive pas dois je laisser se décomposer pièce par pièce la frêle machine de l’administration de la Grèce. Dois je ainsi négativement provoquer l’anarchie, la guerre civile, et le renouvellement de toute sorte de brigandage? Je ne le puis pas.

Comme si ces tracasseries ne suffisaient pas, j’en ai eues aussi avec M(onsieu)r le Général Gérard. Je vous enverrai sous peu ses lettres et mes réponses, et vous pourrez au cas de besoin les mettre sous les yeux de M(onsieu)r le Maréchal Soult.

Le Gén(éral) Gérard et les autres officiers au service de la Grèce passent leur vie avec les coryphées de notre ridicule opposition. Il n’est pas de propos indécent, pour ne pas dire davantage, contre le Gouvernement qu’ils ne tiennent au milieu des officiers Grecs. Ceux ci s’en offensent et viennent m’en porter plainte. Je laisse dire et je ne cesse de recommander la prudence et la sagesse. Cependant les choses ont été poussées plus loin et je me suis trouvé dans la pénible alternative de me prononcer définitivement φ. 2r entre un officier supérieur français et un officier supérieur/Grec. Je n’ai pu hésiter; le Grec a obtenu comme il devait la préférence. C’est pour prévenir une mutinerie dans le corps de cavalerie régulière que j’ai dû prendre immédiatement cette décision. M(onsieu)r le Cap(itain)e Pellion promu par le Gouv(ernemen)t Grec au grade de Lieute(na)nt Colonel avait le commandement et l’inspection de ce corps, et M(onsieu)r le Lieut(enan)t Colonel Callergi devait servir sous ses ordres et en son absence commander la cavalerie attendu que M(onsieur) Pellion occupait aussi le poste de chef d’Etat Major des troupes régulières. M(onsieur) Callergi a été placé dans la cavalerie sur la demande et d’après la proposition de M(essieur)s Gérard et Pellion. Depuis quelque tems Mess(ieurs) Pellion et Callergi avaient commencé à se jalouser mutuellement; les officiers du corps ont montré de la prédilection pour M(onsieu)r Callergi et dès lors M(onsieur) Pellion a tâché à son tour de lui enlever cette influence mais sans succès. Il s’en est suivi des froissemens dans le service, et leurs conséquences menaçaient de devenir si graves que le Gouvernement devait nécessairement ou renvoyer M(onsieu)r Callergi ou engager M(onsieu)r Pellion à concentrer ses fonctions dans celles de chef d’Etat Major. C’est ce dernier parti que j’ai pris, parceque l’autre aurait amené dès le lendemain la démission de tous les officiers Grecs de la cavalerie.

Vous aurez, mon Prince, une idée plus complète de ces pauvres af-

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affaires par les documens que je vous enverrai et vous serez frappé comme moi de la conduite pour le moins inconsidérée de M(onsieu)r Gérard.

Je finis cette longue lettre. Je suis malade plus que de coutûme; cependant je me tiendrai à la brèche jusqu’au dernier moment au risque d’y succomber.

Je mets un si grand intérêt à vous faire parvenir avec promptitude ces informations que je vous les enverrai aussi par la voie d’Italie.

Je vous réitère mon Prince l’expression de toutes mes amitiés.

( signature )

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ΙΩ. ΚΑΠΟΔΙΣΤΡΙΑΣ ΠΡΟΣ Μ. ΣΟΥΤΣΟ

Μουσείο Μπενάκη, αρχ. 46 (Σούτσου - Καρατζά), φ. 22, 1 δίφυλλο (αρ. 1144), 27,7 X 21,5 εκ. και Αρχείο Καποδίστρια. ανέκδοτη

A M(onsieu)r le Prince M. Soutzo etc. etc. à Paris.

Nauplie le 9/21 juillet 1831

Ma lettre du 1/13 était encore en route pour Navarin, que j’ai reçu, mon Prince, votre n(umér)o 23 en date du 20 juin.

Je ne saurais assez vous remercier du zèle et du dévouement dont il vous plait de faire preuve. J’en trouve un nouveau gage dans l’empressement que vous mettez à me procurer les moyens de sortir ce pays des dangers dont le menace la malveillance. Cependant vous serez peiné comme je le suis en apprenant que ces moyens n’ont nullement répondu jusqu’ici ni à vos espérances ni à mon attente.

Les détails affligeans que je vous ai donnés par ma lettre du 1/13 vous en ont assez dit. La copie ci - jointe de la lettre que j’adresse aujourdhui à Lord Palmerston ne vous laissera plus de doute sur la nature des instructions dont a été muni en dernier lieu M(onsieur) Dawkins.

Malgré toute la faveur dont jouissent pleinement et ouvertement les

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meneurs de la part des Résidens de France et d’Angleterre, ils n’ont pu jusqu’à présent mettre à exécution ou donner quelque suite à aucun de leurs projets subversifs. J’aime à espérer qu’il en sera encore de même pour quelque tems à moins que la Conférence de Londres en tardant à se prononcer sur les questions dont Elle s’occupe, n’encourage les intrigans à accréditer davantage le bruit qu’ils répandent, savoir que tant que le Gouvernement actuel subsistera, la Grèce ne se délivrera pas du Provisoire et n’obtiendra aucune assistance de la part de la France et de l’Angleterre.

Je suis si accablé de travail et ma santé en souffre au point que ce n’est qu’au moment de vous écrire ces lignes que j’ai pu dicter à la hâte des notes marginales à l’adresse lancée par le Quartier Général d’Hydra. Je joins ici cette pièce. Les autres adresses que les faiseurs ont fait rédiger à Syra et à Poros étant conçues dans le même esprit et dirigées vers le même but je ne crois pas devoir vous les transmettre.

Le fait est que les hommes les plus respectables de l’Archipel et toutes les autres provinces de l’Etat réprouvent hautement les menées du parti révolutionnaire et m’envoyent à leur tour des adresses qui expriment les sentimens les plus honorables et les vœux les plus sages.

Je vous envoie ci-joint la minute d’une circulaire que je vais (de) transmettre à tous les Commiss(aire)s extraordinaires et Gouverneurs Civils de l’Etat.

Tous ces documens vous mettront à même de vous faire une idée claire et nette de notre situation. Vous serez alors en mesure de donner au Ministère français et à Mess(ieur)s les Ambassadeurs d’Angleterre et de Russie toutes les informations qu’ils peuvent désirer pour ne pas laisser prévaloir auprès de leurs Gouvernemens respectifs les fausses et perfides suggestions d’une malveillance que je ne qualifierai pas.

J’ai tardé et je tarde à donner suite aux mesures que le Gouvernement doit prendre relativement à Hydra, parcequ’il y a des maladies qui se φ. lv guerissent sans/remède et par la force de la nature et parceque je suis dans l’attente du courrier que l’on vous a promis d’expédier de Londres.

J’en dis de même du projet de circulaire que je vous envoie aujourdhui. Je ne la ferai parti[r] que dans le courant de la semaine prochaine, étant toujours dans l’espoir que ce courrier arrivera et que je pourrai donner à l’esprit public une direction conforme aux décisions de la Conférence de Londres.

Cependant, comme je vous l’ai observé par ma lettre du 1/13, je ne pourrai pousser les précautions que la prudence conseille au delà d’un certain terme. Nous touchons à ce terme, je remplirai mes devoirs et la Providence fera le reste.

De votre côté, mon Prince, profitez de toutes les occasions pour ne

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pas laisser ignorer par l’entremise de Mess(ieur)s les Ambassadeurs à la Conférence de Londres l’état critique de nos affaires.

Veuillez envoyer sans retard à Lord Palmerston la lettre que je prends la liberté de lui écrire, et portez en le contenu à la connaissance du C(om)te Sébastiani, de Lord Granville et de M(onsieu)r le C(om)te Pozzo di Borgo. Vous ferez de même des autres documens que je vous transmets. Il est bien entendu cependant que ces communications sont très confidentielles et qu’elles ne doivent point sortir du cercle de l’intimité. Ce ne serait que pour le cas où la Conférence de Londres en jugerait autrement que je n’hésiterais pas à les lui présenter moi même sous des formes officielles, car ce n’est pas moi qui redoutera ni dans cette occurence ni dans aucune autre, la publicité.

Je finirai par vous dire que je passe ma vie à livrer des combats pour recueillir les faibles revenus de l’Etat et pour les faire suffire aux besoins les plus pressane. La Caisse contient à peine 50 ou 60 mille francs et cependant le service n’est ni arrêté ni paralysé, mais ce miracle ne peut durer que peu de jours encore.

Je vous renouvelle Mon Prince l’expression de toutes mes amitiés.

( signature )

Εν Ναυπλίω, τη 9/21 Ιουλίου 1831

Η επιστολή μου της 1ης/13ης ευρίσκετο ακόμη καθ’ οδόν προς Ναυαρίνον, ότε έλαβον, Πρίγκηψ, την υμετέραν υπ’ αριθμόν 23 και υπό ημερομηνίαν της 20ής Ιουνίου.

Δεν θα ημπορούσα να σας ευχαριστήσω επαρκώς διά τον ζήλον και την αφοσίωσιν που επιδεικνύετε. Ανεύρον περί τούτου νέον δείγμα εις τας φροντίδας τας οποίας καταβάλλετε διά να μου προμηθεύσητε τα μέσα, ώστε να σώσω τον τόπον αυτόν εκ των κινδύνων διά των οποίων τον απειλεί η κακοήθεια. Θα στενοχωρηθήτε πάντως όπως και εγώ, μανθάνων ότι τα μέσα ταύτα μέχρι στιγμής δεν ανταπεκρίθησαν ούτε εις τας ελπίδας σας ούτε εις τας προσδοκίας μου.

Αι θλιβεραί λεπτομέρειαι τας οποίας σας περιέγραψα εις την επιστολήν μου της 1ης/13ης σας πληροφορούν σχετικώς. Το συνημμένον αντίγραφον της επιστολής την οποίαν απευθύνω σήμερον προς τον λόρδον Palmerston θα διαλύση οιανδήποτε αμφιβολίαν σας σχετικώς προς την φύσιν των οδηγιών διά των οποίων εφωδιάσθη τελευταίως ο κύριος Dawkins.

Παρ’ όλην την εύνοιαν της οποίας χαίρουν οι συνωμόται πλήρως και απροκαλύπτως εκ μέρους των Πληρεξουσίων της Γαλλίας και της Μεγάλης Βρεττανίας, μέχρι στιγμής δεν ημπόρεσαν να εκτελέσουν ή να συνεχίσουν ουδέν εκ των ανατρεπτικών των σχεδίων. Επιθυμώ να ελπίζω ότι θα συμβαίνη το αυτό επ’ ολίγον ακόμη χρόνον, εκτός εάν η Διάσκεψις του Λονδίνου, αναβάλλουσα τας

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αποφάσεις της επί των θεμάτων με τα οποία ασχολείται, ενθαρρύνη τους δολοπλόκους ώστε να διαδώσουν έτι περαιτέρω τας φήμας τας οποίας ήδη διασπείρουν δηλαδή ότι, εφ’ όσον υφίσταται η παρούσα Κυβέρνησις, η Ελλάς δεν θα ελευθερωθή εκ του προσωρινού και ουδεμίαν ενίσχυσιν θα λάβη εκ μέρους της Γαλλίας και της Μεγάλης Βρεττανίας.

Είμαι τόσον καταπονημένος εκ της εργασίας και η υγεία μου υποφέρει εξ αυτής τόσον, ώστε μόνον την στιγμήν κατά την οποίαν σας απευθύνω τας γραμμάς αυτάς, ημπόρεσα να υπαγορεύσω παρασελιδίους σημειώσεις εις την προσφώνησιν την οποίαν εξηκόντισε το Γενικόν Στρατηγείον της Ύδρας. Συνάπτω εδώ το έγγραφον τούτο. Τας λοιπάς προσφωνήσεις, τας οποίας οι δολοπλόκοι έβαλαν να συντάξουν εις Σύρον και εις Πόρον, δεν θεωρώ αναγκαίον να σας αποστείλω, διότι είναι συντεταγμέναι εν τω αυτώ πνεύματι και αποβλέπουν εις τον αυτόν σκοπόν.

Γεγονός είναι ότι οι πλέον αξιοσέβαστοι άνδρες του Αρχιπελάγους και όλων των ετέρων περιοχών του Κράτους αποδοκιμάζουν φανερώς τας δολοπλοκίας της επαναστατικής ομάδος και μου αποστέλλουν με την σειράν των προσφωνήσεις αι οποίαι εκφράζουν τα πλέον τιμητικά συναισθήματα και τας πλέον φρονίμους ευχάς.

Σας αποστέλλω συνημμένως το σχέδιον μιας εγκυκλίου την οποίαν πρόκειται να απευθύνω προς άπαντας τους εκτάκτους επιτρόπους και τους Κυβερνήτας του Κράτους.

Άπαντα τα έγγραφα ταύτα θα σας καταστήσουν ικανόν να σχηματίσητε σαφή γνώμην περί της καταστάσεώς μας. Θα είσθε λοιπόν εις θέσιν να παράσχητε εις το Γαλλικόν Υπουργείον και εις τους κυρίους πρέσβεις της Μεγάλης Βρεττανίας και της Ρωσίας απάσας τας πληροφορίας τας οποίας ημπορεί να επιθυμούν, ώστε να μην αφήσουν να υπερεκτιμηθούν παρά των αντιστοίχων Κυβερνήσεών των αι ψευδείς και απατηλαί εισηγήσεις μιας κακεντρεχείας την οποίαν δεν θα χαρακτηρίσω.

Καθυστέρησα και θα καθυστερήσω να δώσω συνέχειαν εις τα μέτρα, τα οποία οφείλει να λάβη η Κυβέρνησις σχετικώς προς την Ύδραν, διότι υπάρχουν ασθένειαι, αι οποίαι θεραπεύονται άνευ φαρμάκων, διά μόνης της δυνάμεως της φύσεως, και διότι αναμένω το ταχυδρομείον το οποίον σας υπεσχέθησαν να αποστείλουν εκ Λονδίνου.

Λέγω το αυτό περί του σχεδίου της εγκυκλίου το οποίον σας αποστέλλω σήμερον. Δεν θα την κοινοποιήσω προ της προσεχούς εβδομάδος, διότι ελπίζω ότι εν τω μεταξύ θα έχουν φθάσει εκ Λονδίνου αι ειδήσεις, και ότι θα ημπορέσω να δώσω εις το πνεύμα του λαού κατεύθυνσιν σύμφωνον προς τας αποφάσεις της Διασκέψεως του Λονδίνου.

Όμως, ως ήδη παρετήρησα εις την επιστολήν μου της 1ης/13ης δεν θα ημπορέσω να διατηρήσω τας προφυλάξεις τας οποίας συμβουλεύει η φρόνησις, πέραν ενός ωρισμένου ορίου. Προσεγγίζομεν το όριον τούτο, θα πράξω το καθήκον μου και η Θεία Πρόνοια θα πράξη τα υπόλοιπα.

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Και σεις, Πρίγκηψ μου, προσπαθήσατε να επωφεληθήτε απασών των ευκαιριών διά να μην αφήσητε να αγνοή η Διάσκεψις του Λονδίνου, μέσω των κυρίων Πρέσβεων, την κρισιμότητα των υποθέσεών μας.

Σας παρακαλώ να αποστείλητε άνευ αργοπορίας προς τον λόρδον Palmerston την επιστολήν, την οποίαν λαμβάνω το θάρρος να του απευθύνω, και ανακοινώσατε το περιεχόμενόν της προς τον κόμητα Sébastiani, τον λόρδον Granville και τον κόμητα κύριον Pozzo di Borgo. Θα κάμητε το αυτό και διά τα άλλα έγγραφα τα οποία σας αποστέλλω. Εννοείται βεβαίως ότι αι ανακοινώσεις αυταί είναι λίαν εμπιστευτικαί και ότι δεν πρέπει να εξέλθουν του κύκλου της οικειότητος. Μόνον εις την περίπτωσιν, κατά την οποίαν η Διάσκεψις του Λονδίνου θα έκρινε κατά διαφορετικόν τρόπον, δεν θα εδίσταζα να τας παρουσιάσω εις εκείνην εγώ ο ίδιος, υπό επίσημον μορφήν, διότι δεν είμαι εγώ εκείνος ο οποίος θα φοβηθή εις ταύτην την περίπτωσιν ή εις οιανδήποτε ετέραν, την δημοσιότητα.

Περατώνω την επιστολήν μου, επαναλαμβάνων ότι περνώ τον χρόνον μου μαχόμενος διά να συγκεντρώσω τα πτωχά έσοδα του Κράτους και διά να τα κάμω να επαρκέσουν εις τας πλέον επειγούσας ανάγκας. Το Ταμείον περιέχει μόλις 50 ή 60 χιλιάδας φράγκων και όμως η διοίκησις ούτε αδρανεί ούτε κωλυσιεργεί’ το θαύμα όμως τούτο δεν ημπορεί να διαρκέση παρά ολίγας ημέρας ακόμη.

Σας επαναλαμβάνω, Πρίγκηψ μου, την έκφρασιν των φιλικών μου αισθημάτων.

(υπογραφή)

54

ΙΩ. ΚΑΠΟΔΙΣΤΡΙΑΣ ΠΡΟΣ Μ. ΣΟΥΤΣΟ

Μουσείο Μπενάκη, αρχ. 46 (Σούτσου - Καρατζά), φ. 22, 1 δίφυλλο (αρ. 1147), 27,3 X 19,9 εκ. ανέκδοτη.

A M(onsieur) le Prince M. Soutzo, à Paris.

Nauplie, le 9/21 juillet (18)31

En lisant mes notes sur l’adresse de Hydra, ne soyez pas effrayé, mon Prince. N’allez pas me croire un homme formé à l’Ecole de M(onsieur)

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Maistre ou de M(onsieur) Binald. Loin de là. Je prétends être le plus libéral des magistrats modernes. Mon opinion est, que plus on voudra assurer aux Hellènes la jouissance véritable et réelle des garanties constitutionnelles, et moins sait-on leur donner de[s] constitutions fabriquées à la mode du jour. La Grèce est au XII, ou au XIII siècle. Et c’est à lui faire atteindre le siècle actuel que doivent se diriger tous les efforts du Gouv(ernemen)t ou si l’on veut du législateur.

Il m’est impossible dans ce moment de vous faire part de mes idées sur cette immense question. Mais au cas de besoin vous pouvez donner à M(onsieur) le C(omte) Sébastiani, ou à M(essieurs) les Ambassadeurs l’assurance que je n’hésiterai pas à les leur communiquer si la Conférence de Londres ou les Cabinets Alliés le désirent. Ils ont vu ce que j’en ai dit par mes lettres particulières au Prince Léopold. C’est dans le même esprit que sont conçus les Actes d’Argos. C’est au même but que tendent tous mes travaux. J’ignore si M(onsieur) Eynard, vous a laissé un exemplaire des Actes du Congrès d’Argos. Je vous en envoie un.

Croirez vous que M(onsieur) Rizo quitte sa place. Et pourquoi? Parceque il ne veut pas se trouver dans le cas de refuser un protocole ou passeport aux Hydriotes, si ceux-ci s’obstinent à ne vouloir pas respecter et maintenir les ordonnances du Gou(vernemen)t que cependant toutes les Provinces de l’Etat, et respectent et écoutent. Ab uno (λέξη όνσανάγνωστη) omnes. Que le Seigneur aie pitié de nous.

Tout à vous

( initiales )

Εν Ναυπλίω, τη 9/21 Ιουλίου 1831

Όταν θα αναγνώσητε τας σημειώσεις μου σχετικώς προς την διακοινωσιν της Ύδρας, μη θορυβηθείτε, Πρίγκηψ μου. Μη θεωρήσητε ότι και εγώ εσπούδασα εις την σχολήν του Κυρίου Maistre ή του Κυρίου Binald. Αντιθέτως. Ισχυρίζομαι ότι είμαι ο πλέον φιλελεύθερος εκ των νεωτέρων κυβερνητών. Πιστεύω ότι όσον περισσότερον επιθυμεί κανείς να εξασφαλίσει εις τους Έλληνας την πραγματικήν και αληθή ύπαρξιν των συνταγματικών διαβεβαιώσεων, τόσον ολιγώτερον κατορθώνει να τους παράσχη νόμους, οι οποίοι να ανταποκρίνονται εις τον σύγχρονον συρμόν. Η Ελλάς ευρίσκεται εις τον IB' ή τον ΙΓ' αιώνα. Και άπασαι αι προσπάθειαι της Κυβερνήσεως ή αν επιθυμείτε του νομοθέτου οφείλουν να τείνουν εις το να την οδηγήσουν εις τον παρόντα αιώνα.

Είναι αδύνατον εις εμέ να γνωστοποιήσω εις υμάς την στιγμήν ταύτην τας απόψεις μου σχετικώς προς το τεράστιον τούτο ζήτημα. Αλλά, εις περίπτωσιν ανάγκης, ημπορείτε να παράσχητε προς τον Κύριον Κόμητα Sébastiani ή προς

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τους Κυρίους Πρέσβεις την διαβεβαίωσιν ότι δεν θα διστάσω να τας ανακοινώσω προς εκείνους εάν αυτό επιθυμούν η Διάσκεψις του Λονδίνου ή τα Υπουργεία των Συμμάχων. Γνωρίζουν τι είπον σχετικώς εις τας ιδιωτικάς επιστολάς μου προς τον Πρίγκηπα Λεοπόλδον. Συμφώνως προς το αυτό πνεύμα έχουν συνταχθεί και τα Πρακτικά του Άργους. Εις τον στόχον τούτον αποσκοπούν όλαι αι εργασίαι μου. Αγνοώ εάν ο Κύριος Εϋνάρδος άφησε εις υμάς αντίτυπον των Πρακτικών της Εθνοσυνελεύσεως του Άργους. Αποστέλλω προς υμάς έν.

Θα πιστεύσετε ότι ο Κύριος Ρίζος εγκαταλείπει την θέσιν του; Και ο λόγος; Διότι δεν επιθυμεί να ευρεθεί εις την περίπτωσιν να αρνηθεί πρωτόκολλον ή διαβατήριον εις τους Υδραίους, εάν οι τελευταίοι επιμένουν να μην επιθυμούν να σέβωνται και να υπακούουν τας διαταγάς της Κυβερνήσεως, τας οποίας ωστόσο όλαι αι άλλαι Επαρχίαι του Κράτους, και σέβονται και ακούουν.

Ας μας λυπηθεί ο Θεός.

Όλως υμέτερος

(μονογραφή)

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ΙΩ. ΚΑΠΟΔΙΣΤΡΙΑΣ ΠΡΟΣ Μ. ΣΟΥΤΣΟ

Μουσείο Μπενάκη, αρχ. 46 (Σούτσου-Καρατζά), φ. 23, 2 δίφυλλα (αρ. 1170-1171), 25,3 Χ 20 εκ. και Correspondance, τόμος IV, σ. 346 - 353.

[Ο Κυβερνήτης αναφέρεται στα γεγονότα του Πόρου και επισημαίνει, ακόμη μία φορά, πόσο επείγει η αποστολή ενιαίων οδηγιών προς τους Πληρεξουσίους, η σύναψη του δανείου και η επίσπευση των αποφάσεων της διάσκεψης του Λονδίνου].

A S(on) A(ltesse) Monsieur le Prince Soutzo etc. etc.

Nauplie le 3/15 Août 1831

Mon Prince,

Je m’empresse de vous faire part des événemens funestes qui mettent la Grèce en deuil. La perte qu’elle vient de faire est immense. Dieu veuille qu’elle puisse un jour la réparer.

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La circulaire ci-jointe renferme le précis exact de la catastrophe de Poros. Les faits parlent haut, ils caractérisent assez les hommes qui en sont les auteurs.

Il est d’un grand intérêt pour l’honneur de la Nation que la Conférence de Londres ait sous les yeux le plutôt que faire se pourra l’exposé que je vous transmets. Si j’en avais le temps je m’acquitterais de ce devoir, ne l’ayant pas, je vous charge de rédiger vous même un mémoire d’après la teneur de la présente et de l’accompagner des documens qui sont annexés à la circulaire, ainsi que de ceux que je joins ici.

Ceux sur lesquels je vous engage à fixer l’attention de L(eurs) Excellences) Messieurs les Plénipotentiaires sont le rapport de Mess(ieur)s les Commandans Lyons et Lalande et les observations que je n’ai pu me dispenser de faire sur quelques points essentiels de ce même rapport.

Je n’ai pas voulu répéter dans mes notes les observations que j’ai articulées de vive voix à M(essieu)rs les Commandans ainsi qu’à M(essieur)s les Résidens dans deux entretiens que j’ai eus avec eux ces jours derniers. Je crois cependant devoir les consigner ici pour que vous en fassiez usage./

φ. 1v M(essieur)s les Résidens ont réprouvé par des déclarations solennelles les mouvemens insurrectionnels qui venaient de se faire à Poros. Ils ont annoncé qu’à l’arrivée de M(onsieu)r le Baron Rouen et de M(essieur)s les Cap(itaine)s Lalande et Lyons, les chefs de ces mouvemens seraient sans doute ramenés au devoir si une première déclaration ne suffisait pas.

Le surlendemain parurent à la hauteur de Nauplie les Frégates, la Calypso et la Madagascar. Elles se dirigèrent immédiatement sur Poros sans que M(essieur)s les Commandans eussent pu s’aboucher préalablement ni avec M(essieur)s les Résidens ni avec moi sur l’importante mission qu’ils allaient remplir.

Arrivés sur les lieux, quelles mesures ont ils prises pour ramener au devoir les chefs égarés ? Ils ont traité avec eux sans fruit et rien ne le prouve plus que le rapport dont je vous transmets la copie.

Pouvaient ils, devaient ils traiter avec des hommes en révolte? Admettre qu’ils pussent rejeter les moyens de salut qu’ils leur offraient et puis quitter Poros pour venir conférer avec M(essieur)s les Résidens et avec moi? Quel but pouvait avoir cette conférence [?] Obtenir du Gouvernement des concessions en faveur des Hydriotes qui ne tendent à rien moins qu’à renverser l’ordre de choses provisoirement établi en Grèce et que les Puissances Alliées ont déclaré vouloir maintenir.

En posant ainsi la question je n’ai pas laissé ignorer à M(essieur)s les Commandans que par le fait de leur pourparlers avec les Hydriotes ceux φ. 2r - ci se trouvaient jouir de l’appui moral qui/devait être exclusivement prêté au Gouvernement, que dans ce cas l’insurrection s’étendrait et que le Gouvernement devrait alors se retirer et se considérer comme non res-

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ponsable des conséquences. Je leur ai démontré avec des documens à la main que les intrigans qui s’étaient réunis à Hydra avaient essayé à plusieurs reprises mais en vain, d’insurger l’armée et les provinces du Péloponèse et de la Grèce Continentale ; que leurs essais ont eû quelques succès dans l’Archipel, mais que dans les îles mêmes où ils ont pu séduire quelques aventuriers et des hommes timides, la grande majorité des citoyens honnêtes et paisibles ne cessent de m’envoyer des suppliques par lesquelles ils invoquent l’assistance du Gouvernement pour délivrer les îles des Hydriotes. J’ai enfin prouvé à M(essieur)s les Résidens et à M(essieur)s les Commandans que je ne pouvais ni traiter avec l’insurrection ni lui faire des concessions sans trahir la confiance dont la Nation m’honore. En effet les provinces du Péloponnèse et de la Grèce Continentale ont répondu à ma circulaire en date du 8/20 Juillet, et elles s’expriment de manière à ne pas laisser de doute sur la haute improbation dont elles frappent les projets et les mouvemens insurrectionnels des Hydriotes, ainsi que la poignée d’hommes qui les dirigent. Ces adresses sont publiées à mesure que le Gouvernement les reçoit. Ce qui prouve que les citoyens de chaque province ont été en pleine liberté d’exprimer leurs opinions et leurs vœux c’est que j’ai également reçu et fait publier les adresses du peu de citoyens de Calavryta, de Vostitza, de Patras et de quelques étrangers qui se trouvent Φ· 2v à Nauplie lesquels/semblent sympathiser avec les Hydriotes.

Lorsque toutes les adresses avec leurs signatures auront été publiées il sera aisé de voir de quel côté se trouve l’immense majorité.

L’ensemble de ces témoignages paraît avoir fait quelque impression sur l’esprit de M(essieur)s les Commandans et j’ose le croire même sur celui de M(essieur)s les Résidens.

Je dois m’en flatter en songeant qu’après quelques pourparlers nous sommes convenus de la déclaration que M(essieu)rs Lalande et Lyons devaient aller faire directement encore une fois et une dernière fois à la Communauté d’Hydra. L’acte de lâcheté et de barbarie consommé à Poros le 1 Août achèvera j’espère de convaincre ces Messieurs que les Grecs dont ils ont aimé à s’entourer ont constamment surpris leur bonne foi. Ils leur avaient persuadé que toute la Nation allait se soulever pour soutenir le mouvement d’Hydra. Ils verront que toute la Nation se lève pour flétrir ce mouvement et ceux qui en sont les coupables fauteurs.

Le Congrès National est convoqué au 15 Sept(em)bre et ses délibérations en offriront la preuve !

J’ignore quels autres désastres sont réservés à ce malheureux pays, ceux qui me semblent les plus imminens sont la piraterie, la peste et le cholera morbus.

Des forbans se sont déjà montrés au cap Sunium. Un bâtiment arrivé de Constantinople à Spezzia quoique ayant eû dans sa traversée un homme

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φ. 31 mort et un autre / malade a été admis immédiatement à la libre pratique nulle autorité n’étant respectée à Spezzia pas plus qu’à Hydra et qu’à Syra.

En résumant ce déplorable état de choses dans votre Mémoire vous ne manquerez pas de demander avec instance à la Conférence de Londres de prompts remèdes.

Vous devez répéter que si elle avait daigné accueillir les vœux que j’ai pris la liberté de lui exprimer par votre entremise depuis le mois de Janvier jusqu’à ce jour, les malheurs qui pèsent déjà sur la Grèce, ceux plus graves qui la menacent auraient été prévenus.

Des instructions collectives aux Résidens auraient découragé la clique. Elles auraient fait plus, elles auraient préservé M(essieur)s les Résidens de France et d’Angleterre des suggestions d’une poignée d’hommes qui n’ont rien à perdre en Grèce et qui veulent, n’importent les moyens, s’emparer si non du pouvoir, du moins, de la haute direction des affaires.

J’ai sollicité des secours pécuniaires. Ces secours ont été promis; mais je les attends encore.

J’ai enfin insisté pour qu’on accélérât la décision des questions majeures desquelles dépend l’avenir de la Grèce, et au cas où une décision semblable serait impossible pour le moment, j’ai demandé que les Cours Alliées déclarassent d’une manière claire et positive leurs intentions quant au maintien de l’ordre provisoire. /

φ. 3v Vous n’ignorez pas dans quels termes M(onsieu)r Dawkins a été autorisé à me faire confidentiellement cette déclaration. Vous avez reçu la copie de la lettre que j’ai adressée à ce sujet à Lord Palmerston. Aucune responsabilité ne pèse plus sur moi et vous devez énoncer bien positivement cette vérité dans votre Mémoire.

Je ne me crois pas pour cela dispensé de remplir mes devoirs envers le pays et je les remplirai.

Je vous charge conséquemment de demander à la Conférence de Londres de munir d’instructions collectives tant Messieurs les Résidens que M(essieur)s les Commandans des stations alliées. Ces instructions doivent leur enjoindre de se concerter avec le Gouv(ernemen)t sur toutes les mesures qu’il est d’une impérieuse urgence de prendre.

1o. Pour éteindre l’insurrection d’Hydra et pour en préserver les autres îles de la mer Egée.

2o. Pour garantir la navigation et le commerce de la piraterie.

3o. Pour mettre le Gouvernement en mesure de préserver la Grèce de l’irruption de la peste ou du choléra morbus.

Ces mesures résultent du principe déjà admis par Mess(ieur)s les Commandans, savoir qu’ils ne peuvent permettre la libre navigation qu’à

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ceux des bâtimens grecs qui sont munis de commissions ou de patentes de leur Gouvernement.

Il serait à désirer que Mess(ieur)s les Commandans fussent aussi autorisés à enlever à l’île d’Hydra tant qu’elle reste en révolte, les bâtimens qu’elle arme en son port et à ne lui laisser que les embrarcations qui sont nécessaires à son ravitaillement. /

φ. 4r Si ces mesures avaient été mises à exécution depuis un mois ainsique j’en ai fait plusieurs fois la demande à Messieurs les Commandans Alliés nous n’aurions pas à déplorer aujourdhui les scènes sanglantes de Poros et le sombre avenir dont elles menacent la marine grecque.

Je vous engage à répéter encore une fois combien sont ardens et sincères les vœux que je forme pour que les Augustes Cours Alliées décident enfin les questions dont elles s’occupent, pour qu’elles procèdent au choix du Prince Souverain et qu’elles me délivrent ainsi d’un fardeau dont les circonstances du dehors rendent tous les jours davantage le poids plus insupportable.

Je ne ferai que vous accuser la réception de vos lettres du 23 et 27 Juin sub n(umér)o 24.

Ai-je besoin de vous dire qu’au moment où je vous écris la caisse publique contient à peine 30.000 francs?

Je ne doute pas du zèle et de l’habileté avec lesquels vous remplirez la commission importante dont je vous charge aujourdhui.

Je vous renouvelle l’expression de toutes mes amitiés.

( signature )

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ΙΩ. ΚΑΠΟΔΙΣΤΡΙΑΣ ΠΡΟΣ Μ. ΣΟΥΤΣΟ

Μουσείο Μπενάκη, αρχ. 46 (Σούτσου-Καρατζά), φ. 23, 1 δίφυλλο (αρ. 1166), 25,1 X 20 εκ. + 1 δίφυλλο (αρ. 1210), 25,3 X 20 εκ. και Correspondance, τόμος IV, σ. 353 - 357 και Αρχείο Καποδίστρια.

Σελ. 188
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    de continuer ses courses, et de vivre aux frais du pays, en y portant la dévastation et la mort.

    Le gouvernement fait et fera tout ce qui pourra dépendre de lui pour profiter de cette chance, et arrêter ou faire détruire ces hommes de malheur. Je ne vous dissimule cependant pas que le mouvement des troupes que cet état de choses rend indispensable, met à découvert encore plus qu’il ne faut la détresse de la caisse publique. Je vous le répète, je lutte contre des difficultés insurmontables, et je n’ai à ma disposition que 24 ou 30.000 francs.

    D’autre part les affaires de Sparte et celles d’Hydra sont dans un état de stagnation, tandis qu’elles auraient dû être finies et bien finies.

    La communication confidentielle que j’ai cru de mon devoir d’adresser à Messieurs les résidents, ainsi qu’à M(onsieur) le général Schneider et à M(onsieur) Lalande, vous fera bien comprendre à quoi tient peut-être l’hésitation que montrent nos soi-disant constitutionnels à faire amende honorable, et à ne pas devenir l’occasion ou le prétexte de complications sérieuses et de malheurs plus grands.

    Les hommes de Liméni ont abusé des procédés du commandant du brick français, M(onsieur) Ornano, et du langage qu’il doit leur avoir parlé. Nous verrons sous peu quelles pourront être les conséquences de cet abus.

    Au moment où je vous écris, M(essieurs) Condouriotis, Miaoulis et Mavrocordatos ont des explications avec Messieurs les résidents. Voici ce qui a donné lieu à ces explications. Dans la conférence que j’ai eue avec Messieurs les résidents le lendemain de l’expédition de la dernière lettre que je vous ai écrite, je leur ai fait part des informations que je reçois tous les jours du désordre et de l’anarchie qui dominent la communauté d’Hydra. La municipalité ou démogérontie, qui n’appartient pas au parti des Condouriotis, n’a plus de pouvoir dans le pays. C’est le gazetier entouré de quelques hommes en armes et ses collaborateurs, qui ont l’air de faire la loi à Hydra; mais dans le fond c’est Condouriotis et les siens qui, en payant ces hommes armés, veulent mettre la démogérontie dans l’impossibilité d’exécuter les ordres du gouvernement. Les pièces ci-jointes que j’ai lues à Messieurs les résidents, montrent la situation alarmante où se trouve l’île d’Hydra.

    En partant de ces faits déplorables, j’ai demandé à Messieurs les résidents, si le gouvernement pourrait reconnaître les actes d’une municipalité qui se trouve hors d’état de remplir ses devoirs; s’il ne peut reconnaître ses actes, peut-il munir de passeports et de patentes les bâtiments et les barques d’Hydra? Messieurs les résidents n’ignorent pas que ce n’est que sur les actes des municipalités que le gouvernement offre sa garantie à l’étranger, en donnant par ses passeports et par ses